Exposition – « O PEYI – Code noir » du 05 au 20 avril 2013 à la Médiathèque du Gosier.

– Deux artistes plasticiens amis, collaborant depuis 20 ans (depuis le lycée) et aux conceptions proches de l’art, de sa fonction et du statut de l’artiste en Guadeloupe. Fondateurs tous deux de la « Première Biennale des jeunes Créateurs » en 2001. Auteurs de nombreuses fresques dont celle de la Marina. Membres Fondateurs du « Mouvement 6A » (collectif d’artistes).

Les expositions Majeures : Art Bassel (Miami 2002), Biennale de Saint-Domingue 2003. Plus récemment, en 2010, « Exposition des jeunes créateurs Guadeloupéen » à la Fondation Clément (au François en Martinique) et en juin 2012, Exposition « Tépéi » (Lamentin – Guadeloupe).

Ces artistes depuis peu interroge plus profondément l’art dans son rapport à l’espace d’où il prend naissance. Qu’est ce que créer en Guadeloupe? Quel est le role de l’artiste? et plus spécifiquement, quel role joue les arts plastiques vis-à-vis de la mémoire? (d’où ce projet sur le code noir).

2 – MOTIVATIONS

1 – Arts plastiques, commémoration et mémoire

Dans cette période (avril/ mai 2013 et ses commémorations historiques) de marquage de la mémoire, il s’agit pour nous de produire comme les autres pratiques artistiques (Théatre, danse, musique, poésie…) des oeuvres qui traitent précisément de la question de la mémoire. C’est surtout une occasion pour nous d’immerger l’art dans les réalités de notre société complexe par le questionnement esthétique d’un élément qui l’a fondé : la promulgation par l’édit de Mars 1685 entre autre par Louis 14 : Le code noir. Très tôt appliqué aux Antilles en 1687, le code noir est prévu pour régir la vie des esclaves et leur rapport à aux dominants, leur donnant un statut d’exception par rapport au droit commun coutumier de la France de cette époque, et donne aux maîtres un pouvoir disciplinaire et de police proche de celui alors en vigueur pour les soldats, avec des châtiments corporels.

Toutefois, c’est dans ce cadre militaire, limitatif que se fonde en grande partie la culture guadeloupéenne en perpétuelle transgression des frontières artificielles imposées, et qui aujourd’hui encore résonne dans la psychologie des arrières petits fils d’esclaves.

2 – L’histoire comme champ d’investigation des Arts-plastiques

D’une part, Travailler sur le code noir, c’est s’enfoncer dans la peau épaisse des circonstances qui ont contribué à l’émergence et à la nature de l’identité guadeloupéenne par la matérialisation et la conceptualisation de ses symboles liberticides et ségrégationnistes afin d’approfondir la connaissance de soi.

D’autre part c’est la poursuite d’une volonté d’élaboration de pratiques artistiques ancrées dans ses lieux et conscientes de l’anarchie de la dispersion qui règne en Guadeloupe, traduite par la politique persistante d’un ailleurs meilleur et d’un isidan à fuir à tout prix.

3 – Elaboration d’une iconographie qui fait défaut dans le champ des Arts Plastiques.

Pour autant, il s’agit pour les artistes de produire des traces plastiques de cette intériorisation du phénomène en renforçant l’iconographie relative existante sur la question, en travaillant sur ses textes fondateurs de l’histoire guadeloupéenne afin de produire certes des déclinaisons, mais aussi un point de vue plastique qui fait défaut encore aujourd’hui.

4 – Mesurer l’impact du texte (texte de lois) sur l’identité.

Pour finir, interroger la puissance de l’écriture et du texte (textes de lois entre autre) et son pouvoir d’influence sur le comportement humain et sur les rapports qu’il entretient avec l’autre. Le texte se prolonge en général par des traductions matérielles telles : murs de séparation, ségrégation, racisme. Il s’agira donc à travers cette stratégie, d’inscrire l’histoire dans une dimension artistique en mettant en évidence la dimension d’entrave du texte.

Cl – Les arts plastiques comme un moyen d’investigation et de reconstruction de l’être ontologique avec encore le soucis d’une esthétique spécifique à un lieu déterminé.

3 – MODALITES DE L’EXPOSITION

L’exposition se Présente sous 2 formes :

1 – Peinture mixte ( matériau imposé : textes du « Code noir »)

2 – Photographie de Performance (corps de l’artiste et texte «Code noir »

MODUS VIVENDI 1 – Peinture Mixte

Les deux artistes ont fait le choix d’une convergence des moyens au départ. Ils s’appuient tous deux sur les textes du code. Chacun traite le matériau texte en fonction de leur sensibilité et de leur démarche personnel. Ils alternent tous deux entre le texte matériau, le texte signe ou encore texte sens. Ce va et vient entre différents statuts du texte caractérise leurs productions.

Dans ce choix d’intégration dans la peinture de textes, ils confirment tous deux cette tendance de la peinture de Guadeloupe à la Mixité. Effectivement, cohabitent sur un même support Peinture, collage, dessin, ciselage… qui font appel de fait à une multitudes de gestes propres aux arts plastiques mais issus aussi de la vie quotidienne.

Les petits formats sont privilégiés à cette occasion (30cm/30cm et 40cm/40cm) permettant ainsi une certaine densité et la focalisation du regard sur chaque oeuvre.

 du 05 au 20 AVRIL 2013  à la Médiathèque du GOSIER.
Vernissage le VENDREDI 05 AVRIL à partir
de19h00