Décembre au cinéma : 2ème décade

Made in Bangladesh

un film de Rubaiyat Hossain

Lourdes

un film de Thierry Demaizière, Alban Teurlai

It Must Be Heaven

un film de Elia Suleiman

La rue de la honte

un film de Kenji Mizoguchi

Dates des projections : ci-dessous

Où se trouvent les meilleures places dans une salle de cinéma, celles qui permettent de profiter le mieux du son et de l’image d’un film ? Plusieurs experts interrogés par des médias américains répondent.
La place de cinéma parfaite existe-t-elle ? Et si oui, quel fauteuil choisir pour profiter au mieux de l’image et du son du film projeté à l’écran ?
Le magazine américain spécialisé dans l’actualité scientifique Popular Science a tenté de répondre à ces questions. Pour y voir plus clair, les journalistes de la revue ont demandé à Joe Muto, le chef projectionniste des salles de cinéma Nitehawk, à New York, aux États-Unis, son avis sur la question.

Selon lui, les meilleures places sont situées… Au centre de la salle. Pile en face de l’écran.

Une question de confort

En choisissant cet emplacement, « vos yeux se fixent sur le centre de l’écran », résume-t-il. Conséquence, moins de fatigue oculaire, que vous regardiez dans le coin droit ou le coin gauche de celui-ci.

Et puis le centre de la salle, c’est également plus confortable, souligne-t-il.

Lire Plus =>

 

Dates des projections

Lundi 9 décembre à 19h et Mardi 10 décembre à 19h 30 Madiana


 

« Made in Bangladesh »

un film de Rubaiyat Hossain

De Rubaiyat Hossain
Avec Rikita Shimu, Novera Rahman, Deepanita Martin
Genre Drame
Nationalités Bengali, Français, Danois, Portugais
Date de sortie 4 décembre 2019 (1h 35min)

Synopsis :
Shimu, 23 ans, travaille dans une usine textile à Dacca, au Bangladesh. Face à des conditions de travail de plus en plus dures, elle décide avec ses collègues de monter un syndicat, malgré les menaces de la direction et le désaccord de son mari. Ensemble, elles iront jusqu’au bout.

La presse en parle :

20 Minutes par Caroline Vié
Après ce film fort, le spectateur regardera l’é’iquette à deux fois avant d’acquérir un vêtement made in Bangladesh.

aVoir-aLire.com par Laurent Cambon
Made in Bangladesh est une œuvre d’autant plus rare qu’elle émane du Bangladesh. Voilà un cinéma ignoré des distributeurs et de la sphère cinématographique en général. Le film rend un hommage admirable à un pays dont la visibilité artistique est très faible.

Culturebox – France Télévisions par Jacky Bornet
On en sort à regret, tant on voudrait en savoir plus et la suivre encore.

Lire Plus =>

 

 
Jeudi 12, dimanche 15 & mardi 17 décembre 2019 à 19h 30 à Madiana  

« Lourdes »

un film de Thierry Demaizière, Alban Teurlai

Genre Documentaire
Nationalité français
Date de sortie 8 mai 2019 (1h 31min)

Synopsis :
Le rocher de la grotte de Lourdes est caressé par des dizaines de millions de personnes qui y ont laissé l’empreinte de leurs rêves, leurs attentes, leurs espoirs et leurs peines. A Lourdes convergent toutes les fragilités, toutes les pauvretés. Le sanctuaire est un refuge pour les pèlerins qui se mettent à nu, au propre – dans les piscines où ils se plongent dévêtus – comme au figuré – dans ce rapport direct, presque charnel à la Vierge.

La presse en parle :

Elle par Françoise Delbecq
Le point fort de ce documentaire repose sur la pudeur dans le traitement des images, des cadrages. La caméra est soucieuse de préserver la dignité de ces hommes et de ces femmes. Lourdes n’est alors plus qu’un berceau d’humanité et nous, spectateurs, sommes submergés par l’émotion.

Le Figaro par Marie-Noëlle Tranchant
Thierry Demaizière et Alban Teurlai révèlent dans leur documentaire les vrais miracles quotidiens.

Lire Plus =>

 

 

Mercredi 11 décembre 2019 à 19h 30 Madiana.


 

« Martin Eden »

un film de Pietro Marcello d’après l’oeuvre de Jack London

De Pietro Marcello
Avec Luca Marinelli, Jessica Cressy, Carlo Cecchi 
Genre Drame
Nationalités Italien, Français
Date de sortie 16 octobre 2019 (2h 08min)

Synopsis :
À Naples, au cours du 20ème siècle, le parcours initiatique de Martin Eden, un jeune marin prolétaire, individualiste dans une époque traversée par la montée des grands mouvements politiques. Alors qu’il conquiert l’amour et le monde d’une jeune et belle bourgeoise grâce à la philosophie, la littérature et la culture, il est rongé par le sentiment d’avoir trahi ses origines.

La presse en parle :

aVoir-aLire.com par Laurent Cambon
Mettre en scène l’ouvrage de Jack London relève de la gageure. Pietro Marcello brouille les pistes et les temporalités, et réécrit le récit autobiographique dans un film qui fait figure de chef d’œuvre d’une particulière importance.

Culturopoing.com par Laura Tuffery et Emmanuel Le Gagne
« Martin Eden » est un vibrant réquisitoire contre le narcissisme de la création littéraire – et cinématographique- un réel conte philosophique et politique tout autant qu’une aventure humaine, sombre, qui aurait néanmoins les intonations d’une chanson populaire.

Lire Plus =>

 

 

Vendredi 13  & Jeudi 19 décembre 2019 à 19h 30. Madiana


 

«It Must Be Heaven 

un film de Elia Suleiman

Avec Elia Suleiman, Gael García Bernal, Tarik Kopty 

Genres Comédie, Drame
Nationalités français, qatarien, allemand, canadien, turc, palestinien
Date de sortie 4 décembre 2019 (1h 42min)

Synopsis :
ES fuit la Palestine à la recherche d’une nouvelle terre d’accueil, avant de réaliser que son pays d’origine le suit toujours comme une ombre. La promesse d’une vie nouvelle se transforme vite en comédie de l’absurde. Aussi loin qu’il voyage, de Paris à New York, quelque chose lui rappelle sa patrie. Un conte burlesque explorant l’identité, la nationalité et l’appartenance, dans lequel Elia Suleiman pose une question fondamentale : où peut-on se sentir  » chez soi  » ?

******

“L’homme qui trouve sa patrie douce n’est qu’un tendre débutant ;
celui pour qui chaque sol est comme le sien propre est déjà fort ;
mais celui-là seul est parfait pour qui le monde entier est comme un pays étranger.
Le tendre a fixé son amour en un seul point du monde ;
le fort a étendu son amour à tous ;
le parfait a anéanti le sien.”
Hugues de Saint-Victor (12ème siècle)

“Où s’envolent les oiseaux après le dernier ciel ?”
Mahmoud Darwich

Note d’intention :
Si dans mes précédents films, la Palestine pouvait s’apparenter à un microcosme du monde, mon nouveau film, It Must Be Heaven, tente de présenter le monde comme un microcosme de la Palestine.

Lire Plus =>

 

 

Mercredi 18 décembre 2019 à 19h 30 Madiana


 

« La rue de la honte »

un film de Kenji Mitzouchi

Avec Machiko Kyô, Ayako Wakao, Michiyo Kogure
Genre Drame
Nationalité japonais
Date de reprise 31 juillet 2019 – Version restaurée (1h 25min)
Date de sortie 25 octobre 1957 (1h 25min)

Synopsis:
Le quartier de Yoshiwara, à Tokyo. Pendant que le parlement discute d’un projet de loi sur l’abolition de la prostitution, plusieurs femmes en vivent la réalité quotidienne, la plupart contraintes par un destin contraire. Dans cette maison de tolérance, où se croisent des messieurs élégants et d’autres moins, Yumeko loue ses charmes pour subvenir aux frais d’éducation de son fils. Ce dernier, quand il apprend l’activité de sa mère, l’abandonne et se détourne d’elle. Yasumi, quant à elle, désire réunir l’argent nécessaire pour faire libérer son père. Hanae a un mari au chômage, Mickey a été abandonnée par son concubin, un soldat américain, Yorie était traitée comme une esclave par son mari. Toutes rêvent d’échapper à leur condition et de pouvoir quitter la maison de tolérance…


La presse en parle :

aVoiraLire:  par la rédaction

La mise en scène précise, sèche, élégante, freine la surcharge émotionnelle et l’emphase rhétorique pour observer sans ciller, de très près mais avec une espèce de recul, des situations qui invitent à la surenchère,

Les Inrockuptibles par Serge Cauvin

Dans son dernier film, chronique d’un bordel menacé de fermeture, Mizoguchi se surpasse pour dépeindre la brutalité des rapports sociaux avec une crudité inouïe. Le déchirant lyrisme des films à costumes laisse place à une violence sèche qui coupe le souffle. Plus que jamais, la prostitution, LE sujet du cinéaste, se révèle non la métaphore

Libération par Iasbelle Potel

Il y a du Renoir (amour des femmes et des modèles), du Rossellini (tentative de limpidité réaliste) et de l’Antonioni (approche du mystère) chez ce cinéaste résolument tourné vers l’Occident qui, aux côtés d’Ozu et de Naruse, inventa le cinéma au «pays du cinéma sans cinéma», comme le dit Jacques Rancière.[…] Jamais un jugement, une curiosité, une exploitation voyeuriste de leur condition. Rarement un tel sujet aura débouché sur une aussi splendide démystification.

Oeil-écran par la rédaction

Mizoguchi n’est jamais moralisateur : il ne porte pas de jugement, ne donne pas de solution miracle, son propos est essentiellement humaniste.[…] La Rue de la honte a connu un très grand succès, ce fut le plus grand succès de Mizoguchi des années cinquante.

Il était un fois le cinéma par Alain-Michel Jourdat

Mizoguchi en donne à voir une description naturaliste à la manière d’un Zola ou d’un Balzac. Comme Zola décrivant le « ventre de Paris », Mizoguchi éclaire avec la même acuité d’observation les « entrailles » d’une maison de plaisirs dont il explore tous les rouages.
La Rue de la honte est un beau film, intense, cruel aussi. (Kim Berdot)

Télérama par Philippe Piazzo

Dans ses films, Mizoguchi sublime ses femmes, qu’il dépeint comme des victimes, bien sûr toujours luttant pour préserver leur dignité, parfois jusque dans la mort. Humiliées par les hommes, écrasées par les conventions sociales, elles semblent appliquer le précepte que le père de Sansho transmet à son fils : ”Sois dur avec toi-même, généreux avec les autres.”
(…)L’aliénation des femmes : Mizoguchi restera fidèle à ce thème jusqu’à son dernier film, La rue de la honte, qui décrit, d’une manière cruellement réaliste le quartier des plaisirs de Tokyo : les femmes y sont des marchandises, ni plus ni moins. 

Institut Lumière par Jean Douchet

Quand Mizoguchi disait qu’avec La Rue de la honte il commençait à comprendre ce qu’on pouvait obtenir du cinématographe, c’est bien dans ce sens-là qu’il faut comprendre son travail : en aucun cas gommer le mélodrame, mais, au contraire, l’accentuer pour en faire surgir la vérité. Il se sert de l’émotion pour dévoiler le réel.

Le Monde par Bernard Eisenschitz

La beauté même se révèle comme un pion dans les rapports de force : il n’y a rien d’exaltant dans les plans merveilleux d’habillage d’une geisha (Musiciens de Gion) ou de maquillage devant une glace (Les sœurs de Gion, La rue de la honte), car la création de la beauté est un travail au service d’un objectif.
La dernière image de Mizoguchi (La rue de la honte) est celle d’une toute jeune prostituée faisant signe aux clients. ”Et les unes restent dans l’ombre, les autres vont au grand jour. On voit ceux-là mais les autres, ceux de l’ombre, on ne les voit pas”, concluait l’Opéra de quat’sous. Kenji Mizoguchi est né en 1898 et mort en 1956, à quelques semaines de Bertol Brecht, avec qui il avait tant en commun. 


Lire Plus=>