Chlordéone : « Nou pa ké moli ba yo»

— Le n° 338 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Ce slogan, martelé dans le chant qui devient de fait, l’hymne du combat antichlordécone, a retenti samedi 24 février à Basse-Pointe.

Dans ce haut lieu, parmi d’autres, de l’empoisonnement au chlordécone, le Collectif Matinik Doubout-Gaoulé kont Chlordécone poursuivait son action de terrain, visant à collecter des constitutions de partie civile pour l’appel interjeté contre le non

Lieu, mais aussi à informer, à échanger, à mesurer chaque jour mieux, la réalité toujours présente de la catastrophe que certains voudraient faire passer pour une affaire réglée.

De fait, une cinquantaine d’habitants et d’habitants de la région sont venu-e-s, avec leurs pièces d’identité, pour entamer la démarche judiciaire. Les contacts faits à cette occasion ont permis de constater des taux de contamination très inégaux et parfois faramineux.

Trois jours avant, une conférence de presse suivie par Martinique 1ère et France-Antilles, a permis de rendre compte, avec la participation solidaire du maire du Lamentin, de notre soutien à la proposition de loi du député Califer, visant à faire reconnaître officiellement la responsabilité de l’État dans la catastrophe, d’évoquer, avec Sabrina Cajoly, la dimension internationale de nos actions.

L’action continue. Elle sera encore plus forte lorsque toutes les organisations signataires s’investiront davantage.

Chlordécone et endométriose

Les femmes ont bien raison de prendre toute leur place dans le combat antichlordécone. La publication récente d’une étude menée au CHU de Martinique de janvier 2004 à décembre 2020, sur des cas avérés d’endométriose thoracique, montre que cette « forme rare et potentiellement grave » de la maladie peut être rattachée aux perturbateurs endocriniens, et donc particulièrement au chlordécone. L’étude conclut à l’évidente nécessité d’accélérer et d’approfondir la recherche scientifique.

Après la manifestation aux côtés d’Hervé Pinto contre les vols de terre

Le succès de la manifestation du dimanche 18 février peut marquer le lancement d’une mobilisation de grande ampleur contre un phénomène mis sur le devant de la scène, en Guadeloupe comme en Martinique.

Le sentiment grandit que les actions solitaires au cas par cas seront insuffisantes pour mettre un terme à ce phénomène préoccupant. La quarantaine de militantes et militants réunie mardi 20 à la maison des syndicats, a exprimé sa volonté d’agir dans la durée en même temps pour régler le cas Pinto, et pour résoudre le problème dans sa globalité.

Un séminaire sur les revendications et les stratégies de lutte a été décidé. Comme toujours le principal problème réside dans le passage d’une action d’éclat et de bonnes paroles, à une mobilisation à la fois forte, unitaire et durable.

Importante confégence de solidarité avec la Palestine !

Jeudi 22 février, l’organisation Free Palestin Guyane, les députés Jean-Victor Castor et Davy Rimane ont organisé une visioconférence internationale de solidarité avec le peuple Palestinien. Elle fait suite à une délégation de députés de France et de Guyane à Rafah, à la frontière de l’Égypte et de la bande de Gaza, venue porter le soutien au peuple martyr et résistant de Gaza, et dénoncer l’abominable opération de nettoyage ethnique menée par l’État d’Israël dans la région. Les députés LFI Eric Coquerel et PCF Jean-Paul Lecocq, ont été très impliqués dans cette démarche positive.

Lors de la conférence, l’ambassadrice palestinienne en France, a brossé la terrible situation de son peuple, qu’elle a résumée par des chiffres hallucinants : nombres de tués, de blessés, de disparus sous les décombres, de blessés privés de soins, d’enfants amputés sans anesthésie, d’orphelins sans père ni mère, ni frères ni sœurs, de femmes violées, de personnes déplacées, privées de logements, de nourriture, d’eau, d’électricité, et évidemment de toute quiétude et de tout espoir.

Une représentante internationale du Parti communiste d’Israël, a dit l’importance vitale de la solidarité internationale, ce qui ne fait que justifier les efforts des Collectifs de Guyane, de Réunion, de Martinique, présents dans cette conférence.

Autant dire que cette rencontre constitue un encouragement à la poursuite des actions sur le terrain (meetings, manifestations de rue…) que nous menons depuis des mois au sein de Martinique Palestine Solidarité.

La terrible réalité, c’est que demain, il risque d’être trop tard pour agir en solidarité. Le génocide et le nettoyage ethnique complets qui sont le vrai projet des extrémistes fascisants qui gèrent l’État sioniste, ne sont malheureusement pas un simple fantasme. C’est maintenant que les peuples doivent agir pour imposer aux gouvernements d’arrêter leur complicité, leur complaisance, leur passivité devant une action génocidaire qui se déroule sous les yeux du monde entier.

Solidatité avex le peuple Kanak Halte à la répression !

La répression qui frappe en ce moment les partisans de l’autodétermination du peuple kanak, s’inscrit dans une tradition coloniale bien établie en Kanaky comme dans l’ensemble des territoires sous la tutelle de la France. Le peuple kanak refuse que tout ce qui le concerne soit décidé à Paris, refuse que le corps électoral soit modifié pour intégrer tous les ressortissants français installés dans le pays après les accords de gel.

Nous, peuples des dernières colonies de la France, sommes directement concernés par ces enjeux. Nous exprimons notre totale solidarité avec les manifestantes et manifestants de Kanaky.

Fort-de-France le 22 février 2024 : Pour RESPÉ, Marcel Sellaye