— Par Camille Loty Malebranche —
Du plus lucide des constats, le pragmatisme économique est en soi, la dictature dévorante du rentable, la rage tyrannique de la rentabilité primant l’homme, dans l’imposition des exigences de performance sans limite du marché.
Disons le d’emblée, nous abordons ici le pragmatisme comme mode de vie utilitaire de la société contemporaine. Il ne s’agit pas du pragmatisme gnoséologique qui cherche les meilleures méthodes d’accès aux connaissances ou du pragmatisme psychologique qui veut réduire les difficultés à l’approche d’un problème à résoudre mais de l’idéologie capitaliste avec son obsession du but et du profit économique qui doivent ponctuer toute action humaine sinon cette action ne vaudrait pas la peine d’être entreprise. Le pragmatisme est la vision d’une société où prédomine l’idéologie de l’individualisme sauvage et déshumanisant qui sert la performance et la prospérité du vendeur et fait la réussite matérielle par la production du rentable. Il s’agit, en effet, de la violence obsessive du rentable à tout prix, qui empreint l’idéologie sociale contemporaine jusqu’à la pathologie, jusqu’à la négation totale de l’homme aux dépens de qui se fait le succès aveugle du marché.

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A l’occasion de la présentation de l’ouvrage de traduction créole « L’Histoire du soldat/Listwa solda a« , de Charles Ferdinand RAMUZ et Rodolf ETIENNE, paru aux Editions L’Harmattan en février 2024, le vendredi 21 octobre 2025, à partir de 18h30, à la Bibliothèque Schoelcher, 1, rue de la liberté à Fort-de-France, voici une présentation par le traducteur de la fameuse pièce. Une présentation que vous redécouvrirez lors de cette rencontre.
L’ignorance est, on le sait, l’état naturel de l’homme. Ainsi, tout humain a pour mission dévolue ici-bas de faire reculer l’ignorance selon le petit empan d’apprentissage qu’il a à sa portée. Désapprendre préjugés et réflexes animaux pour transcender l’animal humain par la faculté d’intelligence de l’esprit, est la bonne foi naturelle de l’homme équilibré. Car si l’homme est « le seul animal qui sait qu’il sait » comme le dit Teilhard de Chardin, il est à fortiori, la seule conscience qui sait qu’elle ne sait pas, qui connaît son ignorance et qui, lorsqu’elle est normale assumée selon sa nature de non sachant, cherche à savoir tout en respectant les bonnes balises. La sottise, elle, est de l’insanité agressive et prétentieuse, qui, non seulement refuse d’apprendre, mais aussi brandit ses conneries immondes en les imposant avec autorité comme pour en faire un empire, un ordre, au nom de sceaux institutionnels et de parchemins scolaires ou de structures officielles qui cooptent ça et là des histrions pour jouer au nom du système établi, leur sinistre ouverture cosmopolitique, leur soi disant universalité.
En évoquant le Bon comme état ou condition d’un étant, l’on parle de l’archétype du pur finissement manifesté en cet étant, une forme de pertinence du bien comme une sorte de signature immanente à sa présence, sa spécificité, quelle que soit l’étantité considérée!
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Êtes-vous Individu ou Personne ?
Simone Weil et l’amour – Julien Vizet-Desjeux
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Le besoin de rivalité tient en général de la trivialité d’une sensibilité d’asthénie existentielle, de banalité de soi qui pousse aux conflits de personnalité comme pour se signifier à soi-même. La rivalité ne naît que lorsque deux individus mutuellement banals, réciproquement insignifiants se cherchent une différence non dans l’intrinsèque mais par la vanité de critères qualitatifs plats sans importance. Dans le cas contraire, il y aura agressivité, haine de la part du taré en mal de conflits mais pas de rivalité, même en cas d’agression infligée à celui qu’il prend pour cible, qui, néanmoins devra se défendre si nécessaire…
Toutes les fois qu’un homme refuse l’amorphisme du donné, le statu quo accepté sans recul par la foule, pour l’interrogation ou l’action du possible, il incarne au présent, le devenir assumé, il s’érige en forgeur de temps faisant et défaisant l’avenir, conquérant conscient de destin. À l’échelle humaine, le devenir porte toujours l’empreinte de l’attitude active ou passive.
Le concept est essentiellement la saisie de ce qui se dégage du vécu, c’est la thèse abstractive et idéelle de départ qu’élabore l’entendement sur ce qu’il prend en étude pour l’appréhension théorique des schèmes abstrait ou concret de la connaissance humaine. Le concept est le porteur de l’éprouvement du sens du monde rendu en idée et langage… Le concept est la synthétisation langagière et idéelle d’une intuition subjective ou d’une observation objective.
L’erreur est involontaire et ponctue la condition de mésinformation sur un sujet donné, c’est soit une production de l’esprit qui n’a point toutes les données sur ce qu’il aborde; soit le fait de mal appréhender ce qu’on aborde et d’en altérer inconsciemment le sens par paroles ou par maniements. Autrement, ce n’est pas de l’erreur, mais la volonté de tester ou de tromper en désinformant l’interlocuteur selon les occurrences.
Pour parler de la subjectivité, il nous faut commencer par définir le concept même de sujet et de sa consistance que nous appelons la subjectalité. Le sujet est essentiellement la dimension d’une conscience de soi qui s’assume pour soi en rapport à des êtres qui peuvent être tout autant d’autres sujets que des non sujets, animaux, choses etc… Le sujet est donc soit un humain soit un suprahumain individuel ou collectif qui se manifeste par pensée, parole et action.