— Par Marie Laurence Delor —

La grande majorité des martiniquais a pleinement conscience, parce qu’elle le vit au quotidien, de l’étiolement de son « pouvoir d’achat » (1) et de l’inflation alimentaire insupportable particulièrement pour les catégories les plus défavorisées. Elle est pourtant dubitative face à ce que certains médias et quelques politiques se sont évertués à qualifier « d’émeute ». Une « émeute est un « soulèvement populaire, généralement spontanée et non organisé » (2). J’insiste sur « populaire », « spontané » et « non organisé ». Ce à quoi on assiste depuis quelques jours n’a rien de « populaire », de « spontanée » et encore moins de « non organisé ».
Ce n’est pas parce qu’une petite minorité instrumentalise un problème réel (le RN a prospéré de cette façon) qu’elle peut prétendre représenter le peuple, prétendre parler et agir en son nom alors même qu’elle le violente, qu’elle l’agresse dans les faits. Rien à voir avec la grande mobilisation de masse de 2009. Combien même que le mouvement n’ait pas abouti aux bénéfices attendus il a permis aux martiniquais d’expérimenter et d’éprouver ce sentiment d’être ensemble, d’être solidaire dans le combat pour un intérêt commun.

S’obstiner à refuser toute hausse d’impôt est démagogique et ne peut aboutir qu’à ruiner notre pays ou à remettre en cause notre modèle social. Contrairement à une idée reçue, celui ou celle qui défendra un effort collectif dans ce domaine pourrait très bien y gagner en popularité. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.
Canicule en Amérique du Nord et certaines parties de l’Asie, inondations au Nigeria et au Brésil, typhon aux Philippines… Les catastrophes climatiques se sont encore multipliées cet été, alors que
La situation financière actuelle de la France rend effectivement difficile la mise en œuvre de mesures coûteuses, pour lutter contre la vie chère comme celles envisagées pour la Martinique et potentiellement applicables pour l’ensemble des territoires d’outre-mer. Plusieurs éléments doivent être pris en compte pour évaluer la marge de manœuvre de l’État français : d’abord L’État français est contraint par les règles budgétaires de l’Union européenne (Pacte de stabilité et de croissance) qui impose une réduction progressive du déficit et de la dette. La Commission européenne devrait surveiller de près le retour à une trajectoire budgétaire plus orthodoxe, ce qui limite la flexibilité budgétaire de la France. Puis Supprimer ou alléger la TVA sur certains produits en Martinique (et potentiellement dans d’autres DOM) pourrait avoir un coût considérable. La TVA est une source majeure de recettes pour l’État. Réduire ces recettes sans compensations budgétaires pourrait aggraver le déficit.
La « Semaine Bleue 2024 » à Schœlcher se déroulera du 1er au 5 octobre sous le thème : « Les voies d’un vieillissement réussi : quel engagement pour entretenir la flamme ? ». Cet événement, orchestré par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), met à l’honneur les personnes âgées ainsi que leurs aidants à travers un programme riche et varié.
En quelques heures seulement, la cristallisation de notre situation coloniale s’est étalée dans des faits et gestes lourds de conséquences pratiques ou de force symbolique.
— Par Jean Samblé —
— Par Sarha Fauré —
Florence Fournet, directrice de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), dans une interview accordée à Anaïs Marechal et publiée sur le site
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Après plusieurs semaines de calme sur fond de crise institutionnelle, la machine politico-médiatique vient d’être relancée à fond de train sur les questions de sécurité et de justice.
Le 26 septembre dernier, la communauté ultramarine de France hexagonale a perdu une de ses figures les plus marquantes : René Silo, décédé à 76 ans à l’hôpital Gustave Roussy de Villejuif. Natif de Trois-Rivières en Guadeloupe, René Silo était bien plus qu’un simple membre actif de la diaspora antillaise. Il représentait un symbole de lutte, de fraternité et de solidarité pour les Ultramarins, ayant laissé une empreinte indélébile dans de nombreux domaines, notamment dans le sport, l’associatif et l’engagement communautaire.
Une vaste escroquerie à la Sécurité sociale a été mise au jour en Guyane et en métropole, impliquant la société AZ DOM, spécialisée dans la fourniture de matériel médical à domicile. L’opération judiciaire, menée par l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) et le Groupe interministériel de recherches (GIR), a révélé un préjudice de plus de 4 millions d’euros pour l’Assurance maladie. Le parquet de Fort-de-France a annoncé, le 26 septembre 2024, que plusieurs personnes, dont le dirigeant de la société, son épouse, des employés et des médecins complices, avaient été interpellées.
— Par Bernard Leclaire(*) —
Le samedi 28 septembre 2024 L’avortement est un droit !
L’habitat intergénérationnel est un ensemble de logements pouvant accueillir des personnes de tous âges et de situations différentes : étudiants, familles, personnes âgées, etc. Ces différentes générations partagent un même complexe résidentiel sans pour autant partager le même toit.
— Par Sarha Fauré —
Le retour des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) en Martinique suscite une vague de réactions mêlées de crainte, de colère et de nostalgie amère. Depuis les émeutes sanglantes de décembre 1959, au cours desquelles trois jeunes Martiniquais avaient trouvé la mort, la présence des CRS était devenue un symbole de tensions profondes entre l’île caribéenne et l’État français.
Face à la montée des tensions sociales et aux revendications croissantes contre le coût élevé de la vie en Martinique, la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) a annoncé le mercredi 25 septembre 2024 la mise en place d’un dispositif exceptionnel. Ce dernier prévoit la suppression de l’octroi de mer, une taxe sur les biens importés, pour des milliers de produits de première nécessité, tels que les pâtes, conserves et couches. Cette mesure concerne 54 familles de produits essentiels, soit plus de 5 900 articles, et sera proposée à l’Assemblée de Martinique lors de la session prévue les 3 et 4 octobre 2024.
Dans son essai « Ainsi l’animal et nous » (Actes Sud, 2024), Kaoutar Harchi, sociologue et écrivaine, propose une réflexion inédite et ambitieuse sur les liens profonds entre les violences subies par les animaux et celles infligées aux humains marginalisés. En explorant le concept d’ »animalisation », elle démontre comment la réduction des individus à une supposée « animalité » a servi d’outil de domination et de marginalisation à travers l’histoire, et continue de structurer les rapports sociaux contemporains.
Après plusieurs jours de tensions intenses en Martinique, les autorités ont annoncé un retour progressif au calme. Les manifestations contre la vie chère, qui avaient débuté début septembre 2024, ont donné lieu à des violences urbaines sans précédent, marquant profondément l’île des Caraïbes. Le préfet Jean-Christophe Bouvier, représentant de l’État, a déclaré lors d’une conférence de presse le 24 septembre que « l’ordre avait été rétabli » après des nuits marquées par de graves incidents.
Le sujet n’est pas de porter de jugement sur l’envoi de la CRS 8 en Martinique. Dans les circonstances difficiles, le préfet a toujours fait appel à des forces spéciales de police venant de l’Hexagone. Malgré les protestations convenues, toujours au rendez-vous, comme celles d’aujourd’hui, les élus et les syndicalistes s’en sont toujours trouvés satisfaits à la fin. Oubliant leurs préventions, l’ordre rétabli sans bavures, c’est comme s’ils en étaient à l’origine. Il en fut ainsi des gendarmes mobiles, à plusieurs reprises, comme du GIGN, il y a 3 ans, et comme il en sera probablement de la CRS 8. Si, à entendre ses contempteurs, l’acronyme CRS est devenu un mythe fantasmé et diabolisé, de sorte qu’une compagnie d’exception ne peut être à leurs yeux que plus proche du diable. Sauf qu’en réalité, les de bavures policières, comme pour toutes les professions, sont plus à craindre des services et des hommes inexpérimentés que l’inverse. Reste qu’aucun élu ne veut être en retard d’une bavure possible de la part d’un corps aussi sulfureux et idéologiquement signifiant que celui des CRS.
Nous soufflerons nos 5 bougies sur la place de l’Abbé Grégoire, à Terres Sainville, à Fort de France le