— Par Jean-Michel Salmon(*) —
« Sa ou ka di di sa ? Matinik sé pli bel péyi ? » comme le chantait Francisco. Mé ès i ka viré an ti Brésil ?
Comparaison n’est pas raison ? Et pourtant…
Le phénomène de carjacking est commun au Brésil, à Rio de Janeiro notamment, où l’extrême richesse (comme à Ipanema) est juxtaposée à l’extrême pauvreté (favelas du Complexo do Alemão, ou encore de Jacarezinho, dans le nord de la ville), ceci explique cela, qu’on le veuille ou non. Expliquer n’est pas justifier. C’est identifier les causes.
Ce phénomène vient de se manifester avant-hier soir en Martinique, quartier Batelière, non loin de ce que la bourgeoisie locale aime à qualifier de triangle d’or (Clairière-Cluny-Didier), d’après une comparaison douteuse avec celui de Paris (Montaigne-Champs Elysée-George V)? « Triangle d’or » local quitté depuis longtemps par l’aristocratie béké fuyant une fiscalisation locale foyalaise élevée pour se redéployer où chacun sait dans l’est de l’île.
Certes, dans ce dernier cas, il s’est agi d’un carjacking à connotation politique en quelque sorte, puisque le véhicule fut ensuite ramené pour être volontairement brûlé sur le lieu de la guérilla urbaine.

— Par Sarha Fauré —
L’île aux fleurs des longues herbes le long des routes, telle aurait pu être l’appellation actuelle de ce pays, la Martinique, tant vantée autrefois dans certaines poésies dites doudouistes, qui disaient simplement d’elle qu’elle était l’île aux fleurs. Aujourd’hui, si l’expression semble s’être ennoblie de particules inutiles qu’elle ne
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
«Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et toute jeunesse le début de la tyrannie. » (Platon, La République) Le déferlement de violence qui a sévi ces derniers jours en Martinique, les saccages sur les biens publics et privés, les pillages, les appels à la haine sur des descendants de colons, un meurtre non élucidé, des morts de jeunes en moto roulant en sens inverse, les voitures brûlées, les armes de gros calibre qui circulent allègrement,… Tout cela ne peut incarner raisonnablement la lutte contre la vie chère. Cette demande exigeante, juste et fondée. Aujourd’hui, l’économie martiniquaise déjà fragile est à terre. Combien de familles martiniquaises se retrouvent au chômage du fait de la destruction de leur entreprise ? On lutte contre la vie chère et le prix des assurances va flamber compte tenu des dégâts occasionnés !
— Communiqué —
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La Martinique traverse une crise profonde sous la pression exercée par le Rpprac, et il est impératif que nos politiciens reprennent le pouvoir pour restaurer nos libertés. Dès les premières heures de cette mobilisation, j’ai soutenu la légitimité des revendications contre la vie chère, convaincu que c’était une cause juste et noble. Cependant, cette cause a rapidement dérivé vers l’autoritarisme, incarné par le « R », le Rpprac et les extrêmes. Ce que j’ai vu m’a révélé une réalité inquiétante et sombre que je ne peux plus ignorer.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —
— Par Jean-Michel Salmon(*) —
Ce jeu de mots connu (sujet au singulier, verbe au pluriel
1. Martinique : redécouvrir, redéfinir, clarifier nos raisons d’être.
Face aux violences urbaines récurrentes, la préfecture de Martinique a annoncé la prolongation du couvre-feu, initialement instauré le 9 octobre. Ce dispositif sera maintenu jusqu’au lundi 28 octobre 2024, avec des horaires allégés pour soutenir la reprise des activités économiques et associatives. Désormais, les restrictions de circulation s’appliqueront de minuit à 5 heures du matin, permettant aux entreprises de restauration, du spectacle, ainsi qu’aux associations sportives de fonctionner en soirée.
Octobre 2024
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
— Par Jean-Michel Salmon(*) —
Le samedi 19 octobre, environ 2 000 personnes se sont rassemblées à Fort-de-France, répondant à l’appel du Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens (RPPRAC) pour continuer la mobilisation contre la vie chère en Martinique. Bien que l’État ait annoncé avoir signé un accord avec les distributeurs pour une baisse de 20 % en moyenne des prix de l’alimentaire, cet accord a été jugé insuffisant par le collectif à l’origine du mouvement, qui a décidé de ne pas y adhérer. Le RPPRAC a appelé à une intensification des actions, avec des blocages prévus sur l’ensemble du territoire dès le lundi 21 octobre.
Après le refus de signature de l’accord, pourquoi le RPPRAC n’a d’autre choix que d’investir le champ politique Martiniquais ?
Depuis quelques temps se fait jour un discours formellement pro-libéral, condamnant le monopole ou quasi-monopole de quelques groupes de la grande distribution, et vrai plaidoyer pour le libéralisme pur et parfait.
— Par Jean-Marie Nom, économiste —
— Par Jean Samblé —
Les récifs coralliens subissent actuellement une crise mondiale sans précédent, provoquée par le réchauffement des océans lié au changement climatique. Selon les données recueillies par la NOAA (Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique), plus des deux tiers des récifs de la planète sont affectés par un épisode de blanchissement massif, le quatrième depuis 1998. Ce phénomène, accéléré par les vagues de chaleur marine, expose les coraux à un stress thermique sévère. Les récifs, qui abritent un quart de la biodiversité marine et protègent les côtes, sont gravement menacés par cette situation, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour les écosystèmes et les populations humaines qui en dépendent.
En s’enfermant dans la seule problématique de la vie chère, nous pratiquons un aveuglement instinctif, s’agissant de la crise sociétale majeure qui affecte notre pays. Certes la vie chère est une des questions vitales que nous nous devons de régler, tant le différentiel entre les prix de vente des éléments de première nécessité dans l’hexagone et la Martinique, s’avère scandaleux. Nous subissons les effets d’une dépendance issue d’une colonialité qui tend à prolonger une relation politique et économique qui ne correspond pas au statut de département.