Catégorie : Sciences Sociales

Santé mentale des jeunes : Un quart souffre de dépression, avec des disparités alarmantes, notamment en Outre-mer

— Par Sarha Fauré —

La santé mentale des jeunes Français, en particulier ceux âgés de 15 à 29 ans, constitue aujourd’hui un sujet de préoccupation majeur. Une étude récente, réalisée par la Mutualité Française, l’Institut Montaigne et l’Institut Terram, révèle que près d’un quart des jeunes souffrent de dépression. Ce chiffre alarmant met en lumière une réalité de plus en plus difficile à ignorer : la santé mentale des jeunes se dégrade sous l’effet de multiples facteurs, qu’ils soient sociaux, économiques ou géographiques.

Si le constat est inquiétant sur le territoire métropolitain, il l’est encore davantage dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM), où la situation des jeunes semble plus dramatique. En effet, la prévalence de la dépression est nettement plus élevée en Outre-mer qu’en Hexagone : 39 % des jeunes ultramarins de 15 à 29 ans sont concernés, un chiffre qui explose par exemple à 52 % en Guyane, 44 % en Martinique et 43 % à Mayotte. Ces taux sont bien au-dessus de la moyenne observée en Métropole, où la dépression touche entre 19 % et 28 % des jeunes, selon les régions.

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Rentrée 2025 : L’APIPD en première ligne contre la drépanocytose

À l’aube de cette rentrée 2025, l’Association Pour l’Information et la Prévention de la Drépanocytose (APIPD), fidèle à son engagement, continue son combat pour faire reculer la drépanocytose, une maladie génétique encore trop souvent ignorée, mais qui touche chaque année des milliers de vies.

⚠️ Un combat sans relâche

La drépanocytose est une maladie qui ne prend ni vacances ni répit. En Martinique, plus de 2000 malades souffrent chaque jour de cette pathologie, et près de 40 000 personnes sont porteuses saines, souvent sans en avoir conscience. Le défi est de taille : cette maladie reste encore largement méconnue du grand public, et la méconnaissance et l’indifférence alimentent sa progression.

Pourtant, l’APIPD est plus que jamais en première ligne. Sur les plages de l’Hexagone, des DOM-TOM, lors des événements populaires, mais aussi dans des lieux souvent oubliés comme les prisons ou les quartiers populaires, l’APIPD ne cesse de sensibiliser, d’informer et de soutenir. L’objectif est simple : briser les silences, éveiller les consciences, et apporter des solutions concrètes aux familles et aux patients.


Le Coquelicot : Un symbole d’espoir et de résistance

Cette année, l’APIPD a choisi le coquelicot comme emblème de sa lutte.

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Conjuguer plutôt que séparer !

— RS n° 410 lundi 1er septembre 2025 —

On peut se dire que les crises sociales et politiques sont souvent le prélude aux soulèvements qui éclaircissent l’horizon, et amènent les solutions. On peut aussi penser qu’après les vagues poussant vers l’extrême droite fascisante, le balancier ramène souvent à des retours à gauche toute. Soit ! Mais ces visions, somme toute rassurantes, ne doivent pas conduire à ignorer deux éléments majeurs de la situation.

Le premier est une donnée, si on peut dire, permanente. C’est que les fascistes, lorsqu’ils se hissent au pouvoir en exploitant habilement les circonstances, ne le lâchent pas facilement. Les coups avortés de Trump 1 et de Bolsonaro sont dans les mémoires.

Le second est plus spécifique aux temps que nous vivons. La conjugaison de la crise sociale (explosion mondiale des inégalités), de la crise politique (discrédit des institutions, rejet des « politiques », faillite morale du système), et de la colossale crise environnementale, nous plonge dans l’inédit : l’espèce humaine n’a plus tout son temps devant elle. À tous les échelons, l’urgence est là : à l’échelle des dernières colonies de la France, à l’échelle de la France, à l’échelle du monde.

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Courage d’une femme migrante et victoire de la justice. Un procès exemplaire !

— Par Culture Egalité —

Une femme migrante, sans titre de séjour et mère de quatre enfants, a fait preuve d’un courage exemplaire en franchissant les portes du commissariat pour porter plainte contre la publication abusive de vidéos à caractère intime. Malgré sa situation administrative précaire, elle a choisi de passer outre l’opprobre, la peur et le silence, pour poser un geste fort au nom de sa dignité et de ses droits.

Mais l’horreur a redoublé : sous prétexte d’accompagner la victime dans sa démarche, un agent de police a abusé de sa position d’autorité pour lui imposer un acte sexuel en échange de son aide administrative ! Ce comportement, contraire à toute éthique et à toute humanité, a été fermement condamné par la justice: treize ans de réclusion criminelle ont été prononcés à l’encontre de ce criminel.

Ce verdict marque une étape importante: il vient rappeler que nul n’est au-dessus des lois et que les victimes, quelle que soit leur origine ou leur situation, doivent pouvoir compter sur la justice. Le traumatisme de cette jeune femme demeurera longtemps, mais son acte de courage éclaire le chemin pour toutes celles et ceux qui hésitent à dénoncer la violence.

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Péril en la demeure France et avis de tempête sur les Antilles !

— Par Jean-Marie Nol —

L’analyse de la société antillaise ne peut se concevoir qu’en relation directe avec celle de la France hexagonale, tant les deux réalités sociétales sont liées par l’histoire, l’économie, la politique et les représentations collectives. Isoler les Antilles dans une lecture analytique strictement locale reviendrait à ignorer que leur trajectoire est inséparable de la dynamique nationale : les choix budgétaires, les politiques sociales, la gestion des crises ou encore les orientations économiques prises à Paris ont des conséquences importantes aux Antilles et déterminent largement le quotidien des territoires ultramarins. En réalité la seule lecture de la situation de la société antillaise à partir du prisme uniquement local est inopérant pour un bon entendement d’une vision des choses , et s’avère souvent être une erreur d’appréciation pour bien comprendre les tenants et aboutissants de la crise actuelle . L’évolution démographique, marquée par l’exode vers l’Hexagone, est elle-même le reflet d’inégalités persistantes, renforçant le sentiment d’écart entre centre et périphérie. Inversement, comprendre les fragilités de la société française dans son ensemble exige d’intégrer la question ultramarine, car les Antilles en sont une composante à part entière, révélatrice des tensions coloniales non résolues et des contradictions d’un modèle républicain qui se veut universel mais se heurte à des réalités particulières.

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Les PME françaises, largement désavantagées par un taux d’imposition plus élevé que les grandes entreprises

— Par Jean Samblé —

Une étude détaillée de l’Insee, publiée le 2 septembre 2025, met en lumière un phénomène inquiétant : en dépit des réformes fiscales récentes, les petites et moyennes entreprises (PME) françaises continuent de supporter une charge fiscale plus lourde que les grandes entreprises. Alors que le taux nominal de l’impôt sur les sociétés (IS) a été réduit de manière significative, la réalité de l’imposition effective, mesurée par le taux implicite, révèle des disparités criantes entre les différentes catégories d’entreprises.

1. Le taux implicite : une mesure plus précise de l’imposition

L’impôt sur les sociétés est censé être appliqué à un taux unique de 25 % en France depuis 2022. Toutefois, le taux nominal ne reflète pas la réalité de la charge fiscale des entreprises. En effet, le taux implicite d’imposition – qui est le rapport entre l’impôt payé et l’excédent net d’exploitation (ENE), c’est-à-dire les profits dégagés par les entreprises après déduction de leurs coûts de production, salaires et amortissements – offre une vision plus fidèle de l’impact fiscal.

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L’éphéméride du 3 septembre

Entrée en vigueur de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes le 3 septembre 1981.

La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (en anglais Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination Against Women, CEDAW) a été adoptée le 18 décembre 1979 par l’Assemblée générale des Nations unies. Elle est entrée en vigueur le 3 septembre 1981 après avoir été ratifiée par 20 pays.

Les États-Unis l’ont signée en 1980 mais ne l’ont toujours pas ratifiée. Les États qui n’avaient pas signé le traité lors de son entrée en vigueur y adhèrent aujourd’hui, sans le signer. Le dernier État en date à l’avoir fait est le Qatar, le 29 avril 2009. De nombreux pays l’ont signé en émettant toutefois des réserves, de nature à fortement en affaiblir la portée. Aujourd’hui, les seuls membres de l’ONU à n’avoir pas adhéré à la convention sont le Vatican, l’Iran, la Somalie, le Soudan et les îles Tonga.

La présidente du CEDAW est actuellement Dalia Leinartė.

Cette convention est adoptée dans la lignée de l’année internationale des femmes de 1975.

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Les Aliments Ultra-Transformés (AUT) : Une menace invisible pour la fertilité et la santé métabolique

— Par Sabrina Solar —

Les aliments ultra-transformés (AUT) ont un impact significatif et rapide sur notre santé, bien plus important que ce que l’on aurait pu imaginer jusqu’à présent. Une étude internationale publiée en août 2025 met en lumière les effets délétères de ces produits industriels qui représentent une part croissante de notre alimentation quotidienne. Ces produits, bien qu’ils soient souvent pratiques et savoureux, modifient rapidement notre métabolisme, perturbent notre système hormonal et, de façon inquiétante, affectent la fertilité, notamment masculine.

L’étude en question, menée sur un échantillon de 43 jeunes adultes en bonne santé (hommes âgés de 20 à 35 ans), a suivi deux groupes distincts : l’un consommant principalement des aliments ultra-transformés et l’autre des aliments peu ou non transformés, avec un apport calorique identique. En seulement trois semaines, les résultats ont été frappants. Le groupe ayant suivi un régime alimentaire ultra-transformé a pris près de 1,5 kg de poids, principalement sous forme de graisse corporelle, tandis que le groupe ayant consommé des aliments peu transformés a, lui, perdu du poids. L’effet n’était donc pas lié à la quantité de calories ingérées, mais bien à la composition des aliments eux-mêmes.

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Le Pragmatique et l’Humaniste

— Par Camille Loty Malebranche —

L’humaniste

Le drame du pragmatisme, est qu’il perçoit l’homme au prisme du rentable et de l’utile. Pour lui, le rentable est le seul schème de valeur parce qu’il apporte le profit. Et le pragmatique radical appelle cela de l’efficacité et de l’accomplissement. Le pragmatique vit donc la superstition du profit, cette « réussite » qui, pour lui, détermine le sens de l’être et le prix d’une vie humaine toujours banale et pécuniaire au regard obscur de la cécité vénale, la cupidité chrématistique de votre utilitarisme matérialiste!

Le pragmatique

Oui, je suis ainsi, parce qu’il est indécent et indélicat de bloquer la grandeur et les possibles de l’homme par la conscience-juge et les présomptions morales qui empêchent l’accumulation et la production des biens. Il faut user de l’homme pour qu’il produise la richesse s’il n’a pas assez de richesse à investir.

L’humaniste 

Apprenez à être riche de votre être, votre valeur est humaine et non marchande.
Allez, soyez homme avant d’être riche avant d’être grand!
L’homme, centre de valeurs, a Valeur d’être et de substance avant de relever de la mécanique sociale avec sa horde des foules et des choses! 

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Université : quels sont les montants des frais d’inscription en 2025 ?

Licence, master, doctorat… Les montants des droits d’inscription évoluent chaque année en fonction de l’indice national des prix à la consommation hors tabac. On vous indique le niveau de vos frais d’inscription pour l’année universitaire 2025-2026, selon le niveau du diplôme que vous préparez.

Pour vous inscrire dans un établissement d’enseignement supérieur, vous devez payer des droits d’inscription ainsi qu’une cotisation vie étudiante et de campus (CVEC). Pour l’année universitaire 2025-2026, la CVEC s’élève à 105 €.

À savoir  

Les étudiants boursiers sont exonérés des frais d’inscription.

Depuis l’année universitaire 2024-2025, les montants des frais d’inscription dans les établissements publics d’enseignement supérieur sont déterminés en fonction de l’indice national des prix à la consommation hors tabac constaté par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). L’indice est mesuré au mois de janvier précédant l’année universitaire en question. Les montants des frais d’inscription sont ainsi révisés chaque année.

Pour l’année universitaire 2025-2026, les droits d’inscription sont ainsi fixés à :

  • 178 € pour une licence ou un diplôme national délivré au cours d’études conduisant au grade de licence ;

  • 254 € pour un master ou un diplôme national délivré au cours d’études conduisant au grade de master ;

  • 397 € pour le diplôme de doctorat et l’habilitation à diriger des recherches ;

  • 2 613 € pour le diplôme d’ingénieur (sauf pour les cursus de formation d’ingénieur commencés avant le 1er septembre 2018, pour lesquels les frais de scolarité annuels s’élèvent à 628 €).

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Une nouvelle vaccination proposée aux élèves de 5e

Durant l’année scolaire 2025-2026, il sera proposé aux élèves de 5e, au sein de tous les collèges publics et dans les établissements privés volontaires, de se faire vacciner contre les méningocoques ACWY, des bactéries qui peuvent être à l’origine d’infections graves. Cette vaccination s’ajoute ainsi à celle contre les infections à papillomavirus humains, déjà proposée aux élèves de 5e depuis 2 ans.

Le plus souvent, les méningocoques n’entraînent pas l’apparition d’une maladie particulièrement sévère. Ces bactéries provoquent toutefois, dans certains cas, une maladie grave, comme une méningite ou une septicémie pouvant laisser des séquelles importantes, voire être mortelle.

Ces infections touchent particulièrement les adolescents et les jeunes adultes. La vaccination contre les infections à méningocoques de types ACWY est donc recommandée chez les jeunes de 11 à 14 ans. Cette recommandation s’applique à toutes les personnes de cette tranche d’âge, y compris ceux à qui il a été administré avant l’âge de 11 ans un vaccin ACWY ou un vaccin méningococcique C.

En 2024, le nombre d’infections à méningocoques a augmenté en France avec 615 cas déclarés (contre 500 cas en moyenne chaque année) ; il s’agit du nombre de cas le plus élevé depuis 2010.

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Peut-on se faire rembourser son billet d’avion si on rate ou annule son vol ?

En principe, le prix du billet n’est pas remboursable si vous ne prenez pas votre vol. Cela vaut notamment dans l’un des cas suivants :

  • Vous avez raté le décollage à cause d’un retard dans les transports

  • Vous n’aviez pas les bons documents de voyage (passeport par exemple) et vous n’avez pas pu embarquer

  • Vous avez raté un vol en raison de retards aux contrôles de sécurité

  • Vous n’avez pas respecté l’heure d’embarquement du vol.

Certaines compagnies appliquent en plus des frais appelés « no-show » (non-présentation), qui correspondent à des pénalités forfaitaires, des frais de dossier ou de réémission, voire des frais liés à la remise en vente de votre place. Ces frais viennent s’ajouter à la perte du billet.

Cependant, si votre annulation est liée à un motif légitime (par exemple, une maladie, un empêchement professionnel ou un décès dans votre famille), vous pouvez, sous certaines conditions, être indemnisé grâce à une assurance annulation. Cette assurance peut être souscrite séparément ou être incluse dans certaines cartes bancaires (Visa Premier, Mastercard Gold, par exemple).

Les conditions (par exemple avoir payé le billet avec la carte bleue), les justificatifs et les délais de déclaration dépendent du contrat.

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En Outre-mer, des milliers d’enfants sans toit à la veille de la rentrée : une urgence sociale oubliée

— Par Jean Samblé —

Alors que la rentrée scolaire 2025 approche à grands pas, les projecteurs médiatiques se braquent — à juste titre — sur les difficultés que rencontrent les enfants sans domicile fixe dans l’Hexagone. Mais dans les territoires d’Outre-mer, la situation est encore plus critique, souvent oubliée dans les débats publics et largement sous-documentée dans les statistiques nationales.

L’UNICEF France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), dans leur dernier baromètre « Enfants à la rue », alertent sur une crise humanitaire majeure : près de 600 000 personnes sont aujourd’hui sans logement ou vivent dans des conditions indignes dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM). Ce chiffre vertigineux représente près de trois habitants sur dix, un taux très largement supérieur à celui observé en métropole. Parmi ces personnes, les enfants paient le prix le plus lourd, exposés dès leur plus jeune âge à une insécurité sociale, matérielle et psychologique extrême.

Une pauvreté structurelle qui frappe les plus jeunes

Dans les territoires comme Mayotte, la Guyane ou La Réunion, la pauvreté est non seulement plus répandue, mais elle est aussi multidimensionnelle : chômage élevé, infrastructures défaillantes, accès restreint aux droits sociaux, et logements précaires.

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Macron, l’architecte du chaos ?

La stratégie secrète du chaos financier de Emmanuel Macron pour redresser la France.

— Par Jean-Marie Nol —

Depuis 2017, Emmanuel Macron s’est imposé comme un président dont la pensée intrigue, fascine ou agace, tant sa manière de gouverner semble s’écarter des sentiers battus de la politique française. Ses adversaires le voient tour à tour comme un stratège machiavélique, un joueur de poker imprudent ou un réformateur visionnaire mais en échec . Sa trajectoire brouille les repères classiques gauche-droite et alimente une théorie persistante : celle d’une stratégie secrète, construite autour de la mise en tension volontaire du système politique et financier français, pour provoquer un choc et donc une catharsis dont l’objectif serait, à terme, le redressement de la nation.

Dès son accession à l’Élysée, Emmanuel Macron avait posé son diagnostic : la France est prisonnière d’un modèle socio-économique devenu insoutenable. Son livre Révolution publié en 2016 annonçait déjà la couleur, fustigeant trente années d’inaction et de lâcheté politique où l’endettement avait remplacé la croissance. Pourtant, ironie de l’histoire, son premier mandat et la crise du Covid ont accéléré ce qu’il dénonçait : la dette est passée de 97 % à 116 % du PIB, soit aujourd’hui une dette de l’ordre de près de 3350 milliards d’euros, aggravant une dépendance vis-à-vis des marchés financiers et des institutions européennes.

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Femmes en danger : quand les coupes budgétaires mettent en péril la lutte contre les violences

— Par Sarha Fauré —

« Les coupes budgétaires tuent », alerte Laura Slimani, cheffe du pôle projet à la Fondation des Femmes. Derrière cette déclaration alarmante se cache une réalité brutale : en 2025, les associations féministes, en première ligne dans la lutte contre les violences faites aux femmes, traversent une crise financière sans précédent. Une enquête menée cet été auprès de 148 structures révèle que 71 % d’entre elles déclarent une santé financière dégradée, mettant en péril des milliers de vies et affaiblissant gravement un tissu associatif essentiel.

Un recul historique du financement

Les résultats de l’enquête « Ne leur fermons pas la porte », publiée le 27 août 2025, montrent une baisse moyenne de 15 % des subventions par rapport à 2024, soit 31,6 millions d’euros manquants pour l’ensemble des structures interrogées. Les conséquences sont immédiates : 50 % des associations ont dû réduire leurs activités, 30 % ont fermé des permanences, et 6 258 femmes et enfants ne seront pas accompagnés cette année. En moyenne, chaque structure accompagne 53 personnes de moins qu’en 2024.

Ce recul est d’autant plus préoccupant que le besoin d’accompagnement n’a jamais été aussi fort.

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« Le Sang et la boue », un documentaire de Jean-Gabriel Leynaud

Sortie nationale : 27 août 2025 (en salle dès le 26 août)

Présentation

Dans Le Sang et la boue, Jean-Gabriel Leynaud nous plonge au cœur de Numbi, un village reculé du Sud-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo. Cette bourgade, autrefois paisible, est aujourd’hui ravagée par la pauvreté, les conflits armés et l’avidité mondiale autour d’un minerai aussi discret qu’indispensable : le coltan, essentiel à la fabrication de nos téléphones et ordinateurs.

Synopsis

À Numbi, des hommes, des femmes, parfois des enfants, creusent à mains nues dans la boue, dans l’espoir d’extraire quelques grammes de coltan. Munis de simples pelles, ils s’enfoncent dans les profondeurs d’un sol devenu à la fois promesse de richesse et malédiction. Autour d’eux, une économie informelle s’est installée, gouvernée par les groupes armés, les trafiquants, les forces de l’ordre corrompues – un système brutal, invisible, qui alimente le confort numérique des pays du Nord tout en détruisant les vies locales.

Le film donne la parole à plusieurs figures de ce drame silencieux : Ujumbe, jeune père de famille creuseur, un négociant, une prostituée, un policier… Tous sont pris dans l’engrenage d’un néocolonialisme économique contemporain, où les rapports de force hérités du passé refont surface sous des formes nouvelles.

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Refusons le recul social mis au point par Bayrou et Macron

— Confédération Générale du Travail de la Martinique —

Inacceptable ! Une seule réponse : la lutte !

François Bayrou a choisi son moment pour faire son annonce. Le 15 juillet 2025, il a listé un catalogue de mesures qu’il compte mettre en oeuvre pour prétendument remettre de l’ordre dans les finances de l’État et de la Sécurité sociale. Selon lui, il faudrait réaliser 44 milliards d’euros de coupes dans le budget 2026.

En regardant de près, ce sont les travailleurs, les classes populaires qui paieraient l’intégralité de la facture. Il s’agit là d’une véritable déclaration de guerre.

Qu’on en juge !

Le nombre de jours de carence passerait de 3 à 7, deux jours fériés supplémentaires seraient supprimés, blocage et baisse des allocations et prestations sociales, des pensions de retraite, des salaires dans la fonction publique, du barème des impôts, les franchises médicales seraient revues à la hausse, l’inscription de nouveaux médicaments dont le taux de remboursement va diminuer, une énième révision du code du travail pour assouplir les obligations des patrons et aggraver celles des salariés, rallonger le temps de travail en remettant en cause la 5ème semaine de congé, coupes budgétaires et suppressions de postes pour faire des économies dans la fonction publique, et notamment dans l’Education nationale, la Santé, les collectivités territoriales.

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Fruits tropicaux et Parkinson caribéen : l’envers toxique d’un patrimoine alimentaire

— Par Sarha Fauré —

Dans les territoires d’outre-mer français, où traditions culinaires et remèdes naturels se transmettent depuis des générations, certains fruits tropicaux occupent une place de choix. Corossol, cachiman, pomme cannelle… Ces douceurs exotiques sont réputées pour leurs bienfaits relaxants, antioxydants, voire médicinaux. Pourtant, une série d’études menées depuis plus de vingt ans par des chercheurs du CHU de Guadeloupe et de l’Institut du Cerveau à Paris jette une lumière nouvelle — et inquiétante — sur ces pratiques alimentaires ancestrales.

Un Parkinson atypique aux racines environnementales

À l’origine de cette recherche de longue haleine, une observation clinique déroutante : aux Antilles, de nombreux patients atteints de la maladie de Parkinson présentaient des symptômes bien différents de ceux décrits dans les manuels classiques. En plus des signes moteurs habituels (tremblements, rigidité, ralentissement des gestes), ces patients souffraient fréquemment de pertes de mémoire, de troubles de l’équilibre, voire d’hallucinations. Cette forme particulière, désormais qualifiée de « Parkinson caribéen », concernerait près de 70 % des cas locaux.

Le Dr Jean-Médard Zola, neurologue au CHU de Guadeloupe, précise que cette variante de la maladie se distingue par une atteinte cognitive précoce, bien plus sévère que dans les formes classiques.

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L’éphéméride du 26 août

Dépôt de gerbe à la femme du Soldat inconnu le 26 août 1970

Le dépôt de gerbe à la femme du Soldat inconnu désigne une des premières actions médiatiques du Mouvement de libération des femmes le 26 août 1970 à Paris en France. Elle consistait à déposer des fleurs en hommage à la femme du Soldat inconnu sur la tombe de ce dernier. Cette action était réalisée par neuf femmes, dont Cathy Bernheim, Christine Delphy, Monique Wittig, Christiane Rochefort et l’Américaine Namascar Shaktini1,2,3. Elles ont été arrêtées par la police dès l’approche de l’Arc de triomphe.

Traitement médiatique

Certains médias parlent d’une trentaine de femmes (neuf en réalité). L’analyse journalistique de Marianne Lohse dans France-Soir précise que « Plusieurs [manifestantes] sont jeunes et jolies »4.

La télévision nationale réalise un court reportage sur la manifestation5.

Deux slogans ont retenu l’attention éditoriale :

« Il y a plus inconnu que le soldat inconnu. Sa femme » ;

« Un homme sur deux est une femme ».

MLF : 1970, année zéro

— Par Françoise Picq, sociologue spécialiste de l’histoire du féminisme, université Paris-Dauphine.

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Colonialisme de peuplement !

— RS n*409 lundi 25 août 2025 —

Nous pensons nécessaire de revenir sur l’examen d’une réalité autant que sur les débats quant à sa dénomination.

Choses et gens de la colonisation

Les choses que nous voulons nommer, ne sont pas une nouveauté. On a traditionnellement distingué les colonies d’exploitation et les colonies de peuplement. Cette distinction est relative. Il n’y a pas de colonies de peuplement qui ne cherchent à exploiter les terres et les Humains, qui s’y trouvent. Et il n’existe pas de colonies d’exploitation sans un minimum d’installation de colons. Il n’empêche que les appropriations coloniales qui se sont accompagnées de fortes installations de colons ont toujours posé un problème de décolonisation particulier.

Tantôt les colons d’hier sont devenus des nationaux des terres conquises (Amérique du Nord et du sud, Australie…) au point de prendre la tête des luttes pour l’indépendance. Tantôt les colons installés ont été les relais les plus sûrs du pouvoir colonial. Dans ce cas, la décolonisation fut plus difficile et plus douloureuse (Le cas de l’Algérie est, à cet égard, emblématique). Pour se maintenir coûte que coûte, le pouvoir colonial dans certains cas, pousse à l’installation de colons pour modifier l’équilibre démographique du pays, rendre les originaires minoritaires.

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Guadeloupe : du nationalisme au patriotisme économique

De la nécessité de rebattre les cartes de la pensée intellectuelle et du positionnement idéologique en Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol —

En 2021, j’écrivais l’amère vérité dans une tribune qui s’intitulait  « L’intolérable appauvrissement intellectuel et culturel de la Guadeloupe [et dans une moindre mesure de la Martinique] » et qui a été publié le 19 septembre 2021 sur le site de madinin’art .

Dans ce texte, je me suis livré à une critique sévère du déclin des élites intellectuelles locales, de la médiocrité croissante du débat public et de la perte de légitimité des élites face à la montée du populisme identitaire et syndical. Par ailleurs, j’y déplorait une jeune génération trop souvent dépolitisée, détachée du futur, vulnérable aux discours creux des réseaux sociaux , et en perte de repères pour imaginer l’avenir collectivement.  Le constat était clair : la pensée antillaise se délite, le débat public s’appauvrit, les élites s’éclipsent. Quatre ans plus tard, tout cela s’est accéléré. Les défis climatiques, technologiques, économiques nous frappent déjà. Reste-t-il un horizon d’espérance ? Cette contribution actualisée est un appel : éveillez-vous, résistez, inventez.

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Le prix du désengagement

Restauration de la sécurité et de l’autorité : La Guadeloupe et la Martinique condamnées au désenchantement et à l’impuissance face à la mutation sociétale  ?

— Par Jean-Marie Nol —

Dans les Antilles françaises, le sentiment d’un désordre social qui s’installe durablement ne relève plus du simple ressenti, il s’appuie sur des chiffres et des réalités tangibles. La Guadeloupe et la Martinique, jadis perçues comme des laboratoires de l’intégration républicaine, se trouvent aujourd’hui confrontées à une crise multidimensionnelle : explosion de la violence, perte de confiance dans les institutions, désenchantement de la jeunesse et essoufflement économique. Face à ce tableau préoccupant, deux urgences s’imposent : instaurer la sécurité tout en restaurant l’autorité de l’État et exiger des élites économiques et politiques un sens accru de la responsabilité collective.

Les homicides, les tentatives de meurtre, la banalisation de l’usage des armes à feu donnent à voir une société où la mort se mêle à une certaine impuissance des autorités et à une véritable poussée de la peur citoyenne. La violence juvénile n’est pas un accident conjoncturel mais le symptôme d’un malaise sociétal profond.

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Saint-Barthélemy : Le massacre des voisins

24 août 1572

À l’été 1572, un mariage censé apaiser les tensions religieuses allait précipiter la France dans l’un des épisodes les plus sombres de son histoire. Catherine de Médicis, reine-mère, pense alors sceller la paix entre catholiques et protestants en mariant sa fille Marguerite de Valois à Henri de Navarre, chef du camp réformé. Mais cet espoir de réconciliation se heurte à des années de haine accumulée.

Le 18 août, Paris fête cette union royale. Pourtant, derrière les façades illuminées du Louvre, l’équilibre est déjà rompu. Quatre jours plus tard, un attentat vise l’amiral de Coligny, chef de file protestant. Craignant une riposte, la Cour, dans la panique, ordonne l’élimination des principaux chefs huguenots. Le massacre commence dans la nuit du 23 au 24 août.

Ce que l’histoire a retenu comme la Saint-Barthélemy ne fut pas qu’un déchaînement spontané de violence : c’est une explosion qui couvait depuis longtemps. Loin d’un acte isolé, il s’agissait d’un massacre de proximité, minutieusement préparé par des années de stigmatisation, de dénonciations, de violences tolérées. Jérémie Foa, historien, montre comment, dès les années 1560, les protestants étaient fichés, surveillés, repérés.

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23 août : journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition

— Par Hélène Lemoine —

Chaque 23 août, le monde entier commémore la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, instaurée par l’UNESCO en 1997. Cette date n’a pas été choisie au hasard : elle rappelle l’insurrection éclatée dans la nuit du 22 au 23 août 1791 à Saint-Domingue, alors colonie française. Ce soulèvement, le plus vaste jamais mené par des esclaves dans l’histoire moderne, bouleversa durablement le monde.

Un soulèvement qui changea le cours de l’histoire

À la fin du XVIIIe siècle, Saint-Domingue était la colonie la plus riche de l’empire français, surnommée la « perle des Antilles ». Mais sa prospérité reposait sur un système brutal : près de 500 000 Africains et Afro-descendants y vivaient réduits en esclavage, dont des dizaines de milliers nouvellement déportés d’Afrique.

Les tensions s’accumulaient déjà : les libres de couleur, bien qu’affranchis, réclamaient l’égalité des droits, inspirés par la Déclaration des droits de l’homme. Leur insurrection, menée par Vincent Ogé en 1790, fut écrasée, mais elle contribua à nourrir la révolte.

Le signal décisif fut donné lors de la cérémonie vaudoue du Bois-Caïman, dans la nuit du 13 au 14 août 1791, sous la direction de Boukman.

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Volonté et Désir: Pouvoir décisionnel ou Pulsion indomptée…

— Par Camille Loty Malebranche —

  Le désir est dénoncé à l’unisson par quasiment toutes les grandes spiritualités qui y voient un lien enchaînant l’esprit, maintenant l’homme prisonnier du charnel, l’empêchant de monter vers la vie et la vérité supérieure de son être. C’est à raison que le renoncement, ce détachement mental et spirituel du monde matériel par la conscience de l’esprit découvrant son étrangeté au monde – son statut d’extranéité dans le monde – perçoive le désir comme l’arme redoutable du Tentateur immonde, ruse de l’Ennemi abominable tapi dans les abysses liminaux, subliminaux, connus et inconnus, qui menace l’Homme d’aliénation métaphysique, de perdition ontologique et de toutes sortes de pièges existentiels.

La volonté est un constituant majeur de la liberté qui, sans elle, n’existe pas. Je dis que la conscience libre exprime sa liberté par trois schèmes d’assumation: 1) la volonté, 2) le choix volontaire, 3) la responsabilité. En fait, toute la liberté n’est que manifestation nuancée, pondérée et responsable du soi volontaire.

Ainsi établie, la chose est claire, la volonté est l’ossature de toute liberté humaine puisque le tempérament veule ou le malade aboulique, sont condamnés à obéir et à être soumis.

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