À qui la faute ?
— Par Jean-Marie Nol —
Un vent d’anarchie et de populisme souffle aujourd’hui sur la Martinique, nourri par un climat social délétère, une défiance croissante envers les institutions, et un profond sentiment de méfiance et d’abandon. À l’origine, la cause semblait claire et légitime : le coût de la vie, exorbitant, insupportable pour une majorité de foyers martiniquais. Mais ce qui aurait pu rester un combat structuré et solidaire tend désormais à glisser dangereusement vers des formes d’expressions radicales, dominées par la pression populaire, la remise en cause de l’ordre républicain et l’instrumentalisation d’une souffrance réelle par des courants plus radicaux. À qui la faute alors ? À l’État ? Aux élus locaux ? Ou bien à une société qui, lasse d’attendre une diminution du coût de la vie chère , a décidé de prendre les choses en main, quitte à remettre en cause les fondements démocratiques ?
Le paradoxe est criant. Tandis que l’État, en lien avec les collectivités et les acteurs économiques, se félicite d’un premier bilan encourageant du protocole contre la vie chère – une baisse moyenne des prix de 8,4 % constatée fin janvier 2025, avec plus de 81 % des références en diminution – la rue pourtant gronde , portée par des mouvements de plus en plus déterminés .