Par Catherine Grèze Députée européenne écologiste, coordinatrice de la commission du Développement, Eva Joly Députée européenne écologiste, présidente de la commission du Développement et Ulrike Lunacek Députée européenne écologiste

Les indiens Kayapo (photo du site http://monazimba.fr/non-classe/les-indiens-kayapo.htm(
Il y a quelque chose de brisé dans le rêve brésilien. Partout dans le pays, des centaines de milliers de citoyens remettent en question avec force la gouvernance et le modèle de développement de leur pays. Ce mouvement doit nous inspirer lorsqu’il dénonce la mégalomanie d’une classe politique qui, après avoir amélioré la vie de millions de citoyens, se met à confondre développement et béton, progrès et gigantisme, au détriment des plus fragiles. Ouvrons grand les yeux car, la jeunesse des grandes villes n’est pas la seule à contester cet aveuglement.
Au même moment, à l’autre bout du pays, des milliers de Brésiliens – principalement les Indiens de la tribu des Kayapos – tentent de défendre leur mode de vie face au déferlement des bulldozers. Tels des soldats du progrès forcé, une fourmilière de 15 000 ouvriers sous-payés s’attelle à la construction d’un projet pharaonique, le méga barrage de Belo Monte.

Article daté du 01/03/2007
Objet : Dérogation à l’épandage aérien
Suite à la publication de cette expertise de l’Inserm et étonné du silence du corps médical concernant le problème de l’épandage aérien, j’ai interrogé trois médecins que je connais. Ce qui est frappant, c’est qu’ils m’ont tous répondu : « et la banane, Jacky, qu’est-ce que tu en fais ? ». J’en déduis que pour eux la banane est un signifiant fort, qui passe avant la santé. Comment expliquer cela ? De quoi la banane est-elle le nom ? Est-ce un signifiant phallique ? Cela renvoie-t-il au « nom du père » dont parle le psychanalyste Jacques Lacan ? Je ne peux l’affirmer, n’étant ni psychanalyste ni guère versé en lacanisme. Notons tout de même que c’étaient trois hommes et qu’un seul élément de l’expertise de l’Inserm les inquiétait, le risque possible de cancer des testicules !

Que nous soyons tous différents, selon nos origines, nos conceptions politiques, religieuses, idéologiques, nos âges ou nos expériences diverses, quoi de plus normal dans toute société démocratique ? Mais il arrive que les démocraties se perdent, dans des expériences négatives. Cela se produit lorsque nous oublions le sens du bien commun, surtout quand l’Etat et les partis politiques n’ont guère le souci d’un sens plus élevé de la politique. C’est ce qui s’est produit avec la tragédie de la chlordécone. Des intérêts particuliers ont prévalu sur le bien public. Il appartient donc aux différentes composantes de la société civile de se révolter et de réaffirmer le sens du bien public c’est-à-dire de l’intérêt général. Telle la tache de l’heure, celle qui nous dicte de manifester le premier juin contre la reprise de l’épandage aérien. Et nous devons le faire pour plusieurs raisons :
La Commission européenne devrait suspendre, pendant deux ans à compter du 1er décembre, l’utilisation de trois insecticides impliqués dans le déclin accéléré des abeilles domestiques (Apis mellifera). Après un vote, lundi 29 avril en Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale, quinze Etats de l’Union se sont prononcés favorablement à la proposition de Bruxelles d’interdire l’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame sur quatre grandes cultures (maïs, colza, tournesol, coton).
—Un groupement de planteurs de bananes vient de déposer une nouvelle demande de dérogation pour pratiquer encore l’épandage aérien sur nos terres de Guadeloupe, déjà gorgées de poisons.
–L’épandage aérien de pesticides est une technique à la fois nocive pour l’environnement et pour la santé humaine, utilisée par dérogation dans différents départements français.

