La Guadeloupe Empoisonnée

 — Par Guilhem Saltel, Co secrétaire du Parti de Gauche Gwadloup

Au mépris de la santé des habitants, la préfète de Guadeloupe a signé le 29 avril 2013  un nouvel arrêté autorisant la reprise des épandages aériens toxiques  sur les plantations de banane en Guadeloupe

C’est une catastrophe pour l’avenir de notre pays, déjà meurtri et mutilé pendant des années par le chlordécone, répandu par les mêmes pollueurs, et dont il faudra encore des dizaines d’années pour se débarrasser. Les prétendues précautions prises n’offrent, cette fois encore, aucune garantie de préservation de la santé des habitants et des promeneurs. La recommandation du Parc National, par exemple, qui avait souhaité que l’épandage s’arrête en lisière de plantation, en laissant une bande de 100 m vierge de traitement, est foulée aux pieds. La préfète, mieux compétente sans doute, a choisi ! 50 m suffiront !

Il faut rappeler des faits, têtus, qui s’opposent à ce que soit poursuivie cette politique néfaste.

D’abord, une directive européenne, qui s’impose à la France, INTERDIT la pratique de l’épandage aérien, ce qui oblige le gouvernement et ses préfets aux ordres à organiser un régime de dérogations.

Si l’épandage aérien est interdit, c’est que c’est une technique imprécise, dangereuse, soumise aux aléas climatiques, qui ne se maitrise pas simplement, et dont les effets peuvent se révéler catastrophiques pour les sols et les habitants.

Sait-on assez, par ailleurs, que l’an passé, 80% des épandages aériens ont eu lieu dans les DOM ! C’est bien bon pour ces populations, qui ne se révolteront pas et qui subiront ces nouveaux outrages. Le procès du chlordécone n’est pas encore commencé, qui va montrer combien les planteurs de bananes ont gravement contaminé le pays, et profondément nuit à la santé de nombre de nos concitoyens. Alors on peut continuer à saloper le pays et à mépriser ses habitants !

 

C’est une nouvelle preuve que ce gouvernement dit de Gauche se couche devant les intérêts économiques, ici, le lobby de la banane, avec autant de zèle que le précédent gouvernement. Lurel vaut Penchard ! Ces gens sont à plat ventre devant les puissants qui tiennent en main l’économie de la banane, survivance coloniale ! Peu importe la santé du peuple, ce qui compte, c’est de ne pas remettre en cause l’organisation économique actuelle, qui fait la part belle à quelques profiteurs.

Pour ces malfaisants, on a besoin de continuer à produire ici de la banane, subventionnée à 15 000 euros l’hectare ( !), et qui permet de ne rien changer à l’organisation de l’économie de comptoir que nous subissons ! Les containers ne reviendront pas vides, déversant sur l’archipel des biens dont l’intérêt est d’enrichir transporteurs et revendeurs, et dispensant qu’on se mobilise ici pour  produire ceux qui nous seraient utiles : sait-on, par exemple, que plus de 90% des poulets consommés en Guadeloupe sont des volailles importées !

Dans quelques années, nous verrons ces hypocrites, la main sur le coeur verser des larmes de crocodiles : « On ne savait pas ! Si on avait pu penser … ! Comme on regrette ! On aurait dû penser au principe de précaution … »

Voyez les procès du sang contaminé … relisez ce qui s’est écrit sur les procès de l’amiante … Vous avez déjà le scénario de la piètre défense de ces empoisonneurs !
06 mai 2013
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