Catégorie : Ecologie

Chlordécone : une nouvelle étude établit un lien entre exposition et baisse de la fertilité féminine

— Par Sabrina Solar —

Une étude épidémiologique menée en Guadeloupe par une équipe de l’Inserm, en collaboration avec l’Université de Rennes et l’École des hautes études en santé publique, révèle que l’exposition au chlordécone pourrait altérer la fertilité des femmes. Publiée le 16 octobre 2025 dans la revue Environmental Health, cette recherche repose sur les données de la cohorte Timoun, collectées auprès de 668 femmes enceintes entre 2004 et 2007.

Le chlordécone est un insecticide organochloré massivement utilisé dans les cultures de bananes en Guadeloupe et en Martinique jusqu’à son interdiction en 1993, malgré son interdiction antérieure dans d’autres pays en raison de sa toxicité. Aujourd’hui, cette molécule persiste dans les sols, les eaux souterraines et les milieux marins, et contamine encore une grande partie de la population antillaise.

Une fertilité réduite chez les femmes les plus exposées

L’étude s’est intéressée au délai nécessaire pour concevoir un enfant, un indicateur reconnu de la fertilité du couple. En croisant les déclarations des femmes sur la durée entre l’arrêt de la contraception et la conception, avec les concentrations de chlordécone mesurées dans leur sang, les chercheurs ont observé un lien net : plus l’exposition était élevée, plus le temps pour tomber enceinte augmentait.

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Entre Eau d’ici et Eau delà !

— Par Florent Grabin, PRésident de l’Association écologique P.U.M.A. —

Conformément aux engagements de PUMA, nous poursuivons notre enquête sur la question de l’Eau qui passionne de nombreux consommateurs. Nous tenons à les remercier en fournissant le maximum d’informations factuelles afin de les interpeller.

Notez que l’absence de la Commission Consultative des Services Publics Locaux (CCSPL) à Cap-Nord et à la CACEM rend compliquée notre mission.  Ils ont promis de communiquer mais ils refusent le dialogue ! Ils continuent à se jouer de nos assemblées malgré leur volonté affirmée de démocratie participative tant proclamée par nos élus toutes tendances confondues. Font-ils fi de la censure de la population ?

Quand doit-on consulter la commission CCSPL ?

Les articles L. 1411-4 et L. 1413-1 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) définissent les CCSPL, encadrent ses modalités de composition et de fonctionnement et aussi précisent leur rôle respectif.

La CCSPL – à laquelle nous siégeons avec d’autres associations à l’Espace Sud depuis l’époque du SICSM- doit légalement être consultée avant toute délégation de service public et avant tout projet de création de service public, soit en délégation soit en régie dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière, ce, au moins une fois par an pour l’examen des rapports annuels.

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Spectacle Solidaire “Kont Klordékon”

 – Mercredi 15 octobre à 19h – Grand Carbet du Parc Culturel Aimé Césaire, Fort-de-France

Unis par une même cause, Mali, Martin Bellonie, Nicole Cage, Karibbean Sound System, Koezyon et de nombreux artistes montent sur la scène du Grand Carbet pour un spectacle exceptionnel, mêlant musique, poésie et engagement.

Organisé par le collectif Lyannaj pou dépolyé Matinik, qui rassemble 36 organisations, syndicats et associations, cet événement solidaire vise à amplifier la lutte contre le scandale du chlordécone et à soutenir les actions judiciaires engagées pour obtenir de véritables réparations.

Les fonds récoltés permettront d’accompagner la poursuite du combat juridique et citoyen mené pour :

  • Le suivi et l’aboutissement des revendications déposées à la préfecture lors du Forum social Zéro Chlordécone du 14 avril dernier ;

  • L’arrêt définitif de l’empoisonnement ;

  • La réparation des dégâts causés et l’indemnisation des victimes ;

  • La mise en œuvre d’alternatives saines pour la population et l’environnement ;

  • La dépollution du pays et la sanction des responsables.

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La casse de la SAUR !

— Par Florent Grabin de l’association écologique P.U.M.A. —

Depuis notre dernière publication ‘’SAUR nous de l’Eau !!!’’ nous pouvons observer une sortie en aquaplaning de la SAUR dans un conflit social avec son personnel qui selon la presse et les réseaux sociaux a reçu la menace de voir sa direction ‘’se casser’’.

Nous laissons la population apprécier et tirer les conclusions qui s’imposent. Par contre, la SAUR est un fermier qui a signé un contrat avec la CTM pour l’exploitation de l’Usine de Vivé au Lorrain et avec Cap Nord pour la distribution de l’Eau sur son territoire. Cependant, en limite de ce périmètre, il y a l’Espace Sud qui a pour distributeur la SME et ODYSSI (régie de la CACEM) qui sont approvisionnés par la SAUR, soit l’ensemble des abonnés de la Martinique.

Comme il aurait fallu le prévoir, le rebondissement ne s’est pas fait attendre ! Cet évènement met à zéro le niveau des réservoirs du Sud et de la CACEM, avec comme conséquence la fermeture de différents établissements scolaires provocant toute une économie en berne. Qui va payer les préjudices ?

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Croisières : un secteur en pleine mer… de contradictions

— Par Jean Samblé —

Derrière les images de vacances idylliques et d’hôtels flottants, les croisières cristallisent aujourd’hui un malaise grandissant. Pollution, impacts sur la santé, faible retombée économique : cette industrie florissante ne passe plus inaperçue, et des voix de plus en plus nombreuses réclament un véritable tournant politique et écologique.

Une croissance dopée malgré les alertes

Plus de 35 millions de passagers ont embarqué sur un navire de croisière en 2024, un record mondial qui dépasse les niveaux d’avant-Covid. En Outre-mer comme en Méditerranée, les escales s’enchaînent à un rythme effréné : 450 000 croisiéristes en Martinique, 1 500 escales visées en Polynésie, 473 escales prévues en Corse. Un essor qui contraste avec les appels à la sobriété énergétique et les recommandations climatiques fixées par les Accords de Paris.

Pour Guillaume Picard, ancien capitaine de ferry devenu porte-voix du collectif Stop Croisières, cette fuite en avant est incompréhensible : « Une semaine de croisière, c’est l’équivalent du budget carbone annuel d’un individu. Comment peut-on encore justifier ça, à l’heure où l’on demande aux ménages d’éteindre leur box la nuit ?

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Lettre ouverte à Fabrice Hazard, Directeur Général Adjoint SAUR en charge de l’Outre-mer

Comité de gève des travailleurs de SAUR Martinique, soutenu par la CGTM et l’UGTM

Dimanche 5 octobre 2025

Monsieur, Le jeudi 14 août 2025 dans l’après-midi, à Sainte-Marie, a eu lieu une première rencontre entre la délégation salariale et vous, accompagné de M. Mirabeau et de Mme Malidor, pour essayer de trouver un terrain d’entente après le démarrage de la grève le 11 août 2025. A l’issue de nos échanges, et à la demande de la délégation salariale, vous avez accepté de soumettre un projet de protocole d’accord de ¸n conflit et de reprise du travail. Petite anecdote : Au moment de nous séparer, vous avez souhaité connaître les coordonnées des lieux de culte où des messes du 15 août seraient célébrées le lendemain, ainsi que les horaires. Une telle demande ne peut venir que d’une personne ayant de profondes et sincères valeurs chrétiennes, couplées à des principes moraux solides comme : Respect, Honnêteté, Responsabilité, Intégrité, Loyauté, Authenticité, Humilité, et … COURAGE.

Préparé par les services juridiques de SAUR International, un projet de protocole s’articulant autour de 5 articles nous été transmis le 18 août.

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SAUR nous de l’Eau !!!

Par Florent Grabin, président de l’association écologique P.U.M.A.

Depuis quelque temps, l’Eau ne sort plus des robinets du consommateur, ce qui présente un grand risque sanitaire, économique et environnemental. (Décidément ce précieux produit nous donne le tournis et risque de nous noyer tous).

Le sanitaire et le social se sont invités à l’Hôpital du Lorrain, le jeudi 25 septembre 2025. Le personnel soignant de cet établissement a débrayé, exaspéré par les nombreuses coupures d’Eau. Cette action est venue confirmer la crainte que nous avions évoquée le vendredi 19 septembre 2025, lors de notre rencontre avec la Direction de l’ARS. A cette réunion, nous avions attiré l’attention sur différents paramètres en termes de qualité de l’Eau distribuée chez le consommateur, alerté sur les différents problèmes liés à la production de l’usine de Vivé au Lorrain. Nous avons mis en évidence le risque sanitaire suite aux observations faites par le Laboratoire de la Drôme qui met en garde sur le délai trop long pour l’acheminement des éprouvettes provenant de Martinique. Considérant les menaces, nous avons insisté pour que soit réactivé le Laboratoire d’analyse de la CTM.

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Marche “Climat, Justice, Libertés” ce dimanche 28 septembre à Paris et dans toute la France

Dimanche 28 septembre

À Paris : départ 14h30 – Gare du Nord.

Ce dimanche 28 septembre, une marche nationale intitulée “Climat, Justice, Libertés” se tiendra à Paris ainsi que dans plus de 60 villes en France. Cette mobilisation s’inscrit dans le cadre de la campagne internationale #DrawTheLine, portée entre le 15 et le 28 septembre par des représentants autochtones d’Amérique latine et du Pacifique. L’objectif : remettre la justice climatique au centre du débat public.

La marche de Paris réunira plusieurs organisations écologistes, syndicales et citoyennes. Parmi elles, deux collectifs d’Outre-mer seront présents :
Le Mouvement Kanak en France, représentant la Nouvelle-Calédonie,
Te Motu, une association polynésienne engagée sur les questions environnementales et mémorielles.

Selon Jason Temaui, membre de Te Motu, cette participation vise à “rendre visibles les réalités des nations insulaires françaises”, qui, selon lui, “ne concernent pas uniquement la Polynésie, mais l’ensemble des Outre-mer”. Il souligne que ces territoires sont particulièrement exposés aux effets du changement climatique — montée des eaux, érosion côtière, biodiversité menacée — et que les moyens d’adaptation y sont limités.

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Caraïbe / Martinique : Accès à la justice et substances toxiques

— Par Sabrina Solar —

Un rapport des Nations Unies met en lumière les obstacles auxquels sont confrontées les victimes exposées à des substances toxiques pour faire valoir leurs droits en justice. Dans sa conclusion, le rapporteur spécial formule une vingtaine de recommandations destinées à améliorer l’accès aux recours pour les personnes concernées.

Contexte local

Dans des territoires comme la Martinique et la Guadeloupe, les enjeux liés aux substances toxiques sont particulièrement sensibles. Le scandale du chlordécone, pesticide interdit mais utilisé pendant des décennies, a mis en lumière les difficultés des populations à obtenir :

  • des reconnaissances officielles de responsabilité,
  • des réparations concrètes (santé, environnement, indemnisation),
  • un accès équitable à la justice.

Ce contexte rejoint exactement les préoccupations du rapport de l’ONU, qui identifie des lacunes systémiques mondiales, mais particulièrement présentes dans les régions colonisées, insulaires ou périphériques.

Objectifs du rapport

Le rapport du Rapporteur spécial des Nations Unies vise à :

  • Renforcer le droit des populations exposées à des produits toxiques à accéder à la justice ;
  • Proposer des lignes directrices concrètes pour garantir des voies de recours utiles (justice, réparation, information, participation) ;
  • Lutter contre l’impunité des responsables (industriels, institutions publiques, etc.).

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Les Aliments Ultra-Transformés (AUT) : Une menace invisible pour la fertilité et la santé métabolique

— Par Sabrina Solar —

Les aliments ultra-transformés (AUT) ont un impact significatif et rapide sur notre santé, bien plus important que ce que l’on aurait pu imaginer jusqu’à présent. Une étude internationale publiée en août 2025 met en lumière les effets délétères de ces produits industriels qui représentent une part croissante de notre alimentation quotidienne. Ces produits, bien qu’ils soient souvent pratiques et savoureux, modifient rapidement notre métabolisme, perturbent notre système hormonal et, de façon inquiétante, affectent la fertilité, notamment masculine.

L’étude en question, menée sur un échantillon de 43 jeunes adultes en bonne santé (hommes âgés de 20 à 35 ans), a suivi deux groupes distincts : l’un consommant principalement des aliments ultra-transformés et l’autre des aliments peu ou non transformés, avec un apport calorique identique. En seulement trois semaines, les résultats ont été frappants. Le groupe ayant suivi un régime alimentaire ultra-transformé a pris près de 1,5 kg de poids, principalement sous forme de graisse corporelle, tandis que le groupe ayant consommé des aliments peu transformés a, lui, perdu du poids. L’effet n’était donc pas lié à la quantité de calories ingérées, mais bien à la composition des aliments eux-mêmes.

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« Le Sang et la boue », un documentaire de Jean-Gabriel Leynaud

Sortie nationale : 27 août 2025 (en salle dès le 26 août)

Présentation

Dans Le Sang et la boue, Jean-Gabriel Leynaud nous plonge au cœur de Numbi, un village reculé du Sud-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo. Cette bourgade, autrefois paisible, est aujourd’hui ravagée par la pauvreté, les conflits armés et l’avidité mondiale autour d’un minerai aussi discret qu’indispensable : le coltan, essentiel à la fabrication de nos téléphones et ordinateurs.

Synopsis

À Numbi, des hommes, des femmes, parfois des enfants, creusent à mains nues dans la boue, dans l’espoir d’extraire quelques grammes de coltan. Munis de simples pelles, ils s’enfoncent dans les profondeurs d’un sol devenu à la fois promesse de richesse et malédiction. Autour d’eux, une économie informelle s’est installée, gouvernée par les groupes armés, les trafiquants, les forces de l’ordre corrompues – un système brutal, invisible, qui alimente le confort numérique des pays du Nord tout en détruisant les vies locales.

Le film donne la parole à plusieurs figures de ce drame silencieux : Ujumbe, jeune père de famille creuseur, un négociant, une prostituée, un policier… Tous sont pris dans l’engrenage d’un néocolonialisme économique contemporain, où les rapports de force hérités du passé refont surface sous des formes nouvelles.

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Pourquoi les mangroves deviennent fuchsia : un phénomène naturel expliqué

— Par Aurélie Boisnoir (*) & Olivier Gros (*) —

Depuis quelques années, certaines mangroves de Martinique et de Guadeloupe se parent d’une robe rose fuchsia du plus bel effet. Aussi surprenants que spectaculaires, ces phénomènes naturels sont largement relayés sur les réseaux sociaux et suscitent de nombreuses interrogations. Mais qu’appelle-t-on “mangrove” ? C’est un écosystème côtier unique présent dans les régions tropicales et subtropicales. Cet écosystème forestier est caractérisé par plusieurs espèces d’arbres appelés palétuviers qui se répartissent selon un gradient de salinité. Les palétuviers rouges vivent sur le rivage et sont reconnaissables à leurs longues racines aériennes plongeant dans l’eau de mer (35 g/l de sel). À l’intérieur des terres, on trouvera le palétuvier noir (supportant jusqu’à 70 g/l de sel) et, en arrière-mangrove, le palétuvier blanc vivant dans un milieu où la salinité dépasse rarement 10 g/l de sel.

Les mangroves assurent plusieurs fonctions écologiques importantes comme la protection des côtes contre l’érosion, la filtration des polluants et des sédiments, ou encore la régulation des cycles biogéochimiques. Bien que ces fonctions soient cruciales pour l’environnement, certains phénomènes comme des échouements massifs de sargasses peuvent provoquer des eaux colorées qui bouleversent ponctuellement l’équilibre de ces zones protégées.

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La bataille contre les sargasses se poursuit

Depuis le 1er mars, un total de 7 225,25 tonnes de sargasses ont été récupérées en mer.

Au cours de la semaine du 4 août, ce sont 226,25 tonnes supplémentaires qui ont été collectées, selon la Préfecture de Martinique. Comparativement à l’année précédente, où seulement 1 535 tonnes avaient été retirées, la situation de cette année est bien plus significative. Les dépôts réguliers de sargasses, en particulier le long de la côte atlantique, continuent d’impacter de manière notable le quotidien des habitants du littoral.

De nouvelles échouées attendues

Les zones sud Atlantique et nord Atlantique sont placées en vigilance orange cette semaine, tandis que la zone sud littoral et la zone Caraïbe sont en vigilance jaune.

Une accalmie prévue pour les deux prochaines semaines

D’après le dernier bulletin de prévision d’échouement des sargasses de Météo France, une accalmie modérée est attendue à court terme. Les zones situées à l’est et au sud-est de la Martinique sont peu chargées en sargasses, avec seulement quelques petites nappes détectées sur les images satellites. À ce jour, aucun signe ne laisse présager l’arrivée d’une masse importante de sargasses dans un avenir proche.

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Protéines végétales : l’avenir dans nos assiettes

Oui, les protéines végétales peuvent révolutionner notre alimentation pour un avenir durable
— Par Camila Jiménez González (*) —

La pression démographique mondiale nous pousse à réinventer nos sources de protéines. Parmi les alternatives, les protéines végétales se démarquent, promettant une alimentation plus saine et respectueuse de l’environnement. Mais quel est leur véritable potentiel pour transformer nos assiettes ?
Sommaire

  • Neuf acides aminés essentiels
  • Combiner les aliments pour couvrir tous les besoins
  • Protéines végétales : les analogues de viande sont-ils bons pour la santé ?
  • Nori, kombu, wakame et autres algues marines
  • Les champions aussi sont une bonne source de protéines végétales

La croissance rapide de la population mondiale, qui devrait atteindre entre 9 et 10 milliards de personnes d’ici 2050, souligne l’urgence de rechercher des protéines alternatives à celles que nous consommons déjà. Et, si possible, des protéines meilleures pour la santé et plus durables. Face à ces défis, des alternatives innovantes aux produits animaux traditionnels sont explorées, comme les insectes comestibles, la viande cultivée et surtout les protéines végétales (plant-based, selon la terminologie anglo-saxonne) qui sont les plus demandées.

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Loi Duplomb : Le Conseil Constituionnel annule des éléments clefs

— Par Sabrina Solar —

Le 7 août 2025, le Conseil constitutionnel a rendu une décision importante sur la très controversée loi Duplomb, apportant des corrections et des censure à certaines de ses dispositions. Bien que la loi ait été en grande partie validée, plusieurs articles clés ont été jugés inconstitutionnels, offrant ainsi une victoire partielle aux défenseurs de l’environnement et de la santé publique.

Réintroduction des néonicotinoïdes : un camouflet pour le gouvernement

L’article 2 de la loi Duplomb, qui visait à réintroduire les néonicotinoïdes, dont l’acétamipride, a été censuré par le Conseil constitutionnel. Cette décision, saluée comme une « victoire pour la santé et la biodiversité », s’appuie sur la Charte de l’environnement de 2005, qui a valeur constitutionnelle. Les Sages ont estimé que l’absence d’un encadrement clair de l’usage de ces pesticides contrevient au principe de protection de l’environnement et de la santé publique. L’acétamipride, un insecticide interdit depuis 2018 en raison de ses effets nocifs, ne pourra donc pas être réintégré dans les pratiques agricoles françaises.

Les mégabassines et l’accès à l’eau : une censure partielle

Le Conseil constitutionnel a également formulé des réserves concernant l’article 5 de la loi, qui facilitait la construction des mégabassines, des réserves d’eau de grande taille destinées à l’irrigation.

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Sargasses : des échouements records en 2025 dans les Antilles

Des réponses encore en suspens

— Par Sabrina Solar —

Depuis mai 2025, les côtes des Petites Antilles – Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélemy et La Désirade en tête – sont submergées par des vagues de sargasses d’une ampleur exceptionnelle. Les images satellites, les rapports météorologiques et les témoignages locaux convergent : la prolifération de ces algues brunes atteint un seuil critique, perturbant lourdement les activités économiques, la vie des riverains et les écosystèmes littoraux.

Un phénomène ancien devenu chronique

Apparues massivement pour la première fois en 2011, les sargasses sont devenues, au fil des années, un fléau récurrent. Mais l’année 2025 marque un tournant : des échouements d’une densité inédite ont été observés entre avril et juin, bloquant notamment l’accès au port de La Désirade pendant plusieurs jours. Si le phénomène n’est pas nouveau, son intensité et sa fréquence cette année inquiètent les scientifiques autant que les autorités.

Les causes : un cocktail climatique et océanographique

Selon une récente note de Météo France, plusieurs facteurs se combinent pour expliquer cette intensification. En premier lieu, les températures de surface de l’océan Atlantique tropical ont augmenté de 1,3°C par rapport à la moyenne de la décennie précédente.

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Le vélo, un patrimoine vivant : chapitre 4

Par l’association Les Vélos Marin Martinique —

https://www.madinin-art.net/wp-content/uploads/2024/12/velo-1.jpgVoici   la quatrième partie et fin d’un article en quatre parties. C’est une tentative de compréhension et un appel à faire évoluer le rapport de force actuel.

Le vélo, dans sa forme populaire, ne pourra avancer qu’à condition d’être pensé comme un bien commun, et reconnu dans sa dimension culturelle, sociale et immatérielle.

Chapitre 1 : ici – Chapitre 2 : ici  Chapitre 3 : ici 

4 Le patrimoine culturel immatériel comme rempart
Reconnaître le vélo populaire comme patrimoine culturel immatériel n’est pas un simple geste symbolique. Dans la situation critique où il se trouve aujourd’hui, c’est un acte minimal mais essentiel. C’est l’affirmation qu’il est temps de poser un cadre éthique, simple et fondamental, pour qu’il demeure ce qu’il est en essence, une pratique vivante, un espace de liberté, de solidarité et d’inventivité populaire.
C’est aussi une manière de le soutenir face à un rapport de force qui ne se contente plus de réduire sa place dans l’espace public, mais qui tend à capter et neutraliser une culture profondément enracinée, une culture organique, façonnée par plus de 150 ans de pratiques collectives.

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Le vélo, un patrimoine vivant : chapitre 3

Par l’association Les Vélos Marin Martinique —

Ce texte est le troisième volet d’un article en quatre parties. C’est une tentative de compréhension, mais aussi un appel à faire évoluer le rapport de force actuel.

Le vélo, dans sa forme populaire, ne pourra avancer qu’à condition d’être pensé comme un bien commun, et reconnu dans sa dimension culturelle, sociale et immatérielle.

3. Protéger le vélo populaire

Alors que certains s’activent autour de la création d’une écologie labellisée, toujours plus saturée de nouveaux organismes, têtes de réseaux, éco-organismes et autres entités censées tout « éco-organiser », une question se pose, que vaut une transition sans lien humain ? Sans attention portée aux objets eux-mêmes, sans relation directe, sans réparation, sans le temps et l’espace réellement investis dans l’action ? Le vélo populaire, naturellement, nous ramène à cette échelle-là, celle de l’humain, du geste concret, de la proximité. Il est vivant parce qu’il évolue, et parce qu’il est façonné par celles et ceux qui le pratiquent, l’adaptent, le réparent, le transmettent. Mais cette vitalité, si elle n’est pas protégée, peut aussi se retourner contre lui.

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Loi Duplomb : l’Ordre des médecins alerte sur un « risque sanitaire majeur »

— Par Sabrina Solar —

Face à la controverse croissante autour de la loi Duplomb, le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a pris position mercredi 30 juillet en publiant un communiqué dénonçant une décision qui, selon lui, met en péril la santé publique. Ce texte législatif, adopté le 8 juillet, autorise à nouveau l’usage sous conditions de l’acétamipride, un pesticide interdit en France depuis 2018 mais encore utilisé dans d’autres pays européens.

L’Ordre rappelle que ce produit, appartenant à la famille des néonicotinoïdes, est soupçonné d’effets toxiques sur la biodiversité et sur la santé humaine. « Sur le plan médical, le doute n’est pas raisonnable lorsqu’il s’agit de substances susceptibles d’exposer la population à des risques majeurs », affirme le CNOM, citant notamment les risques de cancers pédiatriques, de maladies chroniques ou de troubles neurodéveloppementaux.

Cette prise de position intervient alors que plus de deux millions de citoyens ont signé une pétition contre la loi Duplomb, témoignant d’une mobilisation inédite sur les enjeux liés aux pesticides.

L’Ordre des médecins critique également un décalage inquiétant entre les données scientifiques disponibles et les décisions réglementaires prises par les autorités.

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Chordécone : Un drame antillais

Entre bénéfices financiers et sacrifices humains.

Par Yves Untel Pastel, poète. —

Au-delà du chlordécone, une culture ancrée de l’empoisonnement colonial.

Les relations entre la France et ses territoires d’outre-mer sont profondément marquées par une tendance séculaire : des pratiques de maltraitance et de déloyauté. Des essais nucléaires à Mururoa en Polynésie et à Reggane en Algérie aux catastrophes écologiques en Guyane, ainsi qu’à l’exploitation minière du nickel en terre kanak, les agressions environnementales et sanitaires se sont multipliées. La gestion de ces régions a systématiquement privilégié les intérêts économiques, reléguant la santé publique et la protection de l’environnement au second plan, tout en institutionnalisant une violence systémique encouragée par l’État. L’affaire du chlordécone illustre cette tragédie : utilisé comme pesticide, ce produit a entraîné un empoisonnement généralisé des populations antillaises, les laissant dans une situation dramatique. Cette crise sanitaire et écologique demeure une plaie ouverte, exacerbée par l’impunité des responsables.

Sous les noms de Kepone aux États-Unis, Merex dans les pays anglophones, et Képone et Curlone en France, le chlordécone a provoqué une crise de santé publique majeure en Martinique et en Guadeloupe.

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Jou malè pani pran gad

— Par Florent Grabin, préseident de l’association écologique P.U.M.A. —

Il y a actuellement une campagne sur les airbags TAKATA dans l’utilisation de nos véhicules qui a attiré notre attention. Ce le thème correspond aux objets de PUMA notamment dans l’environnemental et le cadre de vie. Voilà un précieux élément fait pour sauver des vies qui de part un défaut de conception pose à notre société le risque de tuer.

Commençons par savoir ce qu’est un Airbag. Le mot signifie sac d’air, il est constitué notamment d’une membrane qui se gonfle de gaz comprimé grâce à une action chimique. Il est déclenché automatiquement en cas de collision grâce à des capteurs et à un calculateur électronique. De nombreux véhicules sont équipés d’airbags de la marque Takata pouvant occasionner des blessures graves, voire mortelles au conducteur et/ou au passager avant, avec d’éventuelles dégâts collatéraux. Le Ministère chargé des transports et les Préfets des Outre-Mer lancent une campagne d’information à destination des automobilistes, pour les inciter à faire changer leurs airbags Takata sans tarder : geste de prévention gratuit et rapide.

Historique de l’affaire des airbags Takata.

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Le vélo, un patrimoine vivant ; chapitre 2

— Par l’association Les Vélos Marin Martinique —

Ce texte est le deuxième volet d’un article en quatre parties. Première parti: ici .

C’est une tentative de compréhension, une analyse, mais aussi un appel à faire évoluer le rapport de force actuel. Le vélo, dans sa forme populaire, ne pourra avancer qu’à condition d’être pensé comme un bien commun, et reconnu dans sa dimension culturelle, sociale et immatérielle.
 Face à cet oubli et à l’instrumentalisation dont il est souvent l’objet, nous plaidons pour une reconnaissance du vélo populaire comme faisant partie du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI), au sens de l’UNESCO, un ensemble de savoirs, de gestes, de pratiques et de relations qui méritent d’être protégés, transmis et valorisés.
Une culture fragilisée par des dynamiques contemporaines :
ce n’est plus le vélo qui libère, mais le mode de vie qui l’absorbe
 
Loin d’être un simple moyen de transport, le vélo populaire porte en lui une culture fragile, toujours menacée. À mesure que la société le marginalise, le récupère ou le dénature, c’est une manière d’habiter le monde qui s’efface. Ce deuxième volet explore les dynamiques contemporaines qui absorbent le vélo au lieu de l’émanciper.

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Le vélo, un patrimoine vivant 

— Par l’association Les Vélos Marin Martinique —

Chapitre numéro 1 

Ce texte est le premier volet d’un article en quatre parties. Ce n’est ni un simple plaidoyer, ni une dénonciation. C’est une tentative de compréhension, une analyse argumentée, mais aussi un appel à faire évoluer le rapport de force actuel. Le vélo, dans sa forme populaire, ne pourra avancer qu’à condition d’être pensé comme un bien commun, et reconnu dans sa dimension culturelle, sociale et immatérielle. Face à l’oubli ou à l’instrumentalisation dont il est souvent l’objet, nous plaidons pour une reconnaissance du vélo populaire comme faisant partie du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI), au sens de l’UNESCO : un ensemble de savoirs, de gestes, de pratiques et de relations qui méritent d’être protégés, transmis et valorisés.

Le vélo n’est pas qu’un assemblage mécanique. Il n’est pas seulement un moyen de transport, ni un simple symbole de “mobilité douce”. Le vélo est une culture vivante. Un espace commun de savoir-faire et de savoir-être, de récits et de gestes transmis. Une manière d’habiter le monde, ancienne, mais toujours renouvelée.

Cette culture est fragile.

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Journée internationale des mangroves : un patrimoine naturel à préserver

En Guadeloupe comme ailleurs

— Par Sabrina Solar —

Chaque 26 juillet, la Journée internationale des mangroves nous rappelle l’importance cruciale de ces écosystèmes uniques, situés à la frontière entre terre et mer dans les régions tropicales. Bien que ne couvrant que 0,4 % du domaine forestier mondial, les mangroves jouent un rôle fondamental dans le maintien de la biodiversité, la sécurité alimentaire, la protection des littoraux et la lutte contre le changement climatique.

Véritables « forêts aquatiques », les mangroves sont des puits de carbone d’une rare efficacité : un hectare peut stocker jusqu’à 3 754 tonnes de carbone, contribuant ainsi à l’atténuation du réchauffement global. Elles protègent les côtes contre l’érosion, les tsunamis et les tempêtes en réduisant la puissance des vagues de près de 99 %. Leur richesse écologique est exceptionnelle : elles abritent une faune variée, allant des poissons et crustacés aux oiseaux, tortues marines et crabes.

La Guadeloupe, un territoire engagé mais vigilant

En Guadeloupe, les mangroves représentent un maillon indispensable de l’écosystème littoral. Elles soutiennent la santé des récifs coralliens et des herbiers marins, tout en filtrant les eaux et en fournissant un habitat vital à de nombreuses espèces.

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Justice climatique : un tournant historique dans le droit international

— Par Sabrina Solar —

Le 23 juillet 2025, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un avis consultatif qui pourrait bien marquer une rupture décisive dans l’histoire de la lutte contre le dérèglement climatique. À l’unanimité, les quinze juges siégeant au Palais de la Paix à La Haye ont reconnu que le droit à un environnement propre, sain et durable constitue un droit humain fondamental, intrinsèquement lié aux droits à la vie, à la santé, à l’alimentation et à l’eau.

Une reconnaissance juridique de l’urgence climatique

Cet avis, sollicité par l’État insulaire du Vanuatu avec le soutien de plus de 100 pays, souligne les obligations juridiques des États en matière de protection de l’environnement. La CIJ établit que les États ont non seulement le devoir de prévenir les dommages significatifs à l’environnement, mais aussi celui d’agir avec diligence pour atténuer les effets du changement climatique, en coopérant de manière effective à l’échelle mondiale.

Pour la première fois, la Cour relie explicitement les émissions anthropiques de gaz à effet de serre aux violations du droit international. Elle affirme qu’un État qui ne prend pas de mesures suffisantes pour limiter ses émissions peut être tenu juridiquement responsable.

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