Catégorie : Sciences Sociales

Repenser la place des outre-mer dans la Caraïbe

Les Outre-mer français dans l’Atlantique : vers une diplomatie territoriale et une intégration régionale plus ambitieuse

Longtemps considérées comme des périphéries de la République, les collectivités françaises d’Amérique – la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Saint-Pierre-et-Miquelon – se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre appartenance européenne, ancrage caribéen et ambitions internationales, elles incarnent un enjeu stratégique majeur pour la France et l’Union européenne dans un bassin atlantique en pleine recomposition.

Un espace fragmenté au cœur d’enjeux géopolitiques globaux

Le bassin atlantique, et plus particulièrement la zone caraïbe, demeure une mosaïque complexe. Fragmentée par les héritages historiques, les langues et les statuts politiques, elle est aujourd’hui redevenue un théâtre de rivalités internationales. Face à l’influence grandissante de la Chine et à la réaffirmation de la présence américaine, la région se positionne comme un espace de compétition économique, diplomatique et sécuritaire.
Dans ce contexte, la présence française grâce à ses outre-mer constitue un atout stratégique majeur. Elle confère à la France une stabilité institutionnelle et une crédibilité diplomatique dans une région où la souveraineté, la sécurité et la coopération deviennent des leviers essentiels.

→   Lire Plus

Parutions – Automne 2025

Éducation et Innovation

Innovations pédagogiques et numériques à l’université

Perspectives globales et pratiques locales
Khadija Youssoufi, Soufiane Rouissi
Parution :
16/10/2025
Collection : Enfance éducation et société
Format : 155 x 240 mm – 188 pages
Prix : 22,00 €
EAN : 9782336550312
L’enseignement supérieur traverse une ère de transformations profondes, marquée par l’émergence du numérique et la reconfiguration des pratiques pédagogiques. Cet ouvrage explore les réponses innovantes des universités face à ces nouveaux défis.

Histoire de l’éducation

La société des sciences et des arts de Grenoble (1796-1844)

Un intermède de l’Académie delphinale
René Favier
Parution :
09/10/2025
Collection : Historiques
Format : 135 x 215 mm – 252 pages
Prix : 26,00 €
EAN : 9782336562148
Après la Révolution, Grenoble retrouve son souffle intellectuel autour du Lycée des sciences et des arts fondé par Dominique Villars. Un éclairage inédit sur la renaissance des sociétés savantes en province.

→   Lire Plus

Le pragmatisme du marché ou la mort de l’homme.

 Par Camille Loty Malebranche  —

Du plus lucide des constats, le pragmatisme économique est en soi, la dictature dévorante du rentable, la rage tyrannique de la rentabilité primant l’homme, dans l’imposition des exigences de performance sans limite du marché.

Disons le d’emblée, nous abordons ici le pragmatisme comme mode de vie utilitaire de la société contemporaine. Il ne s’agit pas du pragmatisme gnoséologique qui cherche les meilleures méthodes d’accès aux connaissances ou du pragmatisme psychologique qui veut réduire les difficultés à l’approche d’un problème à résoudre mais de l’idéologie capitaliste avec son obsession du but et du profit économique qui doivent ponctuer toute action humaine sinon cette action ne vaudrait pas la peine d’être entreprise. Le pragmatisme est la vision d’une société où prédomine l’idéologie de l’individualisme sauvage et déshumanisant qui sert la performance et la prospérité du vendeur et fait la réussite matérielle par la production du rentable. Il s’agit, en effet, de la violence obsessive du rentable à tout prix, qui empreint l’idéologie sociale contemporaine jusqu’à la pathologie, jusqu’à la négation totale de l’homme aux dépens de qui se fait le succès aveugle du marché.

→   Lire Plus

Cuba : appel à la solidarité

L’ouragan Melissa a violemment frappé l’est de Cuba le 29 octobre 2025. Les dégâts sont considérables sur une île, où la population fait déjà face à d’énormes difficultés dues au blocus.
Ensemble, nous pouvons les aider !

Plus de 700 000 personnes ont été déplacées, aucune perte humaine n’est à déplorer grâce à des mesures exceptionnelles de sécurité. Les infrastructures et plus de 45.000 maisons ont été détruites, 120.000 personnes sont aujourd’hui sans logement, les cultures sont ravagées. La reconstruction est déjà en cours, malgré les besoins immenses en nourriture et en matériaux.

Le 5 novembre, les associations de solidarité et de coopération amies de Cuba se sont réunies à l’ambassade de Cuba en France.
L’ambassadeur Otto Vaillant Frías a confirmé l’ampleur des dégâts. Vous trouverez ci-dessous une vidéo qui témoigne des ravages causés par l’ouragan.
Le gouvernement et l’État cubains mettent tout en œuvre pour récupérer des logements, rétablir les services de base et prendre soin des familles sinistrées.

Les besoins sont considérables et l’ambassade nous a fait part des urgences prioritaires :
Médicaments (analgésiques, antibiotiques…) Matériel médical consommable (gants, seringues, trocarts, gazes…) Produits alimentaires secs (lait en poudre, légumineuses, conserves, farine de blé…) Matériaux de construction, Linge de maison (matelas, draps, serviettes…) Ustensiles de cuisine, Vêtements et chaussures…

→   Lire Plus

Le vide symbolique d’une nation

— Par Jean Claude Halley —

C’est un texte dense et puissamment structuré, dans la grande tradition des essais politico-philosophiques français. Jean-Marie Nol y tisse un diagnostic implacable : la France macronienne aurait sciemment renoncé à son récit national — non pas par oubli, mais par calcul. Et ce renoncement volontaire, devenu symptôme d’une recomposition silencieuse, s’étend jusqu’aux marges ultramarines, où il ravive les blessures coloniales et les fractures mémorielles.

On peut en tirer plusieurs axes d’analyse :

  1. La disparition du récit national comme stratégie politique
    Nol avance que Macron ne serait pas seulement victime d’une crise de sens, mais son architecte. À la place du vieux roman national (hérité de Michelet et Ferry), il impose une narration de la performance : celle de la start-up nation, fluide, mondialisée, « déterritorialisée ». En somme, une France sans mythe, mais avec des tableaux Excel.
  2. Le vide symbolique et ses effets sociaux
    Ce refus du récit partagé créerait un gouffre identitaire, où s’engouffrent défiance, populisme et nostalgie. Les « fractures françaises » deviennent fractures de sens : le pays n’a plus de boussole morale, seulement des indicateurs économiques.

→   Lire Plus

Macron ou la stratégie du chaos

Le Pourquoi de l’absence volontaire de récit national en France, et quelles sont les ramifications idéologiques de cette occultation en outre-mer ?

— Par Jean-Marie Nol —

Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, la France semble traverser une zone de turbulence identitaire et politique où l’absence d’un véritable récit national est devenue l’un des symptômes les plus inquiétants de la crise de sens que connaît le pays. Loin des promesses d’un « nouveau monde » et d’une modernisation apaisée de la République, les deux quinquennats du président Macron ont vu s’approfondir les fractures sociales, territoriales et culturelles qui minent le lien national. L’instabilité politique, la méfiance envers les institutions, la défiance vis-à-vis des élites et le sentiment de déclin dominent désormais une société française qui doute d’elle-même et qui, faute d’un récit collectif fédérateur, à l’instar des régions Antilles – Guyane, se replie sur ses fractures identitaires.

Cette perte de repères touche de plein fouet la France hexagonale, mais ses répercussions sont encore plus sensibles en outre-mer, où la distance géographique se double d’une distance symbolique. Dans ces territoires où l’Histoire nationale s’est longtemps confondue avec celle de la colonisation, la question du récit national résonne comme une interrogation existentielle.

→   Lire Plus

L’éphéméride du 7 novembre

Début du procès à grand spectacle de Landru le 7 novembre 1921

Henri Désiré Landru, né le 12 avril 1869 à Paris (19e arrondissement) et mort le 25 février 1922 à Versailles, est un célèbre tueur en série et criminel français. Il fut surnommé « le Barbe-Bleue de Gambais ».

Biographie
Origines
Henri Désiré Landru est issu d’une famille modeste. Il est né en 1869, au 41 rue de Puebla (aujourd’hui avenue Simon-Bolivar) dans le quartier de Belleville à Paris et est le fils cadet de Julien Alexandre Silvain Landru, 34 ans, chauffeur aux Forges Vulcain (qui se suicida au Bois de Boulogne le 28 août 1912), et de Flore Henriquel, 34 ans, couturière et blanchisseuse à domicile (décédée en 1910). Le couple avait déjà une fille, Florentine Marguerite Landru (née en 1854). La famille est établie à Paris, rue du Cloître-Notre-Dame, où Landru a passé l’essentiel de son enfance heureuse.

→   Lire Plus

De Kampala à New York : l’héritage postcolonial des Mamdani

— Par Abbas Fahdel —

Le nouveau maire de New York, Zohran Mamdani, incarne une génération politique nouvelle, mais aussi un héritage intellectuel singulier : celui de ses parents.

Sa mère, Mira Nair, est l’une des plus grandes cinéastes indiennes contemporaines, autrice de films célèbres comme Salaam Bombay! et Monsoon Wedding.

Son père, Mahmood Mamdani, est un historien, politologue et professeur à Columbia University, dont l’œuvre a renouvelé la compréhension des rapports entre colonisation, modernité et violence politique.

Leur fils grandit ainsi à la croisée de deux héritages : celui du cinéma engagé et celui de la pensée critique — deux formes de résistance à l’oubli et à l’ordre établi.

Né en 1946 à Bombay, Mahmood Mamdani grandit en Ouganda, au sein d’une communauté d’origine indienne installée en Afrique de l’Est depuis l’époque coloniale.

Il étudie aux États-Unis, à Harvard, avant de revenir enseigner en Afrique, notamment à Dar es Salaam, haut lieu du bouillonnement intellectuel des années 1970.

Exilé après l’expulsion des Asiatiques par Idi Amin en 1972, il devient une figure de la pensée postcoloniale, dont l’expérience personnelle nourrit la réflexion : comprendre comment le pouvoir colonial a survécu à la décolonisation, sous d’autres formes, dans les structures de l’État, la mémoire et la violence.

→   Lire Plus

Violences Sexuelles à l’encontre des femmes

Nos 5 W et quelques-uns de plus1

— Par Huguette et Méliné Bellemare Membres de l’association féministe « Culture Égalité »—

À Laurence et à celles qu’elle défend, pour leur courage à Toutes.

Je voudrais écrire ce qui va suivre en ponçant la langue, les mots, l’orthographe, la grammaire. Gratter, gratter jusqu’à buter sur l’os même de l’acte et qu’il existe sur cette page comme tel : un geste inqualifiable, innommable, sans langue, sans mots, sans orthographe, sans grammaire.

Nathacha APPANAH2

ELLE.S

Une petite fille de 3 ans Une vingtaine de filles de 14 à 20 Une migrante sans papiers Une jeune femme avec son bébé sur les bras 1, 2, 3 élèves Plusieurs dizaines de patientes Une sexagénaire livrée en pâture par son mari Nos mères, nos sœurs, nos filles… Ce n’est pas un martyrologe C’est la scandaleuse réalité

Un étudiant en médecine Un chirurgien, un naturopathe Un prêtre, un professeur, un député, un ministre de la justice Un père, un mari, un cousin, un grand-père Le copain, l’amoureux, le voisin, l’ami de la famille Un agent de police L’entraîneur Un chanteur ayant cinq fois l’âge de sa proie Artiste engagé, grand patriote Un acteur, une célébrité Un monsieur bien habillé, bien élevé, belles manières Bon voisin Bref, un « protecteur naturel » Une personnalité (re)connue, respectée Pas un inconnu, pas un psychopathe, pas des monstres Ce n’est pas un traité de tératologie C’est la banale réalité

QUOI ?

→   Lire Plus

Le procès du « déchoukaj » des symboles coloniaux en Martinique

Une marche forcée contre le sens de l’Histoire 

Par Yves Untel Pastel
Le débat qui s’est cristallisé autour des statues glorifiant la France conquérante aux Antilles Françaises n’est pas une simple controverse historique, mais une question fondamentale de dignité humaine et de justice mémorielle. Ces monuments, érigés à la gloire d’un passé colonial et esclavagiste, constituent une insulte flagrante et intolérable à la population antillaise. L’acte de les déboulonner, loin d’être un vandalisme, s’inscrit dans un mouvement global de dignité, que l’institution judiciaire peine à reconnaître.

I. Le Cynisme de l’Emblème Paternaliste

Comment concevoir l’audace de brandir un emblème prétendument libérateur ou civilisateur à la face d’un peuple que la puissance érigée a elle-même déporté, asservi et exploité ? Ce geste est d’un cynisme insupportable. Les statues représentant des figures de l’administration coloniale, ou des allégories de la « France conquérante », sont des affirmations de la légitimité d’une domination passée, minimisant l’infamie de l’esclavage.

Les Antilles sont littéralement une terre-cimetière, où le sol porte les stigmates des âmes broyées par le système esclavagiste. Positionner de tels monuments sur les carrefours, c’est profaner l’espace civique et imposer une négation quotidienne du traumatisme historique.

→   Lire Plus

Le désengagement de l’État, un séisme social annoncé

Un ciel hexagonal sombre et menaçant empli de nuages lourds laisse présager une tempête économique et sociale sur la Guadeloupe .

— Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe semble devoir désormais entrée dans une phase historique de désenchantement budgétaire avec à la clé des conséquences économiques et sociales . Nous n’avons plus le loisir de demeurer dans l’insouciance et le déni de réalité, car il y a déjà péril en la demeure. Après des décennies de prospérité sociale et de protection étendue, les signes de fatigue du modèle d’État-providence français se multiplient. La Cour des comptes tire la sonnette d’alarme, les chiffres s’emballent, et le gouvernement reconnaît à demi-mot que la « générosité » qui a longtemps fait la fierté nationale arrive peut-être à son terme. Le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, l’a affirmé sans détour : « La générosité qu’on a connue est peut-être arrivée à son terme. » Cette phrase résonne comme un aveu autant que comme un avertissement. Car c’est tout un modèle social qui, fragilisé par des décennies de déficits et de dettes, s’apprête à être révisé dans ses fondements mêmes.

→   Lire Plus

L’autoédition : publier soi-même ses œuvres

Les Rencontres des 8, 12 & 15 novembre à l’OMDAC (FdF)

L’autoédition (ou auto-publication) désigne le fait pour un auteur de publier et de diffuser lui-même ses ouvrages, sans passer par une maison d’édition traditionnelle. L’auteur devient ainsi éditeur de sa propre œuvre, qu’elle soit imprimée (livre, magazine) ou numérique (ebook, site web, etc.).

Il s’agit d’un mode d’édition en pleine expansion, notamment grâce aux plateformes en ligne comme lulu.com ou Amazon KDP, qui permettent aux créateurs de gérer directement la mise en page, l’impression, la distribution et la vente.

➤ Trois profils d’auteurs autoédités :

  • L’auteur amateur : publie par passion, sans visée commerciale, et participe souvent à des ateliers ou des lectures publiques.

  • L’auteur entrepreneur : cherche à dégager un revenu ou à tester le potentiel de ses écrits sur le marché.

  • L’écrivain professionnel : choisit l’autoédition pour plus de liberté artistique ou pour publier des manuscrits refusés par les éditeurs.

➤ Les défis et compétences de l’autoéditeur :

L’auteur doit maîtriser (ou déléguer) toutes les étapes de la chaîne du livre : correction, mise en page, graphisme, impression, diffusion, communication et vente.

→   Lire Plus

L’éphéméride du 6 novembre

Naissance de Françoise Dolto, médecin et psychanalyste française le 6 novembre 1908

Françoise Dolto (née le 6 novembre 1908, dans le 16e arrondissement de Paris et morte le 25 août 1988 dans le 5e arrondissement de la même ville) est une pédiatre et psychanalyste française. Elle s’intéresse particulièrement à la psychanalyse des enfants et à la diffusion des connaissances dans le domaine de l’éducation des enfants dans de nombreux écrits et particulièrement dans des émissions radiodiffusées qui ont contribué à la faire connaître du grand public.

Famille
Françoise Dolto, née Marette, est issue d’une famille bourgeoise de conviction catholique et monarchiste du 16e arrondissement de Paris : sa mère Suzanne Demmler, d’origine allemande par son grand-père paternel, né à Nuremberg en 1807, émigré en région parisienne, à Bourg-la-Reine avec son épouse française vers 1825, est fille de polytechnicien (Arthur Demmler, promotion 1863, administrateur de forges), et son père, Henri Marette, fils d’un architecte, est également polytechnicien (promotion 1895, ingénieur devenu industriel). Quatrième enfant d’une fratrie de sept, elle est la sœur de Jacques Marette (1922–1984), ministre français des Postes et télécommunications de 1962 à 1967.

→   Lire Plus

Le Festival ALIMENTERRE : un rendez-vous international pour une alimentation durable et solidaire

Les 9, 23  et 30 novembre au T.O.M. à Fort-de-France

Créé en 2007 dans un cinéma parisien, le Festival ALIMENTERRE est aujourd’hui devenu un événement international majeur consacré à la sensibilisation sur les enjeux agricoles et alimentaires mondiaux.
Chaque année, du 15 octobre au 30 novembre, le festival invite les citoyens à réfléchir aux systèmes alimentaires et à agir pour une alimentation durable, locale et solidaire.

Autour d’une sélection de films documentaires, il propose plus de 2 500 événements dans près de 900 communes et 16 pays, réunissant environ 100 000 participants : projections-débats, ateliers culinaires, expositions, visites de fermes, marchés solidaires, ou encore animations pédagogiques pour les jeunes.
L’objectif est clair : comprendre pour agir. En offrant un regard croisé entre le Nord et le Sud, le festival invite à repenser notre façon de produire et consommer la nourriture, dans le respect des hommes et de la planète.

Coordonné par le CFSI (Comité Français pour la Solidarité Internationale), il fédère plus de 3 900 structures (associations, lycées, collectivités, cinémas, exploitations agricoles, etc.)

→   Lire Plus

Climat : la planète s’enfonce sur une trajectoire de réchauffement alarmante

— Par Sabrina Solar —

À quelques jours de l’ouverture de la COP30 à Belém, au Brésil, l’ONU tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme : le monde reste loin des objectifs fixés par l’accord de Paris. Selon le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la planète se dirige vers un réchauffement compris entre 2,3°C et 2,5°C d’ici la fin du siècle, même si les pays respectent intégralement leurs engagements actuels.

Une amélioration minime par rapport aux projections de l’an dernier (2,6°C à 2,8°C) qui s’explique surtout par des ajustements méthodologiques et de nouveaux engagements partiels, plutôt que par une réelle inflexion des politiques climatiques. Car, dans les faits, le monde continue à brûler toujours plus de pétrole, de gaz et de charbon : les émissions mondiales ont encore augmenté de 2,3 % en 2024.

Des engagements insuffisants et des retards préoccupants

Conformément à l’accord de Paris, les pays devaient soumettre cette année de nouvelles « contributions déterminées au niveau national » (CDN) pour 2035. Mais seulement un tiers des États signataires ont rendu leur copie à temps, représentant un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

→   Lire Plus

Impôts, Sécurité Sociale, Lutte de classes, Pouvoir Politique

— RS n° 419 lundi 3 novembre 2025 —

Pour comprendre les problèmes que l’on énumère régulièrement ici et là, il est nécessaire de saisir les liens qu’il y a entre eux, au niveau de la Martinique, comme au niveau de la relation entre la Martinique et la France.

Prenons des exemples. La menace de grève des services d’urgence du CHU de Martinique est une excellente nouvelle. (Soit dit en passant, cette initiative fait regretter l’absence d’une action intersyndicale unie…). Car les problèmes sont criants : manque de lits, de personnels, de moyens matériels, failles dans l’organisation. Pendant ce temps, à 8000 km de là, les débats font rage à l’Assemblée nationale française sur le budget du pays et le financement de la sécu. L’appauvrissement de la Sécu, du fait des cadeaux au grand patronat, est directement responsable des problèmes de l’hôpital public. L’argent qui va au grand Capital (directement par les cadeaux multiples, indirectement par les dépenses militaires) ne va pas au service public de la santé.

Autre exemple tiré de l’actualité martiniquaise : la colère gronde à l’Adafae, à l’imfpa, à l’école maritime.

→   Lire Plus

Vers un Outre-mer européen

Exégèse d’un scénario inédit, déjà virtuellement écrit, d’un rattachement institutionnel de l’outre-mer à l’Union Européenne.

— Par Jean-Marie Nol —

Le scénario d’un rattachement institutionnel direct de l’outre-mer français à l’Union européenne, encore tabou il y a quelques années, semble aujourd’hui faire son chemin dans les cercles politiques les plus fermés et économiques les plus lucides. Derrière les discours officiels empreints d’attachement républicain et de continuité nationale, se profile en réalité une logique comptable et stratégique : celle d’une France qui, étranglée par sa dette, chercherait à déléguer une partie du fardeau financier que représente la gestion de ses territoires ultramarins à l’Union européenne. Ce basculement, loin d’être une rupture brutale, s’inscrirait dans un continuum historique amorcé depuis le traité de Rome de 1957, qui a progressivement arrimé les Outre-mer à la construction communautaire.

Depuis plus d’un demi-siècle, l’Union européenne a élaboré deux cadres distincts pour organiser sa relation avec ces territoires : les régions ultrapériphériques (RUP), intégrées pleinement dans le marché intérieur, et les pays et territoires d’outre-mer (PTOM), qui jouissent d’un statut d’association plus souple. La France, particularité unique en Europe, cumule les deux régimes.

→   Lire Plus

Formation itinérante sur les EIGS – Martinique

Rappel sur les EIAS et les EIGS & Annonce d’une formation itinérante en Martinique

Un événement indésirable associé aux soins (EIAS) est défini, selon le décret n°2010-1408 du 12 novembre 2010, comme tout incident préjudiciable à un patient, survenu lors d’un acte de prévention, de diagnostic ou de traitement.
Il s’agit d’un événement inattendu qui perturbe ou retarde le processus de soins, ou impacte directement la santé du patient, sans lien avec l’évolution naturelle de sa maladie.

Un événement indésirable grave associé aux soins (EIGS) est un événement inattendu au regard de l’état de santé du patient, ayant pour conséquence le décès, la mise en jeu du pronostic vital ou la survenue probable d’un déficit fonctionnel permanent.
Les EIGS doivent être déclarés à l’ARS, afin de permettre l’analyse des causes, le partage d’expériences et la mise en place d’actions préventives pour améliorer la sécurité des patients.
Cette démarche s’inscrit dans une logique de gestion des risques et d’amélioration continue de la qualité des soins, sans volonté de mise en cause individuelle.

Formation itinérante sur les EIGS – Martinique

Qualisan 972 organise une formation itinérante consacrée aux événements indésirables graves associés aux soins (EIGS).

→   Lire Plus

Les Antilles à la croisée du siècle

Le futur de la Guadeloupe et de la Martinique en question à travers cinq incontournables grands chantiers

— Par Jean-Marie Nol —

Le futur de la Guadeloupe et de la Martinique s’écrira au XXIe siècle à travers cinq grands chantiers dont les contours se dessinent déjà dans le tumulte des débats publics et l’épaisseur des incertitudes contemporaines. Ces chantiers — le rattachement direct de l’outre-mer à l’Europe, l’autonomie politique, les enjeux démographiques,  la révolution de l’intelligence artificielle , et le devenir de la jeunesse — constituent autant de lignes de fracture que d’opportunités décisives pour le devenir de ces territoires qui cherchent à redéfinir leur rôle, leur place et leur identité dans un monde en profonde mutation.

Le premier chantier, celui du rattachement direct à l’Europe, se nourrit du constat d’un essoufflement du modèle actuel de dépendance à un État français désormais largement endetté et incapable de poursuivre comme auparavant le financement du modèle économique et social . La déconnexion entre les réalités locales et les décisions centralisées à Paris a conduit nombre d’observateurs à envisager une intégration plus directe de la Guadeloupe et de la Martinique dans le giron européen, à l’instar de certaines régions ultrapériphériques qui ont su tirer parti des leviers institutionnels et financiers de Bruxelles.

→   Lire Plus

L’éphéméride du 3 novembre

Indépendance de La Dominique le 3 novembre 1978

La Dominique (en anglais : Dominica), en forme longue le Commonwealth de Dominique, est un pays et une île de l’archipel des Caraïbes, située entre les îles françaises des Saintes et de Marie-Galante (deux dépendances de la Guadeloupe) au nord, et de la Martinique, au sud. Son nom kalinago est « Wai’tu kubuli », qui signifie « Son corps est grand ».

Le premier Européen à l’avoir abordée est Christophe Colomb, lors de son deuxième voyage, en 1493. Avant son indépendance en 1978, la Dominique est un État associé de la couronne britannique (West Indies Associated States (en)) et, avant 1967, une colonie britannique membre de l’éphémère fédération des Indes occidentales (1958-1962). L’île a auparavant connu une présence française jusqu’au traité de Paris de 1763. Toutefois, la France occupe de nouveau brièvement l’île à deux reprises par la suite (1778 et 1814).

Histoire

L’île avait été initialement peuplée par des Indiens arawaks, puis par des Kalinago.

Le dimanche 3 novembre 1493, lors de son deuxième voyage aux Amériques, Christophe Colomb longe les rivages de l’île qu’il appelle ainsi « Domingo » — dimanche en espagnol —, d’où proviennent ses noms actuels, Dominique, en français et « Dominica », en anglais.

→   Lire Plus

Pier Paolo Pasolini, la lucidité jusqu’à la mort

— Par Jean Samblé —

Le 2 novembre 1975, sur une plage d’Ostie, près de Rome, le corps mutilé de Pier Paolo Pasolini est retrouvé, battu et écrasé sous les roues de sa propre voiture. Cinquante ans plus tard, les circonstances de sa mort demeurent troubles, oscillant entre crime sordide et assassinat politique. Cette fin violente a transformé le cinéaste, poète et penseur en figure quasi mythologique : celle de l’intellectuel qui, jusqu’à son dernier souffle, osa affronter son époque, ses hypocrisies et ses contradictions.

Un homme de paradoxes

Né à Bologne en 1922, Pasolini traverse l’histoire italienne sans jamais s’y fondre. Trop libre pour appartenir à un camp, il se tient à la croisée du catholicisme et du marxisme, qu’il revendique l’un et l’autre, tout en refusant leurs orthodoxies. Poète en langue frioulane avant de devenir romancier, il s’attache très tôt à raconter les marges : les jeunes déclassés, les corps exclus, les visages pauvres de la banlieue romaine. Son premier roman, Les Ragazzi (1955), puis son film Accattone (1961), dressent le portrait d’une Italie invisible, que la modernisation galopante est en train d’effacer.

→   Lire Plus

Ephémérides du Mois de Novembre en Haïti!

— Par Jean-Bernard Bayard —

Premier Novembre est la fête de la Toussaint et en 1908 l’anniversaire de mon père voilà cent dix sept ans. En 1919, assassinat de Charlemagne Péralte de deux balles dans le dos d’un lâche marine Américain

Deux Novembre est la fête des morts et en 1802 Mort de Charles Victor-Emanuel Leclerc à l’Île de la Tortue de la fièvre jaune et fut remplacé par Donatien de Rochambeau vaincu de Vertières.

Trois Novembre 1810 André Rigaud provoque la scission du Sud de la République d’Alexandre Pétion.

Quatre Novembre 1997 Hervé Denis devient premier ministre du président René Préval premier mandat.

Cinq Novembre 2003 Mgr. Hubert Constant devient archevêque du Cap-Haïtien, remplaçant Mgr. Gayot.

Six Novembre 1987 Henri Namphy s’autoproclame commandant-en-chef des forces armées d’Haïti.

Sept Novembre 2009 c’est la ratification de la nomination de Jean-Max Bellerive premier ministre.

Huit Novembre 1801 Napoléon Bonaparte fait une mensongère proclamation de ne pas rétablir l’esclavage sur l’Île Saint Domingue munit d’une constitution autonome proclaméepar Toussaint Louverture.

Neuf Novembre 1865 Bombardement du Cap-Haïtien par un navire britanique durant la guerre civile entre Sylvain Salnave et le président Fabre Geffrard violant la souveraineté de la République d’Haïti.

→   Lire Plus

L’éphéméride du 2 novembre

Décret des biens du clergé mis à la disposition de la Nation le 2 novembre 1789

Le décret des biens du clergé mis à la disposition de la Nation est un décret pris le 2 novembre 17891, au cours de la Révolution française, par l’Assemblée constituante. Adopté par 568 voix contre 346 sur la proposition de Talleyrand, évêque d’Autun, il disposait que les biens du clergé de l’Église catholique devaient être mis à la disposition de la Nation pour rembourser les dettes de l’État. En contrepartie, celui-ci prenait à sa charge les frais de culte, payait un salaire à ses ministres (les prêtres, qui reçurent 1 200 livres par an, alors que ceux — la majorité — qui étaient réduits à la « portion congrue » n’en touchaient que 750), et pourvoyait à l’entretien des hôpitaux et au soulagement des pauvres. Cette décision fut à l’origine de multiples difficultés que rencontra la France révolutionnaire.

Le texte
« L’Assemblée nationale décrète :

1° Que tous les biens ecclésiastiques sont à la disposition de la nation, à la charge de pourvoir, d’une manière convenable, aux frais du culte, à l’entretien de ses ministres, et au soulagement des pauvres, sous la surveillance et d’après les instructions des provinces ;

2° Que dans les dispositions à faire pour subvenir à l’entretien des ministres de la religion, il ne pourra être assuré à la dotation d’aucune cure moins de 1 200 livres par an, non compris le logement et les jardins en dépendant.

→   Lire Plus

La Fête des Morts : entre mémoire, foi et traditions

— Par Hélène Lemoine —

La fête des morts est un rituel universel, célébré depuis des millénaires sous des formes variées à travers le monde. Elle exprime un lien profond entre les vivants et les défunts, une façon d’affirmer que la mort n’efface pas la mémoire ni l’amour. Dans de nombreuses cultures, ces célébrations sont à la fois religieuses, sociales et symboliques : elles rappellent la continuité de la vie au-delà du temps.

Des traditions multiples à travers le monde

En Asie, la fête des morts prend des visages très différents selon les pays.
En Chine, la fête de Qing Ming, au mois d’avril, est un moment de recueillement : les familles nettoient les tombes et apportent des offrandes à leurs ancêtres. Une autre célébration, la fête des fantômes (Zhongyuanjie), honore les esprits errants à qui l’on offre des repas pour apaiser leur solitude.
Au Népal, la fête de Gai Jatra, dite « fête des vaches », permet de rendre hommage aux défunts de l’année : les familles défilent dans les rues avec des représentations symboliques du défunt.

→   Lire Plus

Attendre, Patienter, Espérer: le continuum tridimensionnel du rapport humain au temps.

 Par Camille Loty Malebranche  —

Dans le rapport à la temporalité, la téléologie, cette projection vers le futur, confine immanquablement l’homme à l’attente. L’attente est multiforme et peut prendre des allures très différentes selon les humains. Mais de toute façon, quelque forme que puisse prendre l’attente, l’homme comme actualité consciente en marche au rythme du temps, doit attendre, c’est-à-dire compter avec le temps pour que le futur soit enfin le présent de l’être actuel qu’il est. À ce compte, le temps est l’allié incontournable de l’humain.

Modalités de l’attente: Activité et passivité

Il est des attentes passives encore appelées attentisme, c’est la condition de l’inactif veule, inapte à agir parce que sans volonté d’influencer le devenir, sans vision de son propre futur et sans transcendance projective de l’immédiat. Car toute projection de soi dans le temps est projet qui transcende l’immédiat où l’homme n’a pas encore conquis ce qu’il envisage comme son possible mélioratif à venir. L’attentiste est donc un indécis par balourdise, un involontaire qui, sans être aboulique, ne façonne aucun horizon temporel où il se crée un avenir.

→   Lire Plus