Catégorie : Théâtre

Au Théatre, il n’y a rien à comprendre, tout à sentir…

— Par José Alpha —

romyo_&_julie_alphaEn reprenant la maxime de Louis Jouvet, je m’autorise amicalement cette observation à la lecture de l’article paru le 15 avril dernier dans Madinin’art, l’organe critique des arts et spectacles vivants fort apprécié en Martinique.
Tenter de réduire la liberté du créateur du plateau théâtral, en l’occurrence celui de la tragédie romantique Romyo et Julie d’Hervé Deluge produite aux Tropiques Atrium les 14,15 et 16 avril dernier, ne peut selon moi avoir de sens pédagogique si on s’arc-boute à pointer les contre-nature, les gabegies voire les impérities du dramaturge qui poursuit pourtant son rêve de médiation à travers les histoires qu’il raconte avec ses acteurs, qu’il a su convaincre de l’estimable mission de son entreprise.
Tout en reconnaissant aimablement la jeunesse de l’histoire théâtrale en Martinique et dans les Antilles, même si, au demeurant, cette grande histoire qui trouve ses origines dans l’aire de l’esclavagisation, remonte au 18eme siècle dans l’archipel caribéen hispanophone et anglophone, certains critiques ne participent pas réellement à l’évolution perfectible de l’art à « jouer » les confusions, les dépassements, voire le mystère passionné des exaltations refoulées qui maintiennent les consciences dans l’immobilisme et la peur.

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« Le courageux petit Pépito » de Lucette Salibur

Vendredi 22 avril à 18h 30. Espace A’zwel

courageux_pepito-2Mise en lecture par Rita Ravier
avec Alex Donote, Rita Ravier, Ruddy Sylaire
CENTRE DE RECHERCHE
création et de diffusion théâtrale
Enfance et petite enfance
Une mise en lecture qui nous conte l’histoire d’un pays où aucune fleur ne pousse, où aucun oiseau ne vient chanter. Dame la pluie est retenue prisonnière dans un pays lointain. Que peut faire le courageux petit Pépito…
Centre commercial Lafontaine, Terreville, Schoelcher – Direction artistique : Lucette Salibur
Réservation : 0596 66 25 81 ou 0696 28 57 58 ou lazwel@gmail.com
L’espace A’zwel est conventionné avec la ville de Schoelcher, la Dac Martinique et est soutenu par la CTM
à l’espace A’ZWEL* des 2ans
18h30
Vendredi 22 avril

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Dom Juan 2.0, m.e.s. de Luca Franceschi

les 21, 22, 23 avril 2016 à 19h 30 au T.A.C

dom_juan-2_0— Dossier de presse —

Sept comédiens, cinq hommes et deux femmes, interprètent cette comédie qui compte une vingtaine de rôles. L’acteur ici ne se cache pas derrière son rôle, il existe en tant que tel, il est là pour nous raconter une histoire.
A l’heure du numérique, d’internet 2.0 et des communications virtuelles, où les relations se tissent par écrans interposés, réseaux sociaux et plateformes de rencontres, que reste-t-il des rapports humains, sincères et spontanés ?
En s’appuyant sur leur personnalité propre et la maitrise de rôles qu’ils interprètent avec autant de profondeur que de légèreté, les comédiens prennent possession du plateau pour créer un véritable dialogue avec le public. Un rapport ludique s’établit et introduit une idée de théâtre au présent.
Sous couvert de présenter un filage de sortie de résidence, les acteurs se présentent ici eux-mêmes au public à travers la pièce de Molière. En parallèle de leur jeu de comédien, ils se dévoilent au spectateur, dans leur rapport de groupe, leur fragilité, leur espièglerie, leurs doutes et coups de gueules.

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« Les Rencontres pour le lendemain » – Premier bilan

— Par Selim Lander —

mairie Saint-EspritOrganisées à la médiathèque du Saint-Esprit, à l’initiative d’un écrivain philosophe, Faubert Bolivar, épaulé par un petit groupe de volontaires passionné(e)s, les Rencontres du lendemain dont la première a eu lieu au mois de janvier 2016 se sont déroulées jusqu’ici au rythme annoncé d’une par mois. Il s’agit à chaque fois de donner à la personnalité autour de laquelle s’organise la soirée l’occasion de se faire connaître du public autrement que par ses œuvres, d’une manière plus personnelle, plus intime. Le déroulement de chaque soirée suit toujours à peu près le même canevas : les deux ou trois personnes que la tête d’affiche a souhaité avoir auprès d’elle pour témoigner s’expriment avant qu’elle ne prenne elle-même la parole, puis un débat s’ouvre avec le public. Dans les intervalles, un film peut être projeté à la demande de la personnalité invitée et les organisateurs s’arrangent pour lui ménager quelques « surprises » : la lecture à plusieurs voix d’un de ses textes, une chanson accompagnée au clavier ou au tambour, un témoignage qu’elle n’avait pas sollicité, par exemple de la part de quelqu’un d’éloigné qui se sera fait filmer pour la circonstance…

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Roméo et Julie : du théâtre populaire

— Par Selim Lander —

Voir la grande salle « Aimé Césaire » (on se Roméo et Juliedemande comment elle pourrait s’appeler autrement !) de l’Atrium pleine jusqu’au dernier balcon, lors de la dernière et dixième représentation (si nous avons bien compté et « scolaires » comprises) d’une même pièce a quelque chose de rassurant. Dans une petite île comme la nôtre, dont la population totale atteint à peine celle d’une ville moyenne de Métropole, il n’est pas si facile de rassembler autant de spectateurs pour le théâtre. Certes, le Théâtre municipal (inutile de préciser son nom officiel : on ne peut pas se tromper !) fait régulièrement le plein de trois représentations de la même pièce mais la « jauge » n’est pas comparable. Le Théâtre municipal a son public (un mélange étonnant de boulevardiers et de spectateurs prêts à avaler les expériences les plus contemporaines) ; l’Atrium, dans la grande salle, a également son public féru de musiques d’aujourd’hui et de théâtre « populaire ».

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« Le bel indifférent » Mise en scène : Aliou Cissé

Vendredi 22 avril à 20h -Tropiques-Atrium

le_bel_indifferent-1D’après l’oeuvre de Jean Cocteau.

Le Bel Indifférent a été écrit pour Edith Piaf et représenté pour la première fois en 1940 au Théâtre des Bouffes-Parisiens dans le décor de Christian Bérard. Paul Meurice donnait la réplique à Edith Piaf.
Il s’agit d’une courte pièce. Seul le personnage féminin parle. On assiste donc à un monologue. Un second personnage est en scène mais il ne parle pas.
La scène se passe dans une « pauvre chambre d’hôtel ». Une chanteuse de caf’conce, de retour de son tour de chant, attend son homme, Emile, un « gigolo », très beau, qui n’est toujours pas rentré. A son arrivée, elle lui fait une scène de jalousie terrible, lui demande où il était et le couvre de reproches. Pendant toute la scène, l’homme lit son journal et ne répond pas. Tandis qu’elle dévide ce qu’elle a sur le coeur, se décidant enfin à parler, il s’endort. Puis il se lève et s’apprête à partir. Comprenant qu’elle est allée trop loin, elle menace de se tuer et l’assure qu’elle l’attendra toujours.

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« Nos serments »? destinés à être violés…

— Par Michèle Bigot —

nos_sermentsNos serments

m.e.s. Julie Duclos

texte de Guy-Patrick Sainderichin et Julie Duclos

par la Cie L’In-quarto,

La Colline, Paris, 7-22/04/2016

Cette pièce au titre énigmatique est librement adaptée du film de Jean Eustache, La Maman et la Putain. Elle en reprend sans contrainte la thématique principale, celle des utopies amoureuses, telles qu’elles ont pris naissance dès les années 50 avec Sartre et Beauvoir et telles qu’elles ont été expérimentées par la jeunesse dans les années 70. En fait, le titre est inspiré par ce pacte que conclurent Sartre et Beauvoir, un engagement réciproque aux termes duquel chacun se devait non seulement de ne pas mentir à l’autre, mais de ne rien lui cacher ( La Force de l’âge).

Sans forcément en prendre une claire conscience, ils faisaient suite à une tradition bien établie dans la littérature française depuis Marivaux et sa Dispute. Aussi la pièce est-elle traversée par le souvenir de tous ces débats, et véhicule-t-elle toute une série d’échos, qui parcourent la littérature, mais aussi le théâtre et le cinéma. Si les auteurs font explicitement référence à Eustache, Sartre, Beauvoir et Marivaux, il n’en reste pas moins vrai qu’ils sont également redevables à Rohmer et à Bergman.

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« Romyo & Julie » : un symptôme de l’état du théâtre martiniquais

— Par Roland Sabra —

romyo_&_julie-0« Des actions contre nature produisent des désordres contre nature. »
William Shakespeare ; Macbeth (1605)

Disons le tout net de Roméo et Juliette il ne reste pas grand chose dans « Romyo & Julie » que nous présente Hervé Deluge, mais vraiment pas grand chose. Les rares traces de Shakespeare que l’on trouve dans le texte viennent d’autres œuvres de l’homme de Stratford-upon-Avon, de Hamlet déclarant à Ophélia « Doute que les astres soient de flammes, doute que le soleil tourne, doute de la vérité même, mais jamais ne doute que je t’aime » ou de la célèbre tirade de Shylock du Marchand de Venise :   « Un Juif n’a-t-il pas des yeux ? Un Juif n’a-t-il pas des mains… » par exemple. Il y a aussi du Jean-Paul Sartre, celui qui écrit “L’important n’est pas ce qu’on a fait de moi mais ce que je fais moi-même de ce qu’on a fait de moi. ». Il y a aussi un petite pique gratuite à l’encontre de « Tous créoles » et encore un « Touche pas la femme blanche » de Marco Ferreri .

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« Romyo & Julie », adaptation et m-e-s d’Hervé Deluge

romyo_&_julieDans cette adaptation du texte de Shakespeare, l’amour se joue sur un fond socio-historique complexe, dans un monde en passe de renouveau. 1848, la France abolit l’esclavage des nègres dans les colonies.
Tout sépare Romyo et Julie, lui est le nègre qui avec son tambour annonce sur les habitations l’abolition.
Elle, est l’héritière des colons hostiles au changement. Pourtant, ils s’aiment d’un amour fou et sincère en dépit des lois, des préjugés et de toutes les manigances. Entouré d’une vingtaine de comédiens, danseurs et musiciens, Hervé Deluge propose une transposition caribéenne, qui tout en divertissant, se situe dans une césure historique qui témoigne du passage brusque d’une société esclavagiste à une société postesclavagiste, voire moderne -à l’image des États-Unis passant du président Lincoln au président Obama.

Hervé Deluge
Formé au Nowtéat, au CDR puis à l’École régionale des Acteurs de Cannes, il joue ou met en scène tous les styles. On lui doit plusieurs adaptations de Classiques, des mises en scène de théâtre de rue avec un sens de la surprise et du spectacle.
Après « Tartuffe » il s’ataque à  » Roméo et Juliette »
D’après Roméo & Juliette de Shakespeare
Création Tropiques Atrium Scène Nationale

Adaptation & mise en scène : Hervé Deluge

Collaborateur artistique : Michel Bourgade

Assistant : Marc-Julien Louka

Création Lumière : Dominique Guesdon
Scénographie : Maud Hostache
Consultant pédagogique : Jean-Durosier Desrivières

Photo-Vidéo : Frédérique Chantossel

Musique : Groupe Bulma : Maurice Mouflet, Eddy Erepmoc, Jean-Marc Réunif
© visuel : Frédéric Lagnau

Avec :

Jean José Alpha, Jocelyne Béroard, Sully Cally, Max Cicéron, Aliou Cissé, Françoise Dô, Jean-Michel Dubray, Sarah-Corinne Emmanuel, , Daniely Francisque, Marina Jean-François, Joël Jernidier, Francky Joseph, Jean-Claude Lamorandièe, Charly Lérandy, Marc-Julien Louka, Aymeric Manuel, Florine Mullard, Gustavo Paz, Emile Pelti, Yannik Rivalain, Robert Ténébay, Virgil Venance, Vincent Vermignon, Patrick Womba

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« Du domaine des murmures », ou de l’art de persévérer…

— Par Roland Sabra —

du_domaine_des_murmures-4Prenez le même texte, le même metteur en scène, la même scénographie, changez la comédienne et vous obtenez deux représentations, que dit-on ? Deux pièces de théâtre différentes. Le metteur-en-scène José Pliya et la comédienne, chanteuse et musicienne Léopoldine Hummel en ont fait la démonstration vendredi 09 avril 2016 au Tropiques-Atrium en nous proposant « Du domaine des murmures »  une adaptation du roman de Carole Martinez publié aux éditions Gallimard et ayant obtenu le prix Goncourt des lycéens en 2011.

Il y avait pourtant beaucoup à redouter de la transposition sur le dispositif très frontal propre à la salle Frantz Fanon d’une pièce jusqu’alors jouée dans des espaces intimistes, comme le caveau du Théâtre de poche de Montparnasse ou la petite salle du Théâtre des Halles d’Avignon. On se souviendra des critiques nuancées, ou réservées  exprimées dans Madinin’Art. D’autres venues de quelques sommités théâtrales dont on taira les noms et exprimées de vive voix allaient dans le même sens. Elles portaient sur l’usage jugé «  incongru », « anachronique » d’un micro de pied pour amplifier la voix de la comédienne.

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« Du domaine des murmures » en Avignon

Tropiques-Atrium le 9 avril à 20 h

DomaineMurmures_micro— Par Selim Lander —

Nous écrivions ceci après avoir assisté à une représentation du Domaine des murmures l’été dernier en Avignon :

Carole Martinez a obtenu le « Goncourt des lycéens » en 2011 pour ce roman qui se passe dans un Moyen-Âge de légende, de mystère et de foi. La foi est d’abord celle de l’héroïne, Esclarmonde, fille du seigneur des Murmures, qui décide de se consacrer à Dieu et de se faire emmurer vivante dans un cachot plutôt que d’épouser l’homme choisi pour elle par son père. Un bébé naît, qui porte les stigmates. Il n’en faut pas plus pour faire d’Esclarmonde une sainte. Telle est l’anecdote mais le roman vaut surtout par sa langue et par l’atmosphère pressante qu’il parvient à créer. On comprend que José Pliya, qui avoue une prédilection pour le Moyen-Âge, ait désiré l’adapter pour le théâtre. Créé en 2015 au Théâtre de Poche, à Paris, avec la comédienne Valentine Krasnochok dans une mise en scène du même J. Pliya assisté par Danielle Vendé, il est repris en Avignon avec désormais Léopoldine Hummel.

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Wajdi Mouawad va prendre la direction du Théâtre national de la Colline

wajdi_mouawadAprès une longue attente, l’auteur, metteur en scène et comédien libano-canadien Wajdi Mouawad a été nommé mercredi 6 avril directeur du Théâtre national de la Colline, l’une des plus grandes scènes françaises, par François Hollande, sur proposition d’Audrey Azoulay, ministre de la culture et de la communication.

« Cette nomination d’un auteur vient affirmer le choix d’un théâtre du récit, lyrique, populaire et métissé », explique la ministre de la culture, Audrey Azoulay, dans un communiqué. Dans son projet pour le Théâtre de la Colline, « il fait le pari de réunir créateurs, auteurs et penseurs qui voudront révéler, notamment aux adolescents, la nature politique de l’écriture et la place fondamentale qu’elle peut avoir dans la vie publique », précise le ministère.

Installé au Québec depuis 1983, Mouawad est très présent sur les scènes françaises et internationales. Il est artiste associé au Grand T, théâtre de Loire-Atlantique à Nantes depuis 2011.
Wajdi Mouawad est à l’affiche actuellement à Paris avec « Phèdre(s) », pièce portée par Isabelle Huppert et mise en scène par Krzysztof Warlikovski au Théâtre de l’Odéon, dont il a écrit la première partie.

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La Traversée Invasion !

— Par Michèle Bigot —

la_traverseeAutour de la figure féminine noire, l’Afropéenne Eva Doumbia avec sa
compagnie La Part du Pauvre / Nina Triban, envahit le théâtre autour de
trois spectacles et trois grands textes.
Insulaires (création) de Jamaïca Kincaid, Fabienne Kanor
La vie sans fards (précédé de) Ségou d’après Maryse Condé
La grande chambre de Fabienne Kanor

L’afropéenne Eva Dumbia, metteure en scène et sa compagnie  La part du pauvre/ Nina Triban et le théâtre de la Criée à Marseille nous proposent une traversée depuis les rivages africains de Sedou jusqu’au port négrier du Havre, en passant par les Antilles. Eva Dumbia présente ici trois spectacles et cinq grands textes, qu’elle revisite, adapte ou met en scène. Il s’agit de Insulaires ou Seul l’impossible pourra m’apaiser, spectacle créé à la Criée d’après des textes de Jamaïca Kincaid et Fabienne Kanor, La Vie sans fards précédé de Ségou d’après le récit autobiographique et le roman de Maryse Condé, et enfin La Grande Chambre mise en scène d’un texte de Fabienne Kanor (A Small Place).

Les trois volets du triptyque ont en commun d’articuler des destins et des paroles de femmes Noires.

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« Feu Tante Amélie » une comédie de Dominique Eulalie

 Samedi 9 avril 2016 à 19 h au T.O.M.

pkvs_feu_tante_amelie(Téat Otonom Mawon) à la Croix-Mission Fort-de-France par la Troupe PVKS ( Pa Vini Kon Sa) de Trinité

Feu Tante Amélie une comédie en quatre actes de Dominique Eulalie à la Salle Miroir du Vert-Pré
avec Joëlle Agricole, Rose Séjean, Iris Ramathon, Marlène Martot, Hervé Poilvé, Justin Amar.

La compagnie amateure « Pa Vini Kon Sa » (PKVS) reprend « Feu Tante Amélie » qu’elle avait présentée en 2013 au Festival de Trinité et qui avait reçu deux « Sucre »  d’interprétation celui d’or et d’argent. Rappelons que ce festival était le seul en Martinique à décerner des prix avec le concours de l’usine du Galion, les fameux « Sucre » d’or, d’argent, de bronze et d’orge. La compagnie PKVS fête cette année ses dix ans d’existence. Créée au moment ou Bérard Bourdon s’éloignait de Trinité, elle a depuis initié et développé un travail de quartier avec une exigence de qualité. Chaque mois de janvier elle offre une représentation de son travail de l’année précédente aux malades hospitalisés pour une longue durée à Trinité.

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Le procès du coq de Ti Sonson, Cocorico!

 Au T.A.C. le 9 avril 2016 à 19h 30

proces_coq_ti-sonson— Par Christian Antourel —

A la manière du Théâtre de boulevard, image à peine grossi d’une entreprise de pur divertissement, avec une dimension littéraire et esthétique bien déterminée pour une critique sociale réinventée.

Puisque les spectateurs ont aimé et en redemandent la troupe « Sa Se Nou » propose donc une nouvelle mouture revue et corrigée de ce spectacle joué en 2011 dans la plus pure tradition du théâtre populaire martiniquais. A peine rentré au pays, de métropole où il a vécu plusieurs année d’une longue carrière ; Ti-Sonson s’occupe d’élever des coqs de combat. Sa voisine de son coté élève des poules « bien éduquées » dont elle prend soin comme de ses propres filles. Elle refuse catégoriquement les germes des coqs dans les œufs de ses poules. Le tribunal jugera un procès humoristique, avec des rebondissements en cascades et malentendus qui rythment la pièce d’une agitation burlesque. Rire et humour seront au programme et s’enchaineront sans répit pour les spectateurs. Ici l’homme tranquille, dans un monde du bon sens se retrouve dans la personne du brave Ti-Sonson, l’exact contraire de la dame aux poules imbue de sa personne et fière de ses poules.

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« Du domaine des murmures »

Tropiques-Atrium le 9 avril à 20 h

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Résumé :

En 1187, le jour de son mariage, la jeune Esclarmonde refuse de dire « oui » : elle veut faire respecter son vœu de s’offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe…

Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté́ sur le fief de son père et ce souffle l’entraînera jusqu’en Terre sainte.

*****

« Du domaine des murmures »,

une mise en scène de José Pliya

—Par Roland Sabra —

Au Théâtre de Poche de Montparnasse Du domaine des murmures mis en scène par José Pliya est une reprise d’un travail déjà présenté l’an dernier, notamment au Festival de Caves (26 avril-27 juin 2014).

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Théâtre La Licorne : une joyeuse inauguration

— Par Annie Chénieux —

theatre_la_licorneA Dunkerque, un outil de création européen pour la marionnette contemporaine a ouvert ses portes.

Elle l’annonce : l’inauguration sera joyeuse, avec tambours et trompettes. Pas étonnant quand on connaît les créations audacieuses et originales de Claire Dancoisne, pour qui l’ouverture officielle du Théâtre de la Licorne est un aboutissement. Trente ans après sa création, la compagnie qu’elle dirige a désormais un lieu à son image, un ancien garage Opel réaménagé par les architectes Anne Fauvarque et Jean Dupond qui ont redimensionné les espaces dans un alliage de fer et de bois. Ouvert depuis novembre 2015, l’endroit, unique et atypique, est entièrement dédié à la création dans le domaine de la marionnette. Il sera inauguré officiellement le 29 mars.

Il faut aller à Dunkerque pour le découvrir. Installé dans un quartier populaire, le lieu, magnifique, ouvert à tous les imaginaires, accueille une grande halle modulable, dont on peut ouvrir ou fermer le plafond, dotée d’un matériel scéno-technique adapté. Encadrée par des échafaudages, elle peut accueillir des propositions à géométrie variable et des résidences de compagnies. Les loges donnent sur le plateau, et le grand atelier de construction des marionnettes débouche sur une cour accessible aux camions.

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« Le Marchand de Venise » : comment ne pas prendre parti?

— Par Roland Sabra —

le_marchand_de_venise-4Dire que « Le Marchand de Venise » est antisémite est un anachronisme. Le mot n’a été créé qu’à la fin du XIXème siècle quand à l’aide du scientisme triomphant il a supplanté le terme d’anti-judaïsme. Qu’il s’agisse des Évangiles synoptiques, de l’épître aux Romains, de la première épître aux Thessaloniciens ou des Actes des Apôtres revient régulièrement la thèse d’un peuple meurtrier de Christ, meurtrier du fils de Dieu, meurtrier de Dieu lui-même. Cette thèse sera condensée au XIXeme siècle sous la notion de peuple déicide. Mais n’en déplaise aux anciens babyloniens, en l’occasion la chose n’avait pas besoin d’un nom pour exister, et il fallu attendre Vatican II, en1962 pour que Nostra Ætate, admette que les Juifs ne pouvaient être reconnu responsables de la Passion !

Le Marchand de Venise est une pièce bien plus complexe qu’il n’y paraît. On pourra lire avec profit (!) l’analyse de Christophe Perrot.

Rappelons l’argument. « Bassanio, ruiné, demande à son ami Antonio de lui prêter de l’argent pour séduire Portia, une riche héritière. Antonio se présente chez le Juif Shylock pour lui emprunter de l’argent contre intérêt alors qu’il n’a cessé de l’insulter publiquement à cause de la pratique Juive de l’usure.

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« Le Marchand de Venise »

— Par Selim Lander —

le-marchand-de-veniseLe Marchand de Venise n’est pas la pièce la plus jouée de Shakespeare. On peut le comprendre de deux manières. Le négatif : la faiblesse de l’intrigue qui repose sur une série de ressorts tous plus incroyables les uns que les autres. Certes, la comédie romantique n’est pas nécessairement subtile mais quand elle s’affranchit complètement des règles de la vraisemblance, on n’est pas obligé d’adhérer… sauf si c’est parfaitement interprété (ce qui ne sera hélas pas tout-à-fait le cas ici – cf. infra). Le positif : le véritable sujet qui est celui de l’intolérance, du racisme et des droits, dans ce cas, de la victime. Le sujet est universel, même s’il prend une résonnance particulière dans une ancienne « île des esclaves ». En l’occurrence, il s’agit du statut des juifs à Venise, à l’époque où la Sérénissime était le centre d’une « économie-monde » braudellienne, des juifs relégués dans leur ghetto où ils faisaient commerce de l’argent, un commerce alors interdit (en principe) aux chrétiens.

Donc un juif, un usurier, Shylock, qui a souffert toute sa vie du mépris de ses partenaires chrétiens et qui saisit la première occasion qui se présente pour se venger : il prêtera 3000 ducats à un marchand vénitien, qui ne l’a jamais traité qu’avec mépris, par un contrat stipulant que si le marchand fait défaut, le créancier pourra prélever sur sa poitrine, du côté du cœur, une livre de chair.

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Le Prince travesti sans mauvais pli

— Par Gérald Rossi —

Théâtre. Daniel Mesguich met en lumière les recou XIIe siècle, mais l’indéfini importe peu. Le décor unique de panneaux portant des miroirs plus ou moins déformants le confirme. Tout se joue dans les mots. Et dans l’exploration de la nature humaine que le prince de Léon, avant de monter sur le trône, s’est donné pour mission d’explorer, voire de tenter d’en percer quelques mystères. Dans l’habit d’un noble aventurier dénommé Lélio, ledit prince espère bien aussi trouver l’épouse idéale.

Ce qui nous conduit vite dans un autre labyrinthe, puisque s’il est aimé de la princesse de Barcelone, il est épris de Hortense, cependant mariée de son côté, et qu’il sauva de la main d’un groupe de brigands. De cette confusion, dans laquelle apparait aussi l’ambassadeur du roi de Castille, qui n’est autre, on ne le saura qu’à la fin, le roi lui même, Daniel Mesguich n’esquive pas les zones d’ombre pas plus que les éclairs des sentiments. Et sans doute en fait-il même beaucoup en ponctuant l’histoire d’éclairs violents et de flash sonores implacables…

Lire Plus => L’Humanité.fr

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L’irrésistible attrait de l’amour et de la mort

— Par Marie-José Sirach —

Arthur Nauzyciel met en scène Splendid’s, une pièce de Jean Genet publiée après sa mort en 1993. Une œuvre toujours aussi sulfureuse, une pièce d’actualité qui traite de l’homosexualité sans fard.

C’est par la projection d’Un chant d’amour que le spectacle commence. Une œuvre en noir et blanc filmée au plus près des corps et des visages, où le grain de la peau des hommes se confond avec celui de la pellicule. Deux prisonniers dans leur cellule tournent en rond. À travers la paroi qui les sépare, on assiste à un étrange ballet des corps où le désir, la pulsion sexuelle suintent par tous les pores de la peau. Ils se hèlent, se séduisent, s’ignorent, se caressent, s’enlacent. Une danse de l’amour funèbre et virtuelle nimbée de flash-back, à moins que tout soit rêvé, où les deux hommes courent et s’aiment éperdument dans une forêt trouée d’éclaircies solaires. Derrière la porte de leur cellule, le maton, que la vision des corps des deux hommes excite, observe derrière le judas. C’est sous la menace d’une arme qu’il obligera l’un d’eux à lui faire une fellation.

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Bobo 1er, ni roi ni reine, mais il porte la couronne

— Par Roland Sabra —

Il est arrivé le premier sur la scène. Les autres, il les attend et il les attendra longtemps. Ils ne viendront pas. Alors il soliloque. Il parle de Pauline, de sa Pauline. Il lui parle et elle lui parle. Pauline ? « C’est son Amérique à lui, même qu’il est trop bien pour elle » Lui ? Il s’écrit en majuscules de noblesse. Bobo 1er, roi de personne. Bobo dans l’entre deux des langues qui le traversent qu’il habite, qu’il unit et démarie entre « l’observancement » du monde et « l’emmerdation » qui en résulte. Et il explique : «  Si kréyol exerce sa vie rien qu’à montrer qu’il n’est pas français, c’est pas une vie. C’est en vérité français qui lui dicte une telle conduite. Même-pareil si français ne sert qu’à touffer kréyol… C’est pas un métier pour une langue d’emmerder les autres langues… Je suis venu au monde en trouvant autour de moi des mots rangés à ma disposition dans deux sacs séparés et plein de poussières de mots entre eux… Eh bien je me les ramasse tous pour en faire ma cuisine à moi.

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Bobo premier, roi de personne mais roi de la scène

24 mars Fonds St-Jacques à 19h

Womba1–– Par Janine Bailly ––

Lui, c’est Patrick Womba, le conteur. Je ne l’avais personnellement pas revu depuis la Katchopine ou la fille aux oiseaux, je l’attendais impatiemment, et voilà qu’il nous est revenu, tel une hirondelle avec le printemps, pour une unique représentation à Fort-de-France, dans la petite salle Frantz Fanon de Tropiques-Atrium ! Bobo premier, roi de personne, créé en février 2015 à l’Archipel Scène Nationale de Guadeloupe, fut joué avec succès au Festival Off d’Avignon en juillet 2015.

Ce soir, pour nous enfin il entre, sa voix d’abord devant lui, projetée dans le noir de la scène. Puis dans la lumière il est là, et l’espace aussitôt en est tout habité : par son corps pain d’épices dense et dansant, tout de couleurs chaudes vêtu et de cuir orange chaussé ; par cette drôle de construction colorée et conique, précédée d’un tambour, qui délimite le fond du plateau ; par la surface de jeu, comme qui dirait surface de réparation, dessinée au sol à l’aide de clairs paniers d’osier sur lesquels de petits instruments de musique étranges attendent sagement de donner de la note au spectacle.

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Tchernobyl, my love forever

— Par Roland Sabra —

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Le 26 avril 1986 à Tchernobyl dans la centrale nucléaire des apprentis sorciers ont voulu tester la possibilité d’une production supplémentaire d’énergie en cas d’arrêt d’urgence. Ils sollicitent le réacteur nucléaire numéro 4 au-delà des ses possibilités. A 1 h 23 minutes 49 secondes l’expérience prend fin avec l’explosion du réacteur. L’humanité va connaitre la plus grande catastrophe technologique de son histoire et sans doute la plus grande opération de camouflage et de dissimulation. Des dizaines et des dizaines de milliers de tonnes de ferrailles, de béton, de sable vont être transportés en catimini pour tenter de construire « le plus giganstesque et dérisoire sarcophage du monde« . Le nuage radioactif traversera l’Europe, l’Asie, l’Amérique du nord. Tchernobyl ne s’évoque qu’avec des superlatifs, qu’il s’agisse de l’incurie, du cynisme, du mensonge, du mépris, de la complicité, du mutisme il n’y a pas dans l’histoire d’événement qui l’égale. Aujourd’hui trente ans plus tard nous continuons de faire comme si cela n’avait pas été. Et le pire est à venir. Il est celui que nous réservent les vingt tonnes d’uranium toujours en fusion instable au coeur du récteur numéro quatre et dont peronne ne sait que faire.

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« Tribunal des femmes bafouées » : un théâtre créole nécessaire

— Par Roland Sabra —

« Dans les Antilles, le théâtre peut être considéré comme le dernier genre à naître » écrit Bridget Jones dans «  Comment identifier une pièce de théâtre de la Caraïbe. » On distingue généralement deux branches. La première s’inspire de grande figure de l’histoire nègre, africaine ou antillaise. La seconde est d’une veine plutôt comique qui puise dans la vie quotidienne et qui ne dédaigne pas les procédés du boulevard. Tribunal Femmes bafouées qui emprunte au trio classique et comique du mari de la femme et de la maîtresse sans être une bouffonnade tire volontairement du côté de la farce. L’homme à femmes, ce chasseur impénitent, ce séducteur incapable d’aimer, ce collectionneur mutilé donc le cœur est dans la braguette, qui n’est sur la scène sociale que le représentant d’une virilité qui n’est pas la sienne mais celle d’une figure maternelle toute puissante, cette figure lamentable, puérile d’un certain type d’homme est dans la pièce écrite par Tony Delsham l’objet d’une moquerie et d’un assaut de lazzis haut en couleurs. C’est un théâtre populaire au sens noble du terme.

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