— Par Rosita Boisseau —
Les ballets font carton plein que ce soit sur scène ou au cinéma. Une tradition que revisite même la danse contemporaine après des années passées à s’en démarquer.
Quatre Lac des cygnes, trois Casse-noisette, trois Belle au bois dormant… Par où commencer et à quelle sauce ? Française, russe, mixée, sur scène ou au cinéma ? Le menu chorégraphique de cette fin d’année, courant jusqu’au mois de février 2017 et au-delà, s’annonce roboratif. Cette offre massive en dit long sur l’attrait de ces monuments classiques qui séduisent tous les publics, de l’Opéra Bastille, à Paris, jusqu’au réseau des Zénith.
Ces nombreux spectacles avec ballerines sur pointes et princes tout velours portent avec eux des enjeux esthétiques et sociétaux. Ils donnent la température d’une époque qui renoue avec les récits. Effet boomerang du chahutage social ? Crise des valeurs avec refuge du côté du patrimoine ? « Ce retour au classique signale, selon moi, le goût retrouvé pour la narration, voire le mythe, explique Sylvie Jacq-Mioche, historienne. Il se fait sentir en littérature où le roman est de plus en plus présent, dans le traitement de l’information avec le storytelling, mais aussi au cinéma et à la télévision avec les séries.

C’est le bon moment. Cent cinquante ans et à peine plus et n’étant jamais parti le voilà de retour sous une forme qui creuse son sillon fécond celui d’une autonomie en gestation dans son expression purement musicale. Fils de l’abolition de l’esclavage, mot fourre-tout dans sa formulation générique il recouvre et la danse, et la musique, et l’instrument, et le moment ou il s’exprime, et l’ensemble des valeurs de résistance, de partage, d’entre-aide, de solidarité qu’il charroie sur les terres qui l’on vu naître et sur d’autres.
Sous un palmier solitaire de la Pedra do Sal, un quartier de Rio surnommé « la petite Afrique » où la samba est née officiellement il y a 100 ans, les jeunes se réunissent pour écouter et entonner de vieux classiques devenus des hymnes.
La « Compagnie Nomade in France » a offert son nouveau spectacle Murs à la Comédie de Saint-Etienne, qui en a la primeur. Un bel avenir est promis à ce spectacle, mais les stéphanois ont pu bénéficier d’une longueur d’avance, dans la mesure où il est co-produit par la Ville du Chambon-Feugerolles et que la compagnie est conventionnée par la région Auvergne-Rhône Alpes. Ajoutons à cela que Abdelwaheb Sefsaf est un pur produit de l’Ecole de la Comédie de Saint-Etienne, dont il représente une éclatante réussite. Les festivaliers d’Avignon le connaissent déjà puisqu’en 2011 il a participé à la pièce Quand m’embrasseras-tu ? qui fut l’un des coups de cœur du Off. Et la saison dernière, il a fait un tabac dans le Off au Gilgamesh avec Médina Mérika. Sa nouvelle création est dans le même esprit, celui qui consiste à cultiver le rapprochement entre Théâtre et Musique. Abdelwaheb Sefsaf s’est fait connaître sur la scène musicale en tant que leader du groupe Dezoriental en 2004. Depuis, il mène en parallèle sa carrière de comédien et de metteur en scène.
DOCUMENT – Vingt-six organisations du monde du cinéma européen ont cosigné une lettre demandant la grâce du cinéaste iranien, condamné à recevoir 223 coups de fouet et à purger une peine d’un an de prison pour «insultes contre les valeurs sacrées» et «propagande contre le régime».
— Par M’A —
Yʼ a de la rumba dans lʼair ! La rumba cubaine vient dʼêtre ajoutée par lʼUnesco à liste prestigieuse du patrimoine culturel de lʼhumanité, parmi dʼautres manifestations du génie humain tels la bière belge ou le carnaval de Granville (Manche). Est-ce une répercussion de la disparition du Lider maximo qui vient de casser son cigare ?
Le tribunal administratif de Paris a rejeté la requête d’associations demandant un classement plus sévère pour ce film.
Le pianiste Mario Canonge joue quasi tous les mois au
Maître de la formule incisive, Sacha Guitry, dans son ouvrage intitulé Toutes réflexions faites, écrit ceci : « Lorsqu’on vient d’entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui ». Bien qu’elle paraisse galvaudée, j’ose reprendre à mon compte cette jolie déclaration, puisqu’au sortir du spectacle de Fábio Lopez, Poil de Carotte, hantée par les images qu’il a si joliment créées, je suis allée nuitamment dans ma bibliothèque déterrer ce vieil ouvrage écorné, qu’autrefois je fis lire, non sans frémir, à de chères têtes, blondes ou pas. Et remettant ainsi des noms plus précis sur les personnages dansés, me remémorant les scènes vues sur le plateau de la salle Frantz Fanon, lieu enchanté ce soir-là d’arabesques, sauts, entrelacements et autres figures parfaites, j’ai retrouvé toute la cruauté et toute la saveur du récit — autobiographique ? — de Jules Renard.
— Par Roland Sabra —
Le concours pédagogique « JE FILME LE METIER QUI ME PLAÎT », saison 10, année 2016-2017, sous la présidence de Costa-Gavras, réalisateur de renommée internationale, est ouvert aux jeunes de votre établissement ? (collège, lycée, CFA, association, mission locale, maison familiale, LEGT, LP, IUT, universités, LFE…)
Le son répété comme un choc sourd que l’on perçoit dès l’entrée du Théâtre, se prolonge par une longue complainte du Muezzin qui rythme les journées arides dans ces steppes poussiéreuses de l’Afghanistan.
Un film de Cristian Mungiu
La Gentillesse est un texte dramatique inspiré des personnages de L’Idiot de Fiodor Dostoïevski et de La Conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole: des êtres hors du commun, dont la douceur confine à la naïveté, et qu’on pourrait dire frappés d’innocence. Dans l’univers feutré d’une famille bourgeoise, deux héros improbables et maladroits font exploser les cadres, les règles de la bienséance et des relations sociales. Leur irruption est une déflagration, qui vient détruire, bouleverser la vie, libérer les pulsions dissimulées.
Un film de Miguel Gomes
Dans cet article de Jane Evans Braziel, on apprend que Janis Joplin a payé une pierre tombale à son idole Bessie Smith, que sa musique doit tout à la culture afro-américaine et que la libération sexuelle des beatniks était tristement hétéronormée ! A lire en écoutant «I’m wild about that thing».
« Une esthétique académico-contemporaine », Voilà ce dont se réclame la Compagnie « Illicite » du danseur-choéragphe Fàbio Lopez qui présentait à Fort-de France « Poil de Carotte ». Et la promesse à été tenue. Le prologue « Molto Sostenuto » est inspiré d’un poème de Vladimir Nabokov « Le Pélerin » :
Envoutés, littéralement transportés par la scénographie de Les Cavaliers, adapté du roman de J. Kessel par Eric Bouvron, on n’a pas vraiment envie de savoir par quels effets spéciaux cette magie a opérée.

— Par Annick Justin-Joseph —