Catégorie : Arts Plastiques

Monique Mirabel : à corps et en corps

Les saisons de la vie

Les saisons de la vie Les poètes, les écrivains ont su magnifier les différents cycles de la vie. Mais comment les artistes plasticiens ont-ils pu les représenter ou les évoquer ? Ghirlandaio, dans son tableau Portrait d’un vieillard et d’un jeune homme, montre la jeunesse et la vieillesse. Rembrandt, lui, ponctue chaque moment essentiel de sa vie par des autoportraits et nous voyons dérouler, sous nos yeux, les changements effectués par le temps.

Gauguin nous donne une réponse au problème de la destinée en montrant côte à côte les différents âges de la vie, de l’enfant à la vieille femme dans D’où venons nous ? Que sommes nous ? Où allons nous ?

  • Cependant, Picasso, vieillissant, affrontant cet état nouveau, se représente soit dans des scènes burlesques et ironiques entouré de modèles – scènes déjà visibles dans ses dessins de jeunesse – soit accentuant ses défauts physiques. Bien différente est l’attitude d’Opalka qui, à chaque toile, joint une photographie témoignant de son vieillissement progressif, ainsi qu’un enregistrement de sa voix énumérant les chiffres qu’il peint.

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Demeurez, gai don !

— Par Jean Durosier Desrivières —
Je suis entré chez vous par effraction, par la porte d’une toile morcelée. Je suis entré chez vous comme un fou, en toute clandestinité. J’ai veillé avant la mort. C’était veille de carnaval, en plein carnaval, chez vous. J’ai traversé des yeux vos formes éloquentes qui me coupent silencieusement le regard ; vos couleurs ardentes qui me brûlent les cils ; vos visages inquiétants qui font peur à la peur. Et je me suis dit : ce grand bal masqué vous a saccagé l’âme. Ah Lam ! subtile présence en votre miroir, multicolore. A quelques traces de là, assaut à Picasso ! Et moi, debout chez vous, pris de vertige par les vestiges de votre fameux blues de bric et de broc : miracle !
Etait-ce l’ultime geste, Clément ? J’entends une note emplie d’infini, via une toile mise en relief, telle une étoile qui danse avec un totem étincelant dans les bras… Je vous découvre à peine, juste au seuil, ô créateur ! Et vous détalez… Non ! vous demeurez, gai don !

Jean Durosier Desrivières,
Enseignant (Collège du Carbet) et comédien haïtien.

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Femmes, je vous aime. A propos de Kanel Brosi et Brigitte Lamure

— Par Pierre Pinalie —
kanel_brosi_sculpturesC’est une profonde émotion que d’entrer dans la très belle et très lumineuse Galerie « Arts Pluriels », et d’y serpenter entre les saisissantes pièces réalisées par Kanel Brosi et Brigitte Lamure. Et c’est vrai qu’il est surprenant d’admirer, dans une permanente tension érotique, la ronde quasiment ininterrompue des formes joliment dessinées et des chairs élégamment façonnées des corps féminins, par deux femmes artistes. Dans les bois et les couleurs, à travers les protubérances et les cavités, c’est effectivement la femme qui est chantée, représentée et encensée par les mains magiques des deux sculptrices qui ont su, en récupérant de belles matières nobles comme le bois et en y ajoutant des pigments, nous offrir des symboles de beauté dans un émouvant ballet de statuettes, qui semblent danser dans le brun et l’amarante, dans le noir et dans l’incarnat.

Sources de Vie
Qu’elles soient dressées ou allongées, tendues ou offertes, les créatures qui se présentent à nos yeux comme elles tournoient dans nos phantasmes, nous offrent toutes les courbes enchanteresses dans les positions les plus voluptueusement variées.

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Julie BESSARD du 25 mai au 21 juin 2005

 

 

Mémoires- Installation 2004 paille et agrafes 6m X 4m

L’œuvre, le lieu, le public

Les Ombres Portées de Julie Bessard, entre dessin et sculpture, bousculent les catégories artistiques. Reflets de son monde intérieur, projections de son imaginaire secret, traces d’une absence, ces silhouettes abandonnées, masques, ailes, mandibules, corsets, cocons, chrysalides, insectes sont repeuplées par les phantasmes lovés dans les coulisses de l’inconscient.

Ces formes-signes sont de véritables dessins dans l’espace. Elles s’inscrivent dans le prolongement des contestations de la sculpture moderne apparues dans les années vingt et trente. Œuvres – processus plus qu’objets terminés, elles flottent, autonomes, en suspens et questionnent la notion de l’installation, de la relation de l’œuvre avec le lieu d’exposition et du partage d’un espace sensible avec le public. Cependant le génie du lieu n’est pas, comme pour la plupart des artistes qui pratiquent l’in-situ, la source inspiratrice de l’œuvre. Au contraire, l’architecture de l’œuvre s’impose au lieu, le crée en quelque sorte. Une multitude d’éléments fins installés rythmiquement ponctuent l’espace. Le matériau, de la paille de modiste, renforce la remise en question de ce que l’on considère traditionnellement comme l’objet sculptural.

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