Avortement : 50 ans après la lutte continue

— Par Muriel Ameller, Culture Égalité —

Tout le mois de mars, Culture Égalité a mis en place diverses actions sous le slogan

« Je suis la femme de ma vie, je suis libre »

Aujourd’hui 5 avril, nous rejoignons la mobilisation du mouvement du planning familial et bon nombre d’associations féministes françaises qui soutiennent fermement l’allongement des délais du droit à l’avortement de 12 à 14 semaines de grossesse.

Soutenir et revendiquer cet allongement renforcent le principe de liberté pour les femmes : liberté de la réflexion, liberté de l’égalité quant à un accès aux recours de l’IVG de plus en plus difficile, liberté d’exprimer son choix, d’être reconnue et entendue, liberté de défendre ce droit fondamental.

Il y a 50 ans, le 5 avril 1971- l’IVG étant interdite- le Mouvement de Libération des Femmes, par la publication du manifeste des 343, exprimait un appel fort pour les femmes « mon corps c’est mon corps ».

Aujourd’hui encore, au quotidien, en France, l’IVG est autorisée mais les conditions de délais contraignent encore trop de femmes et jeunes filles, de toutes catégories socio-professionnelles à avorter au-delà du délai légal français.

Par ailleurs, l’offre de soins n’est pas la même sur tout le territoire et le recours n’est pas aisé pour les femmes et jeunes filles qu’elles résident en ville ou à la campagne. La période de crise sanitaire que nous vivons a fait émerger les inégalités d’accès aux services de santé dédiés aux pratiques d’IVG.

Cette problématique a pointé un nombre important d’IVG réalisé hors délai voir pire, des retours à des pratiques clandestines qui mutilent, et peuvent tuer des femmes.

La remise en cause du droit à l’avortement est, et ce, dans de nombreux pays, un débat souvent porté par les législateurs hommes , qui ne mesurent qu’à demi, les besoins et la santé globale des femmes.

Les pays les plus conservateurs n’autorisent pas ce droit et amènent les femmes à entrer en résistance et à se soulever contre cette oppression et cette réduction de leur émancipation. Les pressions familiales, religieuses, renforcées par le système patriarcal laissent les femmes dévastées et en souffrance se retrouvant souvent seules avec des grossesses non désirées et subissant la honte et la culpabilité.

Culture Egalité s’associe à cette revendication importante pour la liberté des femmes et de leurs choix en signant la pétition sur le site internet change.org : http://chng.it/V6JDy8wFSL 

Cette avancée d’allongement des délais de l’interruption volontaire de grossesse doit être portée par un réel engagement de l’ETAT et non soumise à des diktats patriarcaux ou moralistes ;

Culture Égalité demande par cet allongement une reconnaissance de la liberté pour les femmes de choisir pour leur corps, pour leur vie et cela marquera un tournant fort pour une société plus juste et respectueuse des droits des femmes et des jeunes filles dans ce pays.

Le 5 avril 2021

Muriel AMELLER