— Par Michèle Bigot —
De Stanislas Cotton
M.E.S. Bruno Bonjean
Festival d’Avignon Off, 11 Gilgamesh Belleville 6=>28/07 2017
Le dispositif scénique annonce la couleur : trois échafaudages imbriqués, ils forment passerelle, plateau, support d’acrobaties. Quand on entre, sept jeunes comédiens (trois garçons, quatre filles) tournent déjà autour du plateau. Le sol est jonché de morceaux d’étoffe, des débris, des morceaux d’écorce, allez savoir ! quelques fripes sont accrochées aux barres du praticable. Les acteurs se préparent, ils s’échauffent, s’étirent. La musique monte en puissance, l’échauffement s’organise en chorégraphie. Une logique chorale se met en place. Des corps jeunes, nerveux et souples. Impatients d’en découdre.
Surgit alors la parole : c’est timide, au début, c’est un dialogue qui s’instaure en front de scène entre deux filles, Dorothy et Minou. Elles sont devant une décharge : Dorothy rêve de balancer le « pater » et la « « mater dans la fosse à ordures. Délire d’ado. Et puis elle a envie d’un burger. Son plan, c’est d’entraîner Minou au BurgerPalace. Mais voilà, Minou elle n’en veut plus des burgers. Elle a mal au ventre. Elle s’est fait violer par un copain qui puait le burger, alors elle, le burger…
Le ton est donné : c’est la balade de trois couples de gamins qui se cherchent, se provoquent, rêvent et tirent à boulet rouge sur une société qui leur réserve la guerre, la précarité, l’ennui et/ou la violence.
Avignon
Tout entière. Vivian Maier, qui êtes-vous ?
— Par Michèle Bigot —
Création 2016 Le Préau CDN Normandie-Vire
Commande d’écriture et de mise en scène Guillaume Poix,
Interprété par Aurélie Edeline
Festival d’Avignon, 11. Gilgamesh Belleville, 6>28/07 2017
Étrange femme que cette Vivian Maier ! Quelque peu inquiétante, une héroïne digne de Leïla Slimani. Mais magnifique, aussi : photographe de rue qui ne développe jamais ses clichés, collectionneuse compulsive, un « grand œil » comme d’autres sont de « grandes oreilles », et gouvernante à ses heures pour gagner son pain. Témoin de son temps, elle photographie avec son Rolleiflex de manière systématique, fixant sur sa pellicule le spectacle de la rue dans les métropoles américaines des années cinquante. 150 000 clichés jamais tirés et qu’on retrouvera dans des caisses en 2007. Que du noir et blanc, à l’image de sa vie, dont on sait peu de choses. Une femme qui s’efface derrière le gigantesque édifice des photos qu’elle-même n’a jamais vues, c’est un prodige et un formidable mystère !
Il y a de quoi mener une enquête. Vivian, on ne la connaît qu’à travers ses enregistrements, ses autoportraits, ses films super 8 et les milliers d’objets et de coupures de journaux qu’elle a collectionnés.
Avignon
J’ai bien fait ?
—Par Michèle Bigot —
Texte et M.E.S. Pauline Salles
Festival d’Avignon Off, 11. Gilgamesh Belleville, du 6 au 28/07/2017
Question sur une question : conviendra-t-il de supprimer au titre son point d’interrogation ? Comme si deux questions valaient une affirmation. A moins qu’elles ne renforcent l’interrogation, qu’elles ne laissent libre cours à la perplexité, comme le soutient la forme théâtrale !
Perplexe, l’auteur, face à la montée des périls : p(c)crise de conscience d’une femme, faillite de la démocratie, bide de l’éducation, fiasco dans l’accueil des migrants, débâcle dans la création artistique, malaise dans la famille, marasme dans le couple, ça fait beaucoup pour une seule femme, même avec un profil le mère courage et de hussard (on ne connaît pas de féminin à « hussard » !) de la république. Voici venir le temps du chamboule-tout. Et du jeu de « qui perd gagne » encore appelé « perdant-perdant ». On est loin des euphories électorales !
C’est l’histoire de Valentine, une femme en convulsion : elle a la quarantaine, elle débarque, hagarde, chez Paul, son frère avec qui elle est plutôt en froid. Elle a le sentiment d’avoir fait une grosse bêtise, mais ça la rend euphorique, électrique.
Féminismes
Soutien au CPIOF
— Par Culture Egalité —
L’association Culture Egalité est très inquiète de la situation dans laquelle se trouve le CPIOF (Centre de planification d’information et d’orientation familiales (CPIOF) ex Association Martiniquaise pour l’Information et l’Orientation Familiale (Amiof)) et affirme sa
solidarité avec le personnel en lutte.
Des femmes se sont battues pour imposer la reconnaissance et le respect de leur droit sexuels et reproductifs. Leurs filles et petites-filles n’accepteront pas que des restrictions budgétaires viennent aujourd’hui entraver ce droit fondamental.
Aussi nous interpellons les pouvoirs publics afin que soient octroyés les moyens indispensables au fonctionnement de cette institution,
fruit, encore une fois, des luttes des femmes et base nécessaire de leur liberté et de leur épanouissement.
Echos d'éco
Air France et le mépris des passagers caribéens ?
— Par A3C —
L’avion d’Air France pour lequel l’enregistrement initial été prévu vendredi 7 juillet à 17h30 au plus tard a finalement vu son départ repoussé pour la fin de soirée, puis la toute fin de soirée et finalement annulé.
Finalement pour au moins certains passagers dont Mme X, le vol est prévu pour un départ à 21h15… le dimanche 9 juillet 2017 ! Deux jours plus tard !
Mme X perd donc la somme versé pour la chambre d’hôtel prévue à son arrivée dans l’attente d’une correspondance le dimanche 9 juillet au matin. Elle perd également le vol qu’elle avait réservé – avec Air France pour se rendre à Dublin où elle était attendue pour un séminaire débutant tôt lundi 10 au matin. Or un départ le dimanche place l’arrivée le lundi à 11h à Paris vue l’heure tardive de départ ! Une arrivée à Dublin risque fort de se passer au mieux dans l’après-midi ….s’il y a des places dans l’avion !
L’Association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe élève une virulente protestation contre la manière dont les choses se sont passées.
Expositions
(In)visibilité ostentatoire : exposition collective
Du 7 juillet au 30 août 2017. Fondation Clément
Panorama de la création contemporaine d’Haïti et de sa diaspora l’exposition (In)visibilité Ostentatoire, en référence aux silences assourdissants de l’Histoire, présente le travail d’une dizaine d’artistes qui explorent les non-dits sur des faits d’hier et d’aujourd’hui ou des événements que la mémoire a oublié ou choisi d’oublier. En relatant certains faits historiques passés sous silence à leur époque, elle évoque les mécanismes à l’oeuvre, les amnésies collectives ou les tabous sociaux qui influencent nos choix et nos silences. (In)visibilité Ostentatoire donne aussi à voir le travail de certains artistes qui puisent leur inspiration dans le monde Invisible, celui des «mistè» (esprits) qui semblent tirer les ficelles de la réalité haïtienne. Ce monde invisible et son cohorte de croyances populaires est, pour nombre d’entre eux, une source d’inspiration. L’exposition explore « l’invisibilité ostentatoire » d’Haïti lors des grands rendez-vous internationaux, en insistant sur la visibilité de ce qui aurait dû être évident.
GISCARD BOUCHOTTE
Giscard Bouchotte est un commissaire d’exposition indépendant, critique et entrepreneur social. En 2011, il est le commissaire du Premier Pavillon de la République d’Haïti à la Biennale de Venise avec l’exposition «Haïti Royaume de ce monde» (France, Italie, USA, Martinique, Haïti).
Ecologie, Parutions
Chlordécone : Gestion de crise dans le cas d’une pollution chronique: sol pollué et santé humaine
« Crisis Management of Chronic Pollution: Contaminated Soil and Human Health,CRC-Press 2016 »
Magalie LESUEUR JANNOYER, Philippe CATTAN, Thierry WOIGNIER, Florence CLOSTRE
Cet ouvrage recense les travaux réalisés par les équipes d’experts qui se sont impliquées depuis plus d’une dizaine d’années sur la question de la gestion de la pollution des sols par la chlordécone aux Antilles.
En 1999, les Antillais découvrent par le biais d’analyses de captage d’eau potable réalisées par l’ARS qu’ils ont consommé de l’eau polluée par la chlordécone, un pesticide organochloré utilisé dans les bananeraies une dizaine d’année auparavant. Ces résultats ont marqué le début d’une crise environnementale majeure aux Antilles françaises qui a abouti à des impacts sanitaires, sociaux, économiques et agronomiques majeurs. Cet ouvrage retrace comment une réponse collective a émergé avec la caractérisation de la pollution, le développement de nouvelles connaissances sur ce polluant et ses effets sur la santé et l’environnement, et l’organisation de la gestion de la pollution. Enfin, il met en perspective notre capacité à gérer de futurs problèmes environnementaux générés par les activités anthropiques.
Cet ouvrage est destiné à appuyer les étudiants, les chercheurs et les décideurs confrontés à l’évaluation et à la gestion de situations de pollution chronique persistante similaires.
Danses
Légende de la forêt de Bwa Kannon
— Par Annick Justin-Joseph —
En ouverture du spectacle… et parce que la cour ne dort pas… une relance à la parole dite : parole à vivre en l’intime précision du jeu des corps et des rythmes… Le saxo de John Mathieu Antoine, prenant le relais du yééééééééééé krik, impose une exceptionnelle qualité d’écoute… laquelle se maintient tout au long de la soirée en la complicité de Léandre SERRALINE (Ti bwa, chant lead), Daniel VALLEJO et Maurice JUSTAND (Tanbou bèlè, percussions et chant), Hugh CHARLEC (guitare, chant lead).
Les danseurs quant à eux intègrent un espace scénographié par René LOUISE et dont Hervé BEUZE signe la réalisation technique : en toile de fond, bousculant toute tentation d‘inertie, et comme une invite à accueillir la vie dans ses résonances tant matérielles que spirituelles, l’épure minimale d’un cercle que circonscrit un carré.
L’énergie de l’eau, puissance cataclystique, mais aussi moteur de purification dans sa dimension symbolique, d’entrée de jeu charrie tout sur son passage. La vie dont nous savons qu’elle bouge en permanence, tente ainsi de formuler à travers ses manifestations parfois cruelles, la nécessité pour nous autres de rompre avec l’égoïsme, l’ignorance, l’avidité… autant de poisons qui polluent les cœurs… !
En librairie
Le fabuleux et triste destin d’Ivan et Ivana – Maryse Condé –
Maryse Condé et le djihadiste antillais
« Une date s’impose. Quand ils eurent cinq ans, Simone leur donna un grand bain, les revêtit de leurs meilleurs habits, deux justaucorps de toile écrue, brodés au point de croix et les emmena se faire photographier au studio Catani. (…) Le portrait d’Ivan et Ivana figure à la page quinze du premier volume sous la rubrique : Les Petits Amoureux. On y voit deux enfants se tenant par la main et souriant à l’objectif. »
Ivan et Ivana naissent à Dos d’Ane, une bourgade de la Côte sous le vent en Guadeloupe. Autour d’eux ne se pressent que des femmes : leur mère Simone, leur grand-mère Maeva, des belles-tantes, des belles-cousines et autour le souvenir de leur père musicien qui les a quittés.
Mais Ivan aime trop sa sœur et un jour un acte de violence enclenche la marche du destin. La famille quitte les îles pour le Mali. La colère et la dérive d’Ivan vont s’amplifier, la douceur d’Ivana se transformer en poison.
Jusqu’au jour du grand affrontement où ils comprendront qu’ils ne sont pas seulement frère et sœur et jumeaux : ils sont les héritiers d’une longue histoire, ils sont le bien et le mal et ils sont capables du plus grand amour comme de la haine la plus farouche.
Sociologie
Rebondissements dans le procès de Mumia Abu Jamal!
Informations importantes communiquées par le Comité « Libérons Mumia »
Le Bureau du procureur de Philadelphie, Seith Williams, s’obstine toujours – et pour cause – à ne pas fournir tous les documents prouvant l’implication permanente du juge Castille dans les procédures judiciaires ayant abouti à la condamnation à mort de Mumia Abu-Jamal.
Le 28 avril le juge Tucker de la Cour de Common Pleas de Philadelphie a ordonné au Bureau du procureur de Philadelphie de fournir tous les documents sur l’ancien procureur de Philadelphie Ron Castille prouvant ses implications dans la condamnation à mort de Mumia Abu-Jamal.
Le 30 mai dernier le Bureau du procureur n’avait toujours pas obtempéré à l’injonction du juge, ne fournissant que des documents déjà rendus publics.
Ce jugement fait suite à une décision de la Cour Suprême des Etats-Unis faisant jurisprudence (Williams v. Pennsylvania) qui statue qu’un juge doit se démettre des dossiers dans lesquels il a précédemment été partie prenante. Ronald Castille était l’adjoint du procureur lors du procès d’Abu-Jamal en 1982 et procureur de Philadelphie quand ses appels ont été rejetés en 1988.
Les avocats d’Abu-Jamal ont par deux fois déjà demandé à Castille de se récuser quand les recours d’Abu-Jamal ont été déposés en appel.
Etudes Créoles, Poésies
Touw siklis Matnik (Ba Alfred Defontis)
— Par Daniel M. Berté —
Matériel astitjé, lé misk bien friksionné
Tout kourè konsantré, létap ka’y démaré
Ofisièl aligné, direktè kous paré
Vwatur suivèz kòné, lé moto ka fonsé
Karava’n za chapé, pou fè piblisité
Kado ka’y distribié, ba lé jenn kon lé vié
Ba yo chenn, pédalé
Touw siklis Matnik balansé
Pédal za ka tonbé, ti-mal chanjé braké
Chofè frennen souplé, le ploton ka rivé
Lé pwen-cho ka konté, ni dé prim a trapé
Ba’y kout chenn an monté, la désant déboulé
Fopla yo ka valé, an lin dwèt pa palé
Taktik étjip pozé, estratéji filé
Ba yo chenn, pédalé
Touw siklis Matnik ka pasé
Le piblik bien chofé, an solèy ka brilé
Bòd larout chak koté, i ka ankourajé
Epi dlo ka rouzé, lé siklis si yo lé
Fanatik bien rodé, lé radio ka djélé
Lé portab ka filmé, ayen fo pa mantjé
Kòmantè ka tonbé, tout moun spésializé
Ba yo chenn, pédalé
Touw siklis Matnik ka woulé
An chenn ki ka soté, an dérayè blotjé
An né-dèyè krévé, mékanisien rivé
Etjipié atardé, fo atann-li mésié
Bénévòl ka baré, lè lé boug ka pwenté
Ravitayman souplé, ouvè lésé pasé
Komisè énervé, vansé boujé woulé
Ba yo chenn, pédalé
Touw siklis Matnik ka rivé
Lé zòm ka transpiré, ni adan ki mantjé
Pèsonn palé ladjé, pa moli lé koursié
Men lé pli kourajé, pran douvan ka alé
Mi la lin-darivé, an sakré sprint lansé
Kronométrè mélé, foto-finich yo lé
Sa ki rivé prèmié, mandé vwatur balé
Ba yo chenn, pédalé
Touw siklis Matnik ka briyé
Daniel M.
Parutions
« Le ventre des femmes. Capitalisme, racialisation, féminisme » de Françoise Vergès
Dans les années 1960-1970, l’État français encourage l’avortement et la contraception dans les départements d’outre-mer alors même qu’il les interdit en France métropolitaine.
Comment expliquer de telles disparités ?
Dès 1945, invoquant la « surpopulation » de ses anciennes colonies, l’État français prône le contrôle des naissances et l’organisation de l’émigration ; une politique qui le conduit à reconfigurer à plusieurs reprises l’espace de la République, provoquant un repli progressif sur l’Hexagone au détriment des outre-mer, où les abus se multiplient.
Françoise Vergès s’interroge sur les causes et les conséquences de ces reconfigurations et sur la marginalisation de la question raciale et coloniale par les mouvements féministes actifs en métropole, en particulier le MLF. En s’appuyant sur les notions de genre, de race, de classe dans une ère postcoloniale, l’auteure entend faire la lumière sur l’histoire mutilée de ces femmes d’outre-mer, héritage douloureux d’un système esclavagiste, colonialiste et capitaliste encore largement ignoré aujourd’hui.
Interview de Françoise Vergès :
L’historienne réunionnaise Françoise Vergès publie « Le ventre des femmes. Capitalisme, racialisation, féminisme », un essai passionnant sur la gestion politique de la natalité dans les Outre-mer et ses conséquences dans les années 60 et 70, à partir du cas emblématique de La Réunion.
Féminismes
Affaire Bellamy : une victoire pour l’UFM
— Par l’UFM —
L’Union des Femmes de Martinique se réjouit de la décision rendue en appel dans l’affaire qui l’oppose au colonel Bellamy : Il est débouté de toutes ses demandes, et condamné à verser à l’UFM 3000€ en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile. Ce verdict est donc une victoire pour nous. Nous remercions toutes celles et tous ceux qui nous ont montré leur soutien tout au long de ces années : Cette solidarité, qui nous a fait chaud au coeur, montre que le travail fait par l’UFM depuis 73 ans est reconnu et apprécié de la population. Nous espérons que c’est la fin d’une affaire qui dure depuis 2011, et que nous pourrons désormais continuer en toute quiétude notre action, en particulier celle d’aider les femmes qui ne peuvent toujours pas vivre en toute liberté et dignité, à sortir de leur situation de souffrance.
Féminismes
Hommage à une combattante
— Par Rita Bonheur pour l’Union des Femmes de Martinique —
L’Union des Femmes de Martinique salue la mémoire de Simone Veil, qui a su faire avancer considérablement les droits des femmes par la loi sur l’IVG.
Malgré la forte adversité et l’opposition de l’opinion publique de l’époque, elle a su avec opiniâtreté et courage répondre aux besoins des femmes dans leur combat pour le choix de leur maternité.
Quand on sait dans quelles conditions les femmes avortaient clandestinement au péril de leur vie, ou en allant étant obligées d’aller à l’étranger, dans la honte, cette loi a représenté une avancée considérable.
Elle répondait aux revendications et actions des féministes et des démocrates depuis de longues années.
Nous saluons la femme de combat et de conviction, même si nous ne partagions pas toutes ses idées.
Aujourd’hui ce combat n’est pas terminé, puisque l’IVG est toujours remise en cause par des mouvements réactionnaires, et par des conditions financières insuffisantes pour sa mise en oeuvre.
Mais nous savons aussi que ce sont les conditions de vie, d’autonomie et d’estime d’elles-mêmes qui permettront de diminuer notamment le taux d’IVG chez nous, 3 fois plus important qu’en France.
Etudes Créoles, Poésies
Grand deuil sur la poésie haïtienne et québécoise
— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —
Quelques jours après le décès de notre ami le poète Claude Pierre qui nous a laissés sans voix et les yeux rouillés d’une « brûlante salinité de l’absence » (Anthony Phelps), la disparition à Montréal, le 30 juin 2017, de l’un des plus grands poètes surréalistes haïtiens du XXe siècle, Serge Legagneur, plonge la poésie haïtienne et québécoise dans un grand deuil.
Né le 10 janvier 1937 à Jérémie, ville que l’on assure être celle des poètes, Serge Legagneur est l’un des membres fondateurs, au début des années 1960, du groupe Haïti littéraire aux côtés de Davertige, Roland Morisseau, Anthony Phelps, Auguste Thénor et René Philoctète. Pour se mettre à l’abri du terrorisme d’État institué par François Duvalier, il rejoint à Montréal, en 1965, ses amis poètes Émile Ollivier et Anthony Phelps qui ont dû eux aussi quitter l’île-prison duvaliérienne, liberticide et mortifère.
Avant son départ pour le Canada, Serge Legagneur a œuvré aux deux revues du groupe Haïti littéraire : d’abord « Prisme », revue sonore de radio Cacique fondée par Anthony Phelps. Radio Cacique animait, tous les dimanches, une chronique culturelle : trente minutes de poésie, un jeu radiophonique et une pièce de théâtre de trente minutes.
Aimé Césaire
« Nous sommes des nains sur les épaules d’un géant, Aimé Césaire »
— Par Édouard de Lépine —
« Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants (les Anciens), de telle sorte que nous puissions voir plus de choses et de plus éloignées que n’en voyaient ces derniers. Et cela, non point parce que notre vue serait plus puissante ou notre taille avantageuse, mais parce que nous sommes portés et exhaussés par la haute stature des géants. » Bernard de Chartres
Ce texte devait paraître à la fin de l’année 1978 dans l’ouvrage d’Alain Brossat et Daniel Maragnès, Les Antilles dans l’impassei. C’est la suite de l’entretien que j’ai eu à l’époque avec Daniel Maragnès et qui n’a paru dans ce livre qu’en 1981ii. À partir d’une réflexion passablement pessimiste relevée dans la conclusion de mon livre, Questions sur l’Histoire Antillaise3, sur les « nations foutues » ou les « nations non historiques » d’Engels, cet entretien portait sur l’évolution de la situation politique à la Martinique.
Ce livre constituait une manière de réponse à l’ouvrage de Camille Darsières, secrétaire général du PPM, l’un des plus proches compagnons de Césaire, Des origines de la nation martiniquaise4.
Education Formation
La démocratisation qualitative en Réseaux d’Éducation Prioritaire (R.E.P.)
— Par Roland Tell —
Le défi de l’exigence totale et inconditionnelle de démocratisation du système éducatif amène le nouveau Ministre de L’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, à considérer comme idéal pédagogique la chute de l’effectif des classes de CP en REP à 12 élèves. Car, selon lui, la démocratisation qualitative exige cette mutation générale, dès la prochaine rentrée scolaire, compte tenu de la persistance de ce que l’on appelle le handicap socio-culturel, susceptible de dénaturer, de façon profonde, le fonctionnement de l’orientation. A partir de là, on voit surgir l’importance de l’autorité ministérielle dans le domaine pédagogique, non seulement en matière de décision, ce qui est normal, mais également en matière de doctrine. D’où des modes de pensée nouveaux, des directives nouvelles, s’agissant, par exemple, des devoirs en classe, et surtout de l’appel à la technologie éducative, pour apprendre aux élèves à tirer parti des sources d’information, pour leur propre perfectionnement, et donc utiliser des outils numériques pour cette fin. Ce qui, en petit effectif, change complètement la structure de transmission des connaissances, et l’attitude pédagogique du professeur d’école. Voilà ce dernier, confronté davantage à la nécessaire continuité entre l’éducation scolaire et l’éducation familiale, sous l’angle des méthodes et des procédures, susceptibles de réussir dans le domaine extra-scolaire.
Ecologie
Lettre ouverte à l’État et à nos Parlementaires
— Par Florent Grabin, président de l’ASSOPUMA —
La »fastueuse » période électorale étant terminée, nous reprenons notre action citoyenne consistant à informer notre population.
Ainsi, par respect pour l’équité du débat démocratique, lors des campagnes électorales concernant les présidentielles et les législatives, nous avons pris le parti de ne pas intervenir dans les discussions. Ce, afin d’éviter toute dilution du sujet qui nous préoccupe au plus haut point. Il s’agit du réchauffement climatique et de ses conséquences.
Aujourd’hui, les électeurs ont tranché, notre choix commun a conduit à l’installation d’un nouveau gouvernement et à la constitution d’une Assemblée Nationale »neuve », qui a accueilli, depuis peu, nos quatre Députés. Ainsi, nous considérons que le moment est venu de saisir l’État, nos Députés et nos Sénateurs afin que tout soit mis en place pour lancer les études essentielles qui s’imposent quant à la protection de notre littoral.
Aussi, du fait du réchauffement climatique, nul ne peut ignorer l’inévitable : en effet, selon différents experts, nos îles connaîtront inexorablement une élévation du niveau de la mer. Dans ces conditions, nous aurons en Martinique vingt-cinq communes qui seront impactées par ce phénomène ; à titre d’exemple, c’est toute la zone du littoral du côté de la baie de Fort-de-France qui connaitra un énorme bouleversement économique, social, sanitaire et environnemental, en plus des conséquences incalculables dues à ce phénomène prévisible.
Parutions
Mé 67, des vies éclaboussées
Inédit : Des écrivains guadeloupéens publient une série de nouvelles sur Mé 67 !
MÉ 67, DES VIES ÉCLABOUSSÉES
Basse-Terre Capitale. Mardi 27 juin 2017.
Les Éditions Caribulles font leur entrée dans le monde de l’édition caribéenne avec la publication de
MÉ 67, DES VIES ÉCLABOUSSÉES,
un recueil de huit nouvelles sur les massacres qui se sont déroulés en mai 1967 à Pointe à Pitre.
Les écrivains et contributeurs :
Avignon
Nuages, merveilleux nuages !
— Par Olivier Py —
C’est parce que l’oeuvre d’art n’est ni tangible, ni matérielle, ni vérifiable, ni réaliste, ni exacte, ni véridique, ni avérée, ni certifiée, ni rationnelle, qu’elle dit la vérité. Car les preuves épuisent la vérité, la réalité défigure le réel, le sens n’est rien d’autre qu’un espoir. Les oeuvres d’art disent la vérité et quand nous avons soif de vérité, quand il nous semble que toutes les perspectives politiques sont devenues trop outrageusement réalistes pour être honnêtes, les oeuvres d’art deviennent la seule vérité qui ne nous accable pas.
Il est vrai que seules les vérités vérifiées ont valeur de vérités véritables. Vérifiées, qu’est-ce que cela veut dire ? Que nous avons fait un chemin, souvent aride, pour nous réunir dans un espoir commun. Les vérités vérifiées ne le sont pas avec des chiffres mais par un écho indicible en nous, un espoir partagé. Mais il ne suffit pas d’être le plus grand nombre pour rétablir la vérité, contrairement à ce que disent les populistes, les démagogues et les marchands. Loin de là, cette réunion, cette soif de vérité ne peut être véritable qu’en étant fièrement minoritaire.
Ecologie
À propos des perturbateurs endocriniens.
—-Par Florent Grabi, président de l’ASSOPUMA —
Depuis plus de vingt ans, le Pr SULTAN (1) travaille sur les conséquences des perturbateurs endocriniens sur l’Homme et, comme bon nombre de chercheurs, il a toujours accompagné PUMA dans sa démarche de protection écologique de notre environnement. Tous ces chercheurs ont pu mettre en évidence les différentes molécules très dangereuses pour la population et son milieu naturel. Grâce à ces informations, nous avons accompagné des professionnels de l’agriculture qui ont pris conscience de ce péril ; ce qui leur a permis de procéder au retrait des différents produits dangereux, singulièrement dans la production de le banane.
Très récemment notre environnement a radicalement changé : alimentation industrielle, hygiène, mondialisation et standardisation de tous les objets courants, mélange des populations ; et pourtant ces dernières sont sujettes à de nouvelles pathologies insidieuses dites »émergentes » que les enquêtes épidémiologiques attribuent, pour une très grande part, à l’action de ces perturbateurs chimiques.
Les plus sournois d’entre eux, agissent sur notre système endocrinien ; ce système d’organes présents dans le corps humain, mais qui agissent de concert pour adapter en permanence notre fonctionnement aux besoins et contraintes de l’environnement.
Politiques
L’usage commun du patrimoine martiniquais
—Par Roland Tell —
Les élections législatives terminées laissent convalescents les partis politiques, c’est le signe de santé le meilleur pour la Martinique de demain. Du fait de l’abstention massive des jeunes générations, les élus ont enfin compris que le progrès économique reste l’unique ressort de l’avenir martiniquais. Certes, les conditions économiques importent foncièrement au travail de nos milliers de jeunes au chômage, afin de les maintenir à la Martinique, en offrant à chacun d’eux la possibilité réelle et concrète d’accéder à un emploi stable, continu, bien à lui, donc aux avantages du travail rémunéré – valeur principale de la plus haute accession possible à leur vie de personne, et à leur liberté d’épanouissement social.
Il y a là un point d’importance centrale, sur lequel le jeune martiniquais est partie intégrante de la société martiniquaise, ordonné au bien commun de celle-ci. De ce fait, il doit être aussi partie prenante de la communauté économique, donc en droit de réclamer sa part du progrès commun et de l’oeuvre commune, son bien-être moral et matériel au sein même de la sphère économique, commerciale, industrielle, qui, par ses moyens de production, de grande consommation, de communication, de voyage, de tourisme, ont progressivement pris possession du patrimoine commun de la Martinique.
Musiques
Festival Art et Musique
1er & 2 juillet 2017 au Diamant
Les 1 & 2 juillet 2017, le Diamant en Martinique devient un festival musical et une galerie d’art en plein air. Le tout premier événement de ce genre en Martinique. Entrée gratuite les 1 & 2 juillet
Le vendredi 30 juin, « private party » de 19h30 à 21h30 suivi de la soirée « Silence on danse »
La scène musicale pendant 2 jours avec :
Alfred Varasse, Tambou-tche / Supa Maya / Muryel / Vio / Dave / Eddy Borderan / Terry Fox / Marika / Phil / Chanto / Djeelay / Sara Carter / Lima et Panik J / Boogie Flaha NegBeni / Rénel / Indeez West / Eric Ildefonse /Alfred Varasse, Ladja O jazz / Jean Jean Roosevelt / Rony Théophile / Pom Kanel et ses 35 artistes / et pour la 1ère fois en Martinique, Silence Event présente « Silence on danse » avec 3 DJ qui mixent en même temps devant le public muni d’un casque. *
*La liste d’artiste peut être modifiée en fonction des disponibilités
Politiques
Jamais l’antiracisme n’a semblé aussi balkanisé
— Par Pap Ndiaye —
Pour l’historien Pap Ndiaye, la lutte contre le racisme en France est affaiblie par les controverses entre les différents mouvements qui mènent ce combat
Le monde intellectuel et militant de l’antiracisme est affaibli et profondément divisé -à propos de questions omniprésentes dans l’espace public français : il y a parmi elles, d’une manière insistante, la question des formes d’organisation adéquate de l’antiracisme, miné par des querelles intestines sur le singulier et l’universel, et des accusations de communautarisme. A un -moment où l’on est en droit d’attendre un front uni contre les extrêmes droites identitaires, jamais l’antiracisme français n’a semblé aussi insignifiant, aussi balkanisé.
En France, la mémoire des luttes antiracistes est en partie effacée, sans doute parce qu’elle ne s’appuie pas sur une histoire de victoires. Par contraste, aux États-Unis, le mouvement pour les droits civiques constitue une ressource inépuisable de fierté, de souvenirs transmis, de patrimonialisation (un jour férié honore la mémoire de Martin Luther King), qui a joué un rôle dans Black Lives Matter – » les vies noires comptent « , un mouvement contre les violences policières contre les Noirs – .
Architecture
46e Festival Culturel de la Ville de Fort-de-France
Du 1er juillet au 24 juillet 2017
Le Festival Culturel de Fort-de-France est le plus important festival de la ville-capitale. Il se déroule chaque année au mois de juillet. Durant la manifestation, les rues de la ville sont animées par divers spectacles : concerts de musique, spectacles de danse, défilés, expositions, etc. Les animations se déroulent au Boulevard Général de Gaulle, à lAvenue de la Liberté et sur le bord de mer. Ce festival est une bonne opportunité pour les touristes qui veulent découvrir la culture de la ville et simprégner de son ambiance festive.
Adresse : 97200 FORT-DE-FRANCE – Martinique
Date de début : 1er juillet 2017
Date de fin : 24 juillet 2017