M' A

« Le Guerrier Silex » 2ème Colloque Scientifique International sur Frantz Fanon

Samedi 31 Mai de 8h30 à 17h00 à l’Hôtel Karibéa de Sainte-Luce

Entrée gratuite sur inscription obligatoire


À l’occasion du centenaire de la naissance de Frantz Fanon, la Martinique lui rend un hommage d’envergure à travers un colloque scientifique international intitulé « Le Guerrier Silex ». Cet événement exceptionnel se tiendra le 31 mai 2025 à Sainte-Luce, dans le cadre de l’hôtel Karibea, « propice à la réflexion, au dialogue et à la transmission ».

Organisé par l’association First Caraïbes, ce colloque est ouvert à toutes et tous, sans prérequis, et s’adresse aussi bien aux étudiants, chercheurs, enseignants, qu’aux militants, artistes, professionnels de la culture et au grand public.


Un hommage vivant à une figure majeure du XXe siècle

Frantz Fanon, psychiatre martiniquais, penseur de la décolonisation, militant antiraciste et écrivain révolutionnaire, demeure une référence intellectuelle majeure. À travers conférences, tables rondes, débats et interventions artistiques, cette journée explorera les multiples facettes de son œuvre et de sa pensée :

  • Décolonisation et luttes sociales
  • Critique du racisme structurel
  • Santé mentale en contexte colonial
  • Aliénation et résistances contemporaines
  • Héritage postcolonial et mémoire collective

→   Lire Plus

Ngũgĩ wa Thiong’o (1938–2025)

Auteur kényan, géant des lettres africaines, qui a affronté l’héritage  culturel colonial

L’écrivain kényan Ngũgĩ wa Thiong’o est décédé le 28 mai 2025 à l’âge de 87 ans, à Buford, dans l’État de Géorgie (États-Unis). Figure majeure des littératures africaines, il laisse derrière lui une œuvre abondante, traduite dans près de quarante langues, et marquée par une réflexion continue sur les rapports entre culture, langue et pouvoir.

Né le 5 janvier 1938 à Kamiriithu, dans la région de Limuru au Kenya, alors colonie britannique, Ngũgĩ – de son nom de naissance James Ngugi – grandit dans un contexte politique tendu, marqué par l’insurrection des Mau Mau. Après une scolarité brillante qui le conduit de l’Alliance High School à l’université de Makerere (Ouganda), puis à celle de Leeds (Royaume-Uni), il publie son premier roman Weep Not, Child en 1964. L’ouvrage aborde les tensions coloniales à travers le regard d’un enfant, déjà révélateur des préoccupations politiques et culturelles qui nourriront toute son œuvre.

Tout au long des années 1960 et 1970, Ngũgĩ s’impose comme l’un des intellectuels les plus influents du continent africain.

→   Lire Plus

Car’Avan présente « Aliker, Sucre amer » au Festival Off d’Avignon 2025

Car’Avan présente : « Aliker, Sucre amer »
Une fiction théâtrale poignante inspirée de l’histoire vraie d’André Aliker
Mise en scène : Thierry Sirou
Avec : Laurence Couzinet-Letchimy & Jean l’Océan


TOULOUSE – En avant-première
Les 26, 27 et 28 juin 2025 à 20h
Théâtre de la Violette – 67 Chemin Pujibet (M° Borderouge)
Réservations : 05 61 73 18 51

AVIGNON – Festival Off 2025
Du 5 au 26 juillet à 19h45 (relâche les jeudis 17 et 24)
Théâtre du Figuier Pourpre – Maison de la Poésie, 6 rue Figuière – Avignon
Réservations : 04 90 82 90 66


Une mémoire enfouie, une voix retrouvée

La compagnie martiniquaise Car’Avan, originaire du Lamentin, propose avec « Aliker – Sucre amer » une œuvre théâtrale majeure, à la croisée de l’art et de l’Histoire. Cette fiction dramatique s’inspire du destin tragique d’André Aliker, journaliste et militant anticolonialiste, dont le corps fut retrouvé ligoté sur une plage de Case-Pilote en Martinique le 12 janvier 1934, après avoir dénoncé des scandales politico-financiers touchant les élites de l’époque.

Plus de 90 ans après sa mort, jamais élucidée, la pièce pose un regard contemporain sur le combat pour la vérité, la liberté d’expression et la justice dans un contexte colonial.

→   Lire Plus

« Chœurs Atlantiques | Tales from the Atlantic Beyond », un film de Safoi Babana-Hampton

Samedi 31 mai à 18h, à Tropiques-Atrium
Chœurs Atlantiques | Tales from the Atlantic Beyond est un film documentaire saisissant qui plonge dans une quête de mémoire personnelle, marquée par une réflexion profonde sur les identités, l’histoire et la diaspora noire. À travers les yeux de l’artiste martiniquais Laurent Valère, le film nous invite à traverser plusieurs continents, en partant de la Baie du Diamant en Martinique pour rejoindre la France, l’Afrique de l’Ouest, et les États-Unis. Il explore la manière dont l’histoire de l’esclavage et de la traite transatlantique façonne la réalité de l’humanité, tout en interrogeant ce que signifie être noir aujourd’hui dans un monde globalement interdépendant.

Le film, réalisé par Safoi Babana-Hampton, s’inscrit dans une démarche de dialogue transatlantique entre les artistes et intellectuels de la diaspora noire. Ce dialogue s’articule autour des questions essentielles de souveraineté, de justice sociale et de solidarité humaine. Le projet se nourrit des idées de grands penseurs comme Édouard Glissant, Jacques Derrida, ou encore des perspectives panafricaines et diasporiques.

Synopsis :
À partir de la Baie du Diamant en Martinique, Laurent Valère engage une exploration qui va au-delà des frontières géographiques, politiques et sociales, pour interroger les mémoires du passé et les perspectives de l’avenir.

→   Lire Plus

« Les mystères de Fort-Royal », de William Vaquette, Général de Gendarmerie

L’enquête du gendarme, abolitionniste, qui devint député de la Martinique

Les mystères de Fort-Royal est un roman policier historique qui plonge ses racines dans l’histoire de la Martinique et de la lutte pour l’abolition de l’esclavage. Signé par le général de gendarmerie William Vaquette, ce livre mêle habilement faits réels et fiction pour nous faire découvrir une figure oubliée mais essentielle de l’histoire : Joseph France. Cet officier de gendarmerie, tout d’abord discipliné et dévoué à la loi, se transforme, face aux horreurs de l’esclavage, en un abolitionniste engagé. À travers une enquête audacieuse, il défie les autorités coloniales et met sa carrière en péril pour défendre les droits des esclaves.

Résumé de l’histoire :

Nous sommes en 1843, sur l’île de la Martinique, un territoire où l’esclavage est toujours en vigueur, et où la richesse des plantations repose sur le travail forcé des esclaves. Le commandant de gendarmerie Joseph France, fraîchement arrivé sur l’île, est confronté à un mystère intrigant : le cadavre d’une esclave disparaît dans une habitation, emportant avec elle une précieuse statuette religieuse. Un autre secret se cache derrière cette disparition : le trésor de l’Église, volé depuis la Révolution, pourrait bien être retrouvé.

→   Lire Plus

L’éphéméride du 29 mai

Le pape Paul III publie le bref apostolique Pastorale Officium condamnant l’esclavage dans le catholicisme le 29 mai 1537.

Point de vue du Magistère catholique sur l’esclavage
Ce n’est que progressivement que la condamnation de l’esclavage est apparue dans le Magistère catholique et y a revêtu un caractère doctrinal. Pour l’Église catholique, les droits de la personne trouvent leur justification dans la dignité humaine et sont par conséquent inaliénables. Ainsi, l’esclavage tel qu’on l’entend couramment est considéré comme un crime grave, quelle que soit sa forme : l’esclavage traditionnel comme la traite.

Cette position est rappelée à toute la chrétienté et assortie d’une interdiction par le pape Paul III dans Veritas ipsa en 1537. Cependant, si l’esclavage de chasse est condamné, il n’en va pas de même pour toute forme de servitude1. La bulle In Supremo Apostolatus de Grégoire XVI en 1839, mais plus encore les années 1890 et les deux encycliques de Léon XIII, apportent des clarifications. La condamnation de certaines pratiques intervient solennellement en 1965, avec la constitution pastorale Gaudium et Spes publiée lors du concile Vatican II, qui est souvent interprétée comme une condamnation de toute servitude quelle qu’elle soit, même pénale, bien que la question de savoir si ce texte contredit la doctrine précédente demeure discutée.

→   Lire Plus

Changer de statut ou changer de cap?

Les illusions perdues de l’autonomie face à la réalité implacable du desengagement de l’État !

— Par Jean-Marie Nol —
Alors que la Guadeloupe s’apprête à accueillir, le 17 juin 2025, un nouveau Congrès des élus, une question traverse les esprits, plus lancinante que jamais : où va l’archipel dans un monde en pleine recomposition ? En apparence, le débat portera sur l’autonomie et sur les évolutions statutaires attendues ou redoutées. Mais en profondeur, c’est bien une autre réalité, autrement plus lourde, qui impose son tempo : la mutation inexorable de la société sous l’effet combiné de la crise économique hexagonale et de la révolution technologique mondiale. Et dans cette collision entre aspirations locales et contraintes globales, le rêve d’une autonomie salvatrice se heurte de plus en plus à la dureté des faits. En effet, un statut d’autonomie sans base productive et sans argent c’est à dire en l’absence de marge financière , cela ne peut pas fonctionner normalement , et encore moins répondre aux aspirations concrètes des guadeloupéens .

Depuis le Congrès du 12 juin 2024, les élus guadeloupéens ont exprimé leur volonté d’engager une refondation institutionnelle.

→   Lire Plus

« Les Mains parallèles », de Frantz Fanon, m.e.s. Élie Pennont

Jeudi 29 mai à 19h, auditorium du Lycée Schoelcher
« Les Mains parallèles » est une réflexion sur l’action, la décision. Fanon se demande si un individu peut changer le cours de l’Histoire et à quel prix. Il dit l’importance de l’engagement actif et de la relation interhumaine pour le vivre ensemble.
La pièce offrira, à travers ce spectacle vivant, une expérience, un vécu puissant de l’esprit de FANON à tous les Martiniquais désireux de mieux connaître son œuvre. Ce texte vit étonnamment lorsqu’il est dit.

Argument :
Du néant à l’Être justifié
De l’être injustifié au Néant
D’où l’allure finie de l’expression.
Les rideaux sont fermés. Le chœur paraît.
Les faces prismatiques de mes mains anxieuses promènent leurs images au cœur de l’obscur. Des visages circulent en tranches parallèles et la génuflexion, centre de gravité de l’humaine nature, apaise. De date immémoriale, Lébos, d’implacables ténèbres cimentent les esprits.
Je viens abreuvé de sueur d’homme m’appuyer aux contreforts de cette ville. Las.
C’est pourtant de l’obscur que naît le spectacle ! La pensée humaine parvenue aux limites maximales ne peut qu’elle ne se transmue.

→   Lire Plus

Concerts d’aKapela en juin et juillet 2025

L’Ensemble vocal aKapela a été créé en 2018 en Martinique. Il regroupe une dizaine de chanteurs amateurs. Nos membres sont issus de tous horizons, personnels comme professionnels, de tous âges et de tous niveaux musical. Ce qui nous réunit : c’est le plaisir de fondre nos voix dans des polyphonies a cappella.

Une devise s’est naturellement imposée à nous : unis dans la diversité

Notre répertoire regroupe :

  • Des chants de la Renaissance
  • Des polyphonies de l’arc caribéen
  • Des airs du Monde

Nous avons aussi construit un répertoire de chants de Noël avec ces trois types de polyphonies.

Nous nous produisons sur les périodes de décembre pour les concerts de Noël et juin pour notre deuxième répertoire.

Depuis janvier 2024, aKapela est dirigé par David JEAN-BART, professeur certifié d’éducation musicale et de chant choral, formé en musicologie à l’Université Paris 8 et au Conservatoire Maurice Ravel. Egalement musicien, chanteur et arrangeur, il a précédemment dirigé plusieurs formations, dont le Chœur académique de Martinique, le Jeune Chœur de Martinique en collaboration avec Carib’Opera, et le groupe vocal X-FIVE. Il assure actuellement également la direction de la chorale Carib’Ensemble.

→   Lire Plus

La prière du poète

—  Par Robert Lodimus —

I

Pardon Seigneur
J’ai enterré ma Grâce
Sous la palanque
De nos épreuves
J’ai blasphémé
Contre l’Éden
Des aliénés
Car j’ai juré
D’assassiner la trahison
Qui a transpercé
L’Innocence
Aux yeux d’émeraude
Pendant la nuit
De la grande fête foraine
En ce temps-là
Xaragua
Paré de perles et de diamants
Trépassa dans son sang
Après qu’il eut baisé l’anneau
De l’«hilotisme»
Dès ma naissance
Je voulais être Méliès
Pour immortaliser
La reine de la comète jaune
Sur un grand nuage
De lumière bleue
Accroché aux ailes
De ma colère
Je suis parti un jour
À la recherche des trublions
Qui ont inventé
Le mot « négrier »
Pour humilier
Et torturer l’Afrique
Ô Père des Putes
Et des Justes
À toi
Je me confesse

→   Lire Plus

L’éphéméride du 28 mai

La loi sur la déportation des Indiens est promulguée le 28 mai 1830

L’Indian Removal Act (en français : « loi sur le déplacement des Indiens » ou « loi sur la déportation des Indiens ») est une loi des États-Unis, proposée par le président Andrew Jackson, votée par le Congrès les 24 avril et 26 mai 1830 et signée par le président le 28 mai 1830, qui ordonne la déportation des Amérindiens vivant dans les territoires situés entre les treize États fondateurs et le Mississippi vers un territoire situé au-delà de ce fleuve. Elle concernait 60 000 personnes.

Politique américaine à l’égard des Amérindiens
Cette loi représente une rupture dans l’attitude officiellement adoptée par les colons américains à l’égard des premiers occupants du sol. Jusqu’en 1800, 98 % des Blancs vivent sur 7 % du territoire américain, à l’est des Appalaches, sans gêner les vingt millions d’Amérindiens qui vivent à l’ouest. De 1806 à 1830, 50 tribus seront déportées, sous la menace d’expéditions punitives. À l’est, les États-Unis tolèrent les Amérindiens, jusqu’en 1830, pour autant qu’ils adoptent un mode de vie « civilisé », c’est-à-dire l’abandon du nomadisme, la pratique de l’agriculture, l’abandon de la propriété collective des terres et l’adoption de la démocratie.

→   Lire Plus

Lancement du Projet Phenix : un programme de reconstruction pour les femmes victimes de violences

Dans le cadre d’un ambitieux projet solidaire d’utilité publique, un nouveau programme voit le jour en Martinique : le projet Phenix, un dispositif d’accompagnement gratuit, dédié aux femmes ayant été victimes de violences, qu’elles soient physiques, psychologiques, sexuelles ou économiques.

Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier de l’Agence Régionale de Santé (ARS), la Communauté d’Agglomération du Centre de la Martinique (CACEM), les villes de Fort-de-France et du Lamentin, la Préfecture, ainsi que de l’organisation Soroptimist International Fort-de-France Alizés Sud.

Dans une société où les violences faites aux femmes sont encore trop souvent passées sous silence, ce programme vient répondre à une urgence criante : en Martinique, près d’1 femme sur 4 déclare avoir déjà été victime de violences physiques ou sexuelles de la part de son partenaire, sans compter les nombreuses formes de violence psychologique ou financière encore trop peu reconnues.

Le programme Phenix propose un accompagnement gratuit, confidentiel et bienveillant, sur une durée de six mois, animé par une équipe de professionnels formés à la prise en charge de ce type de traumatisme.

→   Lire Plus

Un modèle économique et social français en crise – quelles conséquences pour les Antilles ?

— Par Jean-Marie Nol —

Nous sommes en présence d’un modèle économique en crise et un modèle social devenu insoutenable financièrement en France avec  la désindustrialisation  , et les conséquences prévisibles pour les Antilles devraient être très dommageables !

Alors que la France s’évertue aujourd’hui à relancer sa souveraineté industrielle à travers des discours politiques volontaristes et des plans de réindustrialisation, une question demeure lancinante : comment le pays en est-il venu à ne plus savoir fabriquer ce qu’il consomme ? Cette interrogation, qui prend tout son sens à la lumière des crises récentes, notamment celle du Covid-19 mais également de la crise de la dette , dépasse le simple constat économique pour interroger les fondements mêmes du modèle social et productif français. Ce modèle, longtemps porté par l’illusion de la croissance tertiaire et par une consommation dopée à la mondialisation, est aujourd’hui au bord de l’épuisement. Et si l’Hexagone en paie déjà le prix, les départements d’outre-mer, au premier rang desquels les Antilles françaises, pourraient bientôt en faire les frais de manière encore plus brutale.

La désindustrialisation française ne relève pas d’un phénomène naturel, d’une fatalité inscrite dans les lois de l’économie moderne.

→   Lire Plus

Inventaire des ressources minérales en France : un pas vers la souveraineté industrielle

— Par Blandine Gourcerol(*) —

En février 2025, à l’occasion de sa visite au Service géologique national (BRGM), le ministre de l’industrie et de l’énergie Marc Ferracci a officiellement lancé un nouvel inventaire des ressources minérales disponibles sur le territoire français. Cette initiative est née dans un contexte de tensions croissantes sur les approvisionnements en métaux rares et aux enjeux croissants de souveraineté industrielle.

De fait, elle s’inscrit dans la continuité du précédent inventaire du BRGM, qui avait été lancé dans les années 1970 dans le sillage du premier choc pétrolier qui avait révélé la vulnérabilité de la France pour ce qui est de ses approvisionnements en ressources énergétiques et minières. Quels enseignements tirer de cette première expérience ? Et en quoi ce nouvel inventaire répond-il aux enjeux contemporains ? Panorama.

Les ressources minérales, un impératif de souveraineté industrielle

À l’heure où les transitions énergétique et numérique s’accélèrent, sécuriser l’approvisionnement des ressources minérales critiques et stratégiques devient une priorité absolue pour la France et l’Union européenne.

→   Lire Plus

La Guadeloupe, pôle émergent d’un tourisme de bien-être et de santé

Pourquoi la Guadeloupe doit dorénavant miser sur le tourisme de santé et de bien-être ?
— Par Jean-Marie Nol —

Le tourisme de bien-être se définit comme un type de voyage mettant l’accent sur l’amélioration ou le maintien de la santé et du bien-être du voyageur. Cela peut prendre la forme d’activités et d’expériences contribuant à la santé physique, mentale et émotionnelle des touristes.Les risques psychosociaux sont devenus un problème central lorsque la vie collective dans les entreprises s’est dégradée. Au travail, comme dans la vie, on ne tient pas debout sans l’existence de lieux naturels et d’espaces de santé médical pour se régénérer au soleil et à la mer.Dans un monde en quête de sens, d’équilibre et de répit face à la frénésie contemporaine, la Guadeloupe a une opportunité historique à saisir : devenir un pôle de référence du tourisme de santé et de bien-être dans la région Caraïbe . Cette île, joyau de biodiversité et de richesses culturelles créoles, se trouve à la croisée des chemins de la refondation de son modèle touristique actuel, entre une crise globale de la santé mentale et un besoin croissant d’évasion thérapeutique.

→   Lire Plus

Yvan Labéjof (1938–2025)

Un artisan du théâtre antillais engagé

Yvan Labéjof, comédien, chanteur et metteur en scène antillais français, est décédé à l’âge de 87 ans, laissant un héritage théâtral et culturel profond. Né à Paris le 21 janvier 1938, il a grandi en Sologne avant de rejoindre Paris à 14 ans, où il a découvert la scène artistique et les luttes sociales de l’après-guerre. Sa carrière débute dans les cabarets parisiens aux côtés de figures telles que Pierre Perret, Jean Ferrat et Barbara, avant de s’orienter vers le théâtre engagé.

Premier comédien martiniquais à jouer dans La Tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire en 1964, il s’installe en Martinique en 1970 et fonde en 1972 le Théâtre du Fer de Lance. Cette compagnie devient un acteur majeur du renouveau théâtral antillais, mettant en scène des œuvres de Césaire, Bernard Dadié, René Depestre, Vincent Placoly et Patrick Chamoiseau

En tant que metteur en scène, il adapte des textes puissants tels que Solitude, la mulâtresse d’André Schwarz-Bart, Une Tempête de Césaire, et Black Label de Léon-Gontran Damas. Il collabore également avec l’auteur Georges E. Mauvois, mettant en scène Ovando, une pièce dénonçant les massacres coloniaux en Haïti .

→   Lire Plus

« Nanmkonoko » : Bambouman à Tropiques-Atrium, vendredi 30 mai à 19h30

Laurent Phénis, alias« Bambouman » « La musique permet la communion avec l’univers… »

Entretien de Rodolf Etienne avec « Bambouman », artiste, musicien, sculpteur de sons et de liens cosmiques

Dans une réalité globale saturée de sons formatés, la musique de Laurent Phénis, alias « Bambouman » ouvre une large brèche vers le sensible, en droite et légitime quête de l’universel. À la croisée des mondes et des traditions, ce génial musicien, profondément martiniquais, nous invite à un voyage sonore sans frontières, où chaque note résonne d’humanité, de nature et de liberté.

Avec sa musique, Bambouman trace un sillage singulier. Un chemin d’écoute, de résilience, de liberté. Un souffle nouveau, venu de la forêt tropicale martiniquaise, qui murmure à l’oreille du monde que l’harmonie est possible.

De la musique, oui, mais aussi de l’amour et une grande humanité en partage…

Rodolf Étienne : Lors de ton dernier concert, il y a quelques semaines sur la scène du centre culturel Marcé, à Saint-Joseph, tu as rendu compte d’une très nette évolution dans ton imaginaire musical, comme un aboutissement, par une grande présence scénique, une aura particulière.

→   Lire Plus

Cinq ans après George Floyd : entre commémorations, espoirs déçus et recul des réformes

Le 25 mai 2020, les derniers mots de George Floyd – « I can’t breathe » – ont traversé les écrans du monde entier, gravant dans la mémoire collective l’image d’un homme noir mourant sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis. Ce moment a déclenché une mobilisation d’une ampleur historique : des millions d’Américains, toutes origines confondues, sont descendus dans les rues, donnant un nouveau souffle au mouvement Black Lives Matter.

Cinq ans plus tard, les hommages se succèdent, mais les promesses de transformation semblent s’être évanouies. À l’endroit même où George Floyd a perdu la vie, désormais renommé George Floyd Square, ses proches et une poignée de citoyens se sont rassemblés pour une cérémonie sobre, déposant des roses jaunes et observant une minute de silence. Une fresque proclame : « Tu as changé le monde, George. » Pourtant, nombreux sont ceux qui s’interrogent : ce changement a-t-il réellement eu lieu ?

Une réforme au point mort

La réforme ambitieuse promise en 2020 sous l’impulsion du président Joe Biden – le « George Floyd Justice in Policing Act » – n’a jamais vu le jour.

→   Lire Plus

Mohamed Lakhdar-Hamina, (1934- 2025)

Mohamed Lakhdar-Hamina, cinéaste algérien de renom, s’est éteint à l’âge de 91 ans, le 23 mai 2025, à Alger, jour même où le Festival de Cannes célébrant les 50 ans de sa Palme d’or pour Chronique des années de braise, projeté dans sa version restaurée. Ce film, fresque monumentale sur la guerre d’Algérie, reste à ce jour l’unique œuvre africaine à avoir remporté la prestigieuse distinction. Lakhdar-Hamina, un homme du combat et de la création, laisse derrière lui une œuvre marquante, fidèle à son engagement pour la dignité de son peuple et la mémoire de son pays.

Né le 26 février 1934 à M’Sila, dans les montagnes de l’Aurès, il grandit dans une famille modeste, marquée par la dureté des conditions de vie et l’oppression coloniale. La guerre d’Algérie fut un tournant dans sa vie. Son père fut enlevé, torturé et assassiné par l’armée française, un drame qui forgea en lui une volonté de résistance. Mohamed Lakhdar-Hamina, en désertant l’armée française en 1958, rejoint la lutte pour l’indépendance aux côtés du FLN, tout en poursuivant sa passion naissante pour le cinéma.

→   Lire Plus

Marcel Ophüls (1927-2025)

L’Histoire en question

Le cinéma perd une figure marquante. Marcel Ophüls, réalisateur oscarisé et pionnier du documentaire historique, est décédé le 24 mai 2025, à l’âge de 97 ans, dans sa maison du sud-ouest de la France, où il vivait depuis plusieurs années. Fils du cinéaste Max Ophüls, il s’était fait un nom au-delà des frontières grâce à sa capacité unique à interroger l’Histoire, à déconstruire les mythes et à nous confronter à la mémoire du XXe siècle.

Né Hans Marcel Oppenheimer le 1er novembre 1927 à Francfort-sur-le-Main, dans la République de Weimar, Marcel Ophüls a connu dès son enfance les tumultes du siècle. Fuyant l’Allemagne nazie avec sa famille en 1933, il se réfugie d’abord en France avant de traverser l’Atlantique vers les États-Unis en 1941. Après une expérience en tant que G.I. au Japon, il s’installe à Paris en 1950, où il travaille comme assistant-réalisateur, notamment sur le dernier film de son père, Lola Montès.

L’empreinte de son père, mais aussi son propre parcours et ses origines multiples, nourriront toute son œuvre. Tout au long de sa carrière, Ophüls a su naviguer entre fiction et documentaire, mais c’est bien dans ce dernier genre qu’il marquera son époque.

→   Lire Plus

L’histoire du Rond-Point de Didier n’a pas commencé avec la pose d’une plaque.

— Par Yves-Léopold Monthieux —
On ne sait lequel des Trois mousquetaires de la ville de Fort-de-France avait trouvé l’appellation Rond-Point du Vietnam héroïque. Très certainement le meilleur d’entre eux, à moins que ce ne fut une géniale trouvaille collégiale. Laquelle en avait interloqué plus d’un du côté des bâtisseurs. Dès l’instant que la municipalité avait pris une position peu douteuse sur la guerre du Vietnam, la dénomination était pleine de sens politique. En 1972, en plein affrontement, l’heure était encore à l’héroïsme et non au résultat. De sorte que le timing convenait parfaitement. Trois années plus tard, il aurait été possible de l’appeler Rond-Point de la victoire du Vietnam.

Le supplice du consul américain

On n’avait pas attendu cette victoire qui allait être obtenue en 1975, et préféré saluer le dynamisme du moment. La guerre était bien loin, la solidarité virtuelle. On n’avait pas bâti l’ouvrage, on n’avait fait que la suivre de loin, le front soupçonneux envers son porteur. Puis, loin des bâtisseurs, on avait mis la plaque : pas cher payé, mais chère aux cœurs. Et l’on pouvait éprouver, c’est l’un des mousquetaires qui l’avoue, le plaisir d’imaginer le supplice du consul américain qui chaque matin empruntait ce carrefour en lisant l’inscription sur la plaque militante et prédictive : Rond Point du Vietnam héroïque.

→   Lire Plus

« Les Antilles en clair-obscur »

Quand l’identité antillaise vacille : la créolité devient un mirage , et le métissage culturel inopportun de sens !

— Par Jean-Marie Nol —

Les sociétés antillaises sont aujourd’hui traversées par des lignes de fracture identitaires de plus en plus vives, qui remettent en cause leur cohésion et leur capacité à faire société dans un nouveau contexte de créolisation. Parmi ces tensions invisibles mais profondes, une réalité souvent éludée mérite d’être mise en lumière : celle des couples mixtes et des enfants métis, pris dans un entre-deux inconfortable, à la fois révélateurs du potentiel relationnel du monde créole et victimes d’un rejet implicite pour de sombres raisons de pureté identitaire . Dans un contexte marqué par l’angoisse du déclassement culturel, ces familles mixtes, loin d’incarner une synthèse harmonieuse, deviennent parfois le miroir des contradictions non résolues : ils dérangent, car ils bousculent les frontières identitaires figées, remettent en cause les assignations ethniques, et perturbent les grilles de lecture simplistes sur le “nou” et le “yo ”. Plutôt que d’être accueillis comme les vecteurs d’une société réconciliée, ils deviennent le symptôme d’un malaise collectif, celui d’une Antillanité en quête de pureté imaginaire, prise de vertige face à la fluidité de la créolisation.

→   Lire Plus

L’éphéméride du 26 mai

Mort de Martin Heidegger le 26 mai 1976

Martin Heidegger né le 26 septembre 1889 à Meßkirch et mort le 26 mai 1976 à Fribourg-en-Brisgau, est un philosophe allemand.

D’abord étudiant auprès d’Edmund Husserl et immergé dans le projet phénoménologique de son maître, son intérêt se porte rapidement sur la question du sens de l’être. Elle le guidera ensuite tout au long de son chemin de pensée et c’est en tentant de répondre à celle-ci, à l’occasion de la publication de son ouvrage Être et Temps (Sein und Zeit) en 1927, qu’il rencontre une immense notoriété internationale débordant largement le milieu de la philosophie.

Dans les années 1930 a lieu ce qu’il appelle le « tournant » de sa pensée au moment de l’écriture de l’Introduction à la métaphysique. Il cherche à préparer un nouveau commencement de pensée, qui éviterait l’enfermement de la métaphysique – celle-ci étant devenue, pour lui, un mot qui rassemblait, selon Hans-Georg Gadamer toutes les contre-propositions contre lesquelles Heidegger cherchait à développer ses propres tentatives philosophiques.

La Heidegger Gesamtausgabe, édition complète des œuvres, en cours de publication, comprend plus de cent volumes, dont les ouvrages majeurs sont Être et Temps (Sein und Zeit, 1927) et Apports à la philosophie : De l’Avenance, (Beiträge zur Philosophie (Vom Ereignis)), ouvrage publié de manière posthume (1989 pour l’édition allemande et 2013 pour la traduction française).

→   Lire Plus

Fanon, côté coeur, côté sève

— Par Patrick Chamoiseau —

Il faut recommencer Fanon au point exact où l’on a tendance à l’arrêter. Son œuvre ne s’arrête pas à l’effondrement colonialiste, avec quelques lumières sur l’ère des indépendances et du post-colonialisme. C’est justement à partir de ces frontières-là que sa pensée s’ouvre, et qu’elle nous offre, sinon le seul Fanon qui vaille, mais le plus riche de tous : celui qui est en devenir.

Je ne crois pas aux vérités de lectures et d’interprétation, je crois à la richesse des « expériences », en ce que l’expérience déserte toute Vérité, laquelle ne fait que figer les choses en dehors du réel. L’expérience personnelle –– ce que l’on fait de ce que la vie nous réserve –– nous instruit des tremblements d’une conscience individuelle : une conscience solitaire (mais solidaire) qui cherche sa voie dans l’imprévisible et l’impensable du monde. C’est tout ce que nous pouvons transmettre : notre propre expérience.

Dans mes rencontres avec Fanon – cette expérience – je distingue quatre niveaux.

1 – D’abord, le choc d’une langue, ou plus exactement d’un langage. Un sens prodigieux de la formule.

→   Lire Plus

Cannes 2025 : une Palme pour la résistance, dans un festival sous tension

Le verdict du jury, présidé par Juliette Binoche, a résonné comme un geste fort, presque nécessaire : la Palme d’or a été remise à Jafar Panahi pour Un simple accident.

Un film clandestin, un prix engagé

Tourné en secret à Téhéran, ce thriller tendu met en scène un van transformé en tribunal improvisé par des victimes du régime iranien, persuadées d’avoir retrouvé leur bourreau. Comme toujours chez Panahi, le cinéma devient à la fois un exutoire et un acte de résistance. Le geste est politique, mais il est aussi de pur cinéma : une mise en scène précise, une tension permanente, un regard sans compromis sur la société iranienne. Cate Blanchett, venue remettre le trophée, a justement rappelé que « le cinéma est dangereux, impoli, hilarant, il fend le cœur ». Rarement une Palme aura autant symbolisé ces mots.

Un palmarès audacieux… mais bien rangé

Aux côtés de ce choix fort, le jury a composé un palmarès qui oscille entre radicalité formelle et classicisme maîtrisé. Le Grand Prix est allé à Valeur sentimentale de Joachim Trier, une œuvre élégante et mélancolique sur les liens entre art et famille, portée par un trio de stars (Elle Fanning, Stellan Skarsgård, Renate Reinsve).

→   Lire Plus