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« Mama Wanakaéra », texte Olivier Jean-Marie, m.e.s. Elie Pennont

Samedi 24 mai 2025 à 19h30 au Théâtre Aimé Césaire

À propos
Laura, une jeune militante de la cause martiniquaise a involontairement blessé sa grand-mère, Mamy Monique, avec une arme à feu lors d’une réunion familiale.
Après un coma de 5 jours, Mamy Monique se réveille et échange avec sa famille à propos de sa rencontre avec Mama Wanakaéra, l’esprit de la Martinique, lors d’une expérience de mort imminente. Dans un contexte de graves manifestations du dérèglement climatique, Mama Wanakaéra est invitée à se joindre à la conversation familiale avec René Despestre, Aimé Césaire, Frantz Fanon, Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau. Une conversation qui se nourrit des tensions, des énergies et de toutes les visions qui irriguent la Martinique aujourd’hui.
Mama Wanakaéra tente d’éclairer des Martiniquais peut préparés aux conséquences du dérèglement climatique et à l’obsolescence du modèle démocratique libéral occidental.
Après  » ? » et « , ? » ne ratez pas la première représentation de  » ́ », la nouvelle création de L’Éther Égal
Mama Wanakaéra,
Une pièce d’Olivier JEAN-MARIE
Mise en scène : Elie Pennont
Scénographie : Daniel Talbot
Technique : Séverin Arbaut, Joël Sarotte, Christian Ponsar
Conseil musical : José Marie-Rose
Tickets en vente ici : https://www.billetweb.fr/mamawanakaer…

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De l’argile au copier-coller : l’écriture en quête d’infini

— Par Pierre Jamet (*) —

L’écriture naît sous le signe de l’économie et de la mémoire (comptabilité pastorale, enregistrement de dettes). Vers 3200 avant J.-C., à Sumer, les symboles écrits prirent une apparence proche de la convention abstraite (c’est l’écriture dite cunéiforme) mais l’étape capitale dans l’évolution des systèmes d’écriture apparut chez les Grecs à la fin du deuxième millénaire avant J.-C. C’est le système alphabétique. Les symboles consonantiques d’un alphabet sémitique furent mélangés à la langue grecque pour créer des voyelles. Cette innovation eut une immense influence puisque les Romains empruntèrent ensuite l’alphabet grec pour créer celui que nous utilisons ici.

Les écrits rendaient superflue la présence du détenteur du souvenir puis se déportèrent vers l’abstraction pour représenter également des idées. Au Moyen-Âge, l’invention de la ponctuation contribua au découpage plus précis de la pensée mais il faut également dire un mot de l’importance du support.

À l’origine de l’écriture, des plaques de glaise

En observant les tablettes mésopotamiennes, on remarque qu’il s’agissait de plaques de glaise qui tenaient dans la main. Or, l’intérêt de la tablette moderne, numérique, est similaire : on favorise la portabilité de l’objet.

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Martinique : le débat institutionnel n’a pas eu lieu

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ou droit à l’autodétermination, est un principe qui est chanté sur tous les tons depuis les années soixante par les anticolonialistes martiniquais. Plusieurs méthodes existent pour permettre à un peuple de s’échapper à la dépendance d’un État dominant : le consentement mutuel, la révolution ou l’expression démocratique. La sortie de la colonisation des îles anglophones peut être regardée comme une forme d’accord entre les parties. Après plus d’un demi-siècle de séparation, cette méthode a globalement échappé à la critique. Par ailleurs, une véritable école martiniquaise de la décolonisation peut se lire à travers les écrits abondants d’auteurs martiniquais. La Négritude, Discours sur le colonialisme, Peau noire et masques blancs, les Damnés de la terre, la Créolité, le Tout-Monde ou la Créolisation se sont révélés d’authentiques porteurs de promesses martiniquaises de révolutions-décolonisations. Mais si l’on en croit l’historien Oruno de Lara pour qui Césaire n’avait rien décolonisé, il s’agirait de révolutions et décolonisations rentrées. Resterait enfin la voie démocratique, le débat institutionnel, celle qui concerne la Martinique. Aux mains de “révolutionnaires” déçus, dont on ne sait finalement à quel modèle statutaire ils se réfèrent, l’exemple socialiste cubain ou le prototype libéral barbadien, la méthode démocratique a toujours été tronquée.

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Le grand paradoxe antillais : entre insécurité croissante et effondrement économique !

— Par Jean-Marie Nol —

Les Antilles françaises vont bientôt vivre une mutation dramatique , si rien ne change à bien des égards. Depuis plusieurs années, un climat de violence délétère s’installe et se renforce, nourri par la violence, l’insécurité routière , la paupérisation et le délitement du tissu économique local. Ce cocktail explosif semble plonger la Guadeloupe et la Martinique dans une spirale infernale. Et pourtant, pendant longtemps, l’illusion du « tout va bien » a prévalu. Jusqu’à ce que le réel, brutal, rattrape les consciences.La Guadeloupe et la Martinique, sont sur la corde raide à la recherche désormais d’une cohérence sociétale et en quête de stabilité économique et politique, face aux difficultés actuelles et défis de demain. En ce mois de mai, temps de mémoire et de luttes, les Antilles françaises apparaissent plus que jamais à la croisée des chemins avec une succession de drames et son lot de jeunes victimes . Confrontées à une succession de crises économiques, sociales, sanitaires et institutionnelles, elles semblent glisser vers une forme de déséquilibre structurel.

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« Fleurs séchées » & “Naufragé”…

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Fleurs séchées

S’effeuillent une à une les heures
tout comme on effeuille une fleur :
j’aime ce jour un peu, beaucoup,
à la folie ou pas du tout ?

Avant qu’une autre fleur en main,
aujourd’hui soit fané demain…
Tel un bouquet de fleurs séchées
au doux parfum de nostalgie,

je me souviens des jours passés,
de tous ces rêves inassouvis,
des grands et des petits bonheurs,
des joies, des peines et des douleurs…

Ces feuilles mortes d’une vie,
emportées par le vent du temps,
sombrent peu à peu dans l’oubli
quand vient l’hiver aux cheveux blancs…

“Naufragé”…

Partir pour un pays
dès lors n’existant plus
et rêver d’une vie,
las, qui n’est plus réelle…

Encore avoir des ailes
mais qui ne battent plus,
tel un oiseau blessé
songeant au vaste ciel…

Au fond d’une mémoire
par l’oubli érodée,
quêter un peu d’espoir
parmi les souvenirs

du joli temps passé,
juste afin de tenter
d’ébaucher un sourire
et d’encore exister…

Patrick Mathelié-Guinlet

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34ᵉ édition de la Foire Expo de Martinique

Du 14 au 18 mai 2025 à Dillon

La 34ᵉ édition de la Foire Expo de Martinique se tiendra du 14 au 18 mai 2025 sur le parking du stade Pierre-Aliker à Dillon, Fort-de-France. Organisé par GL Conseils, l’événement aura pour thème « Sports et loisirs ».

Durant cinq jours, les visiteurs pourront découvrir des disciplines sportives, participer à des ateliers, assister à des démonstrations, et profiter d’animations pour tous les âges. Deux espaces seront dédiés à ces activités, avec des terrains aménagés pour des matchs et des initiations.

Plus de 130 stands seront répartis entre chapiteaux et tentes, avec une nouvelle organisation pour améliorer la circulation. Environ 50 % des exposants participent pour la première fois. Un pôle restauration et un espace dédié au bien-être compléteront le dispositif.

L’entrée est fixée à 5 euros pour les adultes, gratuite pour les enfants jusqu’à 12 ans. Des réductions seront proposées pendant toute la durée de l’événement. La Foire sera ouverte de 10h à 20h, sans nocturnes cette année. L’accès au parking est gratuit.

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Koyo Kouoh (1967 – 2025)

Commissaire d’exposition, conservatrice, productrice culturelle

Koyo Kouoh, figure influente de l’art contemporain africain et diasporique, est décédée le 10 mai 2025 à Bâle (Suisse), à l’âge de 57 ans. Directrice exécutive et conservatrice en chef du Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA) au Cap depuis 2019, elle avait été désignée en 2024 commissaire de la 61e Biennale d’art de Venise, prévue en 2026 — devenant ainsi la première femme africaine à occuper ce poste.

Née à Douala (Cameroun) le 24 décembre 1967, Koyo Kouoh a grandi entre le Cameroun et la Suisse, où sa famille s’est installée dans son adolescence. Encouragée à suivre une formation en économie, elle a débuté sa carrière dans le secteur bancaire avant de se tourner progressivement vers la culture, d’abord par le biais de la littérature et du cinéma. C’est à Dakar, où elle s’installe en 1996 après un premier voyage pour interviewer le cinéaste sénégalais Ousmane Sembène, qu’elle engage pleinement sa trajectoire dans le champ artistique.

Entre 1998 et 2002, elle coordonne le programme culturel de l’Institut de Gorée, tout en participant dès le début des années 2000 à plusieurs initiatives structurantes pour la scène artistique africaine, notamment les Rencontres africaines de la photographie de Bamako et la Biennale de Dakar.

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YO vòlè la limiè

— Par Daniel M. Berté —

YO vòlè la limiè

YO vòlè la limiè
Man adan gran fènwè
Man kon papa-vètè
Ka ranpé anba tè

Dépi sétè-di-swè
Bètafé pa wè klè
Kabritbwa ni gro-tjè
Zagriyen an priyè

Sé an sel gran nwèsè
Ki ka vlopé Latè
Ka pati ora tè
Ka monté jik anlè

Tout ti zétwal pran pè
Man Lalin fè dèyè
Lédéef a larè
Pil ek lanp bat dèyè

Pran-nou Manman-Latè
Fè-nou janbé lanmè
Epi fret ek mizè
YO fè-nou djoubak tè

Pou lang YO met bawriè
Pou mes fè machawriè
Fè-nou obliyé yiè
Mété-nou an malè

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Laurent Wauquiez a-t-il fait une croix sur les électeurs de l’outre-mer ?

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Ainsi donc, faisant feu de tout bois dans sa course vers la présidence du parti La République (LR), Laurent Wauquiez a fait une proposition qui est dans le droit fil des bourdes ou déclarations imprudentes à propos de l’outre-mer depuis les années soixante. La première « sortie », célèbre, fut celle attribuée au journaliste Raymond Cartier (« la Corrèze avant le Zambèze », d’où la doctrine dite « cartiérisme ») suivie, 20 ans plus tard, par « les danseuses de la France » de Philippe de Baleine. Le président de Gaulle y alla de sa déclaration à Fort-de-France sur les « poussières », parlant des DOM, François Mitterrand et la « garde noire » (ainsi nommés les députés des DOM qui, selon lui, avait fait perdre la gauche en 1967), Jacques Chirac et les « odeurs », qui lui valut en Martinique le slogan « Chirac raciste », ou même d’Emmanuel Macron avec son « île de la Guyane ». Sans oublier Georges Marchais et les bulldozers d’Evry. D’où les réactions qui vont de l’agacement au franc mécontentement et alimentent les discours de rupture.

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Terramation : et si vous serviez de compost après votre mort ?!

— Par Jordy Bony (*) & Damien Charabidze (*) —

Pourra-t-on bientôt choisir d’être transformé en compost après notre mort ? Alors que la pratique du compostage funéraire, appelée terramation, se répand aux États-Unis et qu’elle est actuellement expérimentée en Allemagne, l’idée est à l’étude en France. Pour le moment, notre cadre juridique restreint les modes de sépulture aux deux seules pratiques citées dans la loi : l’inhumation et la crémation.

Mais cette apparente exclusivité cache en réalité une grande diversité de procédés et laisse ouverte la possibilité d’une évolution des pratiques funéraires. La terramation, fusion de terra et transformatio qui renvoient respectivement aux idées de “surface au sol” et de “métamorphose”, est un mode de sépulture inspiré du cycle de la nature.

Qu’est-ce que la terramation ?

La terramation repose sur l’emploi de copeaux de bois afin de créer des conditions propices à l’activité des bactéries dites aérobies, c’est-à-dire utilisant l’oxygène. Elle diffère ainsi de l’enterrement classique, qui place le corps dans des conditions anaérobies en le recouvrant de terre où en le plaçant dans un caveau hermétique.

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Pétet si… Patat sa !

— Par Daniel M. Berté —

Pétet si… Patat sa !
Pétet si
Kok misié Brilan Chal Bobin
Pa té kokorikokriyé an manniè anrajé
A la louré di jou
Man pa té ka’y lévé-ouvè zié
An siwso tjè soté
Entjet kon tatjet an finet nef
Ek pa té ka’y kriyé-jouré
An giz di lapriyè
Patat sa !

Pétet si
Man pa té lévé doubout bien faché
An fènwè-a épi limiè bobech
Olié limen méloulou-a
Man pa té ka’y kongné-pété
Ti-zotey goch-mwen
Anlè pié dèyè goch zoka-a
Ek jouré-anrajé
An giz dézièm priyè
Patat sa !

Pétet si
Man pa té alé fè kafé
Epi limiè flanbo
Adan latjwizin-la
Man pa té ka’y touvé
Bonm sik-la vid
Pli vid ki vid de vid
Ek kriyé-jouré
An giz twazièm priyè
Patat sa !

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en Mémoire des victimes de l’esclavage

Commémoration ?

— Par Pierre Pastel —

 Esclavage et mémoire collective : Message des Ancêtres aux responsables politiques et citoyens d’aujourd’hui, pour que la commémoration cesse d’être un rituel figé et devienne une force de transformation sociale, par des actions politiques et citoyennes concrètes, mesurables et porteuses de justice. Pierre Pastel, sociologue, se fait le porte-voix des aïeux.

« Lettre des Ancêtres aux Décideurs d’Aujourd’hui1

(Hommage à ceux qui ont choisi de braver le silence qui blesse pour épouser la parole, énergie qui libère et vivifie).

À vous, acteurs politiques, économiques, sociaux, religieux, éducatifs et culturels,

À vous qui avez hérité d’un monde bâti sur notre souffrance,

À vous qui détenez aujourd’hui la responsabilité de la mémoire et de la justice,

Nous sommes les voix d’outre-tombe, celles que l’Histoire a voulu ensevelir sous le silence,

nous sommes les cris étouffés dans les cales des navires négriers,

nous sommes les corps/les cœurs/les esprits brisés sous le joug d’un système qui a « marchandisé » l’humanité.

Nous avons survécu dans vos livres, dans vos discours, dans les noms des rues et des places où l’on murmure encore notre histoire.

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Peut-on tout refaire?

Comment puis-je avoir ta confiance pour renaître Haïti
Toi et moi nous nous sommes égarés dans une zizanie
Au lieu de nous être unis nous nous sommes plutôt haïs
La main invisible du colon a semé cette discorde infini

Aujourd’hui la nation souffre d’une hémorragie pernicieuse
Nos dirigeants sont victimes de manipulations vicieuses
Des groupes armés sèment une sale violence nébuleuse
Nous avons des membres élites malpropres et mafieuses

Si nous ne changeons pas de direction où finirons nous
Nos ancêtres nous ont donné la belle patrie à quel coût
Sommes-nous arrivés dans une vile amnésie de dégoût
Nous ne pouvons même pas dialoguer sans donner coup

Vivre Libre ou Mourir était ce donc une sordide subterfuge
Liberté Egalité Fraternité était ce une forme de transfuge
Désastres naturels et humains firent de grands déluges
Le monde sans cesse nous avilit nous opprime nous juge
JB

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Les Mains Vides

 Par Yves Untel Pastel —-

J’ai les mains vides
Pourtant j’irai aux champs
J’irai aux champs récolter la providence
En rivière de sueur sous un soleil brutal
J’irai recueillir tout ce que la vie
Veut bien offrir au travailleur

Au craquement de mes os rompus
Supportant les morsures de l’arthrose
À la déchirure de mes muscles meurtris
Usés comme lanières maintes fois battues
J’irai retourner, ensemencer, arroser,
L’humus tantôt aride, tantôt détrempé

J’ai les mains vides
Et la peau tannée de paysan besogneux
Fidèle à caresser ce ventre qui nourrit
Cette terre passée de main en main
Où les miens, tant et tant, ont trimé
Pour en accueillir chaque fruit

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitre XII

— Par Robert Lodimus —

Chapitre XII

LA DISPARITION

« La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte,
Une fenêtre éclairée,
Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, Faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager. »

(Paul Éluard, La vie n’est jamais complète)

Le métèque dévisagea en silence, longuement, le macchabée qui venait de s’enfoncer quelque part dans les dédales de la dormition perpétuelle. On pouvait ânonner dans le livre de son existence misérable les marques indélébiles des souffrances que la « Création » lui infligea. La sénescence due au phénomène de vieillissement précoce avait estampillé son âme éprouvée. Francesca n’était pourtant pas rassasiée de jours. C’étaient les ciseaux des chagrins du malvivre qui avaient, depuis l’adolescence, sculpté prématurément l’adynamie sur son corps avachi et affaibli les muscles essentiels qui auraient permis à ses fonctions vitales – contrairement à « Rossinante », le canasson de Don Quichotte – d’aller à l’amble.

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Les roches gravées étaient des lieux sacrés awaraks d’accouchements aquatiques en Guadeloupe.

— Par Jean-Marie Nol —

L’histoire des peuples amérindiens est souvent abordée sous l’angle des grandes migrations, des cosmogonies ou des résistances culturelles face aux colonisations. Mais il est une dimension de cette histoire encore trop peu connue et pourtant révélatrice de la relation intime entre ces peuples et leur environnement : celle de l’accouchement dans l’eau. Des forêts amazoniennes aux rives du Pacifique, en passant par les hauts plateaux andins ou les archipels caraïbes, de nombreux témoignages oraux, récits d’explorateurs et études anthropologiques confirment que la naissance dans l’eau faisait partie des pratiques traditionnelles chez certaines communautés amérindiennes.

Plus qu’un simple fait culturel, l’accouchement dans l’eau est, pour ces peuples, l’expression d’un lien ancestral avec la nature. Chez les peuples autochtones d’Amazonie, par exemple, plusieurs ethnologues ayant travaillé avec les Shipibo-Conibo (Pérou), les Yawanawa (Brésil), ou encore les Achuar (Équateur) rapportent que certaines femmes préféraient mettre au monde leur enfant dans des criques calmes, à l’abri des regards, immergées jusqu’à la taille ou accroupies dans l’eau tiède de la forêt. Dans le livre Birth in Four Cultures de Brigitte Jordan (1978), pionnière de l’anthropologie obstétricale, bien que l’Amérique du Sud n’y soit pas largement représentée, les témoignages qu’elle recueille ailleurs dans le monde laissent entendre que des pratiques similaires, observées ailleurs, résonnent fortement avec des récits amérindiens restés oraux.

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Fort-de-France : Deux conférences sur la visibilité des personnes LGBTQIA+ dans les sociétés caribéennes

Lundi 12 & Jeudi 15 mai à 18h au Squash Hotel de FdF

Dans le cadre de la Semaine des Diversités, l’association KAP Caraïbe, en collaboration avec Ryan Joyce, organise deux conférences majeures sur les enjeux de visibilité et d’invisibilité des personnes LGBTQIA+ dans les sociétés antillaises. Ces rencontres auront lieu les lundi 12 et jeudi 15 mai à 18 heures, à l’hôtel Squash de Fort-de-France, en format hybride (présentiel et en ligne).

Lundi 12 mai : arts, littérature et représentations queer

La première conférence, intitulée « Visibilité et invisibilité queer et féministe dans les arts et la littérature caribéens », réunira plusieurs figures engagées dans la production artistique et intellectuelle caribéenne :

  • Keithley Woolward (Saint-Kitts-et-Nevis), directeur associé du Columbia Global Paris Center et ancien professeur à l’Université des Bahamas,
  • Josué Azor (Haïti), photographe militant, reconnu pour son travail sur les réalités LGBTQIA+,
  • Cécile Accilien, professeure à l’Université du Maryland, spécialiste des études francophones et du féminisme caribéen.

La participation à cette conférence est gratuite et ouverte à toutes et tous. L’inscription se fait en ligne : Lien HelloAsso

Jeudi 15 mai : dynamiques sociopolitiques et identités LGBTQIA+

Le second rendez-vous explorera le thème « Visibilité et invisibilité des identités LGBTQIA+ afrodescendantes à travers les dynamiques sociopolitiques, historiques, anthropologiques et ethnologiques dans les Caraïbes ».

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitre XI

— Par Robert Lodimus —

Chapitre XI

LES DÉCÈS

Pauline et Francesca avaient repris leur périple en sens inverse pour retourner à La Roche. À pas mesurés, avec la lenteur d’une tortue ou d’un escargot – on aurait dit des chevaux qui avaient perdu leurs fers dans la montagne – elles foulaient le sentier sinueux et étroit, qui, vu d’en haut, s’apparentait à une corde de sisal déployée dans la forêt clairsemée, partiellement dégarnie de sa faune et de sa flore. Malgré tout, on pouvait entendre les bruits des battements d’ailes d’une petite colonie d’oiseaux effrayés par le rapprochement des voyageuses. Le handicap de Pauline ralentissait l’allure de la marche. Un soleil presque éteint, recouvert d’un voile transparent de pâleur, fouettait avec ses rayons tièdes la terre farineuse, étampée par les traces de pas presque effacées des caravanes rurales qui se déplaçaient quotidiennement de la paysannerie à la ville, de la ville à la paysannerie. Les aiguilles de l’horloge de la nature indiquaient les morceaux de temps qui s’évanouissaient les uns après les autres comme les vagues de la mer. Le message amphigourique du « bokor » troublait leurs mémoires comme les eaux d’une rivière agitées par un troupeau d’éléphants.

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« Réinventer l’avenir des Antilles »

— Par Jean-Marie Nol —

Se libérer des chaînes du passé et s’émanciper des difficultés du présent pour mieux penser l’avenir !

En ce mois de mai, empreint de mémoire et d’histoire, la Guadeloupe et la Martinique se trouvent à un tournant de leur destin. Leurs territoires portent en eux les stigmates d’un passé colonial douloureux et les incertitudes d’un présent fragilisé. Pourtant, dans cette tension permanente entre mémoire et actualité, se dessine la possibilité d’une réinvention. Se libérer des chaînes du passé, non pour l’oublier, mais pour le comprendre et l’intégrer pleinement. S’émanciper des difficultés du présent, non pour les nier, mais pour les dépasser. Tel est le chemin exigeant mais nécessaire pour que ces sociétés insulaires puissent enfin penser un avenir à la hauteur de leurs aspirations.

Le mois de mai, dans les Antilles françaises, résonne avec la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Chaque année, les cérémonies officielles tentent de rendre hommage aux victimes de cette histoire, mais elles peinent à contenir les interrogations persistantes qui traversent les consciences : le passé continue-t-il de peser sur le présent ?

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« La Chambre de Mariana », un film d’Emmanuel Finkiel

Vendredi 9 à 19h, Dimanche 11 à 11h, Jeudi 15 à 19h, Mardi 20 mai à 19h | Madiana |★★★★★ |

Avec Mélanie Thierry, Artem Kyryk
— Par Sarha Fauré —

Avec La Chambre de Mariana, Emmanuel Finkiel signe une œuvre bouleversante, sensorielle et singulière, à la croisée de l’histoire, du conte et du film d’apprentissage. Adapté du roman d’Aharon Appelfeld, le film nous plonge dans l’Ukraine de 1943, à travers le regard d’un enfant caché dans un placard pour échapper à la déportation. Un huis clos étouffant qui devient pourtant le théâtre d’un éveil à la vie.

Hugo a 12 ans. Pour le sauver, sa mère le confie à Mariana, une prostituée qui l’abrite secrètement dans sa chambre, au sein d’une maison close. L’enfant, enfermé dans l’obscurité, perçoit le monde par bribes : les voix, les bruits, les gestes entrevus par une fente dans le mur. Ce qui pourrait n’être qu’un exercice de style devient un puissant dispositif narratif. Emmanuel Finkiel filme l’enfermement sans jamais enfermer son spectateur : à l’image des perceptions fragmentaires de Hugo, le film avance par éclats, entre songe et réalité, dans une tension permanente entre le dehors menaçant et le dedans ambivalent.

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36e édition de Portes ouvertes des Ateliers d’Artistes de Belleville

Jeudi 15, Vendredi 16, Samedi 17, Dimanche 18 mai 2025, de 14h à 20h

Pendant quatre après-midis excep3onnels, les ar3stes de Belleville vous invitent dans les coulisses de l’art !

Belleville, quar3er village, de vie, de travail, et de fête : l’intensité de la vie nocturne y contraste avec le calme des villas, des cours et des passages. L’art urbain se déploie, les cultures se mélangent, et les ar3stes forment ici une grande communauté. Celle-ci, habituellement « cachée » dans les nombreux ateliers de la colline, se donne à voir chaque année en mai : pendant quatre journées, les ar3stes ouvrent leurs portes…

un moment précieux pendant lequel la créa3on, diverse et mul3ple, ouverte et accessible, s’offre à tous et toutes !

Plus de 150 ar.stes et collec.fs par3cipants

> Une centaine d’ateliers ouverts dans tout le quar3er de Belleville
> Un panorama de styles et de disciplines à découvrir : peinture, dessin, photographie, gravure, sculpture, installa3on, céramique, collage…
> 35 000 visiteurs aLendus.

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Mon Île au goût d’amiante

— Par Gary Klang —

Mon île

Au goût d’amiante

De pomme pourrie

Et de fruit sur

 

Mon île

A tête d’Histoire ancienne

Et de misère

Pirogue échouée fuyant la mer

Mon rêve noyé

Dans la mer morte de la douleur

 

Je ne vois rien

Qu’un long malaise

Le frère ne connaît pas le frère

L’ami qu’on ne reconnaît plus

 

Mon chant dira

Les détritus

La crasse

Et l’abandon

Qui m’expliquera le sens de la débâcle

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Les défis contemporains de la traduction et de la lexicographie créole en Haïti

État des lieux, modélisation, propositions
Appel à contribution pour l’élaboration d’un livre collectif
de référence sur la traduction et la lexicographie créole
Document de projet
Rédacteur : Robert Berrouët-Oriol
Cet ouvrage est dédié à nos aînés-pionniers :
Suzanne Comhaire-Sylvain, Pradel Pompilus,
Pierre Vernet, Albert Valdman, André Vilaire Chery.

  1. Contexte général et problématique 

    1. De la traduction créole

L’observation de terrain, a minima, indique qu’en matière de traduction vers le créole l’on est passé en Haïti, au cours des cinquante dernières années, d’une tradition généraliste autodidacte, principalement littéraire et religieuse (fables, contes, textes bibliques, chants liturgiques, prédication), à une traduction plus technique, davantage diversifiée et spécialisée notamment en raison de la prolifération des ONG et des agences de coopération internationale présentes sur le territoire national. Jusqu’à tout récemment la problématique de la traduction en créole haïtien n’a pas fait l’objet de travaux de recherche universitaires approfondis, ni de mémoires de maîtrise, ni de thèses de doctorat, et encore moins d’ouvrages traitant de ce sujet.

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Fonds européens : 240 millions d’euros repartent à l’Europe !

Utilisation des fonds européens pour la période 2014-2020 : 240 millions d’euros repartent à l’Europe

— Communiqué de presse de Max Orville, président du MODEM Martinique —

Député européen de juin 2022 à juillet 2024, j’avais alerté à maintes reprises et informé les Martiniquais sur l’utilisation non optimale des fonds européens alloués à notre territoire.

Dès fin janvier 2023, sur différents médias locaux, je mettais en garde contre le risque de dégagement d’office de sommes européennes conséquentes, autour de 300 millions d’euros à l’époque. Je réitérais cette mise en garde en juin 2023, à l’occasion du Colloque intitulé les Outre-mer des solutions.

A l’époque, les autorités de gestion dénonçaient un discours erroné, politicien, visant à décrédibiliser l’action de la Collectivité, publiant même des informations rassurantes à la population, au travers de communiqués, …

En Mai 2024, durant la campagne des élections européennes, je m’étais engagé à donner le moment venu les chiffres exacts issus de la Commission européenne sur les sommes finalement non utilisées par la Martinique.

Ce jour est arrivé !

A 24 jours de la date limite pour faire remonter les factures, voici les sommes allouées à la Martinique, les sommes effectivement consommées et par conséquent les sommes dégagées d’office :

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Science muselée, santé en danger !

Lettre ouverte à Mesdames et Messieurs les Ministres de la Santé, de l’Agriculture, du Travail et de l’Environnement.

Paris le 14 avril 2025
Mesdames et Messieurs les Ministres,

L’impact des pesticides sur le vivant n’est plus à démontrer

Deux expertises collectives, celle de l’INSERM en 2021 et celle de l’INRAE en 2022 ont permis d’établir des faits scientifiques incontestables : la contamination par les pesticides de tous les milieux et du biote qui y vit est généralisée et tous les niveaux d’organisation biologique sont impactés (expertise complémentaire INRAE-IFREMER). La liste des pathologies en lien avec l’exposition professionnelle aux pesticides ne cesse de s’allonger, tout comme celle des pathologies impactant la population générale, en particulier par la contamination lors de fenêtres de vulnérabilité comme la grossesse.

Comment cette situation alarmante peut-elle perdurer alors que la mise sur le marché des pesticides est régie par le règlement européen 1107/2009 ? Celui-ci prévoit que, conformément à des lignes directrices établies au niveau international, les industriels doivent fournir les données toxicologiques à partir desquelles les agences – l’EFSA pour ce qui est des substances actives, l’ANSES en France pour ce qui est des formulations complètes – produisent leurs avis.

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