M' A

“Dakar / Fort-de-France” : Un pont poétique et musical entre deux rives, entre deux géants

Samedi 28 juin à 19h30 – Tropiques Atrium, Fort-de-France
« Dakar / Fort-de-France » se veut une traversée vivante entre deux mondes, deux continents, deux poètes majeurs. Cette création vibrante rend hommage à Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor, figures emblématiques de la Négritude, de la dignité noire et de la mémoire partagée entre Afrique et Caraïbe.

À travers un savant tissage de poésie, slam, danse, musique, chant, arts plastiques et conte, une vingtaine d’artistes martiniquais et sénégalais mettent en scène un dialogue sensible et puissant entre les mots de Césaire et ceux de Senghor. Tambour Bèlè et kora se répondent, la langue se fait chair, le corps devient mémoire.

Maurice Justand (dit Sam Fall), percussionniste martiniquais habité par le souffle de ses ancêtres, et Aboubakry Fall, conteur et musicien sénégalais, unissent leurs voix et leurs visions pour faire naître un espace d’écoute et de résonance entre Fort-de-France et Dakar. Leur complicité artistique de plus de vingt ans, née de rencontres entre festivals africains et héritage caribéen, nourrit ce projet depuis ses prémices en 2010 jusqu’à sa forme actuelle, enrichie et élargie.

→   Lire Plus

L’erreur et l’illusion : l’objectif et le subjectif mentaux qui dévient la saisie du monde.

— Par Camille Loty Malebranche —

L’erreur est involontaire et ponctue la condition de mésinformation sur un sujet donné, c’est soit une production de l’esprit qui n’a point toutes les données sur ce qu’il aborde; soit le fait de mal appréhender ce qu’on aborde et d’en altérer inconsciemment le sens par paroles ou par maniements. Autrement, ce n’est pas de l’erreur, mais la volonté de tester ou de tromper en désinformant l’interlocuteur selon les occurrences.

L’erreur est une contrevérité, un fourvoiement mais jamais un mensonge, lequel est toujours volonté de tromper pour sciemment tromper afin de tirer conséquence ou profit aux dépens d’un autre.

L’illusion est un univers factice où vit l’illusionné et c’est seulement en changeant de grille d’analyse, son champ de perception et de conception qu’il peut être tiré de son environnement d’illusion.

On commet une erreur soit par une mésinterprétation ou un mésusage, c’est toujours un errement dans l’interprétation ou l’usage de quelque chose, en tout cas, c’est toujours le résultat d’une faille méthodologique ou d’une faute d’attention. L’erreur est donc une distorsion de l’attention, une déviation de l’analyse où notre intelligence mésinterprète ou mésuse de ce que nous considérons.

→   Lire Plus

2e édition du Festival d’Art Sacré

Samedi 28 juin à 19h30 | Dimanche 29 juin à 17h30 au Centre Culturel de Coridon FdF

L’Association pour la promotion de l’art et de la culture chrétienne en Martinique poursuit son engagement en offrant au public une expérience inédite, où l’art sacré prend vie sur scène. « La Boutique de l’orfèvre », une pièce du pape Jean-Paul II, écrite en 1962, y occupe une place centrale, invitant à une réflexion profonde sur l’amour, la foi et l’humanité.

Cette œuvre, profondément humaine et spirituelle, est une exploration du mystère de l’amour à travers les histoires croisées de trois couples. Chacun d’eux vit une relation différente : un amour passionné qui défie la mort, un autre qui s’est perdu dans l’habitude et la routine, et un troisième qui hésite entre peur et engagement. Ces schémas universels de l’amour sont sublimés par des interprètes passionnés, chacun prêt à incarner les subtilités du texte sacré avec une sensibilité particulière.

Sous la direction de l’association Symphonie, cette mise en scène enrichie de musique sacrée et de gestuelle vient magnifier la force du texte.

→   Lire Plus

« Plan Plastique 2025-2030 : Vers une interdiction progressive des plastiques non recyclables »

— Communiqué d’Intercommunalité de France —

Un soutien au Plan National Plastique, avec des mesures fortes et efficaces attendues en faveur de la réduction et du recyclage des plastiques

Lors du sommet sur les océans à Nice, le Président de la République a annoncé que la quantité des plastiques avait doublé depuis 10 ans et qu’il fallait s’attendre dans les 10 prochaines années à voir ces quantités tripler. Face à ce constat sans appel, le Président n’a pas donné de détail sur les moyens à mettre en œuvre pour remédier à cette évolution désastreuse pour notre environnement. Le 12 juin, la ministre de la Transition écologique a présenté les grandes orientations du futur Plan national plastique 2025-2030. Les associations de collectivités locales, les acteurs industriels de la gestion des déchets, les associations environnementales, les ONG, tous solidaires, partagent avec le Président de la République et le Gouvernement le diagnostic alarmant et les priorités de principe présentés dans le Plan plastique, mais attendent maintenant les principales mesures structurantes qui n’ont pas toutes été précisées pour atteindre ces objectifs. Pour nous, associations de collectivités, la mesure phare doit être l’interdiction progressive d’ici 2030 de la mise en marché des plastiques superflus ou non recyclables pour tous les emballages ménagers ou autres produits de consommation.

→   Lire Plus

Une mise en œuvre du Budget 2026 qui devrait être semée d’embûches pour la Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol —

Alors que le gouvernement français s’apprête à tailler à la hache dans les dépenses publiques pour combler un déficit abyssal, c’est une fois de plus l’outre-mer, et en particulier la Guadeloupe, qui risque de faire les frais de ce recentrage budgétaire brutal. Le gouvernement de François Bayrou se trouve aujourd’hui confronté à un véritable casse-tête budgétaire : réussir à bâtir une loi de finances pour 2026 en réalisant 40 milliards d’euros d’économies, tout en évitant une hausse généralisée des impôts. Ce défi colossal, présenté comme un « Himalaya budgétaire » par l’exécutif, s’inscrit dans un contexte de tension extrême sur les finances publiques, avec une dette culminant à 113 % du PIB, une inflation persistante, et une croissance molle. Conscient du risque politique et social majeur que représente une telle entreprise, Matignon entend jouer la carte de la vérité et de la transparence pour légitimer une austérité dont on ne veut pas prononcer le nom. Dès le printemps, un comité d’alerte budgétaire a été mis en place, réunissant élus et partenaires sociaux afin d’anticiper les résistances.

→   Lire Plus

« Kokliko »  : célébration de deux terres consanguines

Une lecture du roman de Rudy Rabathaly

—Par Jean-Durosier Desrivières, écrivain, comparatiste et créoliste — 

En 2013, Rudy Rabathaly, ancien rédacteur en chef du quotidien France-Antilles de Martinique, avait publié Pawol anba fey1 (Paroles en sourdine) qui correspond au titre similaire de sa rubrique hebdomadaire qui a duré presque quinze ans. Oliwon d’imaginaire créole2, recueil de « nouvelles et poésies » en français et en créole, paraît au courant de l’année 2024 et le roman Kokliko3 au début de l’année 2025. Les textes minimalistes du premier ouvrage semblaient préparer le chemin pour les deux autres, représentant ainsi un bilinguisme composé franco-créole. Toutefois, le roman traverse les frontières linguistiques en s’imposant comme une œuvre de langue française-créole et d’expression créole, arborant parfaitement une esthétique intercréole. Car l’histoire, que dis-je, les histoires des personnages, se déroulent en plusieurs lieux, principalement sur deux territoires linguistiques de la Caraïbe franco-créolophone – Martinique et Haïti.

Dès lors, il paraît nécessaire de démêler la complexité des lieux et du temps de cette fiction ; de cerner les différents aspects de l’une des principales caractéristiques de cette narration : oralité et oraliture4 ; de souligner cette célébration des cultures caribéennes dans ce roman qui fait la part belle à la musique et à la littérature haïtiennes.

→   Lire Plus

JCC 2025 : La Martinique au centre des enjeux cardiovasculaires caribéens

Vendredi 27 et  samedi 28 juin 2025, à l’hôtel Karibea de Sainte-Luce

À l’occasion de ses 40 ans d’existence, le Collège de Cardiologie de la Martinique organise les 35èmes Journées Caribéennes de Cardiologie (JCC) les 27 et 28 juin 2025, à l’hôtel Karibea de Sainte-Luce. Cet événement scientifique et médical d’envergure réunira près de 150 professionnels de santé venus de toute la Caraïbe, de l’Hexagone et de territoires voisins.

Cardiologues, généralistes, soignants libéraux ou hospitaliers… tous sont conviés à deux jours d’échanges, de formation et de mise en commun des savoirs pour répondre aux défis majeurs de la santé cardiovasculaire dans nos territoires.

Une priorité de santé publique dans la région

8 décès cardio-vasculaires sur 10 pourraient être évités grâce à une meilleure prévention, un diagnostic plus précoce et une prise en charge coordonnée. Les JCC 2025 s’inscrivent pleinement dans une dynamique de mobilisation collective des soignants pour renforcer les connaissances, améliorer les pratiques et adapter les stratégies aux réalités caribéennes.

Des thématiques prioritaires et des temps forts à suivre

Durant ces deux journées, les participants assisteront à :

● des conférences d’experts locaux et internationaux,

● des ateliers pratiques et sessions de simulation,

● des retours d’expérience de terrain,

● des présentations d’innovations technologiques appliquées à la cardiologie.

→   Lire Plus

Le Festival du Livre Jeunesse fait escale au Saint-Esprit !

Vendredi 28 juin à partir de 9h00 – Médiathèque Alfred Melon-Dégras

Dans le cadre de la 5ᵉ édition du Festival du Livre Jeunesse en Martinique, organisée par l’association La Baie et inscrite dans l’opération nationale Partir en Livre, la ville du Saint-Esprit vous invite à une matinée exceptionnelle placée sous le signe de la découverte, de la lecture et du partage.

Thème 2024 : « Le Carnaval des Animaux »
Cette année, le festival célèbre le patrimoine naturel et culturel de notre île en mettant en lumière une thématique festive et haute en couleurs : le Carnaval des Animaux, un clin d’œil local à la thématique nationale « Les animaux et nous ». Une belle manière de faire dialoguer nature, culture et imaginaire au service de la littérature jeunesse.

Un temps fort du festival
Le vendredi 28 juin, à 9h00, la médiathèque Alfred Melon-Dégras du Saint-Esprit accueillera un temps fort du festival, avec des animations autour du livre, des rencontres, et une mise en lumière de notre territoire. Ce moment s’annonce riche en émotions et en découvertes !

→   Lire Plus

« Âmes en Mutation », de l’artiste plasticien performeur Jérémie PRIAM

« Âmes en Mutation »
Exposition d’arts plastiques
Du 28 juin au 13 septembre 2025
Cabinet médical Etang Z’Abricots – Port de plaisance –
Bat. Perle 1er étage – porte 4 – interphone 4 – 97200 Fort de France

Organisée par Muryelle MOULFERDI, et Marie GAUTHIER, sous l’égide des médecins mécènes, Docteurs Charlie et Medhi JEAN-LAURENT, l’exposition dans la salle d’attente du cabinet médical, rassemble une trentaine d’œuvres (cyanotypies et sculptures) de l’artiste plasticien Jérémie PRIAM, intitulée ÂMES en MUTATION.

A l’heure des intelligences artificielles, il est bon de se questionner sur la nature du vivant. C’est ce que fait le plasticien martiniquais Jérémie PRIAM, qui par le biais des cyanotypies, scrute et révèle cette particularité que sont les champs énergétiques des organismes, notamment dans ses œuvres ici présentées à partir d’images de végétaux et d’animaux. Certains rangeraient dédaigneusement ces phénomènes du côté de l’animisme. En dévoilant à nos yeux l’invisible, l’artiste nous permet de regarder plus consciemment la nature, et nous offre l’occasion et la nécessité de changer nos regards et surtout nos attitudes, face à cette dimension sacrée du vivant.

→   Lire Plus

La grande supercherie du congrès sur l’autonomie de la Guadeloupe

— Par Jean-Marie Nol —

«Crier haro sur le baudet.» Cette drôle d’expression continue de faire vivre le mot «haro». Elle désigne une «manifestation d’indignation, de réprobation envers quelqu’un/quelque chose qu’on désigne comme responsable», ainsi que l’indique le Trésor de la langue française.C’est à La Fontaine que l’on doit la postérité de l’expression. Dans sa fable Les Animaux malades de la peste, le lion, le loup et d’autres puissants décident d’accuser un âne innocent d’être à l’origine de l’épidémie ; toute la faute est remise sur le baudet: «A ces mots on cria haro sur le baudet». Vous l’aurez compris dans le sujet qui nous préoccupe et dans le contexte d’actualité du congrès des élus de la Guadeloupe, le baudet c’est l’article 73 du statut de départementalisation. Depuis plusieurs années et encore ce mois ci le 17 juin 2025 , la Guadeloupe est le théâtre d’un débat institutionnel majeur : celui d’un éventuel changement de statut. Ce débat, aujourd’hui relancé avec insistance par nos élus à travers les congrès successifs et la promesse d’une « loi organique relative à l’évolution statutaire de la Guadeloupe », peine à convaincre une population de plus en plus sceptique.

→   Lire Plus

La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitre XIV

— Par Robert Lodimus —

Chapitre XIV

LE MASSACRE

« Il suffit d’un grand homme pour mener une nation ou une époque… Le peuple haïtien est le fils ainé de la race noire, Il doit lui servir de modèle et d’initiateur. Il est exemple, il doit être espoir. »

(Louis Joseph Janvier)

C’était le lendemain de la journée commémorative de la Fête-Dieu, appelée aussi « corpus Christi » par l’Église catholique, en reconnaissance de la compassion sacrificielle de Jésus-Christ pour affranchir l’humanité de l’emprise des divinités infernales. Cette solennité religieuse, célébrée par le Saint Siège, émergeait une seule fois au cours de l’année, précisément au mois de juin, 60 jours après Pâques, pour s’évaporer le soir dans une confusion d’aliénation, conforme à la religiosité labyrinthique. Instituée en 1246 dans la cité de Liège, elle fut aussi appelée la « Fête du Corps et du Sang du Christ ». La tradition commandait aux croyants – sous peine de s’attirer les foudres du ciel – de prendre part massivement au défilé processionnel, qui, à la période concernée, était conduit par Monseigneur Bernard Dubois assisté des autres membres du clergé.

→   Lire Plus

Ina Césaire (1942 – 2025)

Ina Césaire, dramaturge, ethnographe et professeure d’université, est décédée le mardi 24 juin 2025, en Martinique, à l’âge de 83 ans.

Née en 1942, elle était la fille d’Aimé Césaire, poète et homme politique, et de Suzanne Roussi Césaire, essayiste. Elle grandit dans un environnement intellectuel marqué par l’engagement littéraire et politique, où les questions de mémoire, de culture et d’identité sont centrales.

Formée en ethnologie, Ina Césaire entame une carrière universitaire en France. Spécialiste des cultures créole et peule, elle enseigne à Paris, à la Sorbonne, mais aussi à Moscou et aux États-Unis. Elle est directrice de recherches au CNRS, où elle mène des travaux sur les cultures caribéennes, avant d’être nommée chargée de mission à la conservation du patrimoine de Martinique. Elle réalise également des films ethnographiques, notamment sur les rites du Mercredi des Cendres et de la Toussaint.

Son œuvre littéraire, composée de contes, de pièces de théâtre, de romans, de poésie et d’essais, s’ancre dans une volonté constante de transmission culturelle. Elle recueille et publie des contes traditionnels martiniquais et guadeloupéens, souvent en version bilingue créole-français. Ses ouvrages comme Contes de mort et de vie aux Antilles (1976), Contes de nuits et de jours aux Antilles (1989) ou Zonzon Tête Carrée (1994) rendent compte, à la fois avec humour et acuité, des dynamiques sociales, linguistiques et genrées des sociétés antillaises.

→   Lire Plus

Refondation de Mayotte : une « loi de programmation » sans programmation

— Par l’Intercommunalités de France, Interco’ Outre-mer et l’association des intercommunalités de Mayotte —

Les présidents d’Intercommunalités de France, d’Interco Outre-mer et d’Interco 976 (Mayotte), s’ils saluent l’ambition historique portée par le président de la République pour la refondation de Mayotte, alertent sur la contradiction majeure entre cette volonté politique et le projet de loi qui doit la traduire. Ils soulignent que le texte, en l’état, ne s’apparente pas à une loi de programmation réelle et ne donne pas aux territoires les moyens de la mettre en œuvre, risquant ainsi de transformer une promesse d’avenir en une crise durable.

Une ambition partagée, une loi déconnectée

Dans un courrier adressé au ministre des Outre-mer Manuel Valls, les trois présidents reconnaissent des signaux positifs, notamment la création d’un établissement public dédié, ainsi que la qualité du dialogue sur le terrain.

Cependant, malgré la démarche de co-construction engagée et les multiples propositions détaillées depuis janvier, ils déplorent que leurs contributions soient restées sans écho dans le texte de loi. « Ce silence est assourdissant », écrivent-ils, soulignant le risque d’une refondation décidée sans les territoires.

→   Lire Plus

« L’oiseau plume » pour les petit.e.s de 6 mois à 6 ans.

Samedi 28 juin à 10h | Secteur Centre| Inscriptions le 24 juin par message WA au 0696 956 255 

Dans le secteur centre participez en famille à un spectacle de marionnettes
C’est combien ? Le principe est simple, la représentation coûte 330€, on le divise par le nombre de famille donc le tarif est dégressif.
Plus nous sommes nombreu.ses.x moins on paie, dans une jauge limite de personnes (25 familles donc mini 13.2). Nous avons décidé un prix par famille que vous soyez 1 ou plusieurs enfants/adultes.
Infos et inscriptions avant le 24 juin par message WA au 0696956255 .
Merci de faire passer si vous connaissez du monde susceptible d’être intéressé !

Synopsis :
Entre rêve et réalité la frontière est parfois mince.
Partez sur les traces de Plume.
Ce volatil au bec feutré a le pouvoir d’ouvrir les portes de mondes imaginaires, laissant apparaître des paysages et musiques colorés.
L’avez-vous déjà vu ?
Il n’est jamais trop tard pour le rencontrer…

Lucile Pajot, artiste marionnettiste passionnée, crée des poétiques pour spectacles à partir de les enfants grand public.
Elle nous mois et le emmène voyage dans des colorés.

→   Lire Plus

Ba Vikto Treffre

— Par Patrick Chamoiseau —

Aux antans de l’esclavage, certains de nos ancêtres Africains disposaient de la faculté d’ordonner à certaines créatures du vivant, notamment à de puissants animaux. Dès lors, ils étaient souvent adoubés comme « bouviers » par le maître esclavagiste qui, malgré ce choix, ne se doutait de rien.

Avec des sons, des mots, de petits chants, ces initiés improbables maîtrisaient les déplacements des troupeaux de bœufs et de taureaux furieux. En créole, on disait qu’ils maniaient lavwa-bef — entendre : la voix-des-bœufs.

En plus des puissances de la Parole, il existe donc celles de la Voix. Elle peut détenir une infinité de forces et de pouvoirs sur la vie, sur la mort, sur la joie… Faire soleil dans une jolie journée ou dans n’importe quelle nuit.

Mèt Viktor Lambert Treffre avait cette puissance-là : une voix sans-manman-ni-papa, chargée d’un lot de sapiences, de fleuves, de graviers et de souvenances anciennes.

An Lavwa.

Un mode de connaissance immédiat et total.

Une grâce et une autorité.

Je l’entends : c’est grand son.

Impériale dans le frisson des filaos montant.

→   Lire Plus

Le Dr Morestin (1869-1919), un grand chirurgien martiniquais méconnu

Conférence – Samedi 28 juin à 17h au Cercle Littéraire et Artistique du Gros-Morne. Conférencier : Xavier Chevalier, conservateur en chef des bibliothèques

Cette conférence nous propose de redécouvrir une  personnalité exceptionnelle,  originaire de Basse-Pointe : le Dr Hippolyte Morestin (1869-1919).

Chirurgien hors pair, pionnier de la chirurgie réparatrice du visage, Hippolyte Morestin est pourtant resté dans l’ombre de l’histoire. Et pourtant, pendant la Grande Guerre, il soigna avec un engagement sans faille des centaines de soldats français défigurés au combat – les tristement célèbres « Gueules cassées » – redonnant un visage, et parfois une vie sociale, à ces hommes broyés par les tranchées.

À travers cette conférence, Xavier Chevalier retracera le parcours exceptionnel de ce médecin martiniquais à la carrière fulgurante : de ses débuts à Paris, où il se distingue très jeune par son audace et ses recherches novatrices, jusqu’à son rôle central à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce. Il évoquera également la complexité de sa personnalité, son engagement sans relâche auprès des blessés, et les circonstances tragiques de sa disparition à l’aube de la paix, emporté par la grippe espagnole.

→   Lire Plus

15 à 18 mois de prison ferme réclamés par le pouvoir contre Rodrigue Petitot

Une mise à mort inadmissible !

— RS n° 400 lundi 23 juin 2025 —

Il n’y a plus lieu de se demander quelle mouche les a piqués. Nous savons bien! La bande à Retailleau veut faire ses galons aux colonies comme en France, avec le trop fameux supplément colonial. Il faut mater toute volonté de dire non à la pwofitasyon, toute tentative de relever la tête ! Malheur à tous ceux, à toutes celles qui osent remettre en cause l’ordre injuste des choses. Même si pour frapper, les arguments sont nuls. Même si la thèse du pouvoir le ridiculise. Ici comme ailleurs, seul le rapport de forces compte. Et ils croient qu’il est en leur faveur.

Parce que Rodrigue Petitot a voulu rencontrer un ministre dont tout le monde a déjà oublié le nom! Parce que, pour ce faire, il est entré dans la cour de la résidence préfectorale, accompagné de pandores avec qui il avait négocié ! Parce que nez à nez avec un préfet (déjà expédié sous d’autres cieux), les mains derrière le dos, il a réclamé de voir un ministre qui n’avait soi-disant pas refusé, un préposé aux basses œuvres coloniales, veut le faire embastiller pour 15 à 18 mois.

→   Lire Plus

Outre-mer : l’eau potable, une « discrimination environnementale territoriale »

Ce 23 juin, dix associations locales et nationales tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Dans un rapport intitulé Soif de justice, elles dénoncent une discrimination environnementale persistante dans les territoires d’Outre-mer, où des milliers de citoyens luttent au quotidien pour un accès régulier et sécurisé à l’eau potable.

Boire, se laver, cuisiner, aller à l’école… Ces gestes simples relèvent parfois de l’exploit dans certains territoires ultramarins. Si la France reconnaît l’accès à l’eau potable comme un droit fondamental, les réalités vécues en Martinique, Guadeloupe, Mayotte ou encore en Guyane en sont encore très éloignées.

C’est pour documenter ces inégalités que dix associations – dont Notre Affaire à Tous, ASSAUPAMAR, Kimbé Rèd FWI ou encore le Collectif des luttes sociales et environnementales – ont publié un rapport de 90 pages remis à l’ONU et aux autorités françaises. Il dresse un état des lieux alarmant de la situation et formule des recommandations concrètes pour une politique plus juste.


Des territoires oubliés face à un droit fondamental

En 2020, Isabelle (nom d’emprunt) a perdu son enfant à 19 semaines de grossesse après avoir vécu plus de 40 jours sans eau courante.

→   Lire Plus

Présence de mercenaires étrangers en Haïti : une stratégie controversée contre les gangs

— Par Jean Samblé —

Le gouvernement de transition haïtien a récemment levé le voile sur une réalité longtemps gardée sous silence : l’engagement de mercenaires étrangers dans la lutte contre les gangs armés qui gangrènent le pays. C’est Fritz Alphonse Jean, président du Conseil présidentiel de transition (CPT), qui a confirmé cette information lors d’un entretien accordé à un groupe restreint de journalistes haïtiens.

Pour autant, cette reconnaissance officielle reste partielle. Aucune précision n’a été donnée quant à l’identité de la société de sécurité privée impliquée, ni sur les termes du contrat, notamment son coût ou les responsabilités assignées à ces agents étrangers. Des zones d’ombre qui nourrissent l’inquiétude tant au niveau national qu’international.

Depuis que des drones armés ont été utilisés dans des opérations ciblant des fiefs de gangs, des soupçons se sont multipliés concernant l’implication de groupes paramilitaires étrangers, certains associés à des figures controversées comme l’ancien dirigeant de Blackwater, Erik Prince. Cette opacité renforce les préoccupations sur les intentions réelles et les méthodes employées.

Des organisations de la société civile, dont Fondasyon Je Klere et l’Ordre des défenseurs des droits humains (ORDEDH), montent au créneau pour dénoncer ce manque de transparence.

→   Lire Plus

« Un Homme Debout »,

Vendredi 27 juin à 19h30 — Tropiques-Atrium, Fort-de-France
Compagnie Cyparis Circus
D’après l’œuvre d’Aimé Césaire
Adaptation : David Valère et Stéphane Michaud
Mise en scène : Stéphane Michaud
Interprétation : David Valère

Un voyage poétique et politique, un cri pour la dignité, une ode à la liberté.


Un homme debout nous entraîne dans le sillage du Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire, ce poème incandescent devenu manifeste universel des peuples opprimés. Ce monologue théâtral, incarné avec force par David Valère, met en scène Cyparis, figure symbolique et héritier spirituel de Césaire, dans une quête de sens, de mémoire et de résilience.

Tour à tour émouvant, drôle et bouleversant, le spectacle alterne entre poésie et récit, drame et espérance. Depuis l’enfer de la colonisation jusqu’à l’espérance d’un monde réinventé, Un homme debout est un appel vibrant à se relever, à danser la liberté et à transcender les frontières. Cyparis, cet homme multiple, fils du feu et du verbe, arpente les ruines de l’Histoire et rêve encore d’un avenir lumineux.

À travers une mise en scène sobre et incandescente, Stéphane Michaud signe une fresque intime et collective, portée par la puissance poétique de Césaire et par une performance habitée.

→   Lire Plus

Une demande illusoire de responsabilité locale, avec un congrès en trompe-l’œil ?

— Par Jean-Marie Nol —

En ces temps de grande incertitude, la Guadeloupe s’engage dans un débat institutionnel d’une rare intensité, entre espoir d’émancipation identitaire voire politique et angoisse d’un futur affaiblissement économique et social . Certains économistes adressent une sérieuse mise en garde sur ce projet institutionnel quant à ses conséquences funestes prévisibles pour la Guadeloupe.
À l’issue du Congrès des élus du 17 juin 2025, une question hante plus que jamais l’archipel : où allons-nous ? Derrière l’apparente rationalité des discussions sur la fusion du département et de la région, corrélé à un changement statutaire avec une bascule sur l’article 74 c’est une profonde crise existentielle qui s’exprime, nourrie par les convulsions de la société française et les secousses d’un monde en pleine recomposition. Et dans cette zone de turbulences, le projet de plus de responsabilités locales, présenté comme une promesse d’avenir, pourrait bien se révéler être une dangereuse illusion. Au cœur des débats sur l’avenir institutionnel de la Guadeloupe, la question financière se révèle centrale et constitue d’ores et déjà un point de tension majeur entre l’État français et les élus locaux de la Guadeloupe .

→   Lire Plus

— Patrick Mathelié-Guinlet —

Entre deux…

Entre la mort et la naissance…
Entre l’existence et l’essence…
Entre l’instinct et l’expérience…
Entre la croyance et la science…
Entre l’espace et puis le temps…
Perdu entre deux infinis
entre virus et galaxies :
entre l’infiniment petit
et puis cet infiniment grand…
Entre le quantique et cosmique,
entre le tragique et comique
se retrouve l’homme et sa vie
entre deux portes donnant sur l’inconnu
comme un point d’interrogation irrésolu !

Existentialisme

Encore un pas sur le chemin,
encore un mot sur le papier…
Dans la poussière ou par écrit,
laisser une trace de vie…

Mais à quoi ça sert à la fin
quand on sait qu’avec les années
tout finira par s’effacer :
les visages dans les miroirs,

les histoires dans les mémoires
par l’abrasif temps érodés…
Des pages du livre de vie,
l’encre peu à peu a pâli

et les paroles prononcées,
le vent les aura emportées…
Même avec un secret espoir
d’acquérir l’immortalité,

pour l’homme il est vain de vouloir
contre l’éphémère lutter…
La seule règle est d’exister
sans trop de questions se poser !

→   Lire Plus

Et si les humains cessaient de naître ?

— Par Michael A. Little. —

Très peu de personnes vivent au-delà d’un siècle. Ainsi, si plus personne n’avait d’enfants, il ne resterait probablement plus d’humains sur Terre dans 100 ans. Mais avant cela, la population commencerait à diminuer, à mesure que les personnes âgées mourraient sans qu’aucune nouvelle naissance ne vienne les remplacer. Même si toutes les naissances cessaient soudainement, ce déclin serait au départ progressif.

Mais peu à peu, il n’y aurait plus assez de jeunes pour assurer les tâches essentielles, ce qui provoquerait un effondrement rapide des sociétés à travers le monde. Certains de ces bouleversements mettraient à mal notre capacité à produire de la nourriture, à fournir des soins de santé et à accomplir tout ce dont dépend notre quotidien. La nourriture se ferait rare, même s’il y avait moins de bouches à nourrir.

Un effondrement subit des sociétés

En tant que professeur d’anthropologie ayant consacré ma carrière à l’étude des comportements humains, de la biologie et des cultures, je reconnais volontiers que ce scénario n’aurait rien de réjouissant. À terme, la civilisation s’effondrerait. Il est probable qu’il ne resterait plus grand monde d’ici 70 ou 80 ans, plutôt que 100, en raison de la pénurie de nourriture, d’eau potable, de médicaments et de tout ce qui est aujourd’hui facilement accessible et indispensable à la survie.

→   Lire Plus

« Quand tu te tais… », représentation de la Classe Théâtre Jeunes

Mercredi 25 juin – 19h30 Tropiques-Atrium 
Entrée libre
La Classe Théâtre Jeunes est une formation initiale de théâtre pour les 17-30 ans de Martinique de Tropiques Atrium Scène nationale, qui contribue à l’émergence artistique de jeunes martiniquais dans le cadre de nos missions d’accompagnement, de développement et de professionnalisation. Cette classe permet de découvrir les prérequis à la professionnalisation des comédiens ainsi que les métiers du Théâtre !
Une dizaine de jeunes ont participé à cette classe cette saison et vous invite à découvrir leur talent !
Extraits de :
Tjè nou pa réparé d’Aurélie Marie Jourdain
Mise en scène José Dalmat
Prix spécial du Jury Etc_Caraïbe 2024 – Texte en cours d’écriture avec un accompagnement dramaturgique de Etc_Caraïbe

Le cercle de craie caucasien de Bertolt Brecht
Mise en scène Arielle Bloesch
S’inspirant du jugement de Salomon, Brecht raconte sous forme de parabole une légende ancienne : l’histoire d’une fille de cuisine, Groucha Vachnadzé, qui abandonne tout pour sauver le fils du gouverneur, lors d’un soulèvement révolutionnaire. Elle s’attache à celui qu’elle considère bientôt comme son propre enfant. Quelques années plus tard, rentrée dans son village, elle se retrouve au centre d’un procès, instruit par un étrange juge.

→   Lire Plus

1 jour – 1 mot

— Par Patrick Chamoiseau —

21/06/25
Rencontre échanges-réflexions avec les conseillers pédagogiques du Rectorat de Martinique.

Comment passer du monde ancien (communautés) au monde de la Relation (individuations imprévisibles) ?

De manière individuelle, nous sommes désormais plongés dans un vortex relationnel. Dès lors, la culture dont dispose chaque individu est constituée de trois dynamiques :

1 – de sa proto-culture
(savoirs, savoirs-être et savoirs-faire de son lieu, traditions, patrimoines..)

2 – de sa culture vivante (stimulations de son exposition individuelle à la matière relationnelle du Tout-Monde)

3 – de ses devenirs culturels évolutifs
(impacts des accélérations techno-numériques, des amplifications de l’IA, des forces dominantes de l’en-commun planétaire, et impacts de ses engagements citoyens).

C’est cette configuration imprévisible que devrait considérer toute politique culturelle véritable ou toute pédagogie saine.

→   Lire Plus