« 85B », une pièce écrite et mise en scène par Delphine Bernard

Mardi 29 octobre 2019 19h 30 au T.A.C.

Dans le cadre d’Octobre Rose, l’association Ma Tété vous présente ce soir au théâtre municipal Aimé-Césaire à Fort-de-France la pièce « 85B » avec la comédienne et marionnettiste Mélisse Magny.

Créée en 2015, 85B est une pièce « marionnettique » abordant la lutte contre le cancer, de l’annonce aux traitements thérapeutiques, puis à l’ »après » cancer, un moment délicat de la maladie rarement évoqué.

Dans cette fiction écrite et mise en scène par Delphine Bernard, une complice de longue date, Mélisse Magny devient Chloé, 33 ans, une passionnée de gastronomie qui vous reçoit dans sa cuisine, lieu convivial par excellence, pour fêter ses cinq ans de rémission. Vous y ferez la connaissance de sa mère-moule à gâteau, de son père-cafetière, de son chou-fleur-médecin ou encore de son compagnon sportif-torchon. La pièce « 85B », remarquée au Off d’Avignon en 2017, lève le voile sur un sujet peu abordé au théâtre, avec humour, tendresse et poésie.

En tant que femme, de quelle manière avez-vous été confrontée au cancer du sein?

J’ai moi-même eu un cancer du sein quand j’avais 27 ans en 2010. A l’époque je travaillais avec mon amie auteure et metteure en scène Delphine Bernard sur d’autres projets, quand elle a émis le souhait d’écrire sur ce sujet lorsque j’en fus sortie. Si elle n’a pas été touchée directement par cette maladie, comme bon nombre d’entre nous, elle y a été confrontée à travers son entourage. Et j’avais besoin d’en parler. Même si le travail a parfois été difficile, le théâtre m’a permis de mieux vivre l’ »après » de cette épreuve. Nous avons choisi de créer une fiction car il me fallait aller au-delà de l’autoportrait pour apporter une distance essentielle au personnage, et de traiter le temps, du moment de l’annonce de la maladie jusqu’à l’ »après »: maintenant que j’ai échappé à la mort, dois-je continuer comme avant? Changer de travail ou de compagnon? Suis-je vraiment sortie de tout ça? Comment vais-je faire? Par quel bout dois-je commencer?

Quel a été votre point d’attaque?

Nous sommes parties du fait que cette maladie touche plutôt les femmes en seconde partie de vie et rarement les plus jeunes, pour qui la problématique de l’ »après » cancer engendre des questions bien différentes, comme celles touchant à la fertilité, à la carrière professionnelle comme aux projets de vie. Des questions auxquelles, il y a dix ans, très peu de structures répondaient. Par exemple, on ne parlait pas de l’oubli bancaire, cette mesure qui permet à une personne en rémission de faire une demande de crédit sans devoir informer la banque de ses antécédents médicaux.

Pensez-vous que la parole est libérée aujourd’hui?

Depuis cinq ou six ans, des associations de femmes agissent pour une meilleure prise en charge de la maladie, pour une meilleure transmission des connaissances actuelles et une meilleure prise en charge de cette fameuse période de l’ »après ».

Même si le sujet reste encore assez tabou, les choses avancent au niveau sociétal beaucoup plus vite qu’avant, notamment grâce aux réseaux sociaux. Et heureusement, parce que les cancers touchent de plus en plus de personnes et il est important de partager ses peurs, comme ses luttes et ses bonnes actions, afin que chaque personne se sente moins seule.

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