Année : 2018

Quand la bêtise durable s’installe dans notre île.

— Pa Florent Frabin, Président de l’Asso PUMA —

Décidément, durant encore combien de temps la Martinique restera-t-elle victime de ses enfants, particulièrement de ceux qui nous dirigent. Parfois nous nous interrogeons sur la motivation de ceux qui acceptent d’expérimenter chez nous, des solutions qui n’ont aucun retour d’expérience.

C’est ainsi que nous découvrons le projet NEMO qui est une centrale de production électrique en mer sur laquelle il est très difficile, voire impossible, d’obtenir tous les détails techniques, dans le but de comprendre où et comment peut survenir un éventuel danger.

L’élément le plus important, qui a retenu toute notre attention, c’est la présence massive dans cette installation, d’ammoniaque, servant à produire l’électricité ; là, ça devient très inquiétant.

Les solutions commerciales d’ammoniaque sont concentrées et très dangereuses. Une exposition brutale à l’ammoniaque par inhalation, par ingestion ou par contact sur la peau ou les yeux peut occasionner différentes pathologies.

Si d’aventure le projet NEMO nous fait défaut, soit au lancement, ou pendant sa période d’essais, qu’a-t-on prévu pour son démantèlement ? Nous reviendrons plus en détail sur cette opération.

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Une figure emblématique : Amadou Hampâté Bâ

— par Janine Bailly —

Plus qu’une représentation théâtrale traditionnelle, le spectacle Le fabuleux destin d’ Amadou Hampâté Bâ, qui se donne les 13 et 14 mars à Tropiques Atrium, m’est apparu comme une leçon de littérature vivante et pleine d’intelligence, comme aussi le portrait animé d’un homme grand et sage, et de belle humanité. Une impression qui s’est confirmée lors du bord de scène final, où Hassan Kassi Kouyaté nous dit la genèse de la pièce, écrite par le conseiller littéraire Bernard Magnier, et qui s’inscrit dans un projet mené en collaboration avec le Tarmac, théâtre parisien dédié à la création francophone contemporaine. Un projet qui a pour finalité de faire découvrir, ou mieux connaître, des hommes et des femmes disparus, admirables non seulement par leur écriture, mais encore par leur engagement auprès de leurs semblables, par ce qu’ils ont été et par ce qu’ils ont fait. Après Sony Labou Tansi, dont « la chouette petite vie bien osée » nous fut montrée ici-même dans Sony Congo, après Hampâté Bâ, il est déjà prévu un opus sur Kateb Yacine, un autre sur Fanon… en espérant que place soit bientôt faite à une femme ?

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Droits des femmes. Les Tunisiennes exigent l’égalité successorale

L’émancipation des femmes est l’oeuvre des femmes elles-mêmes!

— Par Rosa Moussaoui —

Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi à Tunis pour exiger que soit inscrite dans la loi l’égalité entre hommes et femmes devant l’héritage.

Elles ont défilé de Bab Saadoun, à l’orée de la vieille ville, jusqu’au Bardo, sous les fenêtres de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Plusieurs milliers de femmes ont manifesté samedi, à Tunis, pour exiger que l’égalité successorale soit inscrite dans la loi.

Jusqu’ici, en Tunisie, malgré l’adoption en 1956 du Code du statut personnel (CSP), le plus progressiste du monde arabe, la succession est toujours régie par un usage coranique qui prévoit que la part d’héritage dévolue à la femme représente la moitié, seulement, de la part de l’homme. L’égalité successorale est une vieille revendication du mouvement féministe tunisien et, depuis la fin des années 1990, elle fait l’objet d’âpres luttes. En 2005, l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et l’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement (Afturd) lançaient une vase campagne pour mettre fin au privilège masculin dans la répartition de l’héritage.

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Le fabuleux destin d’Amadou Hampâté Bâ

Mardi 13 et Mercredi 14 Mars – 20h Tropiques Atrium

Texte : Bernard Magnier
Mise en scène : Hassane Kassi Kouyaté
Avec : Habib Dembélé, Tom Diakité
« En Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ». Une phrase prononcée l’un des plus grands auteurs maliens, Amadou Hampâté Bâ, à l’Unesco en 1960. Bernard Magnier et Hassane Kassi Kouyaté rendent hommage à l’homme aux multiples vies, dans un spectacle plein d’humour et de sagesse.

De la falaise dogon de Bandiagara au Mali, où il est né en 1900, aux assemblées de l’Unesco et aux palais présidentiels, des bureaux de l’Institut Français d’Afrique Noire de Dakar aux pupitres des conférences internationales, des correspondances échangées de par le monde aux audiences accordées dans sa résidence d’Abidjan jusqu’à la fin de sa vie en 1990, Amadou Hampâté Bâ n’a cessé de s’adresser au plus grand nombre. Les multiples variantes de ses contes en attestent, de la version savante à la traduction littérale et à la version aménagée pour les jeunes lecteurs, une même volonté de transmettre, de partager.

Sur scène, Abib Dembélé, acteur incontournable au Mali, donne vie à l’écrivain et penseur malien.

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Crise majeure à l’Académie du créole haïtien : la « Note publique » de l’AKA sème la confusion

 — Par Robert Berrouët-Oriol —

À la suite de la publication le 17 février 2018, sur le site Potomitan, de la lettre ouverte du linguiste Michel Degraff (« Lèt tou louvri pou akademisyen nan Akademi kreyòl ayisyen »), l’Akademi kreyòl ayisyen (AKA) a fait paraître à Port-au-Prince, le 8 mars 2018, une « Note publique » rédigée en créole et portant la signature du pasteur Pauris Jean Baptiste président du Conseil d’administration de l’AKA. Cette « Note publique » d’une seule page, loin de répondre au long réquisitoire de 17 pages de Michel Degraff, n’apporte aucun éclairage sur la crise majeure que traverse l’AKA ; elle sème la confusion et écarte la possibilité d’un débat serein et rigoureux au sein de cette instance para-étatique en lourd déficit de crédibilité. Quels sont donc les principaux points contenus dans le réquisitoire de Michel Degraff ? Et que cible en réponse la « Note publique » de l’AKA ?

Plagiat, conflits d’intérêt, népotisme, corruption, etc.

Dans le texte « Crise majeure à l’Académie du créole haïtien » que nous avons publié le 2 mars 2018, à Port-au-Prince, dans le quotidien Le National, nous avons présenté les principaux sujets du réquisitoire de 17 pages de Michel Degraff :

–des publications sans consultation de la « Commission scientifique » de l’AKA ;

— un article dans Le Nouvelliste au nom de l’AKA et qui comprend un plagiat ;

— une demande de l’AKA, sur Facebook, de voter pour un concours de beauté…;

— des contrats accordés à des firmes où travaillent des académiciens : conflits d’intérêt, népotisme et corruption ;

— des « djòbs » au secrétariat de l’AKA pour la parenté des académiciens ;

— d’inquiétantes menaces qu’aurait reçu Michel Degraff relatives à sa sécurité et à celle de sa famille en raison de la publication de sa lettre ouverte à l’AKA.

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Comprendre la grève générale qui touche Mayotte depuis 3 semaines

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, s’est rendue dans le 101e département de France pour ouvrir le dialogue avec les organisateurs de la grève. Ce lundi après-midi, elle a également annoncé des mesures pour répondre à l’insécurité et l’immigration clandestine. Le Figaro revient sur ce mouvement qui trouve ses racines dans les problèmes de sécurité et d’immigration.

C’est une visite à haut risque pour la ministre des Outre-mer. Annick Girardin est arrivée lundi matin à Mayotte pour tenter de trouver une issue au mouvement de contestation qui secoue depuis trois semaines ce département français de l’océan Indien. «Le 101e département français le restera. Mais nous pouvons mieux travailler ensemble», a-t-elle déclaré ce lundi après-midi. Selon ses services, la ministre entend être dans «le dialogue». Pour comprendre les enjeux de sa visite, Le Figaro revient sur cette «grève générale» qui frappe Mayotte depuis le 20 février dernier.

• Qui est à l’origine de cette contestation populaire?

À l’initiative de cette grève, on trouve une intersyndicale mahoraise (CGT Ma, CFDT, FAEN, FO, Confédération syndicale des Familles, SNUipp, Solidaires, CFE-CGE) et le Collectif des citoyens de Mayotte.

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Scandale du chlordécone aux Antilles : Qui, et pourquoi?

— Par Patrick Jean-Élie —

Vous aussi, vous avez dégusté les délicieuses écrevisses de S……., au Lorrain, Martinique?

C’est vrai que  200 fois le taux de chlordecone toléré, ça doit donner du goût…

L’affaire est grave, et loin d’être terminée. La rémanence, c’est à dire la durée d’activité de ce pesticide, varie de soixante ans à sept siècles selon les sols!

Qui, et pourquoi?

D’abord, cette molécule de chlordécone est brevetée aux USA  et commercialisée sous le nom de Kepone en 1952.  En 1976, les Etats-Unis interdisent ce produit. Ce pays, qui ne connaît pas une patate sur le principe de précaution, et à peine celui de réparation , qui fourgue ses OGM en phase bêta-tests à la moitié de la planète, qui n’a instauré aucune traçabilité obligatoire des produits alimentaires, en arrive à considérer ce pesticide comme trop dangereux.

Mais ici, non. 

Ils ont sacrifié la population pour quelques bananes, et des  subventions

Laurent de Laguarigue, béké martiniquais,  rachète en 1981 à vil prix, puisqu’interdit depuis 5 ans, les stocks et le brevet du chlordécone aux Ricains, à Allied Chemical.

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Assises de l’Outre-mer : Penser l’avenir. Propos liminaire

— Par Jean-Claude William, Professeur Emérite de Science Politique Président honoraire de l’Université des Antilles et de la Guyane
Demain la Martinique est un groupe de réflexion et de proposition composé de femmes et d’ hommes de génération différentes possédant des compétences reconnues dans leurs domaines respectifs et dont l’un des points communs est d’ « aimer leur pays de furieuse amour » pour reprendre la formule d’un historien haïtien du XIX è siècle.

Il s’agit d’une démarche citoyenne témoignant de la volonté de la société civile de contribuer à la réflexion commune sur l’avenir de la Martinique, étant précisé que Demain la Martinique s’alarme de la situation actuelle et souhaite que les décisions prises à l’issue des Assises dégagent des perspectives pour une société refondée, beaucoup moins inégalitaire qu’elle ne l’est aujourd’hui et sachant tirer profit de ses atouts.

Demain la Martinique constate que le rapport avec l’hexagone est toujours marqué par la domination ce qui suscite des tensions inquiétantes. Il convient, donc, d’apaiser la société. Au plus vite. Le groupe proposera quelques pistes pour y parvenir.

Ce premier texte est un document de cadrage qui sera suivi de propositions sectorielles adaptées à l’évolution de la société.

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Françoise Lévy, le fil et la terre

Médiathèque du Lamentin Martinique du 9 au 29 mars 2018

— Par Michèle Arretche —

Petit à petit, sans bruit, depuis les hauteurs du Morne Serpent, Françoise Lévy trace son chemin.
Sous le double héritage des tisserands de Mazamet et des ateliers du Sermac elle nous propose sa toute nouvelle série, de terre noire et de tissage mêlés, métissés !
Des œuvres murales et des sculptures brisent les codes, certaines œuvres murales sont des céramiques, certaines sculptures sont des tissages, ou les deux à la fois consciencieusement reliés, noués, brodés, crochetés ensemble.

La pièce maîtresse de cette exposition intitulée « L’arbre » (95 x 70 cm) est un assemblage de tissages sur lequel un fil blanc et un fil noir (tiens !) servent de pinceau et décrivent des cercles, des spirales, tout un labyrinthe de racines enfouies qui donne naissance à l’arbre avec son tronc généreux et ses fines ramifications. Une œuvre très personnelle aux effluves japonisantes. D’autres réalisations sur papier et tissu dialoguent avec cet arbre potomitan et créent une harmonie plastique à l’ensemble.

Toute l’exposition est construite autour de l’arbre – L’arbre qui marche dans ma tête – « l’arbre, la forêt m’ont mis en relation avec un monde qui change sans arrêt, un monde poétique, imaginaire qui me permet de donner libre cours à l’inspiration, l’intuition et d’ouvrir une porte sur l’intime », dit l’artiste.

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« Wild West Women » : des femmes à la conquête d’elles-mêmes

— par Janine Bailly —

Sur scène, elles ne seront, pendant ces presque quatre heures de spectacle, que trois comédiennes, pour nous entraîner à leur suite dans cette épopée américaine, sorte de western palpitant, version femmes. Elles nous guideront, dans une sorte de “chevauchée fantastique” à la John Ford, mais légèrement parodique car poussant à l’extrême les codes du genre, sur la route des pionniers partis à la conquête de l’Ouest. Elles nous feront suivre la piste de l’Oregon et partager leurs aventures tumultueuses, au hasard de rencontres imprévues, heureuses ou malheureuses, et soumises souvent à la cruauté des hommes comme aux rigueurs du climat, car ici tout est paroxystique — chaleur, froidure extrême, tempête de neige qui oblige à rebrousser chemin…

Mais dans notre imaginaire, ils seront bien des dizaines, les personnages qu’elles auront créés dans une dynamique, une fougue, une inventivité qui ne se démentiront jamais, bien que l’on ait noté une certaine baisse  d’intensité dramatique dans le second volet, due sans doute à la multiplication de ces hommes  pris “du côté obscur de la force”, et qui ne font dans l’histoire qu’un rapide passage.

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« Wild West Women » de Caroline Le Forestier

Au Far West, les filles n’ont pas froid aux yeux

— Par Selim Lander —

Trois femmes américaines. Parmi elles Charlotte, une esclave noire échappée à la recherche de son fils blanc de peau, le fils du maître que ce dernier a confié à un orphelinat. Sally, la seconde, est une prostituée trop adroite au pistolet, d’où sa fuite du saloon où elle exerçait ses talents. Quant à la troisième, Rose, la tête pensante du trio, féministe qui croit au progrès de l’humanité, elle a quitté son mari, sombre brute épousée par erreur. A la recherche de l’enfant de Charlotte qui a été adopté par des pionniers, elles entament la traversée de l’Amérique par la piste de l’Oregon… où les attendent diverses aventures.

Nous sommes en 1851 dans l’Amérique des westerns, avec des bons et des méchants, les premiers finissant inévitablement par gagner et les seconds par se faire trucider. Mais ici la fin arrive moins vite que dans un film, le spectacle dure presque quatre heures (deux entractes compris) ce qui laisse de l’espace pour de nombreuses péripéties. Les trois jeunes femmes sont aimées tour à tour par des hommes qui les tirent des pattes des mauvais coucheurs rencontrés sur leur route, avant, le plus souvent, de disparaître à leur tour.

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Hommage aux femmes

— ParFrançois Reffin(*) —

Ce matin, on a tapoté à la porte de ma chambre-bureau, au 101 rue de l’Université.
J’étais encore au lit, je n’ai pas réagi.

La porte s’est ouverte, j’ai grogné un “Je suis là”, et la porte s’est refermée avec un “Oh, pardon !”

Comme j’étais réveillé, je suis descendu au petit déjeuner.

Quand je suis remonté, les tapis de douche ne trainaient plus dans la salle de bain, la cuvette des toilettes était récurée, les serviettes changées, les poubelles vidées.

Le même miracle se reproduit tous les jours.
Ce n’est pas l’œuvre d’une fée, non, mais de femmes.

J’ai échangé avec elles, rapidement, dans les couloirs.
Elles arrivent à 6 h, elles repartent à 10 h.
Assez tôt pour ne pas déranger le travail des députés.
Du lundi au vendredi, ça leur fait une vingtaine d’heures par semaine.
A raison de 9 € de l’heure, leur paie s’élève à 600 € et quelques par mois.

Bénéficient-elles de tickets-restau ? Non.
Sont-elles un treizième mois ? Non.
Des primes de panier ? De salissure ? Non.
Seulement 50 % de réduction sur le pass Navigo.

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La centralisation, maladie infantile de l’éducation nationale…

Par Roland Tell —

La centralisation du système éducatif français est un facteur capital de résistance au changement, un obstacle majeur pour l’innovation. Elle empêche de tenter, dans des secteurs limités (exemple : des secteurs géographiques) des expériences en vraie grandeur. La centralisation empêche la juxtaposition de sous-systèmes différents et horizontaux. Les sous-systèmes, dont il est question ici, sont des sous-systèmes, que l’on pourrait qualifier de régionaux, de territoriaux, comme ici à la Martinique. La centralisation interdit ces sous-systèmes ! Par exemple, elle ne permet pas que l’organisation de l’enseignement soit différente d’une région à l’autre, comme c’est le cas dans certains pays. En empêchant la constitution de ces sous-systèmes, elle empêche la réalisation d’expériences en vraie grandeur, c’est-à-dire d’expériences permettant de voir les effets d’une innovation pédagogique sur la société, et de voir ce qui peut être réellement généralisé.

La centralisation est un obstacle à l’innovation, parce que la moindre tentative d’innovation doit être multipliée par le nombre de professeurs, en faisant des paris, à la fois pédagogiques et budgétaires, qui ont des dimensions vertigineuses. Une centralisation moindre, et une plus grande souplesse locale, liée à des possibilités d’initiative, permettraient l’innovation, parce que les variables de ces paris seraient immédiatement visibles.

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Comme en hommage à Simone Veil

— par Janine Bailly —

Quatre comédiennes, appartenant à la compagnie Les Buv’Art, maintenant bien connue des scènes martiniquaises, ont eu la judicieuse idée, pour marquer de leur pierre cette semaine où l’on célèbre la Femme, de s’attaquer à un monument du théâtre dit populaire, Et pendant ce temps, Simone veille, qui tient la scène à Paris depuis de longs mois, et qui s’apparenterait plutôt au genre cabaret-théâtre, par ses jeux de mots, ses calembours, ses chansons, qu’elles soient dans leur forme originelle ou réécrites en version humoristique sur des airs célèbres, comme par une certaine volonté caricaturale dans la composition de ses personnages. On n’oubliera pas la parodie de “Bambino”, mimée et chantée, extrêmement drôle, où il est parlé de la libido des femmes, et des transformations qui se sont opérées grâce à la contraception.

Idée généreuse aussi, la première s’étant donnée gratuitement au restaurant Les Arômes du Carbet, dans la salle transformée pour accueillir un public venu nombreux, et qui s’est montré enthousiaste devant la prestation enlevée de la petite troupe. Troupe féminine à l’exception de Rachid, habituellement acteur mais préposé à la technique, qui accomplit, dans ces circonstances improvisées, la performance d’illustrer le propos à l’aide d’une bande-son originale et de projections vidéo d’époque particulièrement parlantes.

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« Simone Veille » : divertissant et instructif

Le 10 mars au Robert à 19h30.

Quatre comédiennes de la troupe martiniquaise les « Buv’Art » ont monté Simone Veille, résultat d’une écriture de plateau par quatre comédiennes (TrinidadCorinne BerronBonbonHélène SerresVanina Sicurani), parisiennes celles-là. Sous les apparences d’une comédie, elles déroulent l’histoire du féminisme, en France, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Un thème sérieux et toujours d’actualité traité avec humour et fantaisie : martingale gagnante qui explique que la pièce ait été jouée presque sans interruption, en Métropole, depuis sa création.

Elles sont donc quatre sur la scène, quatre jeunes dames pleines d’entrain qui nous font partager leur récit enjoué des transformations de la condition féminine. La plus grande, qui incarne Simone Veil, tient le rôle de la meneuse de jeu, celle aussi qui est chargée des rappels historiques qui s’imposent concernant les principales lois qui ont fait évoluer les règles concernant la participation des femmes à la politique, le divorce, la contraception, l’avortement, la parité…

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« Wild West Women », de Caroline Le Foretsier, m.e.s. Augustin Bécard

Jeudi 8 Mars  2018 à 20h. Tropiques-Atrium

Un spectacle drôle et touchant, haletant, composé de multiples rebondissements..

Wild West Women est un feuilleton théâtral, une épopée de 3200 kms pour deux comédiennes et une bruiteuse dans l’Amérique du 19e siècle.

Trois femmes issues de milieux différents mais toutes privées de liberté, décident un jour de bousculer le cours de leur vie. L’une est esclave dans une plantation, l’autre esclave domestique, tyrannisée tant moralement que physiquement par son époux qui lui refuse tout accès à la culture, et la dernière, esclave sexuelle.
Elles se rencontrent en mai 1851, au cours de leur fuite vers l’Ouest, seule destination pouvant leur faire espérer un avenir meilleur. Mais cette traversée de l’Amérique d’Est en Ouest est loin d’être de tout repos. Traquées par leurs tortionnaires, moquées, attaquées, elles ne baissent jamais les bras et continuent leur périple vaille que vaille. Bousculant les stéréotypes du Far West et de ses virils héros, le spectacle parle des profondes mutations qui émergent en cette fin de siècle. Les bruitages en direct nous transportent immédiatement dans les vastes plaines de la piste de l’Oregon, au rythme des chevaux et des coups de feu… Yeehaw !

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Vaccination contre la dengue Le fiasco de Sanofi

Par Lise Barnéoud et Chloé Hecketsweiler 
Le laboratoire français est-il allé trop vite ? A-t-il négligé certaines alertes ? Après la mort de plusieurs enfants aux Philippines, l’industriel pharmaceutique a dû stopper brutalement sa campagne de vaccination contre cette maladie tropicale. L’avenir du produit est plus qu’incertain

Lire aussi :Pourquoi la France refuse le vaccin contre la dengue pour ses territoires d’outre-mer

Les enfants philippins ne sont pas des -cobayes « . Les pancartes brandies par les parents d’enfants vaccinés contre la dengue ont fait le tour du monde en décembre 2017. Quelques semaines plus tôt, l’industriel pharmaceutique français Sanofi avait -révélé que son vaccin, Dengvaxia, lancé fin 2015, présentait un risque pour les personnes n’ayant -jamais contracté cette maladie tropicale – transmise par des moustiques et provoquant un syndrome de type grippal parfois sévère – avant d’être vaccinées. La campagne est arrêtée. Pour la population, cette révélation est un choc : 830 000 écoliers ont reçu une ou plusieurs injections dans le cadre d’un programme de vaccination publique lancé en mars 2016. Les Philippines devaient être le premier pays au monde à bénéficier d’une vaccination de masse contre la dengue.

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Théâtre : « Et pendant ce temps, Simone veille ! »

Un spectacle désopilant sur l’histoire des droits des femmes

Ce spectacle concocté par quatre auteures, TrinidadCorinne BerronBonbonHélène Serres et Vanina Sicurani, raconte avec humour l’évolution de la condition féminine en France, des années 50 à nos jours, au travers de trois lignées de femmes sous le regard historico-comique de Simone qui veille.

De scènes de la vie quotidienne en parodies de chansons, une autre façon de parler des femmes.

Mi revue, mi comédie, le spectacle est amusant, son grand mérite étant de ne se prendre jamais au sérieux.

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« Mami Wata » de et avec Astrid Bayiha

— Par Selim Lander —

Astrid Bayiha est une comédienne talentueuse et l’on est toujours curieux de la retrouver dans des rôles où elle tient la vedette (l’adaptation de La Vie sans fard de Maryse Condé, Jazz de Koffi Kwahulé), ou non (Tram 83, au dernier festival de Limoges, d’après le roman du Congolais YY). Dans Mami Wata elle est à la fois auteure, metteuse en scène et interprète.

La pièce se tient dans la chambre d’un hôpital psychiatrique. Lorsque les spectateurs pénètrent dans la salle, A. Bayiha est déjà là, couchée sur un lit blanc, unique élément de décor (mais qui deviendra pendant un moment l’ébauche d’une table de restaurant). Rêve-t-elle où les deux personnages supplémentaires qui apparaissent lorsque les lumières s’éteignent sur les gradins sont-ils des créatures autonomes, comme la note d’intention nous invite à le penser ? Peu importe, en fait, car Mami Wata ne raconte pas vraiment une histoire. C’est une pièce plus visuelle que bavarde, une affaire d’instincts, d’élans brisés et repris, de corps qui se défient et s’entrechoquent. Avec deux ennemis qui peuvent néanmoins se montrer tendres et complices, Mami Wata et « Lui », la fille et le garçon, l’envers et l’endroit.

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« Billes de verre, éclats de plomb » de Thérèse Bonnétat

—Par Selim Lander —

Langue des signes. On a beau aller et re-aller au théâtre, assister à quelques dizaines de pièces chaque année, une surprise est toujours possible. On ne pense pas seulement aux grosses machines comme le festival d’Avignon les affectionne, qui jouent sur une esthétique parfaite (The Great Tamer de Dimitris Papaioannou, en 2017) ou vous frappent comme un coup de poing (Bestie di scena d’Emma Dante, la même année). On pense plutôt ici à des productions plus modestes, qui relèvent d’un théâtre expérimental. L’originalité de Billes de verre, éclats de plomb réside dans la présence sur la scène d’un interprète de la langue des signes à côté d’un conteur. Interprète et non pas simple traducteur : Carlos Carreras est un comédien à part entière, un mime à la gestuelle aussi précise qu’éloquente, qui rend le texte accessible aux malentendants tout en fascinant le public ordinaire (celui dont l’ouïe fonctionne encore à peu près).

Si C. Carrera semble le principal atout de cette pièce hors norme, il est au service du beau texte de Thérèse Bonnétat, une réminiscence poétique de Marseille, de son Vieux-Port, devenu le lieu d’une rencontre imaginaire entre deux figures capitales, néanmoins en marge, du XXe siècle français, le psychiatre Fanon et Arthaud l’insensé qui se rejoignent pourtant dans la conception d’un engagement sans concession et dont quelques citations bien choisies viennent émailler la partition écrite par Th.

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« Billes de verre, éclats de plomb », chronique phantasmée d’une rencontre

— par Janine Bailly —

Dans le « paysage » qu’est Artaud, il faut  « s’y promener, il faut prendre le temps d’aller de saillie en trou, de sentier en piste, il faut s’y exposer, s’y aventurer. » (Kenneth White, in Le monde d’Antonin Artaud, essai, 1989). C’est bien à cette sorte d’aventure que nous convie l’écrivaine, responsable de la mise en scène de son propre texte, Billes de verre, éclats de plomb, avec la complicité de deux comédiens chargés d’assumer ses paroles, comme aussi celles d’ Antonin Artaud et Frantz Fanon, qui traversent en fulgurantes insertions l’écriture ardente et métaphorique de Thérèse Bonnétat.

Quand commence le jeu, l’un se tient de dos en fond de plateau, l’autre est couché au devant de la scène, blotti sous des linges qui d’abord le dissimulent. Et le temps s’arrête, un moment qui peut sembler durer, un moment fait de silence, d’immobilité recueillie, comme une transition entre le « ici-maintenant » et « l’ailleurs » d’un univers théâtral où on nous inviterait à entrer. Pour venir à nous, il faudra à l’un se retourner, à l’autre émerger de linges qu’il déposera à l’avant-scène ; l’un de ces linges, clair, étant à prendre quand il sera parlé pour la première fois d’Antonin Artaud, poète maudit né sous le ciel de Provence, « grand Monsieur masqué de blanc », qui « tel un oiseau de proie » s’offre au grand vent ; l’autre de ces linges, sombre, étant à saisir pour parler de Frantz Fanon, médecin-psychiatre et essayiste, « petit Monsieur à la peau noire », imaginé se tenant face au poète sur le port de Marseille.

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Sondage : une femme sur trois victime d’une forme de harcèlement sexuel pendant sa carrière

Les risques de harcèlement s’accroissent pour les citadines célibataires ayant un statut de cadre ou de profession intellectuelle supérieure.

Près d’une femme sur trois (32 %) dit avoir été victime d’une forme de harcèlement sexuel au cours de sa carrière, selon un sondage IFOP pour le site VieHealthy.com, publié mercredi 28 février.

Les formes verbales ou visuelles de harcèlement sont les atteintes les plus répandues, à commencer par les sifflements, gestes ou commentaires grossiers (34 % des femmes interrogées disent en avoir été victimes au moins une fois), suivis des remarques gênantes sur la tenue ou le physique (27 %).
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24 % des femmes disent avoir été victimes au moins une fois de contacts physiques légers, comme par exemple un effleurement des mains, des cheveux, du visage ou des jambes, et 13 % de contacts de type « main aux fesses ».

Les pressions psychologiques visant à obtenir un acte de nature sexuelle constituent une pratique plus limitée, 8 % des femmes disant les avoir subies…

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Lettre ouverte à un plaideur paisible

— Par Térèz Léotin —

Vous, monsieur le Plaideur paisible qui parlez « d’apaisement », vous qui croyez en ce mot puisqu’il semble à la mode par chez vous, dites, comment pouvez-vous en user et en abuser lorsque vous savez que notre Université n’arrive toujours pas à s’ôter des serres des voyous du CEREGMIA ?
Comment avez-vous fait pour y penser et surtout pour y croire puis venir nous assommer de la sorte, alors que vous savez pertinemment que nos étudiants ne peuvent étudier dans des conditions optimales, leur Institution ayant été spoliée, flouée, expurgée par des individus qui espèrent patiemment leur retour dans la place ?
Vous parlez « d’apaisement » ? En ignoreriez-vous le sens exact ? Certes les deux mots « apaisement » et « acquittement » commencent par les mêmes lettres, et se terminent par les mêmes syllabes, mais ce n’est pas une raison suffisante pour vouloir les confondre. Ils n’ont pas encore le même sens.
Si vous réglez les problèmes de Justice par « l’apaisement », dans ce cas vous êtes un pionnier, si l’on peut dire, le premier à laisser la Liberté à tous les voyous du monde, l’avocat de l’impunité, le jugement étant à votre avis inutile.

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Jeunesse et retour au pays !

— Par Max Dorléans —
Les FMP (Forces martiniquaises de progrès) viennent de tenir le 25/02 à Rivière Salée, une réunion publique dont la réflexion centrale a porté sur la problématique de la jeunesse et son retour au pays. Plus précisément sur la question de l’absence de retour au pays d’une fraction significative (et nous ajouterons malheureusement grandissante) de celle-ci. Notamment celle partie en France pour entamer des études, se former, une fois titulaire d’un diplôme de base, Bac et BTS notamment.
Cette réflexion est en réalité similaire à celle posée, à quelques années d’intervalle, par Letchimy à la tête de la région, proposant lui, à l’époque, une aide incitative de 15000 € à tous ceux/celles acceptant de revenir au pays, leur diplôme, formation professionnelle ou qualification de « haut » niveau en poche.
Une problématique encore proche de celle évoquée par le même Letchimy, faisant allusion à l’importance de notre jeune « matière grise » en France, qui ne proposait pas moins, entre autres solutions d’emploi, de miser sur la Caraïbe. Une perspective spécieuse, à tonalité impérialiste, car faisant fi des mêmes difficultés d’emploi rencontrées par l’immense majorité de la jeunesse caribéenne à l’étranger, pour se faire embaucher, comme notre propre jeunesse, dans leur pays d’origine.

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Le problème contemporain de l’éducation…

Par Roland Tell —

L’Education est devenue un phénomène social majeur. Les signes apparents de cette majoration du phénomène éducatif sont très visibles. Le premier, c’est la scolarisation massive de la population enfantine, dès l’âge de trois ans – la masse sans cesse croissante des élèves, qui se présentent dans les écoles. Quel que soit le pays, se pose le problème de la massification de l’enseignement. Ce qui entraîne des problèmes économiques et financiers ( gestion des établissements, ressources du budget ). Le problème du budget, notamment, devient préoccupant, du fait que le mur des 25% du budget national ne peut difficilement être dépassé. Par ailleurs, la notion de luxe, de superfétatoire, affecte les pays riches dans le domaine de l’éducation (luxe des universités américaines, par exemple). Ceci montre combien l’aspect qualitatif n’est pas négligé. Car il y a liaison entre ce caractère essentiel des sociétés, et le problème de l’éducation. Enfin, il y a surtout une mobilisation de l’opinion publique. Il est remarquable que celle-ci en soit directement concernée et intéressée. De ce fait, l’éducation est devenue un problème d’opinion publique !

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