Année : 2018

La dosette qui tue à petit feu

Je suis une dosette. Je vous en fais voir de toutes les couleurs !

Le séduisant George Clooney en use avec délectation dans un feutré, idéalisé et fantasmé.

Mes 4 grammes de café sont habillés d’une robe d’aluminium à la couleur de votre choix chacun y trouve son café, selon son goût et son humeur.

Le paradis au bout des lèvres, avec son arôme et surtout sa fameuse mousse !

Le raffinement ! Le luxe à portée de tasse. 4 grammes de café à 0,40 EUR, ça nous fait pour 1000 grammes de café 100 EUR.

Oui, 100 EUR le kilo, c’est le prix du luxe, on ne va pas chipoter, ce serait petit.

Il faut, bien sûr, s’en donner les moyens. Je ne fais pas dans la dentelle avec mes habits de lumière en aluminium.

J’ai besoin de beaucoup d’énergie électrique fournie par de belles centrales nucléaires ou de très efficaces centrales thermiques.

Pour 1 tonne d’aluminium, j’offre 4 tonnes de rejets sous forme d’arsenic, de titane, de chrome, de plomb, de vanadium, de mercure, bref, de magnifiques boues rouges qui par exemple, grâce à une superbe canalisation terrestre de 55 km, glissent depuis l’usine Altéo de Gardanne jusqu’à la grande bleue.

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« A scene at the sea » de Takeshi Kitano

Lundi 17 décembre 2018 à 19h30. Madiana V.O.

De Takeshi Kitano
Avec Kuroudo Maki, Hiroko Oshima, Sabu Kawahara
Genres Romance, Comédie dramatique
Nationalité Japonais
Date de reprise 8 août 2018 – Version restaurée (1h 40min)
Date de sortie 16 juin 2005 en DVD (1h 40min)

Synopsis : 
Un jeune éboueur sourd-muet se prend d’une passion obsessionnelle pour le surf. Soutenu par le regard protecteur de sa fiancée, sourde-muette comme lui, le jeune homme progresse, d’apprentissages éprouvants en compétitions harassantes, jusqu’à ce que la mer les sépare.

La presse en parle :

Madinin’Art par Selim Lander
Chef d’œuvre !  Voir la critique complète sur Madinin’Art

Chronic’art.com par Elysabeth François
Par son extrême épure, A Scene at the sea pourrait bien être l’œuvre la plus radicale du cinéaste. On y sent une volonté d’aller à l’essentiel, en dégageant l’histoire de tout détail sur-signifiant.
Le Figaroscope par Emmanuèle Frois
On se laisse bercer par le rythme des vagues, la lenteur de l’action, la beauté des images.
Le Nouvel Observateur par Pascal Mérigeau
Un cinéma d’une pureté absolue, qui nécessite encore un petit, un tout petit effort, pour retrouver un regard débarrassé de toutes les âneries qui l’encombrent.

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The puppet show-man

Vendredi 21 décembre 2018 à 18h – Tropiques-Atrium

Ciné Goûter à 17h30

de Yeung Faï

Conception & Jeu : Yeung Faï
Mise en scène : éric Domenicone
Construction castelet : Michel Klein
Construction marionnettes : Yeung Faï
Lumière : Marc Laperrouze
Production : Le Manège – Scène nationale de Maubeuge
Coproduction : Perth International Arts Festival, Australie

Le tigre dévore le moine débonnaire, les étudiants s’affrontent dans un combat de lances et d’épées spectaculaire, les assiettes virevoltent et jamais ne se brisent, les couples se font et se défont…
Les incroyables et multiples scènes de marionnettes chinoises se succèdent et nous font basculer dans un monde où l’éblouissante dextérité du marionnettiste s’accompagne de légèreté et de fantaisie.

Héritier d’une grande famille de marionnettistes chinois, Yeung Faï parcourt plusieurs communes du territoire pour faire découvrir cet art ancestral. Quelques manipulations suffisent à faire surgir un tigre affamé ou des combats d’épée, bref, un émerveillement assuré pour petits et grands.
Le jeune Yeung Faï a été initié à la manipulation des marionnettes à gaine par son père. Ce dernier, persécuté durant la Révolution culturelle, lui a transmis bien plus qu’une passion : la force de faire vivre cet art malgré les tempêtes.

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L’ icône Gandhi trébuche

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Ainsi donc, à force de vouloir déboulonner les statues on en arrive à des situations inattendues qui, par effet boomerang, explosent parfois aux visages. Au moment où la controverse autour de Mahatma GANDHI prend en Afrique un tour particulier, je vous propose de republier ma tribune « L’icône Gandhi va-t-elle trébucher ? » C’était peu après la pose d’une stèle à FORT-DE-FRANCE en l’honneur de cet homme.

 L’icône Gandhi va-t-elle trébucher ? 

 « Comme quoi, nul n’est complètement « pur » et « clair » dans les référencements historico-raciales… ». C’est par cette phrase qu’Antilla termine l’introduction de l’article parue au numéro 1737, « Gandhi, précurseur de l’apartheid ?… ». A cette affirmation négative qui pourrait être mienne, j’ajouterai, comme Martin Luther King, que tout homme a en lui un raciste qui sommeille. Mais de même qu’il n’y a pas d’amour sans preuves d’amour, en fait de racisme on ne retient que les actes. Les actes que son tempérament, son éducation, ses convictions religieuses, ou plus généralement sa culture, n’ont pas su permettre à l’individu de réfréner. 

En effet, depuis quelques mois monte une petite musique qui tend à remettre en cause la statue de Mahatma  Gandhi.

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ETC. Caraïbe a offert une très belle soirée de lectures théâtrales

— Par Roland Sabra —

Très intéressante soirée de lectures théâtrales ce samedi 16 décembre 2018 à L’Œuf plein comme il se doit d’un public avide de découvrir deux textes choisis, et bien choisis, par ETC.. Caraïbe.
La petite salle est comble, les chaises manquent, le public s’entasse, déborde dans la rue Garnier Pagès quand Vincent Fontano derrière son pupitre commence la lecture de «  Loin des hommes » créé cette année dans son île de La Réunion. La voix est forte et puissante, à la hauteur du texte qu’elle fait vibrer et toucher au cœur l’auditoire. Il est né laid l’enfant. La Mère le dit, le lui répète. Elle l’aime mais il est laid. Elle en fera un homme, un vrai, c’est à dire une caricature, à jamais plongé dans le virilisme cette maladie infantile de la masculinité. Au delà de la violence qui le taraude, le mine et l’agit, au-delà de son aspect physique, la tête dans les épaules, sa vraie laideur est là dans ce machisme qu’il porte en lui autant qu’il est porté par lui. C’est au départ ou à la mort, c’est du pareil au même, du père, que l’injonction maternelle d’être un homme à été faite.

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L’ex-chaviste Luisa Ortega Díaz: «Le Venezuela n’a pas de gouvernement, mais une bande de délinquants»

— Par Jean-Baptiste Mouttet —
Elle est l’un des fers de lance de l’opposition à Nicolás Maduro. L’ancienne procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega Díaz, attaque le président vénézuélien par le flanc judiciaire. Dénonçant le non-respect des droits de l’homme, décrivant un pouvoir corrompu, elle souhaite l’arrestation du président vénézuélien, dans un entretien à Mediapart.
est une des dissidences qui a le plus ébranlé le gouvernement de Nicolás Maduro. Luisa Ortega Díaz était procureure générale de la République du Venezuela depuis 2007 et perçue comme un pilier du pouvoir chaviste. Le 31 mars 2017, cette image vole en éclats. Alors qu’elle présente son bilan annuel, elle dénonce une « rupture de l’ordre constitutionnel ».

En cause ? La décision du Tribunal suprême de justice (TSJ) [la Cour suprême, aux mains de l’exécutif – ndlr] de priver l’Assemblée nationale de ses compétences et les députés de leur immunité. Malgré le rétropédalage de la Cour, l’Assemblée nationale, où l’opposition est majoritaire, est demeurée une coquille vide. Le pays vivait alors des manifestations quotidiennes contre l’autoritarisme de Maduro.

Luisa Ortega Díaz s’opposait elle-même à l’élection de l’Assemblée nationale constituante (ANC) du 30 juillet 2017.

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« Le goût du saké » de Yasujirô Ozu

Dimanche 16 décembre 2018 à 19h 30. V.O. Madiana

De Yasujirô Ozu
Avec Shima Iwashita, Chishu Ryu, Keiji Sada
Genre Drame
Nationalité Japonais
Date de reprise 1er août 2018 – Version restaurée (1h 53min)
Date de sortie 6 décembre 1978 (1h 53min)

Synopsis :
Un père, veuf, cadre dans une entreprise industrielle vit avec sa fille et son dernier fils. Le soir, après le travail, il retrouve ses amis pour boire du saké dans un café où ils ont leurs habitudes. L’un d’eux lui propose un gendre pour sa fille. Il prend alors peu à peu conscience que sa fille est en âge de se marier et qu’il doit, au risque de se retrouver seul, libérer sa fille de son emprise paternelle. D’abord, cédant à son angoisse de la solitude et à son égoïsme, il nie la nécessité du mariage, mais l’évènement devient inéluctable lorsqu’il croise l’un de ses anciens professeurs, dont la fille a sacrifié sa jeunesse pour s’occuper de son père…

.La presse en parle :
Télérama par Jacques Siclier
Une dernière fois, Ozu a traité son thème de prédilection : l’érosion de la cellule familiale dans une société japonaise moderne qui cède aux influences occidentales.

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L’îlet aux sorcières

Mercredi 19 décembre 2018 à 16h & 18h. Tropiques-Atrium

Ciné Goûter à 15h30 & 17h30

Cie Car’Avan
Contes de la Caraïbe
Mise en scène & Interprétation : Jean l’Océan
Technique : Laurence Couzinet
© crédit photo : Laurence Couzin
Il n’est pas bon pour les enfants de sortir la nuit car « La nuit, dit-on, de drôles de créatures rôdent sur l’île! ». Malheureusement, certains ti-manmailles n’ont guère le choix et d’autres ne sont guère obéissants…

Lire : L’Îlet aux sorcières, des contes pour petits et grands de Janine Bailly

Avec Ti’ Kolo, à la peau couleur cannelle, que son méchant oncle envoie au fond du jardin, dans la nuit noire, chercher un sac de patates. Et l’Enfant têtu qui, malgré les avertissements de sa maman-doudou, retourne à la tombée du jour dans la forêt pour y retrouver sa flûte oubliée…

Jouant de sa voix et de son corps, Jean l’Océan conte l’enfance créole, bouillonnante, palpitante, instantanée. Il fait vivre à nos oreilles ces ti’manmailles qui portent un regard immense sur la vie !

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Parutions : nouveautés du 16 décembre 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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« Voyage à Yoshino » au delà de nos catégories pensantes

— Par Roland Sabra —

C’est à la première partie d’un cours de philo de classe terminale autour de Perception et Raison, la première étant présentée comme la condition de la seconde que semble inviter Naomi Kawase dans «  Voyage à Yoshino. Je dis semble inviter pour un sujet occidental qui serait persuadé que ce que l’on perçoit dépend de ce que l’on sait. Il est une autre façon de recevoir le film en le considérant sous l’angle d’un débat spécifique au monde japonais entre bouddhisme et shintoïsme entre panthéisme et polythéisme le tout dans un perspective naturaliste beaucoup plus large au sein de laquelle le spectateur occidental peut trouver quelques repères qu’il lui faudra pourtant abandonner. « Voyage à Yoshino » est d’abord un voyage, une tentative de larguer les amarres de la raison raisonnante, une invitation au lâcher prise. Le sous-titre «  Vision », au-delà de la plante miraculeuse dont l’héroïne principale est à la recherche est à entendre dans son acception mystique, comme une appréhension immédiate du divin, d’un événement inconnu du passé, du lointain ou du futur ou d’un phénomène surnaturel.

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Cinéma japonais 12-18 « A Scene at the Sea » de Takeshi Kitano

Chef d’œuvre !

— Par Selim Lander —

Bis repetita placent. Comment se casser le nez deux fois de suite ? Par exemple en se présentant à la caisse des cinémas Madiana pour voir Invasion de Kyoshi Kurosawa. Mais peu importe, pour une fois, puisque ce fut l’occasion de revoir A Scene at the Sea, ce film de Kitano qui est un enchantement de bout en bout.

Ne surtout pas se fier au résumé dans le programme de l’Atrium, qui ne laisse rien entrevoir de la merveille qu’est ce film. Mais si je vous dis maintenant que A Scene at the Sea est centré sur deux sourds muets, qu’il est composé principalement de plans fixes, toujours les mêmes, présentant les mêmes personnages dans des poses identiques, que ces séquences répétitives sont tournées dans un Japon de banlieues grisâtres, que la mer elle-même est grisâtre comme le sable de la plage des surfeurs, vous me direz sans doute que je ne suis pas plus engageant que le programme. Vous n’auriez pas tort. Le fait est que par la magie du cinéma Kitano tire de tout cela un film lumineux.

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Une performance en pleine manif des « Gilets jaunes »

Qui est Déborah de Robertis, l’artiste « sextrémiste » qui a réalisé une performance en pleine manif des « Gilets jaunes »

Tour à tour vierge ou putain, sainte ou salope, reine ou sorcière, « L’Obs » a rencontré cette artiste luxembourgeoise.

Par Marie Vaton
Photo : Christophe Archambault / AFP

Ce n’était pas des Femen mais bien une performance artistique qui s’est déroulée sur les Champs-Elysées samedi 15 décembre au matin, au début de l’acte 5 des « Gilets jaunes ».

Sein dévoilé, habillées en Marianne, faisant face aux gendarmes qui bloquaient l’avenue, cet happening est l’oeuvre de Deborah de Robertis, une artiste habituée aux performances souvent dénudées, qui lui valent des comparutions au tribunal, comme en septembre dernier, lorsqu’elle est apparue dénudée, grimée en vierge Marie au sanctuaire de Lourdes.

Cette jeune vidéaste de 34 ans est loin d’être folle.

A Lourdes, elle avait joué Marie et Marie-Madeleine à la fois, « la vierge et la putain », la sainte et la sorcière. La vidéo de sa performance se concluait sur un extrait de l’Evangile selon St Luc : « Magnifique le ventre qui t’a porté, Magnifique le sexe qui t’a enfanté », comme pour mieux rappeler que ce n’est pas le corps de la femme qui est obscène, mais le regard que pose l’Eglise dessus.

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« Voyage à Yoshino » de Naomi Kawase

Par Selim Lander

De Naomi Kawase, on avait vu récemment Vers la lumière, un film qui mettait en scène des non-voyants. Voyage à Yoshino fait intervenir également une aveugle tout en creusant la veine fantastique, puisque Tomo, le personnage masculin qu’on croyait mort dans un accident de chasse un peu avant la fin, réapparaît à la toute fin. Idem pour la vieille femme aveugle qui prétendait être née 1000 ans auparavant, que l’on voit morte puis ressuscitée. Le spectateur de Voyage à Yoshino doit donc accepter de ne pas tout comprendre de ce qu’il voit. Ce qui est d’autant plus aisé, ici, que la photo est somptueuse : forêts de pins gigantesques dans des paysages vallonnés et maisons de bois perdues dans les bois, aux intérieurs chaleureux, malgré le confort minimal et le froid qui sévit dans le Japon septentrional.

Jeanne (Juliette Binoche, vedette étrangère du film), débarque chez Tomo à la recherche d’une plante magique, « Vision », capable d’abolir les souffrances des humains. La femme aveugle reconnaît Jeanne comme celle qui retrouvera la plante depuis longtemps disparue, depuis quelque mille années en fait (ce qui correspond donc à la naissance de l’aveugle).

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Indifférence

— Par Michèle Lamarchina —

– Bonjour mon chou, tu as bien dormi? Tu as déjà allumé la radio?

Depuis deux semaines, le navire de l’ONG qui porte secours aux naufragés est bloqué dans le port de Marseille car aucune nation n’est prête à lui accorder un pavillon.

-Qu’est-ce que tu prendras ce matin, tu préfères du thé ou du café?

Un chalutier espagnol est en errance au beau milieu de la Méditerranée; il détient à son bord treize réfugiés qu’il a recueillis alors que leur embarcation était en perdition depuis deux jours. Affamés, assoiffés et épuisés, les naufragés ont partagé à bord le maigre ravitaillement de l’équipage. Mais le chalutier est ballotté de port en port car aucun pays n’accepte de lui ouvrir un port. Les vivres sont en train de s’épuiser.

– Le thé, tu le prendras avec du citron ou avec du lait?

Le patron du chalutier avance que le seul pays qui accepte de recevoir les réfugiés, c’est la Libye. Mais quand il a prononcé le nom de Libye, les réfugiés ont été pris d’hystérie, assurant qu’ils préféraient se noyer que de retourner là-bas.

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Un seul coupable : le capitalisme et tous ses partisans !

— Par Max Dorléans —

out comme en Martinique en 2009, toutes sortes de bien-pensants refusant de regarder en face la violence quotidienne du capitalisme, se découvrent subitement défenseurs en France, de toutes celles et tous ceux qui demain, perdront leurs emplois en raison du mouvement des « gilets jaunes ».
Toutes sortes de bien-pensants prompts à n’être que sur le cliqué instantané, le présent, sans observer que les petites et moyennes en entreprises qui peut-être disparaitront, étaient déjà des canards boiteux, à qui le mouvement en question, n’aura fait que porter le coup fatal.
Alors, à tous ceux là, il faut leur signifier leur hypocrisie et leur veulerie.
En effet, lorsque les jours, semaines, mois et années précédents le mouvement en question, nombre de petites et moyennes entreprises se retrouvaient en difficulté, sinon en faillite, tout ce chœur de pleureur/euses d’aujourd’hui, avaient leur gueule fermée.
Aucun d’eux n’a jamais crié au scandale en raison du fonctionnement ordinaire du capitalisme où les grosses entreprises, tout comme les gros poissons qui mangent les petits, évinçaient les entreprises les plus faibles.
Où la domination exercée par les plus grandes entreprises avec la sous-traitance par exemple, conduisait dans bien des cas, à la liquidation des plus petites.

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Danse à l’Atrium : « Une de perdue ? »

— Par Selim Lander —

Disons tout de suite la réussite de cette pièce, résultat des efforts conjoints de Josiane Antourel et David Milôme à la chorégraphie, avec Chantal Thine et à nouveau David Milôme sur le plateau. Une seule réserve : Une de perdue… une de perdue ? est accompagnée d’un texte détaillant les intentions politiques des auteurs : leur pièce, nous disent-ils, illustre la génération perdue de tous les artistes, danseurs ou autres, « dont le talent n’est pas suffisamment reconnu et qui ne bénéficient pas de soutien à la hauteur de leur art ». On ne sait quoi penser, à vrai dire, d’une telle affirmation, sinon que la situation effectivement cruelle de nombreux artistes est d’abord la conséquence d’un système où la pratique artistique, en ce qui concerne en particulier les arts de la scène, est largement tributaire d’un financement public. Celui-ci n’étant pas indéfiniment extensible et l’habitude s’étant prise chez beaucoup de compter sur lui pour créer un spectacle, il en résulte une course inévitable aux subventions, qui est certes aussi épuisante que frustrante pour les artistes. N.B. : Cette remarque ne signifie pas que le financement public ne soit pas nécessaire pour faciliter la production de spectacles vers lequel le public n’irait pas spontanément (le théâtre de Boulevard parisien n’a pas besoin de subventions).

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Ouverture du mois du Japon : « Asako I et II »

— Par Selim Lander —

Ainsi en a-t-il décidé : au mois de décembre, Steve Zebina programme des films japonais. Et l’on applaudit des deux mains car le Japon est un pays fascinant, en particulier mais pas seulement pour son cinéma. Quel cinéphile ne garde pas dans un coin de sa mémoire quelques films venus du pays du Soleil levant qui l’ont particulièrement marqué ? Films intimistes, films noirs, films érotiques sans oublier les films de yakuzas ou de samouraïs, les Japonais qui semblent exceller dans tous les genres ont façonné (une part de) notre imaginaire.

Inutile de se leurrer : la fascination exercée par le cinéma japonais tient avant tout au Japon lui-même, tant ce pays de l’Orient lointain est différent de notre Occident. Prenons par exemple Asako. On pourrait croire que ce film absolument contemporain, avec des jeunes Japonais d’aujourd’hui, nous dépayserait moins qu’un film d’Ozu, par exemple. Eh bien non, ce sont les mêmes courbettes à la moindre occasion !

Asako I et II de Ryusuke Hagamushi

Asako I qui pleure et Asako II qui ne rit pas beaucoup plus. Une fois admis le caractère peu communicatif de l’héroïne du film et passé le prologue (Asako I) passablement ennuyeux, on se réveille avec la suite (Asako II).

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CFTU : Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

Lettre ouverte au président de la  CFTU
Monsieur Alain ALFRED

Fort de France, le 12 Décembre 2018

Par un accord signé le 20 janvier 2012 entre la Cacem et la CFTU qui prévoit que la CFTU bénéficie d’une délégation de service public (DSP), or à ce jour, elle est dans l’incapacité d’honorer son contrat.
Aujourd’hui, il appartient à l’autorité délégante d’assurer le service public sur son territoire conformément à la loi n° 2007-1224 du 21 Août 2007.
Même en cas de défaillance d’un affrété, le délégataire a obligation de tout mettre en œuvre pour pouvoir au remplacement, soit du personnel soit des transporteurs.
Il doit également s’engager à faire procéder aux réparations courantes, aux visites techniques règlementaires.
Rien de tout cela n’est fait, pourtant Mozaïk nous dit :

 

Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que vous êtes tenu de réaliser différentes enquêtes de qualité permettant d’avoir une meilleure connaissance de la clientèle.

AUTM a réalisé cette enquête que vous pouvez consulter par ce lien. Vous constaterez que ; I pa bon !

 

Micro-trottoir réalisé par via ATV

 

Ceci nous amène à nous demander si la CFTU est bien gérée ?

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« Loin des hommes » & « Pourvu qu’il pleuve »

Samedi 15 décembre 2018 à 19h à L’Œuf // Maison d’Artistes

Synopsis de « Loin des hommes » de Vincent Fontano:

Un soir, tard dans une station-service, un homme et une femme se croisent, ils ne se connaissent pas. Ce regard échangé va entrer en résonance avec leurs vies. : leurs vies de paumés, leurs vies de résolutions perdues, de compromis assassins.

Nuit, Loin des hommes est une pièce d’humeur, de Mood, pas d’enjeux, rien à défendre, pas d’argumentaire. Juste l’écriture de deux paumés qui pendant un moment vont s’interroger sur leurs choix, leurs vies et les chemins qu’ils ont pris.

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Concerts du quartet Luther François

Vendredi 14 & Samedi 15 décembre 2018 à 19h 30 au T.A.C.

Musical Director, Saxophones, Flute : Luther François
Upright bass : Alex Bernard
Piano : Marc Cabrera
Drums : Ricardo François
Son : Marc Escavis

La musique
Le quartet à toujours eu son importance dans l’histoire et l’évolution du Jazz comme musique d’expression individuel, et le nom de John Coltrane a laissé un empreinte indélébile. Luther François poursuit les traces laissées par ce grand maitre du marronage musical que représente le Jazz, reprenant quelques uns de ses compositions (Like Sonny, Crescent, Giant Steps…) et des standards qu’il avait interprété (I Want To Talk About You, Summertime…), et même des sélections de Thelonius Monk, extraits de leur collaboration historique.

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Respect de la loi, respect du service public, respect, respect, respect…

Lettre ouverte à
Monsieur le Président de Martinique Transport

Monsieur le Président,
Les statuts de Martinique Transport désignent le Président de la CTM, comme Président De l’organisme en charge du transport public en Martinique. Or, vous avez endossé des responsabilités que vous ne semblez pas vouloir totalement assumer.
Il y a en effet quelque temps, le service public du TCSP et des bus du réseau Mozaïk était interrompu pour fait de grève au sein de la société. Les raisons de cette interruption brutale et longue de service : le soutien à un agent mis à pied pour un comportement jugé inacceptable. Parallèlement le personnel invoquait un droit de retrait du fait de problèmes de sécurité. Pour autant ce droit de retrait a finalement été accepté pour partie (1 semaine) puis rejeté pour le reste du temps, par les services de la DIECCTE, qui considéraient qu’il n’avait plus lieu d’être du fait de l’évolution des négociations.
Malgré cela, vous n’avez pas enjoint la société à respecter ses engagements contractuels, en les obligeant à l’organisation du service minimum et donc de la continuité du service public de transport de personnes tel que la loi l’impose.

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Voyage à Tokyo

Mercredi 12 décembre 2018 à 19h 30. Madiana V.O.

De Yasujirô Ozu
Avec Chishu Ryu, Chieko Higashiyama, Setsuko Hara
Genre Drame
Nationalité Japonais
Date de reprise 1 août 2018 – Version restaurée (2h 16min)
Date de sortie 6

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Non à la révision de la loi de 1905 !

Des projets de révision de la Loi de 1905 seraient à l’étude. S’il s’agit de mieux encadrer des dérives intégristes mettant en cause les principes et valeurs de la République, le titre V de la loi, intitulé Police des cultes fournit l’arsenal juridique suffisant. S’il s’agit de financer les cultes de quelque manière que ce soit, on entrerait alors dans une procédure concordataire que la loi de 1905 avait précisément pour but d’abolir.

Les Organisations laïques soussignées, réunies le jeudi 22 novembre 2018 à Paris, mettent en garde contre toute modification de la loi de séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905, quelles qu’en soient les voies. Cette loi est un pilier fondamental de la République. Pour assurer à chaque citoyen la liberté de conscience, elle a instauré un juste équilibre entre la garantie du libre exercice des cultes et la neutralité confessionnelle de l’État.

Les organisations signataires rappellent donc solennellement l’intangibilité des principes solidairement posés par la loi :

Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.

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Maryse Condé « Attention à ne pas prendre la place des maîtres et répéter leurs travers »

Née en Guadeloupe en 1937, l’écrivaine Maryse Condé doit recevoir le 9 décembre à Stockholm le prix Nobel alternatif de littérature, une récompense décernée par une nouvelle académie composée d’intellectuels suédois. Une consécration internationale pour celle qui fut la première présidente du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage.

Je ne serais pas arrivée là si…

Vous me permettez de tordre un peu la formule? Et même de l’inverser ? Car moi, je suis arrivée là… bien que ! C’est ce « bien que » qu’il m’importe de souligner. C’est ce « bien que »qui m’a paralysée pendant près de trente ans.

Vous êtes donc arrivée là, Maryse Condé, lauréate 2018 du prix Nobel alternatif de littérature, bien que…

Bien qu’on m’ait affirmé, quand j’étais petite fille, que les gens comme moi ne pouvaient pas devenir écrivains. J’avais 12 ans à Pointe-à-Pitre quand une amie de ma mère a voulu me faire un cadeau original. Elle savait que j’avais lu tout ce qui pouvait me tomber sous la main : Balzac, Maupassant, Flaubert… Alors elle a opté pour un roman d’Emily Brontë : Les Hauts de Hurlevent.

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Dora Vital, luminosité secrète

Du 15 au 23 décembre 2018 Villa Chanteclerc

— Par Michèle Arretche, amateur d’Art —

Dora Vital nous illumine avec sa nouvelle exposition à la villa Chanteclerc du 15 au 23 décembre intitulée « Luminosité secrète ». Une lumière non pas éclatante mais révélée, avivée puis atténuée par la couleur, comme dans un tableau de Turner.

On chemine à travers ce qui nous semble être des paysages, ou une impression de paysage, telle qu’ils apparaissent dans l’art moderne, pour « remplacer la peinture d’histoire, pour exprimer les grandes interrogations de l’humanité dans ses tentatives de connaître et de façonner le monde » *1

Pour nous y amener Dora Vital apprivoise le hasard, dans une composition équilibrée et cohérente, évoquant et invoquant la nature, le chemin allant vers le cœur de la nature.

On pense bien sûr à Zao Wou Ki qui écrit « Des formes surgissent et j’osais employer des couleurs qui jusque là m’avaient fait peur. Je découvris que mon sujet d’inspiration c’était ma réalité intérieure. » *2

La réalité intérieure de la très réservée Dora Vital voilà ce qui nous ait donné à voir, à la frontière ténue du clair obscur, entre opacité et pleine lumière, dans cette antinomie entre espoir et désespoir.

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