Étiquette : José Nosel

« Nous voici à nouveau surpris »

Par José Nosel

En découvrant, à la télévision et sur des vidéos des réseaux sociaux, l’ampleur catastrophique des dégâts causés par l’épisode pluvieux de ce début novembre 2020, j’ai pensé à un autre épisode de pluie intense, celui de mai 2009, qui avait causé des dommages importants aux constructions et infrastructures du pays et qui m’avait inspiré une réflexion au sujet du risque d’inondations. J’en avais tiré un article publié dans la revue Antilla en juin 2009.

Je m’étais rendu compte que depuis au moins 3 décennies, où des efforts fructueux ont été portés sur la prévention des risques cycloniques et sismiques, c’étaient les risques de fortes pluies, et inondations, dans leurs conséquences, qui devenaient les risques naturels majeurs les plus fréquents de la Martinique.

Car autant ces risques de pluies et d’inondations ont des conséquences souvent catastrophiques, comme l’épisode en cours, voire parfois mortelles, autant ces risques, non seulement, nous ne les prenons pas suffisamment à la hauteur des enjeux en cause, mais encore, il me semble que, par nos comportements individuels et collectifs, nous les aggravons. En particulier, par une politique de constructions, qui pourrait être plus rigoureuse quant à leurs implantations.

→   Lire Plus

« Le Baron noir » de Sergio Noré

Par José Nosel —

le_baron_noirEditions Société des écrivains, 2016, 291 pages

Dans son ouvrage pédagogique, « l’Art de lire », considéré comme un des meilleurs manuels pour tout étudiant en littérature, le grand écrivain, méconnu, Emile Faguet, de l’académie française (1847-1916), écrit, je cite :
« Pour apprendre à lire, il faut d’abord lire très lentement et ensuite il faut lire très lentement et, toujours, jusqu’au dernier livre qui aura l’honneur d’être lu par vous, il faudra lire très lentement.
Il faut lire, aussi lentement un livre, pour en jouir, que pour s’instruire par lui, ou le critiquer »

Le conseil d’Emile Faguet, vaut, me semble-t-il, pour le dernier opus de l’écrivain Sergio Noré.

Il s’agit d’un recueil de 3 Nouvelles, de 291 pages, paru aux éditions Société des écrivains, et qui s’intitule, « Le Baron noir »

Il faudrait, en effet, le lire lentement :
Car, il y a matière pour jouir du plaisir de la lecture, d’autant qu’à chaque page, on décèle toute la jubilation de l’auteur d’écrire ce qu’il met dans la bouche de ses personnages.
Il y a matière pour s’instruire sur des réalités, notamment historiques, de notre terroir, qui nous sont proposées.

→   Lire Plus

Faut-il une nouvelle « nuit du 4 août » ?

— Par José Nosel —
nuit_du_4_aoutLes livres d’histoire racontent que dans la nuit du 4 août 1789, au cours d’une réunion houleuse de l’Assemblée Constituante, la décision a été prise d’abolir les dispositions du système féodal, en vigueur alors, et qui accordait des privilèges, notamment fiscaux, aux seigneurs, aux nobles et au clergé. Cette nuit est connue comme étant la nuit de l’abolition des privilèges. Le retour des privilèges, y compris sous formes de corporatismes, est tel, dans nos sociétés actuelles, que je consacrais deux chroniques à cette question, il y a 4 ans. La seconde s’appuyait directement sur les propos de deux grandes autorités morales de notre époque ; voici ce que j’en disais :
« Quelle belle leçon de courage et d’espérance nous donnent ces deux magnifiques vieillards que sont Stéphane Hessel, 93 ans, et Edgard Morin, 90 ans. L’un, Stéphane Hessel, a écrit un petit ouvrage de 30 pages, « Indignez-vous! » qui, à des millions d’exemplaires, constitue la référence de ces mouvements de masse des « indignés » qui essaiment dans le monde entier en ce moment ; l’autre, Edgard Morin, avec la publication de « la voie, pour l’avenir de l’humanité » , a frappé un grand coup, l’ouvrage vient couronner, en effet, une ?oeuvre

→   Lire Plus

Tourisme : Tu veux ou tu veux pas ?

–__-

 Par Michel Herland.

La Martinique n’a pas tellement d’atouts à gaspiller pour son développement : petite île surpeuplée, plombée par une fonction publique pléthorique et sur-rémunérée, avec une population – fonctionnaires ou salariés du privé – toute entière accrochée à un modèle de consommation seulement rendu possible par l’appartenance à l’ensemble français et, au-delà, européen, notre île ne saurait sérieusement viser à devenir le moteur économique de la Caraïbe, son bassin naturel. Quant à l’idée de développer des activités compétitives au plan mondial, comme l’informatique à distance ou la finance off shore, elle n’est guère plus prometteuse. L’informatique se heurte à l’obstacle des rémunérations (qu’on songe au salaire d’un ingénieur indien) : le succès n’est donc envisageable que pour quelques niches pourvoyeuses d’un nombre fort limité d’emplois. Et le projet de transformer la Martinique en paradis fiscal, s’il était sérieusement envisagé, serait a priori incompatible avec l’appartenance à l’Union européenne, déjà plus que suffisamment pourvue à cet égard (Londres, Luxembourg…) !

Par contre, s’il y a un domaine où la Martinique peut trouver une abondante clientèle étrangère, c’est bien le tourisme.

→   Lire Plus

Tourisme : Tu veux ou tu veux pas ?

Par Michel Herland —

–__-

 

 La Martinique n’a pas tellement d’atouts à gaspiller pour son développement : petite île surpeuplée, plombée par une fonction publique pléthorique et sur-rémunérée, avec une population – fonctionnaires ou salariés du privé – toute entière accrochée à un modèle de consommation seulement rendu possible par l’appartenance à l’ensemble français et, au-delà, européen, notre île ne saurait sérieusement viser à devenir le moteur économique de la Caraïbe, son bassin naturel. Quant à l’idée de développer des activités compétitives au plan mondial, comme l’informatique à distance ou la finance off shore, elle n’est guère plus prometteuse. L’informatique se heurte à l’obstacle des rémunérations (qu’on songe au salaire d’un ingénieur indien) : le succès n’est donc envisageable que pour quelques niches pourvoyeuses d’un nombre fort limité d’emplois. Et le projet de transformer la Martinique en paradis fiscal, s’il était sérieusement envisagé, serait a priori incompatible avec l’appartenance à l’Union européenne, déjà plus que suffisamment pourvue à cet égard (Londres, Luxembourg…) !

 

Par contre, s’il y a un domaine où la Martinique peut trouver une abondante clientèle étrangère, c’est bien le tourisme.

→   Lire Plus

Pour un développement endogène de la Martinique : l’approche par le concept « d’économie résidentielle » est-elle pertinente ?

 —   Par José Nosel —

 

      Au-delà des mots…

 

solaire_eolien                          Dans le N° 1355 de « Antilla », Raphael Vaugirard, en sa qualité d’économiste, réagit  dans une tribune à une chronique que j’avais consacrée au concept d’économie résidentielle et publiée il y a quelques mois par « Antilla »; c’est l’occasion pour moi de livrer la présente contribution sur la question controversée du développement.

                       La prégnance, notamment médiatique aujourd’hui, de certains concepts, idées, mots d’ordre ou slogans, font que le citoyen se trouve embarqué dans des logiques qui en découlent, sans qu’on ne l’ait éclairé toujours très précisément, sur ce qui se cache derrière ces concepts, idées, mots d’ordre ou slogans, modernes ou actualisés.

              Trope, métonymie, ambivalence, oxymore, etc. participent à ce contexte d’ambiguïté du langage moderne. Même un concept comme celui de « développement », utilisé par nous tous, n’est pas si évident qu’on pourrait le croire. De plus en plus de gens, de grands philosophes, comme Serge Latouche, par exemple (« Décoloniser l’imaginaire », 2005) remettent en cause radicalement ce concept de développement ; en particulier tel qu’il est conçu dans le monde occidental.

→   Lire Plus