— Par Jean Samblé —
Au terme d’un procès dense et souvent tendu, la cour criminelle de Paris a acquitté, samedi 15 novembre, l’avocat Alex Ursulet, poursuivi pour le viol aggravé d’une élève avocate au sein de son cabinet en janvier 2018. Après près de trois heures de délibération, les cinq magistrats professionnels ont reconnu l’existence d’actes de pénétration sexuelle ce jour-là, tout en estimant impossible d’établir avec certitude qu’ils avaient été imposés par surprise ou contrainte. L’avocat de 68 ans, qui niait farouchement toute relation sexuelle, a ainsi bénéficié du doute.
Dans les motivations du jugement, la cour souligne plusieurs zones d’ombre : la configuration des lieux rendant difficile de reconstituer précisément les positions de chacun, la brièveté du stage – cinq jours seulement – qui ne permet pas, selon elle, d’étayer fermement l’hypothèse d’une emprise, et l’existence d’un « jeu de séduction sexualisé » initié avant même l’entrée de la stagiaire au cabinet, nourri notamment par des échanges de SMS. Les juges relèvent également que les messages envoyés par Alex Ursulet après les faits laissent penser qu’il ne percevait pas avoir commis un acte pénalement répréhensible.
Catégorie : Sociologie
Sociologie
Face à la droitisation, la génération Z peut-elle ranimer l’esprit de Mai 68 ?
— Par Michel Wieviorka (*) —
Alors que le débat public français s’enferme dans le pessimisme et les extrêmes, une autre dynamique se dessine ailleurs : celle de la génération Z, qui se mobilise pour la justice sociale et la démocratie. De Hong Kong à Paris, son énergie rappelle celle de Mai 68 – et invite à repenser le changement par le bas.
Les tendances à la droitisation de la vie politique et intellectuelle française s’inscrivent dans un contexte de perte de repères. Qui ose parler de « jours heureux » à venir, comme le faisait le Conseil national de la résistance ? De « lendemains qui chantent » comme le Parti communiste français au temps de sa splendeur ?
À gauche, le discours ne prête guère à l’optimisme, il est surtout question de crises, sans horizon plus lointain que l’élection présidentielle de 2027. L’absence de perspectives est accablante, et la guerre en Ukraine, les horreurs du Proche-Orient ou la géopolitique erratique de Donald Trump alimentent des raisonnements dans lesquels les acteurs et les enjeux de la vie internationale occupent presque toute la place et semblent déconnectés des dynamiques sociales ou politiques internes aux sociétés concernées, en dehors du nationalisme.
Écrits, Sociologie
Le cercle apoétique – L’achronique continu(e)
– Saison 2, épisode 1 –
Comment vous dire ?
Il existe différents types de champs de matière mouvante, diverses sortes de plans dessinant de belles lignes de force, je ne vous apprends rien. Certains sont faits pour les cartésiens habitués aux espaces plats et euclidiens, d’autres pour les projectifs préférant les points de fuite à l’infini, ceux qui aiment les surfaces courbes et les grands cercles à tendances elliptiques, d’autres encore pour les amateurs de vies conformes, complexes ou plus discrètes.
Mais de l’endroit où je regarde bouger le monde, recueil de corps et d’esprits, le plan semble gâché à l’équateur. Plus grand-chose à tenir ferme et bon sans perdre la tête ou l’équilibre. Pourtant, dit-on, il nous faut rendre hommage à la destinée manifeste comme à ceux qui nous ont précédés. Garder la force de regarder demain en mangeant notre paquet de courage. Entre cyclopes et cyclones, en dépit de ce qui nous poisse comme jamais, il nous faudrait prendre la vie à bras le corps, de front, comme des gladiateurs affrontent le diable dans tous les détails.
Arts de la scène, Disparitions
Fanny Auguiac : Une vie consacrée à la culture martiniquaise
Le monde culturel martiniquais pleure la disparition de Fanny Auguiac, à l’âge de 87 ans, figure emblématique de la culture de l’île. C’est son époux, Max Auguiac, qui a annoncé cette triste nouvelle dans un message poignant et personnel :
« À tous mes parents et amis, j’ai la douleur de vous faire part du décès de Fanny, ma femme, ma compagne depuis plus de soixante ans ! Je suis dévasté… » La perte de Fanny laisse un vide immense dans la scène culturelle martiniquaise, mais aussi dans la vie de ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin.
Une vie dédiée à l’art et à la culture
Née à Paris le 20 novembre 1937, Fanny Auguiac a vécu une enfance marquée par les horreurs de la guerre. Orpheline de guerre, elle grandit dans un environnement où l’art et la culture ont toujours joué un rôle primordial. Très tôt, elle montre un intérêt pour la musique, qu’elle étudie de façon approfondie, notamment le piano, avant de s’orienter vers le cinéma. C’est dans l’industrie cinématographique qu’elle fait ses premiers pas professionnels, travaillant aux côtés de figures telles que Beckett, Sartre et Duras.
Sociologie
Procès du déboulonnage des statues coloniales: la mémoire ou l’oubli ?
— Tribune du Comité Devoir de Mémoire Martinique —
La question est limpide pour notre communauté antillo-guyanaise :
quelle mémoire choisissons-nous de célébrer pour notre avenir ?
Il n’est pas anodin que cette question ressurgisse aujourd’hui, alors que de jeunes Martiniquais comparaissent devant la justice pour avoir déboulonné des statues coloniales.
Leur geste, qu’on voudrait réduire à un acte de vandalisme, interroge en réalité quelque chose de beaucoup plus profond : le rapport que notre société entretient avec sa mémoire, avec son passé, avec la manière dont elle choisit d’honorer ou d’ignorer.
Depuis plus de trois siècles, la dignité du peuple martiniquais a été niée, marchandisée, puis confinée au silence.
Lorsque l’esclavage fut aboli, la France indemnisa les anciens planteurs, jamais les esclaves affranchis.
Et comme un second châtiment, on enjoignit aux survivants d’oublier : oublier les chaînes, oublier les supplices, oublier les siècles d’humiliation.
L’histoire officielle, dès lors, fut écrite sans eux, et l’espace public modelé à l’image des maîtres d’hier.
Nos places, nos avenues, nos statues, nos écoles ont ainsi longtemps célébré non les vaincus qui se redressèrent, mais ceux qui les avaient écrasés.
Parutions, Sociologie
« Sortir des villes des contraintes et du compte-à-rebours ! »
Véronique Bédague (Nexity)
Huit convictions pour transformer et aimer à nouveau la Ville.
Entretiens avec Madani Cheurfa (Cabinet 2017)
« Sortir des villes des contraintes et du compte-à-rebours ! » : c’est par cette exclamation simple au demeurant, inspirée par une profonde analyse et une expertise consommée, que Véronique Bédague, directrice générale du plus grand groupe immobilier de France, Nexity, promeut sa vision du monde et singulièrement de la ville de demain.
L’objectif 11 des 17 objectifs présentés par l’Agenda 2030 (ex Agenda 21), programme de développement durable adopté en 2015 par les 193 États membres des Nations-Unies, touchant aux villes et à leur devenir, dans un contexte de changement de paradigmes, préconise que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables. Véronique Bédague, dans ce cadre précis de réorganisation de la société et de ces espaces de vie, introduit une analyse éclairée.
Rodolf Étienne
« Nous sommes capables ensemble de transformer la Ville… »
« La Ville est le creuset de notre avenir. Elle exige des décisions de long terme, à l’échelle de plusieurs générations.
Echos d'éco, Politiques, Sociologie
Repenser la place des outre-mer dans la Caraïbe
Les Outre-mer français dans l’Atlantique : vers une diplomatie territoriale et une intégration régionale plus ambitieuse
Longtemps considérées comme des périphéries de la République, les collectivités françaises d’Amérique – la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Saint-Pierre-et-Miquelon – se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre appartenance européenne, ancrage caribéen et ambitions internationales, elles incarnent un enjeu stratégique majeur pour la France et l’Union européenne dans un bassin atlantique en pleine recomposition.
Un espace fragmenté au cœur d’enjeux géopolitiques globaux
Le bassin atlantique, et plus particulièrement la zone caraïbe, demeure une mosaïque complexe. Fragmentée par les héritages historiques, les langues et les statuts politiques, elle est aujourd’hui redevenue un théâtre de rivalités internationales. Face à l’influence grandissante de la Chine et à la réaffirmation de la présence américaine, la région se positionne comme un espace de compétition économique, diplomatique et sécuritaire.
Dans ce contexte, la présence française grâce à ses outre-mer constitue un atout stratégique majeur. Elle confère à la France une stabilité institutionnelle et une crédibilité diplomatique dans une région où la souveraineté, la sécurité et la coopération deviennent des leviers essentiels.
Santé, Sociologie
Cuba : appel à la solidarité
L’ouragan Melissa a violemment frappé l’est de Cuba le 29 octobre 2025. Les dégâts sont considérables sur une île, où la population fait déjà face à d’énormes difficultés dues au blocus.
Ensemble, nous pouvons les aider !
Plus de 700 000 personnes ont été déplacées, aucune perte humaine n’est à déplorer grâce à des mesures exceptionnelles de sécurité. Les infrastructures et plus de 45.000 maisons ont été détruites, 120.000 personnes sont aujourd’hui sans logement, les cultures sont ravagées. La reconstruction est déjà en cours, malgré les besoins immenses en nourriture et en matériaux.
Le 5 novembre, les associations de solidarité et de coopération amies de Cuba se sont réunies à l’ambassade de Cuba en France.
L’ambassadeur Otto Vaillant Frías a confirmé l’ampleur des dégâts. Vous trouverez ci-dessous une vidéo qui témoigne des ravages causés par l’ouragan.
Le gouvernement et l’État cubains mettent tout en œuvre pour récupérer des logements, rétablir les services de base et prendre soin des familles sinistrées.
Les besoins sont considérables et l’ambassade nous a fait part des urgences prioritaires :
Médicaments (analgésiques, antibiotiques…) Matériel médical consommable (gants, seringues, trocarts, gazes…) Produits alimentaires secs (lait en poudre, légumineuses, conserves, farine de blé…) Matériaux de construction, Linge de maison (matelas, draps, serviettes…) Ustensiles de cuisine, Vêtements et chaussures…
Sociologie, Yékri
L’éphéméride du 7 novembre
Début du procès à grand spectacle de Landru le 7 novembre 1921
Henri Désiré Landru, né le 12 avril 1869 à Paris (19e arrondissement) et mort le 25 février 1922 à Versailles, est un célèbre tueur en série et criminel français. Il fut surnommé « le Barbe-Bleue de Gambais ».
Biographie
Origines
Henri Désiré Landru est issu d’une famille modeste. Il est né en 1869, au 41 rue de Puebla (aujourd’hui avenue Simon-Bolivar) dans le quartier de Belleville à Paris et est le fils cadet de Julien Alexandre Silvain Landru, 34 ans, chauffeur aux Forges Vulcain (qui se suicida au Bois de Boulogne le 28 août 1912), et de Flore Henriquel, 34 ans, couturière et blanchisseuse à domicile (décédée en 1910). Le couple avait déjà une fille, Florentine Marguerite Landru (née en 1854). La famille est établie à Paris, rue du Cloître-Notre-Dame, où Landru a passé l’essentiel de son enfance heureuse.
Politiques, Sociologie
De Kampala à New York : l’héritage postcolonial des Mamdani
— Par Abbas Fahdel —
Le nouveau maire de New York, Zohran Mamdani, incarne une génération politique nouvelle, mais aussi un héritage intellectuel singulier : celui de ses parents.
Sa mère, Mira Nair, est l’une des plus grandes cinéastes indiennes contemporaines, autrice de films célèbres comme Salaam Bombay! et Monsoon Wedding.
Son père, Mahmood Mamdani, est un historien, politologue et professeur à Columbia University, dont l’œuvre a renouvelé la compréhension des rapports entre colonisation, modernité et violence politique.
Leur fils grandit ainsi à la croisée de deux héritages : celui du cinéma engagé et celui de la pensée critique — deux formes de résistance à l’oubli et à l’ordre établi.
Né en 1946 à Bombay, Mahmood Mamdani grandit en Ouganda, au sein d’une communauté d’origine indienne installée en Afrique de l’Est depuis l’époque coloniale.
Il étudie aux États-Unis, à Harvard, avant de revenir enseigner en Afrique, notamment à Dar es Salaam, haut lieu du bouillonnement intellectuel des années 1970.
Exilé après l’expulsion des Asiatiques par Idi Amin en 1972, il devient une figure de la pensée postcoloniale, dont l’expérience personnelle nourrit la réflexion : comprendre comment le pouvoir colonial a survécu à la décolonisation, sous d’autres formes, dans les structures de l’État, la mémoire et la violence.
Poésies, Sociologie
Le procès du « déchoukaj » des symboles coloniaux en Martinique
Une marche forcée contre le sens de l’Histoire
— Par Yves Untel Pastel —
Le débat qui s’est cristallisé autour des statues glorifiant la France conquérante aux Antilles Françaises n’est pas une simple controverse historique, mais une question fondamentale de dignité humaine et de justice mémorielle. Ces monuments, érigés à la gloire d’un passé colonial et esclavagiste, constituent une insulte flagrante et intolérable à la population antillaise. L’acte de les déboulonner, loin d’être un vandalisme, s’inscrit dans un mouvement global de dignité, que l’institution judiciaire peine à reconnaître.
I. Le Cynisme de l’Emblème Paternaliste
Comment concevoir l’audace de brandir un emblème prétendument libérateur ou civilisateur à la face d’un peuple que la puissance érigée a elle-même déporté, asservi et exploité ? Ce geste est d’un cynisme insupportable. Les statues représentant des figures de l’administration coloniale, ou des allégories de la « France conquérante », sont des affirmations de la légitimité d’une domination passée, minimisant l’infamie de l’esclavage.
Les Antilles sont littéralement une terre-cimetière, où le sol porte les stigmates des âmes broyées par le système esclavagiste. Positionner de tels monuments sur les carrefours, c’est profaner l’espace civique et imposer une négation quotidienne du traumatisme historique.
Cinéma, Disparitions
Pier Paolo Pasolini, la lucidité jusqu’à la mort

— Par Jean Samblé —
Le 2 novembre 1975, sur une plage d’Ostie, près de Rome, le corps mutilé de Pier Paolo Pasolini est retrouvé, battu et écrasé sous les roues de sa propre voiture. Cinquante ans plus tard, les circonstances de sa mort demeurent troubles, oscillant entre crime sordide et assassinat politique. Cette fin violente a transformé le cinéaste, poète et penseur en figure quasi mythologique : celle de l’intellectuel qui, jusqu’à son dernier souffle, osa affronter son époque, ses hypocrisies et ses contradictions.
Un homme de paradoxes
Né à Bologne en 1922, Pasolini traverse l’histoire italienne sans jamais s’y fondre. Trop libre pour appartenir à un camp, il se tient à la croisée du catholicisme et du marxisme, qu’il revendique l’un et l’autre, tout en refusant leurs orthodoxies. Poète en langue frioulane avant de devenir romancier, il s’attache très tôt à raconter les marges : les jeunes déclassés, les corps exclus, les visages pauvres de la banlieue romaine. Son premier roman, Les Ragazzi (1955), puis son film Accattone (1961), dressent le portrait d’une Italie invisible, que la modernisation galopante est en train d’effacer.
Religions, Sociologie
La Fête des Morts : entre mémoire, foi et traditions
— Par Hélène Lemoine —
La fête des morts est un rituel universel, célébré depuis des millénaires sous des formes variées à travers le monde. Elle exprime un lien profond entre les vivants et les défunts, une façon d’affirmer que la mort n’efface pas la mémoire ni l’amour. Dans de nombreuses cultures, ces célébrations sont à la fois religieuses, sociales et symboliques : elles rappellent la continuité de la vie au-delà du temps.
Des traditions multiples à travers le monde
En Asie, la fête des morts prend des visages très différents selon les pays.
En Chine, la fête de Qing Ming, au mois d’avril, est un moment de recueillement : les familles nettoient les tombes et apportent des offrandes à leurs ancêtres. Une autre célébration, la fête des fantômes (Zhongyuanjie), honore les esprits errants à qui l’on offre des repas pour apaiser leur solitude.
Au Népal, la fête de Gai Jatra, dite « fête des vaches », permet de rendre hommage aux défunts de l’année : les familles défilent dans les rues avec des représentations symboliques du défunt.
Echos d'éco, Sociologie
Ce qui change en novembre 2025
Logement, transports, santé… On vous informe sur tous les changements qui interviennent au mois de novembre.
Logement
Plusieurs actualités du mois sont liés au domaine du logement : envoi du chèque énergie, changement des créneaux heures pleines/heures creuses, début de l’application de la trêve hivernale, etc.
Taxe d’habitation sur les résidences secondaires : quand devez-vous la payer ?
Changement des heures creuses dès le 1er novembre 2025
Comment bénéficier du chèque énergie en 2025 ?
Trêve hivernale 2025-2026 : ce que vous devez savoir
Indice de référence des loyers (IRL) : quelle évolution au 3e trimestre 2025 ?
Droit au logement opposable : un téléservice étendu à de nouveaux départements
Argent
Le mois de novembre 2025 est notamment marqué par l’entrée en vigueur de nouvelles règles concernant les frais bancaires lors d’une succession.
Quelle revalorisation pour les retraites complémentaires du privé ?
Sociologie, Yékri
L’éphéméride du 29 octobre
Jeanne de Brigue, dite La Cordelière, fut la première personne jugée pour sorcellerie par le Parlement de Paris, le 29 octobre 1390.
Elle fut brûlée vive le 19 août 1391.
Illustration : Sorcières cuisinant des enfants – tiré du Compedium maleficarum de Francesco Maria Guazzo, 1608
Biographie
Jeanne de Brigue est une paysanne de la région de Brie. Elle est connue pour ses dons de guérison et de voyance. Son procès a lieu à Paris et elle est incarcérée à la prison du Châtelet. Le 13 août 1391 elle est menée au marché aux pourceaux rue Saint-Honoré.
La chasse aux sorcières est la poursuite, la persécution et la condamnation systématique et en masse de personnes accusées de pratiquer la sorcellerie. Si la condamnation des pratiques de sorcellerie se rencontre à toutes les époques et dans toutes les civilisations, cette chasse aux sorcières du Moyen Âge tardif et surtout de la Renaissance est particulière par la croyance en un complot organisé de sorcières se réunissant en sabbat pour détruire la chrétienté en faisant un pacte avec le diable, et par la persécution et la traque massive de ces prétendues sorcières.
Sociologie, Yékri
L’éphéméride du 26 octobre
Fusillade d’O.K. Corral le 26 octobre 1881
La fusillade d’O.K. Corral est un affrontement qui s’est déroulé le mercredi 26 octobre 1881 dans la ville de Tombstone en Arizona aux États-Unis.
Bien que seulement trois hommes aient été tués durant le combat, il est généralement considéré comme la plus célèbre fusillade dans l’histoire de la Conquête de l’Ouest, grâce à des films comme Règlements de comptes à OK Corral. Il vit s’affronter les frères Wyatt Earp, Morgan Earp, Virgil Earp, associés de Doc Holliday contre Frank McLaury, Tom McLaury, Billy Claiborne, Ike Clanton et Billy Clanton. Ike Clanton et Billy Claiborne s’enfuirent du combat, sains et saufs. Morgan Earp, Virgil Earp et Doc Holliday furent blessés. Les deux frères McLaury et Billy Clanton furent tués. Ils ont été enterrés dans le cimetière de Tombstone : Boothill
Analyse
La cause directe du conflit qui conduisit à la fusillade fut l’arrestation de deux cow-boys par Virgil Earp, agissant en sa qualité de Marshall fédéral, pour un vol de diligence. Un autre cow-boy sous l’emprise de la boisson proféra des menaces contre les Earp, ce qui les mit en garde.
Féminismes, Sociologie
Hommage à Paulette Nardal
Vendredi 24 octobre à 18h Hôtel L’Impératrice – 15 rue de la Liberté, Fort-de-France
Avec la chorale « Joie de Chanter » et l’autrice Léa Mormin-Chauvac
Entrée libre et gratuite
Paulette Nardal, une femme, un siècle, une vision universelle
Femme de lettres, journaliste, musicienne, traductrice et militante, Paulette Nardal (1896–1985) fut l’une des grandes pionnières de la pensée noire et féministe du XXᵉ siècle. Originaire de Fort-de-France, aînée d’une fratrie de sept sœurs aussi brillantes qu’indépendantes, elle fit partie des premières femmes noires admises à la Sorbonne dans les années 1920.
À Paris, avec ses sœurs Jane, Alice, Lucie, Andrée, Émilie et Cécile, elle fonde le salon littéraire de Clamart, un espace de rencontre et de réflexion où se croisent les grandes figures de la diaspora noire : Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas, René Maran, Marcus Garvey, Marian Anderson, et tant d’autres. De ces échanges naîtra ce qu’on appellera plus tard le mouvement de la Négritude.
Paulette Nardal, souvent désignée comme sa « mère spirituelle », revendiquait avec humilité :
« Nous avons ouvert la voie aux hommes.
Sociologie
Sociologie du vélo » David Sayagh : un livre pour mieux comprendre le vélo dans nos sociétés
— Par Les Vélos Marin Martinique —
Nous venons de découvrir un ouvrage très intéressant publié aux éditions La Découverte : Sociologie du vélo.
Je vais m’empresser de le commander, car il promet d’apporter un éclairage précieux sur un sujet qui nous tient à cœur depuis longtemps.
Sur le terrain, nous constatons chaque jour à quel point la compréhension du vélo est souvent faussée. Ce malentendu est profond, presque structurel : il influence la manière dont les politiques, les institutions et même certaines associations conçoivent leurs actions, souvent en se trompant sur l’essence même du vélo.
Le vélo n’est pas seulement un outil de mobilité, ni un simple support de projet ou de communication. Il représente avant tout un fait social organique, un vecteur d’autonomie, de lien, et un rapport vivant au collectif. Cette dimension est souvent ignorée, et pourtant elle conditionne la réussite de toutes les initiatives autour du vélo.
Le fossé entre cette réalité et la perception dominante reste immense. Il faudra inventer de nouvelles approches, de nouvelles formes de parole et d’expérience pour réduire ce malentendu. Comprendre le vélo dans sa réalité sociale, humaine et culturelle est à nos yeux un point clé pour faire évoluer la mobilité contemporaine et construire des projets réellement pertinents.
Politiques, Sociologie
Lettre ouverte à Maria Corina Machado, Prix Nobel de la PAix 2025
Par Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la Paix 1980
Je vous envoie le salut de la paix et du bien dont l’humanité et les peuples qui vivent dans la pauvreté, les conflits, les guerres et la faim ont tant besoin. Cette lettre ouverte est pour vous exprimer et partager quelques réflexions.
J’ai été surpris par votre nomination au prix Nobel de la paix qui vous a été décernée par le Comité Nobel. Je me suis souvenu des luttes contre les dictatures sur le continent et dans mon pays sous des dictatures militaires que nous avons endurées de 1976 à 1983 et nous avons résisté aux prisons, à la torture et à l’exil avec des milliers de disparus, des enfants enlevés et disparus et les vols de la mort dont je suis un survivant.
En 1980, le Comité Nobel m’a décerné le prix Nobel de la paix, 45 ans se sont écoulés et nous continuons à travailler au service des plus pauvres et aux côtés des peuples latino-américains. Au nom de tous, j’ai assumé cette haute distinction, non pas pour le prix lui-même, c’est pour l’engagement avec les peuples partageant les luttes et les espoirs pour construire une nouvelle aube.
Féminismes, Sociologie
Traite des êtres humains : le nombre de victimes explose en France
Plus de 7 200 personnes recensées en 2024, dont une écrasante majorité de femmes

— Par Sabrina Solar —
Le dernier rapport de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) révèle une hausse spectaculaire du nombre de victimes de traite en France. En 2024, 7 285 personnes ont été identifiées par les associations spécialisées, soit plus de 20 % de plus qu’en 2023. En deux ans, leur nombre a presque doublé.
Des femmes et des jeunes en première ligne
Selon la Miprof, 89 % des victimes recensées sont des femmes, toutes formes d’exploitation confondues. Dans la grande majorité des cas, il s’agit de traite à des fins d’exploitation sexuelle. Le Nigéria reste le principal pays d’origine, avec 1 223 femmes dénombrées, presque toutes contraintes à la prostitution.
Autre donnée inquiétante : plus de la moitié des victimes majeures accompagnées avaient commencé à être exploitées alors qu’elles étaient mineures. En 2024, 14 % des victimes étaient encore des enfants, principalement exploités sexuellement ou par le travail.
Sociologie
Robert Lodimus vu par l’IA
— Par Robert Lodimus avec l’I.A. —
Robert Lodimus est un auteur, essayiste et romancier qui vit et enseigne à Montréal, au Québec. Il est également connu pour ses commentaires et ses analyses politiques, notamment sur la situation en Haïti, qu’il publie régulièrement sur des plateformes comme Madinin-Art.
Ses publications et activités récentes
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En octobre 2025, il a publié un article dans Madinin-Art commentant la situation politique et sociale en Haïti, anticipant une catastrophe politique imminente.
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Toujours en octobre 2025, un extrait de son roman L’inconnu de Mer frappée a été partagé sur la page Facebook de Rezo Nòdwès.
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Il a publié en juillet 2025 un article intitulé « Jovenel Moïse, a-t-il été assassiné ou exécuté… ».
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Il est l’auteur de plusieurs romans et essais, parmi lesquels figurent Le Grand Combat contre le Capital, Il faut sauver Carthage, Les Tigres sont encore lâchés …
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Il a aussi mené des entretiens, comme celui avec Mᵉ Théodore Achille, sur les événements qui ont conduit au renversement de Jean-Claude Duvalier en 1986.
Robert Lodimus a écrit plusieurs livres, dont des romans et des essais.
Musiques, Sociologie
Bertrand Dicale – Musiques nées de l’esclavage
Cinéma, Disparitions
Diane Keaton (1946 – 2025) : une actrice libre, un style, une révolution douce
— Par Hélène Lemoine —
Diane Keaton, actrice oscarisée, réalisatrice, productrice, écrivaine, photographe et icône absolue d’un certain cinéma américain, s’est éteinte le samedi 11 octobre 2025 en Californie, à l’âge de 79 ans. Figure singulière et profondément attachante d’Hollywood, elle laisse derrière elle une œuvre marquante, traversée par les secousses du féminisme, les mutations de l’industrie du cinéma, et un charme inaltérable.
Une actrice qui incarnait l’époque
Née Diane Hall le 5 janvier 1946 à Los Angeles, elle quitte très jeune la côte Ouest pour New York, où elle suit les cours de théâtre de Sanford Meisner. Là, elle apprend « à vivre sincèrement dans des circonstances imaginaires » — une philosophie de jeu qu’elle n’aura de cesse de mettre en pratique avec une sincérité désarmante. Dès ses débuts à Broadway dans Hair (1968), puis au cinéma dans les années 1970, elle s’impose comme une actrice d’une modernité rare, au jeu subtil, décalé, vivant.
C’est Francis Ford Coppola qui lui offre son premier grand rôle au cinéma, en 1972, dans Le Parrain, où elle incarne Kay Adams, l’épouse de Michael Corleone (Al Pacino).
Sociologie
Haïti : des centaines de milliers d’enfants déplacés par une crise hors de contrôle
— Par Jean Samblé —
En Haïti, la situation humanitaire atteint un niveau critique. Selon le dernier rapport SOS Enfants publié par l’UNICEF, près de 680 000 enfants ont été contraints de fuir leur foyer à cause de la violence, un chiffre presque doublé en un an. Aujourd’hui, plus de 1,3 million de personnes sont déplacées à travers le pays, victimes d’un climat d’insécurité généralisée et de l’effondrement des services essentiels.
La capitale Port-au-Prince est en grande partie sous le contrôle de groupes armés, entravant l’accès des familles à la nourriture, aux soins, à l’éducation et à l’eau potable. Les enfants, en première ligne, subissent les conséquences d’une crise multiforme et prolongée : écoles fermées, hôpitaux débordés, violences, exploitation et faim. Selon les dernières estimations, 3,3 millions d’enfants ont désormais besoin d’une aide humanitaire, contre 3 millions en 2024.
« Les enfants en Haïti vivent une double tragédie : déracinés par la violence, puis abandonnés dans des lieux précaires où ils manquent de tout », alerte Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « À chaque déplacement, ils perdent un peu plus de leur enfance.
Politiques, Sociologie
María Corina Machado, Prix Nobel de la paix 2025
La reconnaissance d’un combat, la cristallisation des tensions
Oslo, 10 octobre 2025 – L’annonce du Prix Nobel de la paix 2025, attribué à l’opposante vénézuélienne María Corina Machado, a résonné bien au-delà de la Norvège. Récompensée pour ses efforts en faveur d’une « transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie » au Venezuela, cette figure controversée et déterminée devient ainsi un symbole mondial de résistance civique – mais aussi un point de crispation géopolitique.
Une militante devenue icône
Âgée de 56 ans, María Corina Machado n’est pas une nouvelle venue sur la scène politique vénézuélienne. Issue d’une famille d’industriels dont les entreprises ont été nationalisées sous Hugo Chávez, cette farouche anticommuniste est devenue l’un des visages les plus visibles de l’opposition au régime de Nicolás Maduro. Surnommée la « libératrice » par ses partisans – un clin d’œil à Simón Bolívar – elle a su fédérer une opposition longtemps divisée, notamment lors des primaires d’octobre 2023, où elle avait obtenu plus de 90 % des suffrages. Inéligible à la présidentielle de 2024, elle a continué le combat en soutenant le diplomate Edmundo Gonzalez Urrutia, contraint à l’exil peu après l’élection controversée de Maduro.

— 
— Par Sarha Fauré —