Catégorie : Politiques

Budget de la Sécurité sociale : les députés martiniquais divisés lors du vote final

Un vote sous tension, des enjeux majeurs pour la Martinique

— Par Jean Samblé —

L’Assemblée nationale a définitivement adopté, mardi 16 décembre, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Le texte a été approuvé par 247 voix contre 232, un écart de 15 voix seulement, révélateur d’un Parlement profondément divisé. Ce vote permet au gouvernement de faire adopter le premier budget social sans recourir à l’article 49.3 depuis le début du second quinquennat d’Emmanuel Macron.

Derrière ce scrutin national se cachent des enjeux particulièrement sensibles pour la Martinique, territoire confronté à une population vieillissante, à des difficultés d’accès aux soins et à une forte dépendance aux mécanismes de solidarité nationale. Le PLFSS pour 2026, largement amendé par les députés, acte notamment la suspension de la réforme des retraites, une décision lourde de conséquences pour de nombreux retraités martiniquais, souvent bénéficiaires de pensions modestes.

Retraites : un soulagement pour de nombreux Martiniquais

La suspension de la réforme permet d’éviter un allongement de la durée de travail et un recul de l’âge effectif de départ à la retraite.

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Situation internationale et orientation générale du CNCP

— Par Robert Saé, Responsable aux affaires extérieures —

16ème Assemblée Génrale de Comités Populaires

Bonjour à toutes et à tous.

Pour commencer, je voudrais dédier cette intervention à Assata SHAKUR, la grande révolutionnaire afro-américaine, décédée le 25 septembre 2025, à l’âge de 78 ans, alors qu’elle vivait à CUBA qui l’avait accueillie comme réfugiée politique. C’est elle qui nous enseignait, je la cite, que « Personne au monde, personne dans l’histoire, n’a jamais obtenu sa liberté en faisant appel au sens moral de ceux qui l’oppriment ! ».

Les camarades ont rappelé dans les précédentes interventions les énormes défis que nous avons à surmonter : Sur le monde entier pèsent des menaces de cataclysmes majeurs et l’agressivité du pouvoir colonial français se renforce dans notre pays, aggravant les énormes difficultés que subit notre Peuple. Il faut que nous fassions preuve d’une extrême lucidité, que nous identifions clairement la source de nos problèmes, ceux qui en sont responsables et que nous nous débarrassions de toutes formes d’illusions pour porter les remèdes efficaces.

* La première idée que je veux développer ici, c’est qu’en aucun cas, la propagande des impérialistes occidentaux ne doit nous servir de grille d’analyse, si nous voulons comprendre la situation mondiale et celle qui prévaut dans notre pays.

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Les jeunes veulent-ils encore la démocratie ?

 — Par Anne Muxel , Directrice de recherches (CNRS) au Cevipof, Sciences Po —

Droitisation de la jeunesse, désamour de la démocratie des moins de 35 ans, distanciation de la politique des seniors : « Fractures françaises », dix ans d’enquête menée par le Cevipof, nous apprennent les évolutions du rapport au politique de différentes générations.

Contrairement à ce qui est souvent asséné, les jeunes ne sont ni en voie de dépolitisation, ni désintéressés de la politique. Ils expriment des choix politiques et adoptent des comportements dans un cadre renouvelé du rapport à la citoyenneté.

Les données de l’enquête annuelle Fractures françaises, depuis 2013, permettent de saisir les évolutions les plus repérables du rapport à la politique dans la chaîne des générations, en en mesurant les écarts ou les similitudes entre les plus jeunes et les plus vieux, à l’échelle d’une dizaine d’années.

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Dialogue entre Jean-Bernard Bayard et Lamarec Destin

« Haïti : Réflexion sur la Gouvernance et l’Héritage des Dirigeants »

— Jean-Bernard Bayard —

Plainte ou Réflexion, condamne-t-il ou essaie-t-il de rectifier les erreurs et les méfaits? Prétexte ou Responsabilité, Pointe-t-il du doigt ou assume-t-il la charge qui lui est conféré? Promesse ou Planification, offre-t-il des rêves ou s’applique-t-il à planifier pour le future? Pillage ou Service, Est-il motivé par l’accaparation ou par le service à la société? Ce sont des questions primordiales et fondamentales pour la simple et bonne raison que sans moral publique, il n’y a pas d’état, sans institutions fonctionnelles, il n’y a pas de nation et sans service à la société, il n’y a pas de dirigeant. De 1804 à 1859 il y a eu en Haïti six chefs d’état à vie avec quatre présidents éphémères entre 1843 et 1847. Durant les cinquante-cinq premières années peut-on dire que les dirigeants haïtiens étaient motivés par la moral publique, avec des institutions fonctionnelles, au service de la société? Etait-ce une gouvernance de la collectivité ou le culte de la personne? De 1859 à 1908, Haïti fut béni par dix présidents et bénéficia de dix complots subversifs.

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« De l’OJAM à aujourd’hui, nos luttes dialoguent avec celles des peuples noirs »

La Martinique et le combat international pour Mumia Abu-Jamal

Gilbert Pago, historien et militant. Un entretien avec Rodolf Étienne

Historien, enseignant, militant infatigable des luttes anticoloniales et des droits humains, Gilbert Pago revient ici sur l’affaire Mumia Abu-Jamal et sur les liens profonds qu’elle entretient avec l’histoire politique de la Martinique. Cet entretien, réalisé dans le sillage de la grande marche de 146 kilomètres organisée en Pennsylvanie en soutien à Mumia Abu Jamal (28 novembre – 9 décembre 2025), met en perspective l’actualité brûlante de cette mobilisation internationale. À travers un regard ancré dans la mémoire des luttes noires, Gilbert Pago éclaire la manière dont la Martinique s’est mobilisée, dès les années 1990, aux côtés du journaliste américain condamné à mort puis à perpétuité.
Entre héritage de l’OJAM, solidarités de la diaspora afro-descendante et montée des forces réactionnaires, son analyse rappelle combien l’île reste connectée aux combats internationaux pour la justice.

Selon vous, en quoi l’affaire Mumia Abu-Jamal résonne-t-elle avec les grandes luttes politiques, sociales et anticoloniales qui ont marqué la Martinique au XXᵉ siècle ?

La lutte des Noirs aux États-Unis a toujours marqué l’opinion martiniquaise.

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Arrestation de Narges Mohammadi : Une nouvelle détention violente et brutale

La militante iranienne et lauréate du prix Nobel de la paix 2023, Narges Mohammadi, a été arrêtée en Iran le 12 décembre 2025, au cours d’une cérémonie en mémoire de l’avocat Khosrow Alikordi, récemment décédé. L’information a été confirmée par son comité de soutien sur le réseau X (anciennement Twitter), et par son avocate française, Me Chirine Ardakani. Selon des sources fiables, Narges Mohammadi a été violemment interpellée par les forces de sécurité iraniennes, qui l’ont frappée et saisie par les cheveux, lors d’un rassemblement en hommage à Alikordi, dans la ville de Mashad, dans l’est du pays.

La militante, âgée de 53 ans, était en liberté provisoire depuis décembre 2024 pour des raisons médicales, après avoir souffert de complications graves liées à son emprisonnement antérieur, notamment au niveau de ses poumons et de son cœur. Elle avait déjà été arrêtée à de multiples reprises pour son engagement contre le port du voile obligatoire et la peine de mort en Iran, et elle avait remporté le prestigieux prix Nobel de la paix en 2023. Ce dernier lui avait été attribué en reconnaissance de son combat acharné pour la défense des droits des femmes et des droits humains dans un régime répressif.

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« Pourquoi il faut lire L’Afrique contre la démocratie. Mythes, déni, péril »

— Par par Jean-François Akandji-Kombé —

En tribune cette semaine pour le Groupe de recherche AchacJean-François Akandji-Kombé, doyen honoraire de la faculté de droit de Caen et professeur à l’école de droit de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, encourage à la lecture de L’Afrique contre la démocratie. Mythes, déni, péril (Riveneuve, 2025) d’Ousmane Ndiaye. Journaliste et fin analyste des dynamiques politiques du continent, l’auteur pose une question centrale : la démocratie serait-elle, comme on l’affirme parfois, impossible en Afrique ? À rebours des discours fatalistes et des récits qui présentent la démocratie comme un modèle importé d’Occident, le journaliste met en lumière l’existence d’expériences politiques africaines fondées sur la délibération, la participation et le contrôle du pouvoir, bien avant la colonisation. Cette relecture historique prend un relief particulier alors que se multiplient les putschs et les crises institutionnelles, comme l’a illustré la récente tentative de coup d’État au Bénin. L’ouvrage explore à la fois les racines des cultures politiques africaines et les mécanismes qui nourrissent les impasses actuelles : confiscation du pouvoir, militarisation, fragilités institutionnelles, mais aussi persistance de mythes partagés des deux côtés de la Méditerranée.

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SMTVD, Hôtels, terres agricoles : capituler devant le privé ou inventerle commun ?

— RS n° 424 lundi 8 décembre 2025 —

Bien peu de commentaires ont accompagné les nouvelles qui vont suivre. Nul n’a fait le lien entre elles, ni réfléchi quant à leur signification profonde.

Ainsi donc, Belfort BIROTA, dont l’honnêteté ne semble pas mise en cause, a connu de sérieuses difficultés à la tête du SMTVD. Du coup, il veut rendre au privé la gestion du service public du traitement des déchets. Et bien sûr, il parle de DSP « délégation de service public ».

Dans le même temps, la CTM fait l’aveu de son incapacité de faire redémarrer les hôtels du Carbet et de la Pointe du bout. Les pays dits développés ont leurs friches industrielles. Les nôtres sont hôtelières.

Sur les terres de Providence, gagnées de haute lutte par la mobilisation populaire, on nous dit que les héritiers ont vendu, qu’une banque a acheté, que l’installation d’agriculteurs, et surtout d’agricultrices en fait, devient aléatoire, si rien n’est fait.

Pour les responsables de la politique martiniquaise, il n’y a de solution que dans la soumission aux lois du marché capitaliste, à savoir celles de la profitasyon.

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La valse des escrocs

— Par Robert Lodimus —

«  La souffrance chagrine a entrepris de ramoner les cheminées de ma colère. J’ai toujours pensé que les flammes de ma révolte s’élèveront une nuit jusqu’au faîtage du monde. Et que La fumée du combat des « oppressés » contre les « oppresseurs » finira par grisailler tous les « palais » qui brillent d’or et de blancheur dans la rudesse vespérale de l’injustice sociale. La « tunique de Nessus » a causé trop de malheurs au milieu de mon peuple. »

(Robert Lodimus, extrait de L’inconnu de Mer Frappée)

Le vendredi 3 mars 2017, les Haïtiens apprenaient avec surprise la mort de l’ex-président René Préval des suites d’un accident cardiovasculaire. Il avait dirigé la République durant dix ans. Sans interruption de ses deux  mandats obtenus dans l’intervalle de cinq ans. C’est sous le deuxième gouvernement de René Préval que l’État vénézuélien incluait Haïti sur la liste des pays bénéficiaires du programme PetroCaribe. L’accord a été signé en 2008, avant la catastrophe sismique qui a détruit la ville de Port-au-Prince et ses banlieues le 12 janvier 2010.

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Haïti : Ethique et État de droit

L’éthique politique est constitutive de la vision constitutionnelle de l’établissement de l’État de droit en Haïti

—Par Robert Berrouët-Oriol ( *) —

Adressé à mon collègue et ami Patrick Tardieu Conservateur général de bibliothèque et professionnel hautement qualifié de l’archivistique et de la bibliothéconomie–, mon courriel du 8 décembre 2025 a pour titre générique et contextuel « Précisions à propos de l’article « Imposture et fraude identitaire à géométrie variable : retour ponctuel et factuel sur l’arnaque à la « soup joumou » instituée par Dominique Dupuy dans la gastronomie de l’UNESCO ».

Il n’est pas fortuit qu’au périmètre des échanges et du débat d’idées citoyens je m’adresse à un « Conservateur général de bibliothèque » : dans un pays à forte tradition orale, Haïti, l’espace de l’archivistique et la bibliothéconomie est celui de la conservation des écrits, des traces documentaires et mémorielles. C’est l’espace où la parole proférée transmigre des différents registres de l’« oraliture » pour s’inscrire dans la dimension « Temps » à travers les mécanismes institutionnels de l’archivistique et de la bibliothéconomie. Une parole proférée trouve un complément essentiel de légitimité lorsqu’un document écrit, qui en signe la transcription, est préservé, archivé : cette parole proférée est ainsi située sur l’échelle du « Temps », elle est l’objet d’une classification, elle devient dès lors identifiable et (re)traçable.

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L’éphéméride du 9 décembre

Adoption de la Loi de séparation des Églises et de l’État le 9 décembre 1905

La loi concernant la séparation des Églises et de l’État1 est une loi française codifiant la laïcité. Adoptée le 9 décembre 1905 à l’initiative du député républicain-socialiste Aristide Briand, elle est un des actes fondateurs de la sécularisation de l’État, concluant un affrontement violent qui a opposé deux conceptions sur la place des Églises dans la société française pendant presque vingt-cinq ans.

Elle abroge le régime du concordat de 1801, qui est cependant resté en vigueur en Alsace-Moselle pour des raisons historiques (les élus alsaciens en faisaient une des trois conditions d’acceptation de leur rattachement à la France en 1919, sans quoi ils demandaient un référendum, que la France ne pouvait prendre le risque de perdre après une guerre si meurtrière).

Elle fut complétée en 1924 par l’autorisation des associations diocésaines, qui permit de régulariser, 18 ans plus tard, la situation du culte catholique.

Contexte : une séparation douloureuse
Genèse
À la suite de John Locke, les philosophes des Lumières relancent à travers l’Europe du xviiie siècle la question de la séparation de l’Église et de l’État.

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« Déboulonnages » : un jugement hors norme

— Par Michel Herland —

Par euphémisme, on a appelé dans la presse le procès qui s’est tenu à Fort-de-France du 5 au 7 novembre 2025 contre les casseurs (cinq femmes et six hommes de 24 à 54 ans) de plusieurs monuments publics martiniquais le « procès du déboulonnage ». C’était d’emblée minimiser les faits. Déboulonner c’est un acte respectueux, sinon de la personne en effigie du moins du travail de l’artiste qui l’a façonnée. Déboulonner c’est avoir conscience que les perspectives historiques changent et qu’un jugement concernant le passé ne saurait être définitif. Casser au nom de l’indignation d’un moment c’est un réflexe de voyou qui démontre l’absence de toute réflexion véritable. Or c’est bien de casse qu’il s’est agi, les œuvres en question n’existent plus. Le jugement, rendu le 17 novembre, a fait preuve d’une grande clémence puisque seuls deux accusés ont été reconnus coupables mais dispensés de peine, les autres innocentés alors qu’ils avaient reconnu les faits.

Rappel des faits

Empruntons à la revue Esprit ce rappel des faits.

« Le 22 mai 2020, journée de commémoration de l’insurrection d’esclaves de 1848, l’année de l’abolition de l’esclavage, démarrait une vague de destructions de statues sur l’île de la Martinique.

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Les intellectuels haïtiens et le peuple

— Par Gary Klang —

Jusqu’à tout récemment, il était entendu qu’un intellectuel luttait contre les injustices. Voltaire défendit Calas en risquant gros, car à l’époque l’intellectuel prenait beaucoup plus de risques qu’aujourd’hui. Diderot fut emprisonné à Vincennes pour ses écrits; Rousseau dut fuir Paris; Hugo s’exila de France et l’appartement de Sartre fut plastiqué à Saint-Germain-des-Prés dans les années 60.

Et puis tout changea brusquement avec la chute du communisme. Un historien américain décréta tout de go la fin de l’Histoire, en convoquant le vieil Hegel qui n’en demandait pas tant. Mais l’Histoire reprit de plus bel son cours sanglant avec le 11 Septembre, la guerre d’Irak, les talibans… Certains intellectuels haïtiens, qui au beau temps du communisme saupoudraient tous leurs textes du mot peuple, dans le but de jouir des avantages que leur donnait l’Union soviétique, virèrent à droite sans crier gare.

J’ai écrit une nouvelle à ce sujet, La Chute du Mur, dans mon livre Kafka m’a dit, où je campe un type d’intello haïtien, naguère stalinien et qui du jour au lendemain renie son appartenance au Parti communiste pour devenir un petit-bourgeois dans la pire acception du terme.

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Déboulonnage des statues : le ministère public fait appel

Les peines prononcées le 17 novembre 2025 dans l’affaire du déboulonnage de plusieurs statues en Martinique — celles de Victor Schœlcher, de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belain d’Esnambuc, démontées en 2020 — ne satisfont pas le ministère public, qui a décidé de faire appel.

Les 5, 6 et 7 novembre 2025, onze personnes avaient comparu devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France pour répondre de faits de dégradation de biens publics. À l’issue des audiences, le tribunal avait relaxé neuf d’entre elles. Deux prévenus avaient été reconnus coupables, mais dispensés de peine. Aucun des onze mis en cause n’avait donc été condamné.

Dans sa décision, le tribunal avait notamment estimé que « l’action poursuivie n’était pas mue par une volonté de porter atteinte aux biens d’autrui » et qu’elle s’inscrivait dans « une action politique et militante ».

Le ministère public a toutefois choisi d’interjeter appel, bien qu’aucune peine n’ait été requise lors du réquisitoire. La procureure avait alors qualifié l’affaire de dossier de droit commun, évoquant des faits de destruction aggravée, d’outrage à l’autorité judiciaire, d’obstruction et de refus de se soumettre aux prélèvements, laissant au tribunal le soin d’évaluer d’éventuelles sanctions.

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Une atmosphère totalitaire à laquelle nul n’échappe.

— Les Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux —

Totalitaire, le vote à l’unanimité au congrès alors qu’une forte majorité des votants est en réalité opposée à la décision prise. L’instinct grégaire règne. Alors qu’aucun d’eux n’en parlera pendant la campagne municipale qui commence.

Totalitaire, le silence unanime des élus face (ou presque) aux exactions commises au nom des antivax du Covid puis au prétexte de la vie chère. Cette apathie n’a d’égale que l’activisme déployé pour se faire réélire, durant les 6 mois précédant les élections municipales.

Totalitaire, le refus unanime des élus de prendre position au lendemain de l’acquittement des briseurs de statues. Aucun n’a cru devoir émettre un commentaire à l’égard des jugements qui pourraient ouvrir la voie à des initiatives plus audacieuses.

Totalitaire, l’absence de réactions des élus et des intellectuels à la tardive décision du parquet de faire appel au jugement qui paraissait conforme au vœu de l’État. Pourquoi cet appel inattendu ? Est-ce pour espérer que la singulière décision fasse jurisprudence à un niveau de juridiction supérieur ? Ou à l’inverse, les esprits s’étant apaisés et les défenseurs tus, n’est-ce pas dans l’espoir de l’État que la Cour d’appel ou éventuellement la Cour de cassation viennent “corriger” une décision populiste susceptible d’ouvrir la voie à de futurs débordements, y compris en métropole ?

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Municipales Mars 2026 : Lettre aux candidats et aux candidates

Madame, Monsieur,

La situation des Martiniquais et des Martiniquaises nous interpelle ;

Dans le cadre des élections municipales des 15 et 22 mars prochains, nous vous interrogeons en tant que candidat, candidate, sur votre projet politique.

Vous serez amené.e à siéger, tant dans votre conseil municipal que dans les différentes instances politiques du pays (EPCI, CTM, Conseils d’administration, Chambres consulaires etc.).

En tant que candidat, candidate, vous êtes certainement désireux.se de construire de véritables projets de développement pour votre commune, et en conséquence, prêt.es à trouver les moyens d’améliorer le cadre de vie de vos administré.es.

L’UNION DES FEMMES DE MARTINIQUE (UFM) œuvre depuis plus de huit décennies afin d’affirmer la nécessaire égalité entre les sexes au plan économique, social, culturel et politique. C’est pourquoi, nous souhaitons connaître et faire connaître vos intentions sur des questions qui affectent le quotidien de vos concitoyen.nes.

Nous avons bien conscience des difficultés, notamment budgétaires, auxquelles vous serez confronté.es mais, à l’heure des choix, les problématiques suivantes devront, de notre point de vue, être considérées comme prioritaires : VIE QUOTIDIENNE : Les femmes, souvent cheffes de familles monoparentales (54% des familles) sont les plus vulnérables.

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L’éphéméride du 1er décembre

Le Charivari premier quotidien satirique du monde est crée à Paris le 1er décembre 1832

Le Charivari est un journal français et le premier quotidien illustré satirique du monde, qui parut de 1832 à 1937. Fondé le 1er décembre 1832 par Charles Philipon comme un journal d’opposition républicaine à la Monarchie de Juillet, le journal satirique à vocation distractive s’affirma au cours de son histoire tantôt radical, conservateur, républicain ou encore anti-clérical. Ses auteurs les plus notables furent notamment Taxile Delord ou encore Agenor Altaroche et ses caricaturistes les plus marquants furent entre autres Philipon, Nadar, Gustave Doré, Henri Rochefort, Cham et Honoré Daumier. En baisse d’audience, le journal disparaît en 1937, peu de temps après avoir été l’un des périodiques ayant participé à une campagne de calomnie contre Roger Salengro.

Historique
Fondé en 1832, sous le règne de Louis-Philippe, par le journaliste républicain Charles Philipon, il devient rapidement un moyen de communication de l’opposition, dans le même mouvement railleur que l’hebdomadaire La Caricature créé en 1830. Il ridiculise avec entrain la monarchie de Juillet et la bourgeoisie et fut souvent condamné par les tribunaux.

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L’éphéméride du 29 novembre

Le plan de partage de la Palestine est approuvé par l’ONU par le vote de la résolution 181 le 29 novembre 1947

Le 29 novembre 1947, le plan de partage de la Palestine élaboré par le Comité spécial des Nations unies sur la Palestine (UNSCOP) créé par l’ONU, est approuvé par cette dernière à New York, par le vote de la résolution 181.

Illustration : Pavillon du mandat britannique flottant sur ses navires de 1927 à 1948.

La journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien est une journée internationale établie par les Nations unies. Elle est généralement tenue le 29 novembre de chaque année pour marquer l’anniversaire de la résolution 181 qui est le Plan de partage de la Palestine. Cette journée est tenue en accord des mandats donnés par l’assemblée générale avec les résolutions 32/40B du 2 décembre 1977, 34/65 D du 12 décembre 1979, 56/34 du 3 décembre 2001 et autres résolutions.

Ce plan de partage de la Palestine prévoit la partition de la Palestine mandataire en trois entités, avec la création d’un État juif et d’un État arabe, tandis que la ville de Jérusalem et sa proche banlieue sont placées sous contrôle international en tant que corpus separatum.

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Affaire Letchimy et consorts : Vers un jugement d’apaisement ?

— Les Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux —

La question peut se poser de savoir ce qui peut justifier que le jugement attendu dans l’affaire C/ Letchimy et consorts ait été mis en délibéré à la date du 19 février 2006, soit deux mois après l’audience du tribunal et un mois avant l’élection municipale de mars 2026. Par ailleurs, la requalification probable de l’accusation de détournement de fonds publics en délit de concussion, le second étant deux fois moins grave en termes de peine de prison et d’amende (cinq ans de prison contre dix, 500 000 € d’amende contre 1 000 000), tend vers un adoucissement de l’affaire. Laquelle, d’après un juriste établi, pourrait se transformer en “pas d’affaire du tout”, tant le délit de concussion lui-même serait, en l’espèce, incertain. Le renvoi à deux mois aurait le mérite de faire tomber la température et de préparer la population à un jugement d’apaisement. En effet, on sait la propension de la justice de manipuler avec des pincettes les affaires mettant en cause des personnalités politiques, surtout martiniquaises.

L’effervescence observée à l’aéroport du Lamentin lors de l’arrivée de Paris du maire de Fort-de-France serait la preuve du bien-fondé de la décision des juges.

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Budget 2026 : affaiblir les territoires, c’est affaiblir la République »

— Collectif —
Alors que le projet de loi de finances 2026 poursuit son parcours parlementaire, la colère monte chez les élus locaux. Collectivités et intercommunalités dénoncent une ponction inédite de plus de six milliards d’euros sur leurs budgets. L’État fait peser sur les territoires le coût du redressement des finances publiques, au risque d’étouffer les services de proximité, d’entraver la transition écologique et de menacer la cohésion nationale.

Par plus de 500 maires de France qui alertent le gouvernement d’un budget qui met en péril les territoires (*)

Pendant que l’examen du projet de loi de finances continue son chemin escarpé, les élus locaux font un constat alarmant. Le Budget 2026 prévoit un effort sans précédent pour les collectivités territoriales, alors qu’elles ont déjà été fortement mises à contribution en 2025 et les années précédentes. Pire, malgré les alertes répétées adressées au Gouvernement et aux parlementaires, le risque d’asphyxie que courent les communes et intercommunalités est aujourd’hui absent du débat public.
Le coût des milliards : une rupture de confiance

Pourtant, ce qu’organise le projet de Budget 2026, c’est une véritable casse de nos territoires, et en conséquence un affaiblissement des services publics de proximité portés par les collectivités au service de nos concitoyens.

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Le système s’effondre, la Martinique est à terre

— Les Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux —

Fort-de-France, le 22 novembre 2025 

En cette fin d’année noire (annus horribilis) : politique, économique, environnementale, sociétale, morale, insécure, et quasi existentielle d’une Martinique qui est devenue comme folle, avec un peuple qui semble tout autant avoir perdu la tête, la gravité du moment exige de ne pas s’arrêter aux personnes mais de se préoccuper de l’effondrement du système totalitaire qui les a emportés, et qui a mis à terre la Martinique. Dans aucun des domaines susvisés, la situation n’est circonstancielle. En tout, il s’agit d’un résultat. Le résultat d’un système tout-puissant et arrogant, d’abord municipal, qui fête de la plus mauvaise des manières son 80ème anniversaire de présence à la tête de la ville de Fort-de-France ; lequel système s’est étendu, en son cœur, à la collectivité territoriale de Martinique CTM et, par capillarité à toutes ses satellites. Toutes ! Le résultat d’une politique dont les prémisses sont contenues dans la chronique republiée ci-dessous, datée de 2012, mais qui pourrait avoir été écrite 20 ou 30 ans plus tôt.

La citadelle foyalaise ou le mythe césairien de la capitale assiégée

Fort-de-France, le 21 juillet 20121 .

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L’éphéméride du 23 novembre

Parution du premier numéro de Charlie Hebdo le 23 novembre 1970

Mobilisation des planteurs de bananes le 23 novembre 1992 : la Martinique île morte

Charlie Hebdo est un journal hebdomadaire satirique français fondé en 1970 par François Cavanna et le professeur Choron. Il fait une large place aux illustrations, notamment aux caricatures politiques, et il pratique aussi le journalisme d’investigation en publiant des reportages à l’étranger ou sur les domaines les plus divers : les sectes, les religions, l’extrême droite, l’islamisme, la politique, la culture. Le journal paraît tous les mercredis. Il a publié également des hors-séries à périodicité variable.

Créé en 1970 pour remplacer la version hebdomadaire d’Hara-Kiri, édité par la même équipe et venant d’être interdite à la suite d’un titre sur la mort du général de Gaulle, il est publié régulièrement jusqu’en 1981. Défenseur acharné de la liberté de la presse, son positionnement politique est celui d’un journal de gauche critique, antimilitariste et anticlérical, dans une société profondément marquée par Mai 68. Après un unique numéro en 1982, la parution cesse jusqu’en 1992, date à laquelle une partie des membres de l’ancienne équipe, Cabu en tête, se retrouve pour relancer Charlie Hebdo avec de nouvelles personnes.

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Cuba frappée par une crise sanitaire majeure

Le chikungunya révèle l’effondrement d’un système à bout de souffle

— Par Jean Samblé —

À La Havane, dans le quartier populaire de Jesús María, les habitants peinent à mesurer l’ampleur de ce qui leur arrive. Depuis son canapé qui lui sert de lit depuis plusieurs jours, Pilar Alcántara, 81 ans, murmure qu’elle « ne peut plus bouger tant la douleur est forte ». L’octogénaire figure parmi les derniers malades d’un pâté de maisons où pratiquement chaque foyer a été touché. Dans cette zone densément peuplée, beaucoup continuent de souffrir longtemps après la fièvre : des douleurs articulaires tenaces, parfois invalidantes, que les médecins associent au chikungunya.

Partout sur l’île, les mêmes scènes se répètent. Ce virus, apparu en juillet dans la province de Matanzas, s’est propagé à une vitesse fulgurante jusqu’à toucher les quinze provinces du pays. Les autorités sanitaires parlent d’une « épidémie complexe » mêlant chikungunya, dengue et oropouche, dont les premiers cas ont été enregistrés au cœur de l’été. Selon le ministère de la Santé, plus de 47 000 infections ont été détectées en une seule semaine, soit deux fois plus que la précédente.

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Non aux scrutins des impérialistes! Oui à la Révolution des prolétaires!

— Par Robert Lodimus —

En un mot, c’est le peuple qui choisit ses bourreaux. Il leur confie lui-même, sans en prendre conscience, la tâche de le dépersonnaliser. De le « désosser » comme un poisson de mer ou d’eau douce. De le ruiner. Et finalement, de l’anéantir.

Les scrutins électoraux, tels qu’ils sont organisés par les États impérialistes, servent plutôt les intérêts des mandataires qui sont inféodés à une mafia politique locale et étrangère. Quels avantages en tirent les mandants qui légitiment bêtement le pouvoir de ces gouvernants serviles? Combien de fois n’avons-nous pas entendu la même rengaine : « plus on vote, plus on s’appauvrit ? » Autre constat tout aussi manifeste: rares sont les individus qui quittent la vie politique active comme ils y sont arrivés, c’est-a-dire, les poches vides… Avant la fin de leur mandat, ces « politicards » prédateurs – pour la plupart, des pouilleux, des misérables, des brigands, des citadins ou paysans sans scrupule – ont réussi à amasser illicitement des richesses considérables pour eux-mêmes et pour leurs proches. Ils se sont servis de leur mandat, de leur haute fonction et des privilèges y afférents, afin de mettre leurs descendants à l’abri des manquements et des privations pour des dizaines voire des centaines d’années.

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Procès Letchimy : un dispositif de retraite contesté au cœur d’un procès sous haute tension

— Par Jean Samblé —

Le procès de Serge Letchimy, Didier Laguerre, Yvon Pacquit et Max Bunod, jugés devant la 32ᵉ chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris pour détournement de fonds publics et recel, a mis en lumière un montage administratif complexe autour du départ à la retraite de l’ancien député et président de la Collectivité Territoriale de Martinique.

L’affaire trouve son origine en 2016, lorsque Serge Letchimy, battu aux élections régionales mais toujours député, sollicite sa réintégration dans son ancien poste d’ingénieur territorial à la mairie de Fort-de-France — un statut pourtant incompatible avec la fonction de parlementaire selon le code électoral. Réintégré pour trois mois, il perçoit alors 23 465 € de salaires ainsi qu’une prime exceptionnelle de départ à la retraite de 67 552 €. Ces versements interviennent malgré deux alertes formelles du comptable public, qui refuse d’abord de valider le paiement et signale la situation à l’État.

Durant les audiences, les débats ont largement porté sur la légalité de cette réintégration ainsi que sur l’avancement professionnel exceptionnel dont avait bénéficié Serge Letchimy, devenu « ingénieur de classe exceptionnelle » malgré son absence prolongée de fonctions techniques depuis 2001.

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