Catégorie : Poésies

« Le poids du passé » &  » Carpe diem »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Le poids du passé

Dans une antique armoire
tout au fond d’un tiroir,
au dos d’un vieux miroir,
au creux de ma mémoire
j’ai trouvé par hasard…

…un bouquet de fleurs sèches,
un ruban de velours
qu’on avait noué autour
des cheveux d’une mèche
et la photo jaunie
d’une petite amie,

quelques lettres d’amour
qu’elle avait dû m’écrire,
de vagues souvenirs,
témoins de mon passé
que j’avais oubliés…

Ce parfum d’éphémère
et de temps qui s’enfuit,
dans ces choses vieillies
couvertes de poussière,
m’emplit de nostalgie…

Et je me suis juré
de ne plus entasser
jamais dans un grenier
des objets alourdis
par le poids des années…

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Man ka lévé

— Par Daniel M. Berté —

Man ka lévé

Ou za ba-mwen bon kalot
Fè tet-mwen tounen douvan-dèyè
Konsi larivyè Lakapot
Ka monté Mòn Balé an awryè

Ou za fouté-men bel gojet
Fè-mwen tonbé anlè bonda
Ek trapé an kalté falfret
Ki kité-mwen an dézawa

Ou za ba-mwen met kakan
Fè-mwen makaté djòlanba
Epi pèdi tout balan
Ek vini kon an ababa

Magré tousa
Man…

Ou za ba-mwen palaviré
Bat-mwen kondi an vié lanbi
Epi fè-mwen kriyé anmwé
Ek fè-mwen rété bigidi

Ou za ba-mwen model kout-pié
Fè-mwen drivé anlè do
Epi pété bò lé dé zié
Ek osi kasé yonndé zo

Ou za fouté-mwen bon kout-tjok
Fè-mwen maté adan dalo
Mantjé fè-mwen vini enpiok
Epi rann-mwen kon an zéro

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« J’aurai beau dire faire « 

— Par Gary Klang —

J’aurai beau dire
Beau faire
Plus rien ne sera comme avant
Les grillons se sont tus
Les lucioles n’éclairent plus
Et les feux sont éteints
Le monde
Parfois si beau
N’est plus ce qu’il était
Et la mer rejette sur la plage le corps des poissons morts
Où sont passés les ciels de mon enfance
Les réunions d’amis laissant le temps au temps
Mais le monde n’est plus ce qu’il était
Les hommes en noir avec des lunettes noires
Ont fait place à tous ceux
Qui comme eux
Préfèrent le bruit des balles et des fusils
Le cri des hommes agonisant
Les corps d’enfants
Qui devraient rire et jouer
Au lieu de dormir à tout jamais
Allongés sur la terre d’un pays disparu
Devenu tas de cendres
O Dieu
Reverrai-je
Dis-le-moi
Le temps d’avant
Celui du pur bonheur
Le temps où on laissait le temps au temps

GARY KLANG

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« Education, Formation, Instruction » & « Monde Parallèle »

Par Jean-Bernard Bayard

 

Education, Formation, Instruction

Un peuple peut-il s’épanouir sans identité avec l’exogénisme
Une nation peut-elle prospérer dans l’ignorance populisme
Une élite peut-elle être responsable du devoir avec racisme
Comment expliquer une nation et la perte de son patriotisme

Que dire de l’incompétence de tous nos dirigeants immoraux
Pourquoi la corruption crapuleuse qui tue à tout les niveaux
Comment détruire une mentalité en servitude aux coloniaux
Peut-il y avoir une renaissance des bénéfices commerciaux

L’être humain peut toujours s’améliorer pour la progression
L’Elite sociale peut bien amender pour développer la nation
L’hypocrisie peut se transformé par l’altruisme de la religion
La moralité peut optimiser le défi de supprimer la corruption
Jean-Bernard Bayard

 

Monde Parallèle

Dans un univers parallèle les rôles sont alors renversés

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« Aimer C’est Quoi? » & « Première Nation Nègre Du Nouveau Monde »

— Par Jean-Bernard Bayard —
Aimer C’est Quoi?

Aimer c’est donner, c’est sacrifier, c’est offrir, c’est comprendre
Quand on aime on est à la fois invincible, vulnérable, et tendre
C’est une sensibilité réciproque, participative, qu’il faut attendre
Unique ou collectif, il s’approfondi quand on peut en dépendre

L’amour est profond et durable qui surmonte les vaines zizanies
La luxure est superficielle et éphémère qui s’effondre avec ennui
L’amitié réside dans l’amour qui offre une réciprocité qui grandit
L’égoïsme est dans la luxure qui offre une émotion vite accalmie

Entre deux individus ou une collectivité il faut être responsable
Dans les moments difficiles il demeure ce sentiment inébranlable
Toutes crises sont surmontés par la grande volonté incontestable
L’ultime gratification d’aimer c’est une vie d’harmonie redevable

Jean-Bernard Bayard

Première Nation Nègre Du Nouveau Monde
— Par Jean-Bernard Bayard
La collectivité d’hommes et de femmes de renommée mythique

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Annou fè

— Par Daniel M. Berté —

Nou za pran trop fè
Kò nou ka chayé fè
Tankou yon pyes anba présyon

Fok sòti anba fè
Pa janm pè pété chenn an fè

Fok pran koutla an fè
Fok pran nenpot koko-fè
Annou fè
Pou nou fè sa nou sa fè
Pou nou fè sa nou pou fè

Zel nou pa fet pou chenn
Nou fet pou volé lwen
Soley cho ka tann nou dèyè montay

Fok sòti anba fè
Pa janm pè pété chenn an fè

Fok pran koutla an fè
Fok pran nenpot koko-fè
Annou fè
Pou nou fè sa nou sa fè
Pou nou fè sa nou pou fè

 

Daniel M. Berté 31025

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« Migrant Amour » & « Une vie gâchée »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Migrant Amour

Dis-moi : où est passé l’amour ?
A-t-il déserté nos contrées pour toujours ?
Serait-il un oiseau migrateur
en quête d’un peu plus de chaleur ?

Est-il parti pour très longtemps
ou reviendra-t-il au printemps ?
Depuis qu’il s’est envolé à tire-d’aile,
ici, c’est l’hiver émotionnel

qui vous glace le cœur,
vous emplit de rancœur
et noie dans la tristesse…
Il faut que cela cesse !

Et que, pareil à l’hirondelle,
messagère joyeuse et belle,
au plus vite l’amour revienne
se nicher dans nos âmes en peine…

Une vie gâchée !

Violée dans son enfance,
elle a perdu confiance,
murée dans le silence
que cause la souffrance…

Petit oiseau blessé,
de trop lourdes séquelles
l’ont alors empêchée
de déployer ses ailes
pour au loin s’envoler…

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Ayiti Boyo Kiskeya

— Par Jean-Bernard Bayard —

Ayiti Boyo Kiskeya

Baignée dans la Mer des Caraïbes il y avait une Île
Cette Île était partagée en cinq Caciquats fertiles
Siboneys Arawaks Taïnos Caraïbes y furent puérils
Et firent leur domaine abondant et aussi tranquille

Un jour trois caravelles y vinrent au Nord-Ouest
Les autochtones cachés observèrent ces funestes
Quel sort sur cette terre et ce peuple se manifeste
Leur apparition était pire que la foudre et la peste

Dix ans de génocide des natifs créa le marronnage
Nègres de l’Afrique y furent déportés en esclavage
De 1503 à 1803 l’Occident en fit un vil néttoyage
1804 mis fin à cette colonisation et à son carnage

Jean-Bernard Bayard

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À mon île défunte

— Par Gary Klang —

Mon île à tête d’histoire ancienne
Et de misère
Pirogue échouée fuyant la mer

Mon rêve noyé
Dans la mer morte de la douleur

Je ne vois rien qu’un long malaise
Le frère ne connaît pas le frère
L’ami qu’on ne reconnaît plus

Mon chant dira
Les détritus
La crasse
Et l’abandon

Qui me dira le sens de la débâcle

Gary Klang

illustration d’après le tableau Capois La Mort, s.d. Obin, Seneque (haïtien, 1893 – 1977)

*****
***
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François Cappouet ou François Cappoix (surnommé Capois-La-Mort), né en 1766 à Delaunay (Glon-nen) 1re section communale de Chansolme, Arrondissement de Port-de-Paix, assassiné le 19 octobre 1806 sous l’ordre de Henri Christophe près de Limonade, est un officier de l’armée indigène d’Haïti lors de la Révolution haïtienne et vainqueur de la Bataille de Vertières.

Biographie
Fils d’esclave devenu insurgé
Il était fils d’esclave vivant dans le domaine de riches planteurs français dont le nom « Cappouet » devint Capoix pour sa famille par déformation linguistique.

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« Pourquoi » &  » Combien »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Pourquoi ?

Pourquoi faut-il que l’on s’escrime
à survivre dans ce monde en dérade ?
Pourquoi y a-t-il tant de crimes
auxquels on n’a pas trouvé de parade

contre la Nature et la beauté
de son infinie diversité ?
Pourquoi l’homme veut-il tout dominer ?
De l’Éden, il s’est lui-même chassé !

Pourquoi l’appât du gain a-t-il tué
intelligence et curiosité ?
Pourquoi l’amour fut remplacé
par haine, guerre et oppression ?
Pourquoi subir tant de pression ?

Et pourquoi faut-il que je sois né
au pire moment de cette histoire
où s’est envolé même l’espoir
de la foutue boîte de Pandore ?

Combien ?

Combien d’inspirations d’une muse volage,
de mots mis en poèmes avant le grand voyage
et de respirations avant expiration ?
Combien de temps encore avant que l’horizon
de la vie ne soit plus qu’un vacillant mirage ?

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« Illuminer » & « Elucider »

— Par Jean-Bernard Bayard —

« Illuminer »

Le ciel vermeil saluait le coucher du soleil
Les astres de la nuit offraient une merveille
La douceur de la brise caressait le sommeil
Le repos nous donnera-t-il un vrai conseil

La douleur façonne le caractère humain
Cette misère assomme nos lendemains
L’injustice consomme notre beau destin
La corruption sonne le glas de notre fin

Aurons-nous jamais la nouvelle ouverture
Chevaucherons nous une belle monture
Arriverons nous à faire une entente sûre
Pourrons nous bien guérir nos blessures

Jean-Bernard Bayard

 

« Elucider »

Notre société d’aujourd’hui est en crise
Notre sale corruption l’a en son emprise
Toutes magouilles en font une entreprise
Que peut-on faire pour détruire la prise

La planète entière souffre de la violence
Notre humanité est ainsi en décadence
Tous les peuples souffrent de l’errance
Pourquoi toute cette vile malveillance

Les dirigeants semblent incompétents
Et agissent vainement d’un air arrogant
Causent conflits et génocides flagrants
Comment expliquer l’impunité saillant

Jean-Bernard Bayard

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Dans l’enfer de Gaza

— Par Gary Klang —

Comme tous les enfants du monde
Insouciants et rieurs
Perdus dans l’océan des rêves
Les enfants de Gaza aimeraient bien jouer
Les pieds couverts de sable
Et la tête dans les étoiles

Mais comment jouer me direz-vous
Lorsque l’avenir se confond avec un éternel présent de décombres et de morts

Les enfants de Gaza n’écouteront plus le chant joyeux des tourterelles
Remplacé par le bruit des obus et des chars
Le sifflement des balles

Alors
Au lieu de jouer
Comme tous les enfants du monde
Les enfants de Gaza pleurent amèrement leurs morts et leurs blessés
Le cœur plein de tristesse et d’incompréhension

Ils se demandent
Qu’avons-nous fait pour mériter tant de violence et tant de haine

Pourtant
Ils accueilleraient bien volontiers ces hommes en jaune
Les bras ouverts
Le cœur offert
Et jouiraient avec eux de la splendeur du monde

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« Black Label », Samedi 11 octobre – 19h30 – Tropiques-Atrium

Un spectacle littéraire, musical et chorégraphique conçu par JoeyStarr et David Bobée

Black Label, c’est la rencontre puissante entre l’énergie brute de JoeyStarr, rappeur et comédien, et l’univers engagé du metteur en scène David Bobée. Ensemble, ils signent un spectacle à la croisée des arts et des luttes, mêlant poésie antiraciste, musique, danse et performance visuelle.

Inspiré du poème Black-Label de Léon-Gontran Damas, figure majeure du mouvement de la négritude, le spectacle propose une traversée littéraire, historique et politique du point de vue des diasporas africaines. À travers les textes d’Aimé Césaire, Langston Hughes, Malcom X, Tracy K. Smith, Lisette Lombé, Éva Doumbia, et jusqu’à la Charte du Manden (1222), cette création donne à entendre les grandes voix de l’antiracisme, d’hier à aujourd’hui, jusqu’au mouvement Black Lives Matter.

JoeyStarr y prête sa voix rocailleuse, son charisme et sa force de conviction à ces mots brûlants de colère, de courage et de lutte. À ses côtés, quatre artistes incarnent cette parole engagée :

  • Sélène Saint-Aimé, contrebassiste et chanteuse jazz,

  • Wilbur Thompson, musicien,

  • Nicolas Moumbounou, chanteur et danseur,

  • Jules Turlet, chansigneur sourd, qui traduit l’intégralité du spectacle en langue des signes.

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Chanté Manman

— Par Daniel M. Berté —

I za chanté Manman…
Chanté ki pasé fioup ek foukan an gran van
Chanté ki anchouké an fondok mémwa-mwen
Chanté a pawol vid ka bouché tou lavi
Chanté a pawol lou ka pézé an lavi
Chanté a mizik dous ka fè an nanm volé
Chanté a mizik cho ka fè tout kò’w vibré

I za chanté Manman…
Chanté ka rakonté malè ek lanmizè
La jwa ek la djèwté, lanmitjé ek lanmou
Asiz anlè ti-ban’y, douvan an basin rad
Eti ki tjim-savon’y té ka fè an rifren
Lè’y ka tjotjo lenj-la, lè’y ka froté lenj-la
Lèy ka fésé lenj-la anlè wòch lariviè

I za chanté Manman…
Anba Maframé-a, adan solèy cho-a
Chanté ki ka pléré Lafrik ki Nèg kité
Chanté ka rakonté Latlantik moun néyé
Chanté ki ka palé Lanmérik ka frété
Chanté ki ka raplé Nèg-mawon ki chapé
Chanté ki ka montré chenn ki zèsklav pété

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« En dents de scie » & « Carpe Diem »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
“En dents de scie… »

Depuis qu’il a croqué la pomme,
tout au long de la vie de l’homme,
la joie, tout comme la lumière,
n’existe pas sans son contraire…

Car l’arbre de la connaissance
fut une seconde naissance
dans la douleur pour l’animal
qui y perdit son innocence

s’il y gagna cette conscience
qu’il n’y a pas de bien sans mal
et que l’issue sera fatale
quoiqu’il puisse essayer d’y faire…

Derrière les moments de liesse
se cache l’ombre des tristesses !
L’âme de l’homme est bipolaire
en butte au destin doux-amer…

Plus il s’élève dans les airs
et plus rude sera sa chute,
telle une barque sur la mer
que les vents et vagues chahutent…

Tantôt apparaît l’horizon
ensoleillé, porteur d’espoir,
puis soudain c’est le grand plongeon
au sein de “l’atroce entonnoir”!

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Fin(s) du monde de Roger Parsemain, Valérie John (Illustration)

Une poésie exigeante, enracinée dans la créolité, qui se confronte à la finitude et s’élève vers le cosmique

— Par Eric Eliès  —
La poésie des Antilles, de Guyane et d’Haïti est extraordinaire riche, et encore trop largement méconnue dans l’hexagone. Avant mon séjour en Martinique, de l’été 2020 à l’été 2022, je ne connaissais de la poésie antillaise que Césaire, Glissant, Saint-John Perse mais ces noms me masquaient, de leur éclat presque aveuglant, un foisonnement poétique aussi luxuriant que les forêts qui couvrent les pentes des mornes au coeur de l’île… J’ai déjà présenté sur CL des recueils d’Henri Corbin et, surtout, des recueils de Monchoachi, dont j’ignorais l’œuvre et que j’ai découvert dans les librairies de Fort de France (je continuerai à présenter Monchoachi qui n’est pas que poète : esprit libre et profond, il est aussi l’auteur d’un livre important : « Retour à la parole sauvage », qui dévoile et martèle nos impasses civilisationnelles). En revanche, et un peu étonnamment, j’ai « raté » l’oeuvre de Roger Parsemain et c’est à Paris que je l’ai découverte, lors d’une visite au marché de la poésie où exposait l’éditeur « Long Cours », installé au Gosier, en Guadeloupe.

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« Impermanence » & « Partir, c’est mourir un peu… »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Impermanence

Que devient l’ombre dans la nuit
quand plus aucun soleil ne luit ?
La vie, jour après jour, nous fuit
car le robinet du temps fuit…

Naître est déjà mourir un peu,
l’âge nous cuit à petit feu…
Bientôt ne demeurent que cendres
qu’un vent disperse sans attendre !

Nos paroles ne sont qu’un bruit
que très vite les gens oublient
et, même notées par écrit,
restent soumises à l’entropie…

Tout ce qui vit a une fin
et nul n’échappe à ce destin.
Bien que ce constat soit amer,
nous sommes des êtres éphémères !

Partir, c’est mourir un peu…

Partir un beau jour comme un nomade,
sans un adieu et sans laisser d’adresse…
Partir sans claquer la porte,
sur la pointe des pieds, sans faire de bruit,
sans le moindre mot ni cri,
sans point d’exclamation,
comme une parenthèse qu’on
aurait oublié volontairement de refermer
sur des points de suspension
et un joli point d’interrogation…
Se fondre dans la brume et disparaître
tel un mystère irrésolu…
N’être plus qu’une absence,
un manque que l’on ressent
un peu, du moins pendant quelques temps
avant de sombrer dans le néant de l’oubli…
Laisser quelques traces éphémères
juste pour donner à penser…
Si la vie n’est pas un long fleuve tranquille
et parfois même un torrent de boue,
tant qu’on le peut il faut rester debout
mais, de toute façon, tout au bout
c’est dans la mer qu’on se perd…
On pourrait aussi bien dire dans la mor(t)
même si l’on n’est pas Breton

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Tan bad

— Par Danile M. Berté —

Tan bad

Nou za pasé dé tan ki bad
Dot mové tan ki siper bad
Eti sé pa té kouyonnad
Lavi sé pa té kalvakad

Nou za sibi tan ladérad
Ladjoukan épi boul brimad
Eti nou pran bon andjélad
Siplis kout fret an dékalad

Nou za viv lé tan mizérad
Tranmanntè siklòn volkannad
San brè san manjé ek san rad
Ek nou rété pou la plérad

Nou za wouklé tan kovidad
Kriyé an tan klòwdékonad
Sonbré adan tan sawgasad
Toufé an tan lé brim-de-sad

Nou za brilé tan barikad
Lé manmblo pa fè rigolad
Lakrimo an tjou kanmarad
Radaw ka fini an griyad

Nou rivé an tan fiziyad
Kalach révolvè mitrayad
Drog vol moto chenn an kaskad
Sé senmitjè pou la plérad

Daniel M. Berté 100925

 

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L’exil

— Par Robert Lodimus —

L’exil

L’exil
C’est la mort
On vieillit
On maigrit
La famille
Les amis
Les souvenirs
Les rues de notre enfance
Tout se confond dans notre mémoire
Au fil du temps qui passe

L’exil
C’est la feuille verte
Détachée de sa branche
Que le vent de la peur
Ou de la misère
Partout traîne rageusement
Et qui va sécher
Dans la savane
Les soirées de glace
Démaillent les illusions
Et les fantasmes
Sur les joues creusées
À coups de nostalgie
Se déploient
Comme sur un tissu à rayures
Les stigmates indélébiles
De l’exil tourmenté
Liberté
Ils ont assassiné
Notre « Soleil »
Tu n’existes plus

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« Mots pour maux… » & « Presque rien… »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Mots pour maux…

Mes mots brûlent comme des flammes !
S’ils ne sont pas écrits ou dits,
alors c’est mon âme qu’ils crament…
Pour éteindre cet incendie,

il faudra donc que je me mouille,
de publier que j’aie les couilles
même si ça doit vous choquer !
Ils ne sont pas faits pour flatter

mais pour réveiller les esprits
d’une humanité endormie,
stigmatiser l’iniquité,
les injustices et l’oppression

afin de mettre la pression
aux profiteurs, aux dictateurs
et pour réparer leurs erreurs,
changer le sens de la terreur…

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Man tann di

— Par Daniel M. Berté —

Man tann di
Ki fo kouté pou tann
Ki fo tann pou konprann
Ki fo konprann avan di

Man tann di
Ki sé pa tousa ou tann pou di
Ki sa’w tann ou pa oblijé di’y
Ki vomié bien tann sa ki di avan’w di

Man tann di
Ki ou pé di sa’w pa tann
Ki ou pé tann sa ki pa di
Ki sé pa toudi di, sé bien di ki di

Man tann di
Ki menm si’w ni la tet di
Kon tala ki té di « la-tet-di-jé-ni »
Ki ou pé tann sa ki di

Man tann di
Ki lè milé tann kout tonnè mwa dawou
Ki i ka drésé dé zorey-li pou mié tann
Ki sé pa pou otan i ka di

Man tann di
KI sé pa jou ou lévé gro pwa ou ka trapé grodi
Ki sé pa jou ou manjé tè ki bouden’w ka grosi
Ki bef pa janmen di savann gran mèsi

Man tann di
Ki moun a djol pann pa ka pran konmédi
Ki sa mel ka di anlè, pa sa’y ka di atè
Ki bo tjou bouwo ou pann, pa bo’y ou pann

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Jamais n’accepterai

Jamais n’accepterai
— Par Gary Klang —

Jamais n’accepterai l’ignoble
Ceux qui font fi de l’innommable
De cet enfant une balle au cœur mourant dans les décombres
Au lieu de rire
Insouciant
Comme devrait l’être un enfant

Je n’en peux mais vous dis-je
Je n’en peux plus
Et je conchie
Tous ceux qui vivent
Vautrés dans leur indifférence

Partez leur dis-je
Hors de ma vue
Je ne veux plus
Je ne peux plus vous voir

Gary Klang

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« Magie des mots » & « Miroir »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Miroir

Qui me dira ce qu’on peut voir
de l’autre côté du miroir
lorsque sous les coups de butoir
du temps s’en écaille le tain ?

Que plus rien n’y reflète encor
de cette vie ? Est-ce la mort ?
L’aperçu d’un monde incertain
ou juste l’entrée d’un trou noir ?

Un miroir est comme un passage,
la magie issue d’un autre âge,
porte pour d’autres dimensions,
réponse à d’ultimes questions…

Mais c’est là le plus fantastique :
ne dit-on pas “briser la glace”
quand l’ego du reflet s’efface,
qu’on s’ouvre à l’autre et communique ?

Magie des mots

Vraiment l’amour des mots,
ça me maintient en vie,
convoquant de nouveaux
lorsque j’en ai envie…

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Matoub

—Poème par Gary Klang —
Je te salue Matoub

Tu as gravi les chemins d’ombre
En te hissant vers les étoiles
De cette terre presque mienne
L’aïeul y vit le jour
Pour finir sur cette île
Où j’ai connu aussi
La terreur
La folie
Et l’absurde

Je me souviens du corps
Ligoté sur une chaise
La tête penchée
Comme un enfant qui pleure

J’ai vu cet homme
Matoub
Abandonné au milieu des passants
Renvoyé
Tout comme toi
Au néant
Et à la poussière

Repose en paix
Poète
Repose
Sur cette terre presque mienne
Bercé à tout jamais
Par la lumière
Et par la mer

Car ta révolte
Vois-tu
Jamais personne ne pourra l’éteindre

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« Quand le silence de la nuit » & « Que sera ce rat ? »

Patrick Mathelié-Guinlet

Quand le silence de la nuit
revêt de son ombre la vie
et qu’alors règnent les esprits,
dans les airs résonnent encore

les mots de ces poètes morts
chantant la liberté, l’amour
à qui veut bien les écouter
jusqu’à ce que lève le jour…

Ces mots que le vent leur murmure
quand il caresse la ramure
des arbres de son souffle ailé,
par les oiseaux tôt relayés…

Leur message est audible pour
qui sait écouter la Nature
car c’est au fond d’une nuit noire
comme une boîte de Pandore
qu’à la fin demeure un espoir…

Que sera ce rat ?

(à Line Renaud)

La peste brune est là !
Amenée par les rats
menés par Bardella,
rat de laboratoire
(pas de bibliothèque !)
au bel art oratoire
pour l’électeur séduire
dont courte est la mémoire
car des dehors impecs
cachent souvent le pire…
Hélas, on ne sait pas
ce que sera ce rat…
“Que sera, sera”!

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