— Par Roland Sabra —
Tout a commencé par un hommage, un peu convenu et sans beaucoup de contenu, rendu à Marie-Hélène Nattes, fondatrice épaulée par Ronne Aul, du Centre Martiniquais de Danse ( CMD), aujourd’hui disparu, remplacé par une petite multitude d’école privées, que s’est ouverte la Biennale. Il faut espérer que le souhait de Christiane Emmanuel d’un livre sur le parcours de celle qu’elle appelle « Titine », se réalise au plus tôt avant que les mémoires ne s’effacent.
Puis une bande de jeunes du Lycée Acajou, s’est emparée, sans avoir été programmée, de la scène comme les artistes en devenir que certains d’entre eux, au vu de leur prestation sont certainement. Avec une belle occupation du plateau, de belles diagonales, quelques bousculades, des kilos de trac et une tonne d’audace propre à cet âge où on ne doute de rien ils se sont attachés à montrer ce qu’il en était d’être « accros » à l’(insu) portable. Visiblement ils en savent quelque chose de ce vivre ensemble dans l’isolement et la solitude fascinée d’une communication sans échange.
A la suite de cette exubérance encadrée autant que se peut « L’Homococotier » de Paascal Miche Séraline a semblé un plutôt aplati.

Rive Droite (Riv Dwat) dit encore Bô Kannal est un quartier populaire de Fort de France en Martinique. C’est un quartier dont la réputation a dépassé les frontières insulaires du pays Martinique. Une réputation qui s’est construite par le fait culturel populaire qui s’est enraciné en ces terres de l’estuaire, là où la Rivière Madame rencontre la Mer Caraïbe se reposant dans la Baie de Fort de France.
Arrachés violemment à leur terre et à leurs proches, ils furent des millions à se retrouver enchaînés, entassés comme des bêtes dans des bateaux, contraints à traverser à pied forêts ou déserts dans des conditions tellement inhumaines que presque la moitié d’entre eux en mouraient. Ce crime effroyable, qui a dévasté l’Afrique subsaharienne, a pris de nombreux visages au cours des siècles. Car ses exécuteurs et ses commanditaires sont issus de tous les horizons : de l’Afrique elle-même avec la traite interne, des différentes terres musulmanes avec les traites orientales, de l’Europe avec la traite atlantique.
Alors que se profile le 10 mai prochain la « Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions », et le discours du Président de la République le 27 avril à la Sorbonne, l’histoire de l’esclavage va bénéficier d’une forte visibilité avec la sortie simultanée d’un livre et d’une collection de documentaires, tous deux intitulés Les routes de l’esclavage.