Jour : 24 novembre 2017

Esclavage en Libye: « tout le monde savait », dénoncent ONG et analystes

Dénoncés aujourd’hui à hauts cris par les dirigeants occidentaux et africains, les viols, les tortures et l’esclavage de milliers de migrants africains en Libye étaient pourtant connus de longue date, soulignent ONG et analystes qui tirent la sonnette d’alarme depuis des mois.

Les images furtives d’une vente aux enchères nocturne de jeunes Africains dans la région de Tripoli, filmées en caméra cachée et diffusées le 14 novembre sur CNN, ont suscité une onde de choc, en se propageant comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux.

Face au tollé, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « horrifié », le président de l’Union africaine Alpha Condé « indigné », l’Union européenne « révoltée » et la France a réclamé une réunion « expresse » du conseil de sécurité de l’ONU.

« Hypocrisie », car « à part le citoyen lambda, tout le monde savait, les gouvernants, les organisations internationales, les leaders politiques », assène le Sénégalais Hamidou Anne, analyste du think tank « L’Afrique des idées ».

« Les prises d’otages, les violences, la torture, les viols, sont monnaie courante en Libye, et l’esclavage, on en parle depuis longtemps », renchérit Alioune Tine, directeur Afrique de l’ouest et du centre d’Amnesty international basé à Dakar.

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Dénonciation de harceleurs: juste un début, selon une responsable de l’ONU

L’avalanche d’allégations de harcèlements sexuels qui secoue Hollywood, les médias américains et d’autres pans de la société à l’étranger ne fait que commencer, estime dans un entretien à l’AFP la responsable de la condition féminine à l’ONU, Phumzile Mlambo-Ngcuka.

Selon elle, les comportements vont changer après que de nombreuses femmes ont brisé le silence pour révéler des affaires ou crier leur volonté de voir les abus cesser.

« Cela ne fait que commencer, je pense que nous allons voir beaucoup plus de femmes prendre la parole », souligne la responsable de l’ONU. « Elles vont s’exprimer de plus en plus ».

L’ancienne vice-présidente sud-africaine, qui défend l’égalité des sexes à l’ONU depuis 2013, considère dans le même temps que le point de basculement vers un changement radical de comportement n’a pas encore été atteint.

« Il n’y a pas encore assez de gens pour penser » que ces abus représentent « un profond traumatisme et une douleur sans fin pour beaucoup de femmes », juge-t-elle.

Au cours des dernières semaines, des centaines de femmes ont dénoncé des comportements passés ou actuels d’hommes puissants, parfois contraints à la démission ou licenciés, dans les milieux du cinéma, de la politique ou encore du journalisme.

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Quel mythe politique nouveau pour la Martinique ?

— Par Roland Tell —

Comment sortir de la vieille volonté d’autorité, de puissance, de fermeture, qui, à Plateau Roy, paralyse actuellement toute évolution de la Martinique ? Comment satisfaire la soif de mieux-être des Martiniquais ? Comment améliorer le sort humain de la jeunesse ? Où sont les vrais leviers du progrès, pour aller vers un futur de libération complète des désirs, des attentes, et des rêves du peuple martiniquais ? Enfin, quel mythe collectif moderne faut-il créer, hors le culte de la personnalité, aujourd’hui tant exalté à la Collectivité Territoriale, hors l’exploitation de classe, toujours mise en avant pour expliquer les formes de l’économie locale, et pour exprimer aussi les structures sociales, d’où celles-ci sont produites ?
Autant de questions, qui nous obligent, tous ensemble, à créer un mythe nouveau, susceptible de provoquer l’adhésion générale des femmes et des hommes de la Martinique. L’utopie refondatrice, chère au poète, et homme politique, Aimé Césaire, sous-entend-il quelque processus révolutionnaire ? Ou s’agit-il plutôt de tout ce qui concerne en propre la réalisation totale de l’homme martiniquais, en son origine assumée ?

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Martinique Jazz Festival 2017 : le jazz a cent ans!

Originaire du Sud des États-Unis, il est créé à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle au sein des communautés afro-américaines. Avec plus de cent ans d’existence, du ragtime au jazz actuel, il recouvre de nombreux sous-genres marqués par un héritage de la musique euro-américaine et afro-américaine, et conçus pour être joués en public. Il émerge à partir d’autres genres musicaux, dont le ragtime, la marche, le negro spiritual et le blues, et comporte des caractéristiques telles que l’utilisation fréquente de l’improvisation, de la polyrythmie, de la syncope, du shuffle, du scat et des notes bleues. En outre, il emprunte de nombreux éléments à la musique populaire américaine (en) et à la tradition des brass bands3. Couramment associé aux cinq instruments emblématiques du jazz — le saxophone, la trompette, le trombone, la clarinette et le piano —, le jazz mobilise cependant un grand nombre d’instruments différents, dont la guitare, la batterie, et la contrebasse.

Voir le programme du MJF 2017 ci-dessous

Au cours du XXe siècle, le jazz a acquis une large popularité au-delà des frontières des États-Unis et s’est répandu dans le monde, donnant naissance à de très nombreux styles et sous-genres selon les pays et les régions.

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Mort du jazzman Jon Hendricks

Al Jarreau était un de ses admirateurs, Bobby McFerrin fut un de ses élèves: le chanteur et compositeur américain Jon Hendricks, une des toutes premières voix qui ont compté dans le jazz chanté, est mort mercredi à New York à 96 ans, a annoncé jeudi sa fille Michele. Jon Hendricks, un des précurseurs du « vocalese » qui consiste à mettre en paroles et en voix des solos instrumentaux de jazz, s’est éteint dans un hôpital de New York, a ensuite indiqué son agent publicitaire, sans préciser la nature du décès.

Spécialiste du scat, il s’était rendu célèbre dans les années 1950 avec le trio Lambert, Hendricks & Ross et l’album « Sing A Song Of Basie » (1957), une version vocale du big band de Count Basie. Fils de pasteur, né à Newark (New Jersey) le 16 septembre 1921, il a grandi à Toledo (Ohio), où il interprétait des spirituals et des hymnes à l’église. Vocaliste hors pair, il a 11 ans lorsqu’il chante à la radio avec le pianiste Art Tatum.

Engagé pendant la Seconde guerre mondiale, il participe au débarquement en Normandie le 12 juin 1944.

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Qu’est-ce qu’on attend pour agir ?

— Par Emmanuel Argo(1)

La traite des êtres humains prend plusieurs formes, les plus courantes étant la prostitution, l’esclavage et le travail forcé …
Le 14 novembre 2017, toujours victimes de notre faculté d’oubli, de notre indifférence ou immergés dans nos propres difficultés, nous découvrons, abasourdis par la nouvelle, que des libyens pratiquent le commerce d’êtres humains pour l’esclavage, profitant d’une manne d’hommes, de femmes et d’enfants qu’ils retiennent sur leurs côtes afin d’éviter leur traversée jusqu’en Europe. Kadhafi n’était-il pas maintenu au pouvoir pour ces mêmes services ? La pratique sévit toujours, seulement cette fois-ci c’est peut-être une affaire d’échelle et comme nous sommes conditionnés à ne réagir que sur le fait probant du quantitatif, là, nous nous offusquons !
Mais ce n’est pas tout. Sans l’accréditation de cette information par Amnesty international dont personne n’oserait remettre en question la crédibilité, nous sommes « autorisés » à exprimer notre révolte. L’information tous azimuts qui nous tient seconde après seconde informés sur l’état du monde nous oblige à hiérarchiser les horreurs alors, qu’au même titre que la Shoa, les goulags et autres génocides européens, africains, asiatiques… la marchandisation des êtres humains est un crime contre notre humanité et nous sommes d’autant responsables que nous ne pouvons pas dire cette fois-ci : je ne savais pas.

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« Sucre noir », de Miguel Bonnefoy

Dans un village des Caraïbes, la légende d’un trésor disparu vient bouleverser l’existence de la famille Otero. À la recherche du butin du capitaine Henry Morgan, dont le navire aurait échoué dans les environs trois cents ans plus tôt, les explorateurs se succèdent. Tous, dont l’ambitieux Severo Bracamonte, vont croiser le chemin de Serena Otero, l’héritière de la plantation de cannes à sucre qui rêve à d’autres horizons.

Au fil des ans, tandis que la propriété familiale prospère, et qu’elle distille alors à profusion le meilleur rhum de la région, chacun cherche le trésor qui donnera un sens à sa vie. Mais, sur cette terre sauvage, la fatalité aux couleurs tropicales se plaît à détourner les ambitions et les désirs qui les consument.

Dans ce roman aux allures de conte philosophique, Miguel Bonnefoy réinvente la légende de l’un des plus célèbres corsaires pour nous raconter le destin d’hommes et de femmes guidés par la quête de l’amour et contrariés par les caprices de la fortune. Il nous livre aussi, dans une prose somptueuse inspirée du réalisme magique des écrivains sud-américains, le tableau émouvant et enchanteur d’un pays dont les richesses sont autant de mirages et de maléfices.

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