Jour : 17 avril 2017

« L’opposition ne sert à rien » : Et si Jean-Claude Duverger avait raison ?

— Yves-Léopold Monthieux —
Les démocraties sont ainsi faites que pour les rendre efficaces il convient de leur apporter des corrections. Celles-ci confinent parfois à des entorses. Au sein des assemblées, certaines mesures défavorables à l’opposition aident à la stabilité de la majorité qui est rarement majoritaire en voix. L’un des soucis des démocraties concerne l’étendue des artifices qui sont utilisés pour les faire fonctionner, lesquelles sont nécessairement injustes pour les minorités. De sorte que le degré de démocratie d’une institution peut se mesurer à l’aune du sort réservé aux élus de l’opposition. Ainsi donc, on peut comprendre que les opposants de l’assemblée de la collectivité territoriale de Martinique (CTM) se plaignent de la situation qui leur est faite. Cependant, l’actuel statut de l’opposition n’est-elle pas celle qu’avait voulue la majorité des élus, en particulier ceux qui ont inspiré la rédaction des statuts de la CTM ?
La récente tribune de Serge Letchimy le confirme, la désertion des bancs de l’assemblée par les élus d’EPMN est une décision qui vient d’en haut. De sorte que l’ « entier soutien » que le président du PPM dit apporter à son ami, le leader de l’opposition de la CTM, relève du pur euphémisme.

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Misié man ka rélé’w !

— Par Térèz Léotin, écrivain en créole —

Misié man ka rélé’w !

Léko woo léko !

Pòté mannev :

An gran nonm pé

Men vwa’y pa mò

Gran nonm-lan pati

Men siyon’y ka rété

Pass toutt pawol pa van

É toutt pawol dan van

Pa ka tounen létè

Van sa simen lavi

É toutt fondok mòn

Toutt savann

An dwa chayé

An dwa trapé libèté

Pou livré

Pou toujou délivré

Lang kréyol-la

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L’idéal présidentiel du candidat

— Par Roland Tell —

A un premier degré, les candidats appellent « programme » ce qu’il faut bien qualifier de modèle fictif, car dépouillé d’existence en soi-même. Plus que témoignage appelant l’existence pour une élection donnée, il s’agit seulement de la matière intelligible d’un politicien, dont le mystère, lui-même intelligible, n’est ni vu ni communiqué à l’esprit de l’électeur. Combien de manquements à la parole donnée, une fois la victoire obtenue ! La lumière objective des votes fait alors tomber les masques ! Regardez donc du côté des Etats-Unis d’Amérique, pour voir à quel point les réalités de la gouvernance actuelle font aujourd’hui abstraction de l’image prospective, exprimant alors l’Amérique idéale souhaitée, s’agissant tout au moins de la politique extérieure. On le voit bien, encore une fois : c’est l’histoire, qui façonne l’homme !
Alors, tous ces programmes, enveloppant toutes les diversités de la France, ne restent que des témoignages de la mouvance politique, dont ils proviennent, toujours selon le sens déterminé de l’histoire de la République française, et les orientations européennes spécifiques, nullement réductibles au néant, quoiqu’en disent certains candidats.

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Guyane : vivrons-nous bientôt la fin de l’État Providence ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —
Le jugement, sans appel, semble déjà rendu : La société Antillaise se sent mal,et pourtant , d’un point de vue matériel, elle va nettement mieux qu’avant les années 60/70. L’espérance de vie est passée de 61 ans en 1960 à plus de 80 ans aujourd’hui, les Guadeloupéens et Martiniquais  sont plus diplômés ( environ 40 % ont le baccalauréat, contre 5,5 % en 1962), plus riches (le salaire annuel moyen était de 28.000 euros en 2015, contre 4300 euros en 1950) et mieux équipés (par exemple, tous les ménages ont un réfrigérateur, contre 5 % en 1958). L’amélioration du niveau de vie est incontestable ,mais aujourd’hui nous vivons la fin du cycle idéologique du progrès économique et social d’après-guerre, celui qui a porté l’État-providence. Notre logiciel y était fondé sur la réparation : laisser le capitalisme produire la richesse et corriger a posteriori les inégalités qu’il génère, à travers la redistribution de l’État-providence. Nombre d’économistes estiment qu’il ne faut pas réduire l’État Providence à la simple protection sociale car « l’on met de côté les trois autres piliers de l’État social: les services publics, 30 % des emplois en France, c’est absolument colossal, le droit du travail et puis toutes les politiques économiques, budgétaires, monétaires, commerciales, politiques de revenus qui se sont développées au cours du XXe siècle . Il

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Ha –mon socialiste ami … macroniste ! Aujourd’hui .

— Par Lucien Cidalise-Montaise —

Lettre ouverte à tous les socialistes

Ha –mon  socialiste ami … macroniste ! Aujourd’hui .

Merci pour ta contribution à ma culture « politique ». Ton héros E. Macron sait utiliser le vocabulaire de ses ancêtres avec talent, mais avec un peu de stratégie électorale. C’est bien !

Il définit « la vraie identité française » et s’affiche très prudent en prétendant que « l’appartenance n’est pas l’identité » et il avance que le roman national, nounouse filloniste « est une fonction de l’enseignement de l’histoire et c’est la partie éminemment politique ! » Ah enfin ! « Ce n’est pas une vérité d’Etat qui doit être enseignée à nos élèves sans aucun recul ».

Filtrez, choisissez, vantez, mentez aussi, il en restera toujours quelque chose.

Pour nous peuple différent, nous pensons humblement que le récit ou le roman national, c’est l’identité farouche, lisse ! Obligeante, honnête mais aussi masochiste de l’Histoire, de notre Histoire.

La tienne, c’est le blanc passéiste, le bleu, conservateur, le rouge révolutionnaire. L’identité dont E. Macron parle, c’est autant les « Bourgeois de Calais ! » dans leur soumission, Vichy dans la cruelle traîtrise, que les « Restos du cœur » dans leur générosité.

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Génération nappy : le cheveux, nouvelle arme politique des afro-féministes

— Par Marie Vaton —
Né aux Etats-Unis dans les années 2000, le « natural hair movement » fait de plus en plus d’adeptes en France. En affichant leurs cheveux naturels, les femmes noires militent pour la reconnaissance de leur identité.

Dans « Americanah », l’héroïne Ifemelu passe son temps dans un temple de la coiffure afro de Philadelphie. Là, parmi les lotions de défrisage bon marché, elle raconte les rêves d’intégration et les désillusions de ses « sœurs d’Afrique » qui aspirent à devenir de parfaites Americanahs, comme on désigne ces Nigérians qui veulent tenter l’aventure au pays de l’Oncle Sam.

De ces femmes, qui investissent tout leur temps et leur argent pour obtenir des cheveux lisses et légers comme le vent et ressembler aux Blancs. Le best-seller de la Nigériane Chimamanda Ngozi Adichie est un roman capillaire.

Les cheveux en sont les idiomes principaux : lissés, défrisés, ils dénaturent la beauté noire. Naturels, ils fascinent ou dérangent la communauté blanche. Dans l’inconscient collectif occidental, souvent intériorisé par les femmes noires, les cheveux afros sont « indisciplinés », « ébouriffés », « rebelles », comme l’expliquent des dizaines d’articles provenant de magazines féminins.

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