Jour : 23 mai 2016

Molières 2016 : les lauréats

les_molieres-400Les metteurs en scène Joël Pommerat (quatre récompenses), Alain Françon, les comédiens Dominique Blanc, Catherine Frot, Charles Berling et Wladimir Yordanoff sont les grand gagnants de cette édition 2016.

Molière du comédien dans un spectacle de théâtre public

Lauréat : Charles Berling dans Vu du pont
Nominations :
Christian Hecq dans Vingt mille lieues sous les mers
Denis Lavant dans Les Fourberies de Scapin
François Marthouret dans Les affaires sont les affaires
Michel Vuillermoz dans Cyrano de Bergerac

Molière du comédien dans un spectacle de théâtre privé

Lauréat : Wladimir Yordanoff dans Qui a peur de Virginia Woolf ?
Nominations :
Michel Aumont dans Le Roi Lear
Michel Bouquet dans À torts et à raisons
Michel Fau dans Fleur de cactus

Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre public

Lauréate : Dominique Blanc dans Les Liaisons dangereuses
Nominations :
Catherine Hiegel dans Le Retour au désert
Francine Bergé dans Bettencourt boulevard ou Une histoire de France
Isabelle Huppert dans Phèdre(s)

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Afro street dance

La rue princesse danseLa rue Princesse par la Cie N’Soleh d’Abidjan

Par Selim Lander

Nous ne dirons rien à propos de l’ensemble de cette édition de la biennale de danse, n’ayant pu assister qu’à l’ultime spectacle, celui des Ivoiriens, intitulé La Rue Princesse. Ce fut, en tout état de cause, une assez agréable manière de clôturer la biennale, drôle et enlevée de bout en bout (mais voir in fine), sur une musique faite pour accompagner la danse. L’idée d’asseoir quelques spectateurs sur la scène autour de tables de bar pour rappeler les « maquis » abidjanais, installait tout de suite une ambiance bon enfant, en accord avec le comportement sympathiquement décontracté des danseurs.

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« Martinique des mornes » par Philippe Bourgade

Archiver la tendresse…

— Par Raphaël Confiant

Il y a d’abord cette rondeur maternelle, l’impression d’être en permanence sous mille regards bienveillants et à mesure-à mesure que l’on suit la montée de la trace, entre goyaviers sauvages et halliers aux noms inconnus, la certitude d’être vivant, là, au beau mitan du pays.

Le Morne est donc éternité impassible.

Il charroie avec allégresse – ô têtue ! – des fragments de lumière, des éclats argentés et tout un scintillement infini que capte miraculeusement l’objectif de Philippe Bourgade. Ce sont rigoles, ravines, torrents, rivières, tout ce qui nous ramène au royaume enchanté de l’enfance. Fugacement. La lessivière au bord de l’eau, accroupie dans l’eau, devient négresse féerique. Elle invente un chanter muet, des gestes qui subjuguent l’homme revenant de son jardin créole. Et lui de kokiyé les yeux de tendresse.

Car l’entre-jambes de la négresse, assise sur une roche, n’est point du tout obscène, pas plus que n’est hilarante la traversée, bas du pantalon relevé et jupe remontée, du couple de vieux-corps, qui brave les gués faussement calmes pour s’en aller prier à l’église.

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Paris Hip Hop prend l’accent new-yorkais

Les Neg’Marrons méditent et résistent
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—Par Fara C. —
Au festival Paris Hip-Hop, Jacky et à Ben-J présenteront leur album Valeur sûre. Un cocktail de rap et de reggae qui exhorte à la danse et à la conscience.

En 1997, Rue Case Nègre, des Neg’Marrons, triomphait, avec plus de 150 000 exemplaires vendus. C’était leur premier album, premier disque d’or : façon Zidane, Jacky et Ben-J tiraient un but prodigieux. Après une étincelante couronne de disques d’or, les deux chanteurs français accomplissent un retour en beauté avec l’album Valeur sûre, autoproduit. Ils ont invité des artistes de leur trempe, les rappeurs Passi, Purple Star et Dry, la chanteuse sud-africaine Tato… Intégrant judicieusement des sonorités électroniques actuelles, ils gardent leur signature : cet alliage allègre de reggae et de rap, qui appelle à la danse tout en portant des messages d’une grande profondeur. Le titre éponyme donne le ton du disque : Méditer, résister, unité, humilité, tel leur adage.

« En vingt ans de carrière, on a observé la mutation de la société : force est de constater que le peuple a été trahi », expliquent-ils d’une même voix.

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Ken Loach ne renonce pas

— Par Michaël Melinard —

moi_daniel_blake-2Six fois primé au festival de Cannes, où il avait reçu la Palme d’or en 2006 pour Le Vent se lève, Ken Loach, 79 ans, se voit couronner pour la deuxième fois avec Moi, Daniel Blake, qui raconte les démarches d’un menuisier cardiaque pour récupérer sa pension d’invalidité.

Cannes, envoyé spéciale. Ken Loach va célébrer, le mois prochain, son 80e anniversaire. Il se murmurait récemment que le discret cinéaste britannique s’apprêtait à prendre sa retraite. On ne peut certes jurer de rien à propos de son avenir. Néanmoins, force est de constater que l’éminent représentant d’un cinéma engagé n’a pas baissé les armes, toujours prêt à battre le fer contre la dérégulation de l’économie et le démembrement du service public outre-Manche. La force évocatrice de ses films tient dans sa capacité à donner à ses constats, ses colères et ses révoltes un visage humain.

Dans ce vingtième long métrage, le douzième en compétition, il a les traits du menuisier Daniel Blake (Dave Johns). Ouvrier expérimenté et compétent, Daniel se remet à peine d’un problème cardiaque. D’un côté, son médecin lui interdit de travailler.

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