Jour : 9 octobre 2014

« Sacco & Vanzetti » au TAC : avons-nous vraiment besoin de héros?

Jeudi 9, Vendredi 10, Samedi 11 Octobre 2014 au T.A.C.

sacco_&_vanzetti-3—Par Roland Sabra —

Théâtre Aimé Césaire (T.A.C.)

A évoquer Sacco & Vanzetti on risque fort de s’entendre répondre qu’il s’agit d’une chanson de Joan Baez. Point final. Bien rares sont ceux qui évoqueront le poème d’Aragon écrit dans la désillusion à la suite de l’échec d’une manifestation à Dieppe, appelée par le PC. Pas plus nombreux seront ceux, surtout dans les jeunes générations qui connaîtront l’histoire de ces deux anarcho-syndicalistes accusés de braquages et de crimes dont ils sont innocents et exécutés par électrocution en 1927 à la prison de Cherry Hill aux Etats-Unis.

La pièce d’Alain Guyard commence quelques heures avant l’exécution de Nicola Sacco.

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Sacco & Vanzetti : la controverse judiciaire

Jeudi 9, Vendredi 10, Samedi 11 Octobre 2014 au T.A.C.

sacco_&_vanzeti-2— Par Christian Antourel —

La pièce a été créée au Théâtre Déjazet, puis au Festival Off d’Avignon. C’est l’histoire de l’affaire Sacco et Vanzetti, le procès controversé des anarchistes d’origine italienne, Nicolas Sacco et Betholomé Vanzetti qui a lieu au Etats-Unis dans les années 20. La pièce ne s’est jamais départie de son admirable succès.

« Année 1927 dans la prison de Charleston(Massachusetts) aux Etats Unis. Nicolas Sacco, l’anarchiste italien, condamné sans justice, n’a plus que quelques à vivre. Juste ce temps avant la grande décharge d’électricité. Avant la nuit, avant l’oubli, avant la mort. Peur et solitude. Soudain lui apparait comme un songe un atre détenu, Bartolomeo Vanzetti, son compagnon de route, son frère d’infortune, son alter égo. Un instant encore, tous deux se prennent à rêver, à évoquer leurs souvenirs et leurs angoisses, apprennent à affronter la mort, de face, à l’affronter en hommes libres, sans reculer ni fléchir, au service de la grande cause révolutionnaire. Entre hallucination ultime et fiction historique, le spectacle se se découpe de scènes en duo qui reconstituent l’itinéraire, des deux hommes jusqu’au couloir de la mort.

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Derrida, veilleur de la démocratie « à venir »

— Par Nicolas Dutent —

derridaPhilosophe inclassable, Jacques Derrida est décédé il y a dix ans. Ce théoricien de la déconstruction lègue à ses contemporains une œuvre multiple et paradoxale qui défiera longtemps les commentateurs.
« L’exemplarité de Derrida reviendra comme celle de Socrate depuis l’annonce et comme la hantise de son retour, comme l’annonce et l’épreuve nietzschéenne de ce fait qu’il n’y a que du retour. C’est aussi ce que n’aura cessé de dire et ne cessera de répéter la déconstruction. Comme ce père mort qu’il interrogea dans ses innombrables textes hantés par Freud, le fantôme va revenir de celui qui a tellement parlé du fantôme et de son immanquable retour : nous entrons dans le revenir de Jacques Derrida ». Il y a dix ans, déjà, le philosophe Bernard Stiegler anticipait, dans un numéro de Rue Descartes (PUF), l’irrésistible attraction que son directeur de thèse allait opérer sur la modernité.

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« Aimé Césaire, la part intime », d’Alfred Alexandre

cesaire_part_intim-2Vient de paraître chez Mémoire d’encrier Aimé Césaire, la part intime, essai d’Alfred Alexandre, dans la collection Cadastres.
Avec Aimé Césaire, la part intime, Alfred Alexandre propose de revisiter l’oeuvre poétique d’un auteur fondamental. Les poèmes de Césaire se montrent à la lumière de cet essai dans ce qu’ils ont de plus déchirant, de plus profondément humain. Un bonheur que cette petite anthologie secrète de Césaire.
Point de vue de l’éditeur
Poème après poème, Aimé Césaire construit et conquiert sa part de liberté. Recueil après recueil, l’aventure du poème de Césaire est revendiquée pour sa part collective. La part intime est ainsi noyée, dans la foule à côté du cri. Alfred Alexandre nous dit que la poésie de Césaire est avant tout récit de soi, conjurant les démons de l’histoire et les mauvais vents de ces poussières d’îles déportées. Aimé Césaire, c’est une parole d’abord intérieure, bien que prophétique, un jaillissement interne qui deviendra plus tard cadastre. Un sujet libre qui regarde souverainement le monde, et qui rêve de magies, de cris et d’armes miraculeuses.
Point de vue de l’auteur
« Alors que l’habitude est de lire la poésie de Césaire à partir de sa théorie de la culture et de sa pensée politique (très postérieures, à vrai dire, à son engagement poétique), le pari de l’essai est de dégager le texte poétique du vacarme idéologique qui l’entoure.

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Monsieur Toussaint. Edouard Glissant. Misyé Tousen.

Traduction créole de Rodolf Etienne (Martinique).

monsieur_toussaintPréface de Michaël Dash, Université de New York
Toussaint Louverture
Un errant ingouverné
Edouard Glissant a souvent imaginé des gens qu’il admirait comme des villes. C’est ce à quoi il se livre dans Faulkner, Mississippi, où l’écrivain américain représente une ville du sud des Etats-Unis. Il en a été de même pour Toussaint l’Ouverture. Ce révolutionnaire a toujours fasciné Glissant parce que tout en cherchant d’autres façons de concevoir les relations postcoloniales, il n’a pas mené une lutte nationaliste. Il incarne le type d’insurrection qui hante l’oeuvre de Glissant. Vers la fin de La Cohée du Lamentin, Glissant dit à son sujet : « Un homme peut être une ville, a lui tout seul. Je pense à Toussaint Louverture, créateur de monde, perdu dans la glace du Jura, vers les années 1800. Ce fut une ville. Un spectre oublie, qui étendra bientôt ses avenues ». Une page plus loin, il dédie un court poème au spectre de Toussaint, où il lui écrit « Et vous errez ingouverné/Sous les remblais hagards du fort de Joux ».

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