Tout simplement noir, le film  de Jean-Pascal Zadi

Des critiques élogieuses pour un film qui fait l’unanimité dans la presse

« Tout simplement noir » sort aujourd’hui sur les écrans de Madiana, au même temps que sur ceux de France. Voici quelques exemples de critiques, qui nous incitent vivement à découvrir cet ovni cinématographique !

Les Inrockuptibles et Télérama 

Un état des lieux des identités noires en France en forme de comédie qui n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat. Des acteurs pleins d’autodérision dans un faux documentaire qui envoie valser les clichés sur les Noirs et le communautarisme. Audacieux et mordant.

C’est dans le sillage d’une tradition d’autofiction chère au stand-up US (Seinfeld, Louie…), et aussi dans celui de ses émules hexagonaux (Inside Jamel Comedy Club, dont on retrouve d’ailleurs plusieurs visages : Claudia Tagbo, Fabrice Eboué) que s’inscrit cette comédie sociétale rassemblant une ahurissante photo de classe du vedettariat noir français. Au centre, le touche-à-tout Jean-Pascal Zadi, passé par le rap, le docu autoproduit, la chronique télé, avant d’accoucher de ce film qui le dépeint dans une version déformée de lui-même : un comédien-youtubeur militant et opportuniste, épris de justice autant que de notoriété, qui décide de rassembler sa communauté dans une grande marche contestataire. La tournée des célébrités qu’il tente alors de greffer au projet lui permet de faire défiler humoristes (au premier rang desquels Fary, pour un premier rôle à l’écran où il ne se ménage pas), footballeurs, rappeurs, journalistes, dans leurs propres rôles, et de les soumettre à un exercice d’autodérision et de performance réflexive qui nous a pris de court.

Négritudes complexées, mesquineries intercommunautaires, relents coloniaux (une incroyable scène de casting reproduisant les gestes de la traite négrière, mesure des narines incluse), “frères” plus ou moins fraternels, “bountys”… l’exercice est périlleux, le terrain est glissant, mais Zadi fonce la tête la première pour expurger toute une mauvaise conscience communautaire, tout un refoulé, d’une façon à la fois sauvage et contrôlée, indécente et très juste – et surtout sans s’épargner le moindre sujet de discorde (alors, qu’est-ce qu’on fait de Dieudo ?).

Certains diront non sans cynisme que l’actualité tombe à pic pour la sortie d’un tel état des lieux des identités et des discordes noires. On leur répondra qu’il n’y a, peut-être, pas de hasard, et surtout que le film est à la hauteur du moment…

Voilà un film qui tombe à point nommé dans l’actualité brûlante de Black Lives Matter, même si Jean-Pascal Zadi choisit le biais de la comédie, à la fois candide et hautement burlesque, pour livrer un état des lieux de la visibilité des Noirs en France. Usant du principe du faux documentaire, il compose un patchwork audacieux et envoie valser certains clichés à coups de saynètes qui en disent long sur le racisme, mais aussi sur la complexité du communautarisme. Le tout avec la belle complicité d’acteurs en pleine autodérision — rejoints par Ramzy Bedia et Jonathan Cohen, en Arabe et en Juif de service dans une séquence hilarante. L’humoriste Fary, quasiment premier rôle du film, impose un second degré impérial en artiste « engagé », mais déjà rangé du côté de la planche à billets. Et chaque rencontre de Zadi avec une vedette tourne au désastre, comme cette scène d’anthologie où Fabrice Éboué et Lucien Jean-Baptiste se traitent mutuellement de vendus pour avoir tourné l’un une « comédie sur l’esclavage », et l’autre une « comédie sur des Noirs dans la neige ». L’un est d’origine africaine, l’autre martiniquaise…

Libération

Disséquant sur le mode d’un casting pseudo-sauvage toutes les nuances de noir dans la France actuelle, le film impressionne non seulement en ce qu’il s’avère la comédie la plus accomplie et séduisante éclose – du moins en apparence – au cœur du réacteur du cinéma populaire français, mais surtout par le brio avec lequel la machine de guerre dialectique qu’il met en branle n’a de cesse de dynamiter, saboter façon termites géants, les thèses édifiantes qui pourraient germer en son sein, pour mieux en désigner les paradoxes et les impasses.

Le Monde

Succession de sketchs, le premier film de Jean-Pascal Zadi, réalisé avec John Wax, séduit par la qualité de son écriture et son esprit corrosif.

Le Figaro

« Tout simplement noir » est la meilleure, et la plus drôle, critique du communautarisme en ces temps où Black Lives Matter traverse les frontières et agite la société française.

BFMTV : l’interview du réalisateur, à lire en suivant le lien !

La comédie qui dynamite les clichés…

Jean-Pascal Zadi s’interroge sur les contradictions des artistes noirs qui peinent souvent à fédérer, même au sein de leur propre communauté. Il dénonce aussi le racisme du cinéma français, de ces réalisateurs qui basculent dans le racisme en croyant prêcher la tolérance aux séances de casting humiliantes. Autant de sujets qu’il aborde dans cette interview accordée à BFMTV.com.