Étiquette : Tartuffe

Une comédie introuvable

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— Par José Alpha —

L’inspiration comique des évènements, des situations et des personnages portée à la scène théâtrale répond généralement au besoin de détente et de distanciation que nous procurent par exemple les humoristes en général, ou les talentueux comiques antillais de plus en plus présents sur les scènes locales et nationales.
Nous avons plaisir à les voir se débattre à notre place, dans des situations de conflits, de frustration, de mensonges, de mauvaises fois et d’impuissance.

Alors quand on annonce « le Tartuffe » de Molière, même si on ne connait pas l’histoire, on s’attend à découvrir comme tout le monde, des développements suffisamment comiques servis par la réputation de l’auteur et surtout par la jeunesse du metteur en scène, de surcroit martiniquais donc bien au fait des relations humaines volcaniques et passionnelles qui nous constituent malgré tout.

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Un beau spectacle à l’Atrium : le Tartuffe de Deluge

— par F. Cuvillier —

  Pas facile, d’apporter quelque chose d’innovant à l’une des pièces les plus jouées du répertoire français ; ni de remettre au goût du public néophyte moderne un texte de trois siècles et demi, ni de faire monter sur les planches des amis dont ce n’est pas le métier premier, même s’ils connaissent la scène : les stars modernes qui se piquent du grand écran ont pour elles des micros, des prises à refaire, et non un direct devant des ados prompts à la dérision…
Hervé Deluge relève pourtant ce défi avec succès, audace et cohérence. Des choix courageux mais pertinents offrent au jeune public des émotions restaurées et un texte dépouillé des longueurs scabreuses auxquelles Molière, en son temps, avait été contraint pour se dépatouiller des dangers de la censure et satisfaire in extremis les nécessités du genre par un coup de théâtre ultime qui rétablissait une affaire pourtant bien sombre…
S’il fallait plaire à la cour en 1665, et ne pas dévoyer au code, Hervé Deluge préfère s’attacher à la signification humaine du texte, métaphoriser le train hypocrite et sans fin du monde, ne pas laisser les pudeurs du verbe classique cacher aux mœurs modernes l’arrogance provocante de Molière, qui lui coûta bien des soucis… (et le metteur en scène moderne de subir à son tour, comme si cette pièce était frappée de malédiction, les turpitudes de la critique, puisque toute action profonde entraîne une réaction équivalente, et que l’adaptation de la mise en scène est stupéfiante du début à la fin.)

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Tartuffe en roue libre

—  par Roland Sabra —

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    Tartuffe n’est peut-être pas le personnage principal de la pièce éponyme de Molière. C’est sans doute Orgon que l’auteur interprétait lui même. On pourrait même présenter Orgon comme un homme amoureux d’ un faux dévot auquel il est prêt à tout sacrifier par entêtement, ou plutôt par amour. On pourrait. Hervé Deluge aurait pu…

Disons le d’emblée il y a des trouvailles de mise en scène, une belle scénographie, de très belles lumières dues, une fois de plus à Dominique Guesdon. On se souviendra du clin d’oeil à la célèbre photo de Marylin Monroe sur une grille de métro avec Elmire, la femme d’Orgon, robe offerte au vent tout comme on aura photographié Madame Pernelle icône agenouillée dans la troisième dimension d’un vitrail collé au sol. Moments de pure beauté plastique. La musique de Alfred Fantome à une petite tonalité « orientalisante » qui in-temporalise ingénieusement la pièce, Le recours à des tricycles pour le déplacement des personnages sur l’immense plateau nu du CMAC est aussi une bonne idée, qui tourne parfois au procédé mais qui pouvait signifier une distance maitrisée avec le texte.

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