En prévision de ces nouvelles représentations de La Légende de Zadou (après celle du mois de juillet dernier dans le cadre du festival de Fort-de-France), les lecteurs de Madinin’Art ont eu le privilège de lire sous la plume de Jean Samblé une analyse fouillée de la saga de René-Louis-Gaétan Beauregard, « parabole sombre sur les rapports de force qui régissaient alors la Martinique » (1). Alors, c’est-à-dire dans les années 1940, plus précisément de 1942 à 1949, où se situent la fuite et la traque de Beauregard, contremaître d’habitation dans la localité du Marin, après qu’il ait tenté d’assassiner sa femme et mis le feu à sa maison. Dans la version de l’histoire retenue par José Alpha, Beauregard est convaincu que sa femme le trompait avec un béké. Son sentiment de trahison est exacerbé par le ressentiment envers la classe dominante, blanche de surcroît. Comme chez Jean Samblé, sa révolte participerait donc d’une lutte des races et des classes que l’on dirait aujourd’hui « décoloniale ».
Ce Beauregard-là est un beau sujet pour le roman ou le théâtre et l’on comprend que José Alpha ait voulu le raconter dans un texte où le créole domine le français, choix judicieux pour restituer une histoire se déroulant dans la campagne martiniquaise à une époque où le créole était la langue vernaculaire, même si cela réduit le public potentiel au-delà des Antilles et au risque de décevoir, à la Martinique même, les spectateurs non créolophones.






— par Selim Lander
Je vous dois la vérité en peinture


La Fondation Clément offre aux Martiniquais le plaisir d’une belle redécouverte avec cette grande exposition rétrospective consacrée à un plasticien cubain, né en 1944, auteur d’une œuvre considérable couronnée de nombreuses récompenses et que les Cubains comparent par son importance à un Wifredo Lam. Plaisir de contempler des formes inédites dans le paysage de l’art caribéen contemporain. Certes, on avait déjà beaucoup vu de figures anthropo- ou anthropozoo-morphes mais celles-ci sont différentes, des êtres composites, difformes qui ne nuisent pas à l’équilibre, à l’harmonie du tableau ou de la sculpture.
— Par Selim Lander —
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— par Selim Lander — Sous-titré « Un secret de famille national », ce seul en scène relate divers épisodes, de moins en moins occultés, à vrai dire, de l’histoire de France en tant que puissance coloniale. Qui aura lu Le Livre noir du colonialisme dirigé par Marc Ferro (1) n’apprendra rien de nouveau, à ceci près que Lambert ne traite – avec un incontestable talent – que du cas français, sans aucune référence au contexte historique, faignant d’oublier que la conquête des pays les moins avancés techniquement (et donc militairement) par les pays industrialisés fut un phénomène mondial dans lequel la France s’est inscrite parmi d’autres. Dans le livre de Ferro, c’est ainsi Pap Ndiaye, qui fut chez nous ministre de l’Éducation nationale, faut-il le rappeler, qui relate l’extermination des Indiens d’Amérique du nord et démontre son caractère génocidaire. Quant à Catherine Coquery-Vidrovitch (auteure de plusieurs ouvrages sur l’histoire de l’Afrique), elle rappelle, par exemple, toujours dans le même ouvrage, que la colonisation arabe est restée esclavagiste bien après que la traite et l’esclavage aient été abolis par les puissances occidentales.
— Par Selim Lander —
— Par Selim Lander — Voyant cette pièce on pense irrésistiblement aux Bonnes de Jean Genet, non que celles évoquées dans Résonances soient prêtes à passer au meurtre mais leur hargne ne paraît pas moindre que celle des sœurs Papin. Si la violence est maîtrisée, elle n’est pas moins présente et la pièce de Yure Romao et
— Par Selim Lander —
— Par Selim Lander —
— Par Selim Lander —
— Par Selim Lander —
— Par Selim Lander —
— par Selim Lander —