— Par Marie-Josèphe Hardy Dessources Sellaye, pour l’UFM —
Après les réformes décidées et appliquées par le gouvernement Ayrault : gel des allocations familiales et des aides à la garde d’enfants jusqu’en 2015, modulation de la prime de naissance, réduction des droits au congé parental et réforme du quotient familial, le premier ministre Manuel Valls annonçait en avril des économies supplémentaires de 800 millions d’euros dans la branche famille, dans le cadre du plan d’économies de 50 milliards d’euros prévu entre 2015 et 2017⋅
Un nouveau coup de rabot est donné aujourd’hui avec l’annonce de 2 mesures envisagées qui s’attaquent encore aux femmes et aux familles : le congé parental qui passerait de trois ans à un an, et la prime à la naissance qui serait réduite pour le deuxième enfant⋅
Ceci alors que la loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes portée par l’ex-ministre du Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, proposant un congé partagé entre les 2 parents, mieux indemnisé dès le deuxième enfant devait entrer en vigueur au 1er octobre !

À travers les récentes manifestations contre le mariage pour tous, la droite a fait de la famille son fonds de commerce. Exhibant papys, mamys et poussettes, sous des bannières proclamant sur fond rose : « Papa, Maman et les enfants, c’est naturel », elle se drape dans une légitimité sacrée. Selon sa nouvelle égérie, Ludovine de La Rochère : « Tout homme a la famille inscrite dans son cœur. »
Le gouvernement a récemment proposé une réforme de la politique familiale (diminution du quotient familial et développement de l’accueil des jeunes enfants) qui a relancé le débat sur la fonction de celle-ci et les différentes formes qu’elle peut prendre. Si tout le monde s’accorde sur le fait que la politique familiale vise à aider les familles – et plus particulièrement à rétablir l’équilibre entre les ménages qui ont une famille à charge et les autres -, une politique familiale de gauche poursuit selon nous trois objectifs supplémentaires : combattre les inégalités sociales entre ménages ; promouvoir le bien-être de tous les enfants en corrigeant les inégalités qui existent dès le plus jeune âge ; améliorer l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle exige la mise en œuvre simultanée de trois volets.