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Poèmes de Mady

Les Agoodjiés

Un lourd silence règne sur kotopka.
Un silence comme un frêle fil trop tendu
quand il casse c’est l’assaut
des cris de guerres mais des cris de femmes
Même combattant comme des lionnes
plongeant sous les pluies de balles
les vieux chasse-pots ne valent pas
les étincelants fusils neufs
Nan Ahouannaton ta bravoure n’empêchera pas votre sang de couler
Puis Abomey tomba

Panama



Porte de l’Amérique du sud
Autrefois tu étais Colombien
de nos jours tu te dis Panaméen
Tu as déjà deux bandes rouge et blanche
serais tu le cinquante-cinquième ?
Te souviens tu de 1989
ce jour où on a spolié ta souveraineté
sous un faux prétexte.

Les embarcations passant en ton sein
ne sont point régis par tes frêles mains
mais par des tentacules dégoulinantes de ketchup.

Ce qu’il est beau de voir sur tes terres
n’est point des vieux élégants arborant des panamas
chapeau que l’on ne voit qu’en étalage
il est beau de rencontrer les indigènes Kuna.

N’y allez pas pour voir de beaux bateaux de beaux chapeaux
mais pour une rencontre humaine.

Gâchis



je distille l’égoïsme
décante l’espérance
j’attends le déluge
ou j’expie mes péchés
dans l’enfer inexpugnable
des suppôts du système

J’exècre, j’excrète
je crache, sur l’épouvantable Babylone
mais je veux y placer un rouage
pour en exprimer
un dividende

j’attends une réponse
je suis prisonnier
derrière ses faux murs
prisonnier qui a une clé

je sors, et j’observe
ce qu’est la côte riche
ils marchent en ligne
avenue Coca-Colone
entre deux Mac dollar

les seuls qui m’ont parlé
m’ont demandé de l’argent
pour le mac feliz

Cela me gêne



La base de leur pensée est l’écu
leurs motivations pécuniaires
Nous avons huit soucis principaux
Nous avons huit douleurs
Au dos, à l’estomac,
aux entrailles, a l’occiput,
au porte monnaie, une à venir ,
à la fierté, au cœur.

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