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Crise sanitaire : Libertés et Droits de l’Homme

— Par Patrice Ganot, Président de la Fédération LDH de Guadeloupe —

L’épidémie due au virus SARS-CoV-2 (covid19), devenue rapidement une pandémie, affectant la planète entière, s’est avérée constituer l’exemple parfait d’une syndémie (Merrill Singer, puis Richard Horton) en ce qu’elle a révélé, à travers des disparités d’un pays à l’autre, comment des causes multifactorielles (dont, la pauvreté, la malnutrition – ou la « malbouffe » – les conditions d’hygiène, l’état des services de santé publique, etc.) pouvaient aggraver, sur les populations, les effets directs de la propagation d’un agent pathogène ; en nombre d’hospitalisations critiques, dépassant les possibilités « normales » d’accueil des hôpitaux, et, hélas, en nombre de décès.

Une telle épidémie met au grand jour, s’il en était besoin, les déséquilibres (économiques, sociaux et sociétaux), les dysfonctionnements d’un pays.

En Guadeloupe, hors les constats et analyses concernant les effets sur l’économie des confinements successifs et des diverses mesures qui ont dû être prises, dès le début de l’épidémie, la situation sanitaire (état des structures de soins, nombre élevé de cas dits de comorbidité) n’a cessé d’inquiéter. Jusqu’à l’arrivée de la quatrième vague de l’épidémie, au cours des mois de juillet et août et ses conséquences, en termes de mortalité enregistrée en Guadeloupe, qui ont montré les limites du fonctionnement, tout particulièrement, du CHU.

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Pour un respect absolu des droits de la défense

— Communiqué de la LDH Fédération de Guadeloupe—

Dans les systèmes judiciaires des pays démocratiques l’avocat ne peut être interrompu lorsqu’il plaide, encore moins être interdit d’intervenir. Les exceptions à ce principe ne concernent que les pays totalitaires où les juges sont des instruments aux mains du pouvoir.

La Présidente de la Cour d’Assises des mineurs de Basse Terre, en Guadeloupe, vient de s’illustrer, de fort belle manière, en piétinant ce principe sacré du respect absolu des droits de la défense et des garanties fondamentales reconnues à l’avocat dans l’exercice de sa mission de défense.

En interdisant, le 14 mai 2018, au Bâtonnier Roland ÉZELIN, de plaider en dernier dans une affaire criminelle, à la suite des plaidoiries de ses cinq confrères, au motif surprenant de l’heure tardive, la Présidente portait un coup fatal à la fonction de défense et faisait voler en éclats la liberté de parole reconnue à l’avocat, par la Constitution, par la Loi, par la Convention Européenne de Sauvegarde, et par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948.

La décision brutale et, à l’évidence, inappropriée de ce juge démontrait qu’il était possible, en Guadeloupe, de cadenasser la défense, sans aucun égard pour un ancien Bâtonnier et la collectivité des avocats, partenaires de justice.

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LDH Guadeloupe soutient « EnVie-Santé »

Dans un texte daté du 7 décembre 2007, rendu public (Journaux et Radios), dont le titre était « Droits de l’homme – Santé – Démocratie », nous abordions diverses questions dont celle de la pollution de nos sols et de nos eaux par le Chlordécone. Précisément sur ce sujet, nous écrivions ceci : « Les droits de l’homme ne sont pas seulement des droits qui s’appuient sur de grands principes immatériels d’ordre philosophique comme ceux que l’on peut lire sur le fronton des édifices publics, « Liberté, Égalité, Fraternité » et qui s’opposent au racisme et à la xénophobie ou, encore, qui constituent le socle des institutions politiques, République, Démocratie. Ce sont aussi des droits très concrets tels que le droit de respirer un air pur, le droit de boire une eau non polluée, le droit de manger des produits agricoles non contaminés, le droit à la santé. Aussi, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) suit-elle avec beaucoup d’attention l’évolution du dossier de la pollution de nos sols par le Chlordécone. Outre la question de santé publique qui concerne tout le monde, la LDH Guadeloupe se soucie du devenir des agriculteurs qui se retrouvent, sur ces terres contaminées, avec des contraintes parfois insurmontables.

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« Théo, Mohamed » : communiqué de la LDH Guadeloupe

Deux nouvelles affaires de violences policières sur des jeunes Noirs avec insultes racistes et homophobes se sont récemment déroulées à Aulnay-sous-Bois.

Au cours de son interpellation par un groupe de 4 policiers, le 2 février 2017, Théo, 22 ans, a eu une déchirure anale qui lui a « valu » 60 » jours d’Interruption Temporaire de Travail. Le policier mis en cause a déclaré qu’il n’avait pas eu l’intention de le sodomiser avec sa matraque télescopique.

Une semaine auparavant, soit le 26 janvier 2017, dans cette même cité d’Aulnay-sous-bois, le jeune Mohamed, 22 ans lui aussi, a été passé à tabac et insulté par un groupe de policiers. Le visage particulièrement tuméfié, il s’en est sorti avec plusieurs blessures au corps et 5 jours d’ITT.

Mohamed aurait reconnu parmi ses agresseurs l’un des policiers auteur ou complice du viol de Théo.

Nous observons que :

– Même si une grande majorité de policiers continue d’effectuer ses missions dans le respect des lois de la République, en France les violences policières assorties d’insultes racistes et de propos homophobes contre les jeunes Noirs se multiplient et tendent à se banaliser

– Le représentant d’un syndicat de police a déclaré sur les médias que, concernant Théo, la sodomisation était involontaire.

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