— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Un cap a été franchi en Martinique avec les émeutes et violences de tout ordre qui ont émaillé l’île dans la soirée du 9 octobre 2024 . La fin de la départementalisation selon certains esprits apeurés ? Plutôt selon moi l’ultime étape d’un processus de recomposition , en profondeur, de la carte politique de la Martinique. Et la confiance désormais perdue donnera bien lieu à des conséquences financières fâcheuses pour tous les martiniquais !
La «vraie» crise de confiance ne vient pas de la vie chère , mais des partis politiques Martiniquais et de leur incapacité à créer du sens pour appréhender le réel. Loin d’être un signe de puissance de l’expression d’un peuple en colère , cette crise réitérée est l’aveu d’un échec politique. A ce propos je réitère ma mise en garde de ne pas toucher aux institutions même avec la main tremblante.
Sur le fond de la problématique de la vie chère , il s’agit de débats en Martinique de même nature que ceux traversant l’ensemble des outres-mers qui pour autant ne s’embrasent pas , témoignant certes de la réalité inflationniste accomplie mondialement , mais également de tensions politiques sur la répartition et la régulation des compétences locales en Martinique .

— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La question de la vie chère en Martinique et plus largement dans l’ensemble des territoires ultramarins français est depuis longtemps une problématique récurrente et complexe, qui s’enracine dans des causes profondes, à la fois historiques, politiques et économiques. Les négociations en cours pour tenter de résoudre cette crise semblent vouées à l’échec, et ce pour une raison majeure : elles se concentrent essentiellement sur des mesures économiques conjoncturelles, sans aborder les véritables racines du problème, qui sont profondément politiques. En effet, la structure même du modèle économique de la Martinique, hérité de l’époque coloniale, est au cœur de cette situation.Le coût de la vie dans les territoires ultramarins français, en particulier en Martinique, est sensiblement plus élevé qu’en France hexagonale. Ce phénomène est le résultat de plusieurs facteurs structurels, tels que la dépendance aux importations, le monopole de certaines grandes entreprises dans des secteurs clés de l’économie (notamment la grande distribution), et des prix couteux d’un marché local limité par une population restreinte. Ces facteurs économiques sont certes cruciaux, mais ils ne sont que les symptômes d’un problème plus profond : la continuité du modèle économique hérité du passé colonial, qui perpétue des rapports de domination entre la métropole et ses territoires d’outre-mer.
La problématique de la vie chère est de nature structurelle, et donc ne peut être réglée par des mesures conjoncturelles et limitées dans le temps, telles que la baisse au demeurant illusoire des marges,la péréquation financière, la continuité territoriale trop coûteuse , la baisse de l’octroi de mer et de la TVA contre productive à moyen terme . Ce ne sont là que des cautères sur une jambe de bois !
La situation financière actuelle de la France rend effectivement difficile la mise en œuvre de mesures coûteuses, pour lutter contre la vie chère comme celles envisagées pour la Martinique et potentiellement applicables pour l’ensemble des territoires d’outre-mer. Plusieurs éléments doivent être pris en compte pour évaluer la marge de manœuvre de l’État français : d’abord L’État français est contraint par les règles budgétaires de l’Union européenne (Pacte de stabilité et de croissance) qui impose une réduction progressive du déficit et de la dette. La Commission européenne devrait surveiller de près le retour à une trajectoire budgétaire plus orthodoxe, ce qui limite la flexibilité budgétaire de la France. Puis Supprimer ou alléger la TVA sur certains produits en Martinique (et potentiellement dans d’autres DOM) pourrait avoir un coût considérable. La TVA est une source majeure de recettes pour l’État. Réduire ces recettes sans compensations budgétaires pourrait aggraver le déficit.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Dans le contexte actuel, tant en politique que dans le monde de l’entreprise, notamment aux Antilles, il apparaît que l’autorité est de plus en plus contestée, voire dénigrée vertement . Cette évolution des rapports hiérarchiques, notamment entre les dirigeants et les subordonnés, reflète un changement profond dans les comportements, particulièrement accentué par l’arrivée des nouvelles générations en politique et sur le marché du travail. Les exemples récents, que ce soit en Guadeloupe ou en Martinique, soulignent cette dynamique de plus en plus répandue d’une perte de respect vis-à-vis de l’autorité, à laquelle se mêle un climat de défiance et d’agressivité.En Guadeloupe, lors des négociations liées à la grève à EDF Archipel Guadeloupe, un fait notable a émergé : les discussions ont été brusquement interrompues par le syndicat FE-CGTG, exigeant la présence d’un interlocuteur directement venu de Paris. Cette demande explicite de mise à l’écart de la directrice régionale guadeloupéenne , traduit une remise en question non seulement de son autorité, mais aussi de sa légitimité en tant que cadre supérieur local d’une grande entreprise .
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Les évènements actuels en Martinique , depuis plus d’une semaine, ne sont que le résultat de décennies de déni de la question de la vie chère qui, loin de guérir le problème, n’a fait que le rendre plus explosif. Les spécialistes antillais d’histoire politique ont peu écrit sur les émotions, concentrant leur intérêt sur des sujets plus durs, plus rigoureux tels que l’esclavage et la colonisation . Pourtant les émotions sont la clef de la vie politique actuelle de la Martinique et de la Guadeloupe, et elles y ont eu une grande importance dans la façon de façonner la neuropsycho-généalogie des Antillais ,car les émotions servent alors de révélateur des discriminations et de levier vers la critique sociale et politique de la gouvernance dans les anciennes colonies. Alors quelles sont les véritables intentions des activistes au delà du caractère émotionnel en quittant la table des négociations, sachant que la résolution finale de cette problématique de vie chère ne leur appartient nullement, mais relève en grande partie de l’État français et aussi revient à la CTM qui annonce le projet sous certaines conditions de supprimer l’Octroi de Mer sur 54 familles de produits ?
Depuis une semaine déjà les manifestations contre la vie chère rythment de façon subliminale la vie économique de la Martinique et plus sporadiquement celle de la Guadeloupe. Le mouvement social contre la vie chère qui commence à secouer actuellement les Antilles françaises, en particulier la Martinique, prend ses racines dans une revendication de longue date : celle de lutter contre la vie chère, un phénomène qui gangrène ces territoires depuis des décennies. Alors que les activistes du RPPRAC , les syndicats et certains acteurs politiques dénoncent une hausse insoutenable des prix, principalement dans la grande distribution, ils réclament des mesures immédiates pour aligner les tarifs sur ceux pratiqués en « métropole ».
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Voilà un article ci – dessous que je porte à votre connaissance, et qui me donne parfaitement raison sur l’iniquité de la pensée et pour ne pas dire l’absurdité coupable des élus à vouloir instaurer une autonomie en Martinique, Guyane et surtout Guadeloupe. Dans un précédent texte, nous avions écrit que la CTM pour fonctionner normalement avait besoin de 200 millions d’euros supplémentaires dans sa trésorerie. Avec sa menace de procédure judiciaire contre l’État, Serge Letchimy prisonnier d’une logorrhée idéologique s’enfonce dans le déni, et va à coup sûr dans le mur. Nos élus à force de ruer dans les brancards tête baissée et sans aucune visibilité sur l’avenir, et bien le résultat des courses qui nous pend au nez est que l’État français va finir bel et bien par asphyxier totalement financièrement la Martinique. C’est pathétique d’irresponsabilité et d’une cécité coupable de la situation actuelle extrêmement dégradée des finances publiques de la France. En témoignent les dernières prévisions économiques de Bercy qui annoncent un déficit public s’élevant à 6,2 % du PIB en 2024, avec une trajectoire difficilement tenable sans mesures correctives de la dépense publique.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La situation en Guadeloupe devient pénible avec la vie chère et les difficultés financières accrues des agents économiques. Le problème de la vie chère en Guadeloupe touche particulièrement la population locale pour plusieurs raisons interconnectées à savoir d’abord une dépendance à l’importation.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La problématique de la vie chère dans les Antilles est un sujet qui cristallise les tensions depuis des années, une situation souvent perçue comme une fatalité inévitable. Pourtant, il s’avère que ce fléau n’est pas immuable, mais bien le fruit de facteurs politiques structurels et historiques qui, s’ils sont réformés, pourraient offrir des solutions durables. L’idée d’un retour à une réglementation des prix est souvent évoquée, notamment dans le cadre d’initiatives comme le Bouclier Qualité Prix, mais ces mesures, pour utiles qu’elles soient, restent largement insuffisantes pour répondre à l’ampleur du problème. La situation en Guadeloupe et en Martinique met en lumière l’urgence de repenser en profondeur le modèle économique de ces territoires.
Un vent mauvais de stagflation souffle sur la Guadeloupe, et les perspectives économiques pour l’archipel sont des plus sombres pour la fin de l’année 2024 .
—Par Jean-Marie Nol, économiste —
— Par Jean-Marie Nol, économiste —