Étiquette : inspection du travail

Qui veut la mort de l’inspection du travail ?

—Par  Sylvie Denoyer (CGT), Florence Barral-Boutet (FO), Luc Raucy (SNU/FSU), Yves Sinigaglia (SUD)—

inspection_du_travailLe projet de loi « démocratie sociale » qui sera en discussion au Parlement en février comporte un cavalier législatif qui est une réforme dangereuse pour l’inspection du travail.
A travers le projet « Ministère fort », le gouvernement veut procéder à la plus vaste restructuration que l’inspection du travail a connue depuis des dizaines d’années. Ce projet fait peser de graves dangers sur son indépendance et son caractère généraliste. Il prévoit la disparition des sections d’inspection du travail actuelles et leur remplacement par des unités de contrôle (UC) réunissant entre 8 et 12 agents, avec à leur tête des Responsables, et la création de postes spécialisés sur des risques ou des secteurs particuliers (transport, agriculture, travail illégal, amiante, BTP…).

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Travailleurs détachés: dans la spirale sans fin du dumping social

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travailleurs_detachesImportés d’Europe de l’Est et du Sud, sous le statut du détachement, 150 000 travailleurs, au bas mot, triment en France dans des conditions relevant souvent de l’esclavage moderne. Reportage sur le chantier d’Iter, financé par le CEA, en Provence, et dossier.

Manosque, Cadarache (Alpes-de-Haute-Provence), envoyé spécial. Tels des marins perdus lançant un ultime SOS, huit ouvriers portugais sont venus, en mai dernier, frapper à la porte de « la CGT » à Manosque. Embauchés à Lisbonne par la boîte d’intérim Travel Works Trabalho Temporario, ils avaient été transportés vers la France dans une fourgonnette, nourris sur le chantier avec un morceau de pain et un concombre, entassés, pour 25 euros par jour et par personne, dans un appartement loué par leur patron, la société SAMT, sous-traitante de Razel, filiale du groupe du BTP Fayat. Ces salariés en CDD de six mois n’avaient touché, pour deux mois de travail, que 150 euros ! « C’était de l’esclavage », s’indigne Christian Ribaud, qui était alors le secrétaire général adjoint de l’UL CGT de Cadarache. Un syndicaliste, aujourd’hui retraité d’Areva, d’autant plus choqué par cette histoire que le chantier de construction sur lequel trimaient ces intérimaires était celui du réacteur Jules-Horowitz (RJH) nouveau fleuron de la recherche, financé par le prestigieux Commissariat à l’énergie atomique (CEA).

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