Étiquette : Gustavo Torrès

À propos de « l’écovillage » de Ducos

— Par Gustavo Torres, architecte —

Et jusqu’à quand pensez-vous qu’on peut continuer dans cet aller et venir de fous ? demanda-t-il.

Florentino Ariza avait la réponse toute prête depuis cinquante-trois ans, sept mois et huit jours avec ses nuits,

Il dit alors : – Toute la vie.

Gabriel García-Márquez (1927-2014) in CIEN ANOS DE SOLEDAD – México / Buenos Aires – 1967.

Vous êtes encore là vous, à bâtir des zones ? Déjà pour la Galleria on nous disait que c’était « ma ville à moi »… ne jamais oublier que les vautours avancent toujours masqués, usant d’un vocabulaire convenable enveloppé d’euphémismes flatteurs… Dire aujourd’hui écovillage n’est qu’édulcoration malhonnête pour recommencer ce qu’on fait et refait depuis 60 ans : une zone commerciale entourée de parkings sur un vague terrain soi-disant vague.

Depuis l’arrivée des « architectes des colonies » – envoyés pour nous vendre le modernisme et le béton armé dans les années 30 – et ensuite après-guerre avec la départementalisation, la Martinique subit passivement les injonctions spatiales de la mère-polis et participe au saccage sans pitié du maigre territoire dont on dispose.

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Permis de tuer

— Par Gustavo Torres —

L’immense physicien que fut Albert Einstein aimait à dire : – je ne connais que deux choses infinies : l’univers et la bêtise humaine… et il rajoutait : – encore que pour l’univers je ne suis pas certain.

En fait, nous le savons depuis longtemps, l’homme occidental moderne est un arrogant prétentieux convaincu que le monde est là pour son service et bon vouloir et la nature une pauvre petite chose qu’il faut domestiquer.

Mais puisque nous sommes dotés d’une mémoire de poisson rouge, il est bon que régulièrement, l’un d’entre-nous galvanisé d’un quelconque pouvoir, vienne nous le rappeler.

L’honneur revient aujourd’hui à l’acte de bravoure déterminant pour l’avenir de la planète que fut l’abattage du fromager des Anses d’Arlet par son maire et son conseil municipal.

Notez que pour se donner bonne conscience (il y a toujours cela de fascinant dans les actions des lâches qu’ils soignent la forme) ils ont appelé cela un abattage, comme pour les animaux qu’on tue à l’écart de notre vue trop sensible. Ainsi l’arbre, être vivant méprisé du haut de notre capacité de déplacement, aura été donc mis à terre.

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Le Théâtre du Lycée Schoelcher inauguré avec succès

La pièce « La réunification des 2 Corées » s’est jouée, samedi soir, à guichet fermé

— Par Roland Sabra —

On n’oubliera pas la querelle intense, passionnée qui traversé de part en part la reconstruction du lycée Schoelcher et notamment la question de l’existence d’une salle de théâtre : Fallait-il la supprimer, la réserver uniquement aux enseignements de l’art des planches, la réduire, lui donner plus d’autonomie ?

La bataille a été rude, mais très vite, dès le début, Gustavo Torrès l’architecte, maître d’œuvre du projet, en homme de culture accompli, s’est rangé du coté de ceux qui voulaient pouvoir offrir, en dehors des heures de cours la possibilité d’accès à une salle de théâtre dont la conception serait le reflet du multiculturalisme martiniquais. Bataille gagnée ! Le plateau sépare deux espaces bi-frontaux réservés au public. D’un coté, en léger arrondi, un théâtre à l’italienne et de l’autre un amphithéâtre, évocation d’un pitt, pour cette spécificité antillaise qu’est le conte.

En matière de visibilité quelque soit la place occupée la réussite est totale. Les fauteuils, confortables, font oublier les « tape-culs »(?)

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