— par Selim Lander
Les amateurs de danse martiniquais se sont vu proposer deux spectacles de danse, les vendredi 17 et samedi 18 octobre, au Théâtre municipal et à la Scène nationale, deux spectacles très différents, une production locale de la compagnie Christiane Emmanuel et un récital de danse classique indienne « Kathak » orchestré par Sharmila Sharma.
Signes particuliers
Audience un peu clairsemée le 17 octobre, non que cette pièce manquât d’intérêt mais il s’agissait d’une reprise de l’année dernière, sans doute trop tôt pour que les amateurs aient envie de la revoir à un intervalle aussi rapproché. Il y a peu de chance qu’elle ait fait davantage le plein le 18 alors qu’elle se trouvait en concurrence directe avec la danse indienne. Ce n’est pas la première fois que Madinin’art a l’occasion de déplorer l’absence de coordination entre les programmes des deux institutions culturelles martiniquaises, aussi nuisible pour les spectateurs (qu’elle prive de certains spectacles) que pour les artistes (qui perdent du public) et les institutions elles-mêmes (qui perdent des recettes). C’est d’autant plus dommage que leurs programmes étant loin – budget oblige – d’être surchargés, on s’explique mal cette concurrence des calendriers.


La Maison Rouge : Maison des Arts vous présente « Moi… Marie Philomène Roptus, dite Surprise, dite Lumina Sophie », solo chorégraphique interprétée par Christiane Emmanuel. Ce solo a été dansé dans le bagne de Saint-Laurent du Maroni en Guyane lors du festival les Tréteaux 2013 organisé par Ewlyne Guillaume et Serge Abatucci. A cette occasion, nous recevrons l’historienne, Marie-Hélène LEOTIN qui nous fera l’honneur de présenter Lumina Sophie, héroïne de notre histoire.
Le projet de « La Maison Rouge : Maison des Arts » est un projet que je nourris depuis plus de 20 ans.
Avec le Requiem de Verdi dans la grande salle, la compagnie de Christiane Emmanuel dans la salle Fanon, la fin de semaine dernière a été particulièrement riche en événements culturels. Le Requiem de Verdi est une œuvre exceptionnelle qui réclame des moyens exceptionnels. On en jugera à l’aune de ceux qui étaient déployés chez nous : cent vingt choristes, un orchestre en formation symphonique de cinquante-huit musiciens, les quatre chanteurs solistes requis pour les parties de basse, ténor, mezzo et soprano ! Ce n’est pas tous les jours que les Martiniquais ont l’occasion d’assister à un tel événement qui sera à nul doute le clou de l’année Césaire ! Le lien entre Verdi et Césaire peut apparaître ténu mais, ainsi que le père Élie – à l’origine de l’événement – l’a remarqué en préambule, le hasard du calendrier (grégorien) fait bien les choses, puisque l’année 2013 est tout autant celle du centenaire de la naissance de Césaire que celle du bicentenaire de la naissance de Verdi. Par ailleurs le Requiem est dédié à Alessandro Manzoni, un ami de Verdi qui fut aussi un écrivain engagé politiquement, tout comme Césaire donc.

