—Par Victor Hache —
Légende du folk américain Pete
Seeger est mort
à New York à l’âge de 94 ans. Sa musique puisait sa poésie
et sa conscience
du côté de l’histoire de la classe ouvrière des États-Unis.
Il portait haut la chanson humaniste, dont il se servait comme d’un drapeau contre tous les sectarismes. Pete Seeger est mort lundi à New York. Il avait quatre-vingt-quatorze ans. Icône de la musique populaire aux États-Unis, légende du folk américain, il était à l’origine de la protest song, puisant son inspiration du côté de la classe ouvrière américaine. Humble, refusant les honneurs et le star-système, il n’aimait rien tant que faire partager sa musique au plus grand nombre. Il chanta jusque très tard, se produisant aussi bien dans les clubs que devant des foules immenses. Lors de son 90e anniversaire, au cours d’un concert au Madison Square Garden de New York, Bruce Springsteen lui rendit hommage.

Le 20 avril 2008, Pierre Aliker avait prononcé l’unique discours des obsèques d’Aimé Césaire. C’était sa dernière apparition publique de premier plan. Devant le chef de l’État de l’époque, Nicolas Sarkozy, il avait rappelé, dans une grande dignité, que « les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises sont les Martiniquais » sous une pluie d’applaudissements. Il avait cité Karl Marx. Cet engagement pour l’émancipation, la dignité humaine et la justice ne l’a jamais quitté, telle son habitude de se vêtir de blanc, en hommage à son frère, le journaliste André Aliker, assassiné en 1934. Ce dernier, militant communiste martiniquais, membre du groupe Jean Jaurès et rédacteur en chef du journal Justice, avait été retrouvé sans vie, noyé près d’une plage. Quelques semaines auparavant, il avait dénoncé dans Justice les agissements de békés dans une affaire trouble de fraude fiscale et de corruption.