Étiquette : Barry Jenkins

 « The Underground Railroad », sur les sentiers de la liberté

En dix épisodes sans concession, « une aventure à la portée mythologique », de l’enfer des plantations à l’affranchissement.

– par Janine Bailly –

Disponible depuis le vendredi 14 mai 2021 sur Amazon Prim Video, The Underground Railroad, la série réalisée par Barry Jenkins, est une adaptation intelligente et saisissante du roman éponyme de Colson Whitehead. Une histoire qui se déroule au XIXe siècle, aux États-Unis. Une histoire inspirée de la réalité. Mais, puisqu’il n’a jamais existé de « chemin de fer souterrain clandestin » qu’auraient emprunté les fugitifs, pas d’échelles pour descendre sous terre, pas de tunnels secrets, pas de locomotives sur lesquelles monter, pas de conducteurs de trains à rencontrer ainsi que le fait l’héroïne de la fiction, pour cela l’histoire peut se lire, et la série se voir, comme une métaphore : celle d’un réseau clandestin qui permit à des milliers d’esclaves de partir vers des horizons qu’ils pensaient plus doux, vers des lieux à l’allure de terre promise. The Underground Railroad imagine et trace la sombre épopée de Cora Randall – jouée par l’actrice sud-africaine Thuso Mbedu –, une femme jeune, généreuse et combative, poursuivie par un chasseur d’esclaves après qu’elle s’est enfuie de la plantation de Géorgie, où elle vivait prisonnière depuis sa naissance.

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« Moonligth » de Barry Jenkins

— Par Guy Gabriel —

film américain; avec Ashton Sanders,Trevan Rhodes, Mahershala Ali, Naomis Harris

Le destin étrange d’un jeune américain noir dans un Miami qui se bat contre la drogue se présente comme une sorte de triptyque étouffant et passionnant à la fois ; Moonlight est la peinture d’une vie, celle, d’abord, de Little enfant mutique, puis de Chiron (Little devenu adolescent) cet enfant sans père élevé par une mère encore plus perturbée que lui et qui deviendra un jeune adulte violent, une manière pour lui de vivre dans un contexte chaotique, comme si il avait trouvé un moyen d’exister vraiment. Très curieusement, Moonligth est un film plutôt lumineux à la construction classique, en somme, mais mis en scène avec un certain brio ; on assiste à la prise de conscience de sa sexualité de ce garçon, d’abord par le regard des autres, puis par l’expérience ; tout cela est montré avec presque de la tendresse, même si, plus on avance dans le film, on sent que la violence va finir par s’installer dans vie à la fois banale dans cette société, mais où le désir de s’en sortir est loin d’être absent, quelqu’en soit les moyens utilisés ; car on sent bien que le propos du film, ne serait-ce qu’en filigrane, c’est la fracture sociale d’un pays qui s’avère être de moins en moins un pays où l’intelligence occupe une place prépondérante (l’arrivée de son actuel président au pouvoir en est la preuve évidente).

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RCM 2017 : Moonlight

Jeudi 23 mars 2017 à 19h 30. Madiana

De Barry Jenkins
Avec Alex R. Hibbert, Ashton Sanders, Trevante Rhodes
Genre Drame
Nationalité américain
Synopsis:
Après avoir grandi dans un quartier difficile de Miami, Chiron, un jeune homme tente de trouver sa place dans le monde. Moonlight évoque son parcours, de l’enfance à l’âge adulte.

Lire aussi :« Moonlight » : noir et gay, la fin d’un tabou 

La presse en parle :
Les Inrockuptibles par Romain Blondeau
Pirater le vieil imaginaire hétérocentré du gangster-movie, tordre les faux-semblants et exalter I indifférenciation des genres : telle est la beauté ultramoderne de ce rayonnant « Moonlight » (…).

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« Moonlight » : noir et gay, la fin d’un tabou

— Par Nicolas Schaller —

Dans « Moonlight », qui vient de recevoir l’Oscar du meilleur film, Barry Jenkins déconstruit avec grâce les préjugés hypermachistes de la culture hip-hop afro-américaine. Entretien.

Trois temps dans la vie de Chiron, jeune Black de Liberty City (Miami), de l’enfance à l’âge adulte : « Moonlight », sacré Oscar 2017 du meilleur film, ne serait qu’un récit d’apprentissage de plus s’il n’était aussi et surtout celui d’une romance homosexuelle refoulée. Une coming-of-age story du coming out, dirait-on à Hollywood. Ou comment le déterminisme social et les codes de son milieu transforment un gamin du ghetto en ce qu’il n’est pas avant que l’amour ne le libère. Tiré d’une pièce de théâtre autobiographique de Tarell Alvin McCraney (« In Moonlight Black Boys Look Blue »), « Moonlight » est un objet de cinéma unique, l’un des plus beaux de ce début d’année. Comme un point final idéal à l’ère Obama.

Entretien avec son réalisateur, Barry Jenkins.

Votre film semble le premier à traiter aussi frontalement de l’homosexualité dans la communauté afro-américaine. « Moonlight » a-t-il été compliqué à monter ?

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