Paris – Elle a été menacée de mort par un responsable saoudien et fait sortir de ses gonds le président des Philippines qui l’a couverte d’injures : à 58 ans, Agnès Callamard a quitté l’ONU mais entend continuer d’être la trouble-fête des autocrates de la planète à la tête d’Amnesty International.
« Je n’ai certainement pas l’intention de me taire !« , assure en riant la nouvelle secrétaire générale de l’ONG.
« Oui, le sparadrap du capitaine Haddock, ce sera nous et au-delà: on va faire beaucoup plus que d’embêter la répression« , promet de son débit de mitraillette la quinquagénaire lors d’un entretien accordé à l’AFP.
« Poil à gratter » des dictateurs et autocrates du monde entier qui en ont fait leur bête noire, « voix courageuse » pour la société civile, cette défenseure inlassable de la cause des droits humains et de l’État de droit a été de tous les dossiers en vue des dernières années.
De l’enquête sur l’assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi, attribué à Ryad, à celle de la mort en 2020 du général iranien Qassem Soleimani dans une frappe aérienne américaine jugée « illégale« , en passant par les lenteurs de la justice française après le meurtre de deux journalistes de RFI en 2013 au Mali…
A chaque fois, la rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires tire à balles réelles, loin du langage policé de l’enceinte onusienne.

Londres – La Française Agnès Callamard, experte en droits humains, a été nommée secrétaire générale d’Amnesty International, a annoncé lundi l’organisation basée à Londres et qui compte des bureaux dans plus de 70 pays.
La pandémie de COVID-19 a aggravé l’insécurité et la violence à l’égard des femmes dans toute l’Europe, et si les pouvoirs publics ne font pas le nécessaire, elle risque d’intensifier les inégalités de genre et la discrimination, signalent Amnesty International, Women’s Link Worldwide et la Fédération internationale pour la planification familiale, le 26 mai 2020, dans un document présentant les mesures que doivent prendre les États face à cette situation.
Dans son rapport annuel, l’ONG dénonce la restriction des droits fondamentaux dans le cadre des mesures prises pour lutter contre le terrorisme.
Les exécutions de condamnés à mort ont bondi de 54% en 2015, atteignant leur plus haut niveau depuis 1989, selon les données recueillies par Amnesty International. 25 pays ont pratiqué des exécutions.