Samir Amin, économiste anticapitaliste et panafricain est mort

Samir Amin est né au Caire d’une mère française et d’un père égyptien, tous deux médecins. Il a passé son enfance et son adolescence à Port-Saïd où il suivit les cours d’une école française et obtint son baccalauréat (de type français), en 1947. De 1947 à 1957, il étudie à Paris où il passe avec succès un second baccalauréat option « mathématiques élémentaire » au lycée Henri IV de Paris puis il décroche un diplôme de sciences politiques à Sciences Po Paris (1952) avant son diplôme en statistique (1956) et en économie (1957). Il est aussi professeur agrégé en sciences économiques. Dans son autobiographie Itinéraire intellectuel (1990), il écrit qu’afin de passer un temps substantiel en « action militante », il ne pouvait consacrer qu’un minimum de travail à la préparation de ses examens universitaires.

Par la suite, il enseigne plusieurs années à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Hospitalisé depuis le 31 juillet 2018, il décède le 12 août 2018 à Paris des suites d’une maladie.

Théorie
À son arrivée à Paris, Samir Amin rejoint le Parti communiste français (PCF), mais il se distanciera plus tard du communisme soviétique et s’associe pendant un certain temps à des cercles maoïstes. Sa théorie majeure est celle du développement inégal différenciant les centres du capitalisme où l’appareil de production s’est développé et où le prolétariat peut accéder au statut de classe moyenne consommatrice et leurs périphéries, où sont produites ou extraites les matières premières transformées et valorisées dans les centres et où le prolétariat ne peut accéder à l’autonomie matérielle. Théoricien principal de l’antimondialisme, puis l’altermondialisme, il préconise une manière de « développementisme marxiste » comme prolongement au tiers-mondisme de ses années maoïstes. Moins connu est le fait que sa grille de lecture économiste en fait un historien des « formes précapitalistes » des pays colonisés, notamment africains, mais aussi à propos de la Chine. Sa compréhension de l’histoire à l’aune du mode de production en fait aussi un analyste critique de la géopolitique postérieure à la dissolution de l’Union soviétique et des manipulations ethniques, nationales et religieuses consécutives à 1989.

 

Bibliographie : voir Wikipedia

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