Réchauffement climatique: 280 millions de déplacés à prévoir avec la montée des eaux, selon le Giec

La Martinique pourrait perdre 5% de son territoire!

Avec l’augmentation de la fréquence des cyclones, de nombreuses mégapoles pourraient être frappées d’inondations chaque année à partir de 2050.

La hausse du niveau des océans pourrait faire 280 millions de déplacés, selon un rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ce document riche de 900 pages, qui sera officiellement dévoilé le 25 septembre à Mocnaco, est le quatrième rapport spécial de l’ONU publié en moins d’un an.

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Selon ce quatrième opus, qui compile les données scientifiques existantes et est vu comme une référence, la hausse du niveau des océans pourrait à terme déplacer 280 millions de personnes dans le monde. Et ce dans l’hypothèse optimiste où le réchauffement climatique serait limité à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle.

► La Terre n’a jamais connu un tel réchauffement climatique en 2.000 ans

D’après ce rapport, les calottes du Groenland et de l’Antarctique ont perdu plus de 400 milliards de tonnes de masse par an dans la décennie précédant 2015. Ceci correspond à une hausse du niveau de la mer de près de 1,2 millimètre chaque année. Au 22e siècle, les hausses des niveaux de la mer «pourraient dépasser plusieurs centimètres par an», soit environ cent fois plus qu’aujourd’hui.

Les chercheurs prévoient également que 30 % à 99 % du permafrost (sols gelés) en surface devrait fondre d’ici 2100, entraînant la libération d’énormes quantités de dioxyde de carbone et de méthane dans l’air.
Sommet mondial pour le climat

Avec l’augmentation prévisible de la fréquence des cyclones, de nombreuses mégapoles proches des côtes mais aussi de petites nations insulaires seraient frappées d’inondation chaque année à partir de 2050, même dans les scénarios optimistes.

La publication de ce rapport arrivera après la tenue à New York le 23 septembre d’un sommet mondial pour le climat convoqué par le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Il veut obtenir des engagements plus forts des pays pour réduire leurs émissions de CO2 alors qu’au rythme actuel, elles conduiraient à un réchauffement climatique de 2 à 3°C d’ici la fin du siècle…

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Et dans les Antilles : la Martinique pourrait perdre 5% de son territoire!

« Dans les années à venir, on se projette à plus 30 ou plus 40 ans, il risque d’y avoir d’importantes migrations dans la Caraïbe. Les territoires qui actuellement font rêver, économiquement sont capables d’absorber les populations, risquent d’être très sollicités par toutes ces populations qui vont migrer ​​​. Je crains que, sur le plan géopolitique, dans les années à venir, la Caraïbe soit un espace de migrations relativement important. »
Pascal Saffache, professeur d’aménagement et de géographie à l’université des Antilles

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C’est une lente progression, qui semble imperceptible mais est bien réelle : l’élévation du niveau de la mer. Dans les Outre-mer, la montée des eaux diffère d’une région à l’autre. En moyenne, le niveau de la mer s’élève de 2 à 3 millimètres par an. Un danger pour les côtes et les hommes qui y concentrent leurs activités.

D’ici 2090, la mer pourrait pénétrer sur plusieurs dizaines voire centaines de mètres sur les littoraux les plus plats. La Martinique pourrait perdre 5% de sa superficie. La commune de la côte Atlantique, Le François, pourrait être en partie submergée d’ici 2100 comme le montre cette simulation de Yoann Pélis et Pascal Saffache.

 

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