Pour un service public du grand âge, financé par la Sécurité sociale

— Par Max Dorléans, Groupe révolution socialiste (GRS) —

La récente publication du livre « Les fossoyeurs » de V. Castanet vient remettre dans l’actualité l’information sur les conditions inadmissibles de vie en EHPAD, notamment au sein du groupe Orpéa côté en bourse.

Une information sur une situation qui n’a rien de nouveau (que nous évoquions il y a plus de 5 ans dans notre brochure « Pour une Sécu et une santé digne du 21ème siècle), et qui montre la cupidité des capitalistes dans ce secteur et ce marché de » l’or gris. Une cupidité d’autant plus outrageuse que ces groupes sont financés par de l’argent public, qu’ils s’en fouttent des plus âgé/es, puisque ce qui leur importe, c’est leur profit obtenu grâce à des économies en tous genres. D’abord, réduction du nombre de personnel formé, ensuite diminution de la quantité et qualité des repas fournis, enfin rationnement des moyens matériels divers (protections, gants, masques…) mis à disposition pour les soins. Un livre qui révèle que cette recherche du profit et de la rétribution des actionnaires ne pouvait qu’engendrer une colère grandissante des personnels qui ne supportent plus cette maltraitance institutionnelle mettant en danger la santé des plus âgé/es, et qui s’est traduite ces dernières années par d’importantes mobilisations soutenues par les résident/es eux-mêmes, leurs familles, leurs proches et quelquefois par des directeurs d’EHPAD. Une situation pourtant connue des différents gouvernements depuis des années, de Sarkozy notamment avec la loi « Grand Âge et de l’autonomie » qui n’a fondamentalement rien changé à celle-ci. Bien au contraire, puisque celles et ceux qui parmi les salarié/es qui ont dénoncé cette situation se sont vu sanctionner, tout comme les résidents priés de partir lorsque leurs familles ont dénoncé les mauvais traitements.

Néanmoins, si les révélations du livre pointent Orpéa et plus généralement le secteur privé, les EHPAD du secteur public et du secteur associatif non lucratif, calquent leur gestion sur le privé, puisque là aussi, c’est la recherche d’économie qui est visée bien plus que l’amélioration de la prise en charge des personnes âgées. Aujourd’hui, surtout chez nous où les plus de 60 ans devraient représenter en 2030 plus de 40 % de la population, prendre en charge correctement et dignement nos ainé/es passe à la fois par l’expropriation des grands groupes capitalistes (Orpéa, Korian…) et par la mise en place d’un véritable service public du 4 ème âge. Pour cela il faut, qu’il s’agisse d’EHpad ou de prise en charge à domicile, du personnel formé, en nombre suffisant, avec les moyens suffisants pour permettre à nos ainé/es de garder leur autonomie et de vivre leur dernier instant de vie le plus dignement possible. Car loin d’être un fardeau, nos ainé/es sont une composante de la société, et une richesse pour elle avec leur expérience pour la collectivité.