— Par Robert Berrouët-Oriol —
Préface d’Albert Valdman
Éditions Zémès, Port-au-Prince
Éditions du Cidihca, Montréal
Février 2026
À la mémoire de Pradel Pompilus, pionnier de la lexicographie créole contemporaine et auteur, en 1958, du premier Lexique créole-français (Université de Paris).
À la mémoire de Pierre Vernet, fondateur de la Faculté de linguistique appliquéede l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français en Haïti.
À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques de haute qualité scientifique et auteur du Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti (tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002).
Table des matières
Mot des éditeurs, par Charles Tardieu & Frantz Voltaire
Liminaire, par Renauld Govain
Préface, par Albert Valdman
Articles
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Leksikografi kreyòl 1958-2024 : istwa li, metòd li, leksik ak diksyonè li chapante, wòl yo lan amenajman lenguistik ann Ayiti. Madinin’Art, 18 juillet 2025.
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La lexicographie créole contemporaine : retour-synthèse sur ses caractéristiques historiques, son socle méthodologique, ses dictionnaires et ses lexiques. Madinin’Art, 9 août 2025.
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Le traitement lexicographique du créole dans le « Diksyonè kreyòl Vilsen ». Le National, 22 juin 2020.
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Dictionnaires et lexiques créoles : faut-il les élaborer de manière dilettante ou selon des critères scientifiques ? Le National, 28 juillet 2020.
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Le traitement lexicographique du créole dans le « Glossary of STEM terms from the MIT – Haïti Initiative. Le National, 21 juillet 2020.
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Le traitement lexicographique du créole dans le « Leksik kreyòl » d’Emmanuel W. Védrine. Le National, 14 août 2021.
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Jean Pruvost et la fabrique des dictionnaires, un modèle pour la lexicographie haïtienne. Le National, 26 septembre 2021.
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Plaidoyer pour une lexicographie créole de haute qualité scientifique. Le National, 15 décembre 2021.
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Le naufrage de la lexicographie créole au MIT Haiti Initiative. Le National, 15 février 2022.
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Lettre ouverte au Département de linguistique du MIT : « Pour promouvoir une lexicographie créole de haute qualité scientifique ». Le National, 1er février 2022.
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Créole haïtien / Lettre ouverte à la Linguistic Society of America. Le National, 11 octobre 2022.
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Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022. Le National, 21 juillet 2022.
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La lexicographie créole à l’épreuve du « kreyòl machòkèt » en Haïti. Le National, 27 août 2022.
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Le traitement lexicographique du créole dans le « Diksyonè kreyòl karayib » de Jocelyne Trouillot. Le National, 12 juillet 2022.
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Le « Dictionnaire de l’écolier haïtien », un modèle de rigueur pour la lexicographie en Haïti. Le National, 3 septembre 2022.
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Dictionnaires créoles, français-créole, anglais-créole : les grands défis de la lexicographie haïtienne contemporaine. Le National, 21 décembre 2022.
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Toute la lexicographie haïtienne doit être arrimée au socle méthodologique de la lexicographie professionnelle. Le National, 31 décembre 2022.
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Lexicographie créole : retour-synthèse sur la méthodologie d’élaboration des lexiques et des dictionnaires. Le National, 4 avril 2023.
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La lexicographie créole à l’écoute des enseignements de la dictionnairique. Médiapart, 15 mai 2023.
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Le naufrage de la lexicographie créole dans certaines institutions universitaires américaines. Rezonòdwès, 5 octobre 2023.
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Le traitement lexicographique du créole dans le « Haitian-Creole Glossary of Legal and Related Terms » du National Center for Interpretation (University of Arizona). Rezonòdwès, 25 septembre 2023.
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Le naufrage de la lexicographie créole au « New Jersey Judiciary Glossary of Legal (and Related) Terms – English/Haitian Creole. Rezonòdwès, 16 septembre 2023.
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Lexicographie créole, traduction et terminologies spécialisées : l’amateurisme n’est pas une option… Le National, 8 février 2023.
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Les défis contemporains de la traduction et de la lexicographie créole en Haïti. Le National, 8 juillet 2023.
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La lexicographie créole à l’épreuve des égarements systémiques et de l’amateurisme d’une « lexicographie borlette ». Le National, 1er avril 2023.
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La « lexicographie borlette » du MIT Haiti Initiative n’a jamais pu s’implanter en Haïti dans l’enseignement en créole des sciences et des techniques. Le National, 3 juillet 2023.
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La lexicographie créole à l’épreuve de l’« English – Haitian Creole computer terms » / Tèm konpyoutè : anglè – kreyòl » d’Emmanuel W. Vedrine. Le National, 15 juin 2023.
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La lexicographie créole à l’écoute des enseignements de la dictionnairique. Le National, 16 mai 2023.
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La lexicographie créole, incontournable auxiliaire de l’aménagement linguistique en Haïti. Le National, 5 janvier 2023.
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Lexicographie créole : revisiter le « Haitian Creole-English Bilingual Dictionnary » d’Albert Valdman. Le National, 30 janvier 2023.
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La lexicographie créole en Haïti : retour-synthèse sur ses origines historiques, sa méthodologie et ses défis contemporains. Rezonòdwès, 11 décembre 2023.
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La lexicographie créole en Haïti : pour mieux comprendre le rôle central de la méthodologie dans l’élaboration du dictionnaire créole. Madinin’Art, 17 décembre 2023.
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Prolégomènes à l’élaboration de la Base de données lexicographiques du créole haïtien. Rezonòdwès, 17 avril 2024.
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Plaidoyer pour une lexicographie créole de haute qualité scientifique, citoyenne et rassembleuse. AlterPresse, 25 juillet 2024.
Préface
Par Albert Valdman
Indiana University
Dans sa Préface du Dictionnaire créole français portant sur le créole guadeloupéen, le regretté créoliste Guy Hazaël-Massieux constatait que pour ce que l’on dénomme le français de référence ou français standard « on peut constater qu’il existe des dictionnaires français susceptibles de répondre à diverses nécessités généralement satisfaisants et bien reçus. Ils ont à peu près résolu les problèmes de collecte lexicale, ils sont en mesure de mesurer de préciser les limites de leur corpus de référence, c’est-à-dire de la langue dont ils traitent, ils disposent d’un métalangage bien codifié, ils peuvent classer les mots par registres, par régions, par époques, par milieux sociaux, par spécialisations techniques, ils peuvent en indiquer la prononciation reçue, l’étymologie et les rapporter aux autorités, au moyen de citations littéraires ». Bien que toutes ses exigences ne soient pas requises actuellement pour le créole haïtien (CH), l’on peut enquérir si avec les 75 ouvrages lexicographiques que recense Robert Berrouët-Oriol dans son « Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 » le créole haïtien se rapproche d’atteindre ces exigences.
Dans son compte-rendu du Haïtian Creole-English Bilingual Dictionary [HCEBD] (2007) [Études créoles 2008, pp.209-226], l’éminent créoliste Robert Chaudenson déclarait : « L’haïtien est assurément, parmi les créoles français, celui qui a suscité le plus de travaux de nature lexicographique, soit au sens le plus strict avec de nombreux dictionnaires… Ce bref rappel chronologique des travaux rendant compte du lexique du créole d’Haïti suscite une remarque liminaire que je ne juge pas sans intérêt et signification. Si l’on s’en tient, pour le moment aux seuls dictionnaires, il apparaît en effet qu’avant 1980, les dictionnaires sont tous « créole-français » (Bentolila et al., Peleman) ou « français-créole » (Faine). Le dictionnaire d’Albert Valdman (A. Valdman et al.) en 1981, marque une transition (il est, en effet, créole-français-anglais) et, à partir de là, les dictionnaires publiés sont tous en anglais du type « créole-anglais » ou « anglais-créole » (Valdman, Pooser et Jean-Baptiste, 1997). Il y a sans doute à ce fait diverses explications. La principale est que l’essentiel de la clientèle potentielle pour de tels ouvrages et la seule offrant, en outre, un nombre suffisant d’acheteurs réels se trouve en Amérique du Nord (États-Unis et Canada) du fait de la diaspora haïtienne. » En fait, comme le démontre la Typologie de la lexicographie de 1958 à 2022 de Robert Berrouët-Oriol (R.B-O), bien que les dictionnaires bi-directionnels destinés aux anglophones continuent à dominer, certains, tels ceux de Prophète Joseph (no 54) et Michel Doret (no 67), s’adressent aux francophones, tandis que celui de Tercius Belfort Noësaint (no 73) aux hispanophones.
Dans l’évaluation des dictionnaires portant sur le CH, il est important de considérer leur objectif. Il est très clair pour les dictionnaires bilingues destinés aux anglophones qui, comme le note Chaudenson, constituent la majorité des 75 ouvrages recensés par R.B-O., ainsi que les deux qui s’adressent aux hispanophones, sont conçus principalement pour donner à des étrangers accès au CH pour des besoins variables : accès à des textes, communication avec des locuteurs natifs, etc. Ils sont en fait bi-directionnels, comprenant deux parties. La première assume ce que dans la tradition de l’enseignement des langues étrangères en France l’on dénomme version : traduire des textes ou des échantillons oraux de la langue cible à la langue que maîtrise l’utilisateur. La seconde partie est utilisée pour les fonctions inverses, ce que l’on dénomme thème : construire des énoncés ou des textes dans la langue cible en partant de la langue de l’utilisateur. Dans le cas du CH cette seconde partie sert à communiquer avec les locuteurs monolingues de la langue ou à composer des textes qui leur sont destinés. La partie version de ces dictionnaires peut évidemment servir à d’autres fonctions, en particulier pour les créolistes et autres spécialistes des sciences du langage, par exemple, préparer un inventaire lexical du CH.
Les dictionnaires de la seconde catégorie que recense et, surtout, évalue R.B-O sont uni-directionnels. Ils ont pour objet de recenser les vocables du CH et d’en indiquer le sens par des équivalents français. Ils sont précédés par ce qui constitue en fait le premier dictionnaire bilingue produit en Haïti, le Dictionnaire français-créole de Jules Faine, publié en 1974, mais en fait rédigé bien avant cette date, vers 1930, comme le signale R.B-O. Il se distingue de tous les autres dictionnaires bilingues, comme l’indique son titre, par le fait qu’il ne recense le lexique du créole qu’indirectement par l’intermédiaire du français comme le démontre une partie de l’entrée GRÉGUE :
GRÉGUE, n. –Quilotte ; pantalou coutt. – En NOR. « grègue » désigne un pantalon court peu bouffant. C’est peut-être par analogie que notre filtre à café rudimentaire, fait de grosse toile de coton et ayant et ayant plus ou moins la forme de ces culottes, a été dénommé « grègue ».
Par ailleurs, il contient des observations étymologiques. Par exemple, l’étymologie de grèp/grèg/grèk que propose Faine est tout à fait correcte. Il s’avère qu’en France au début du 18ème siècle on utilisait les chausses, les grègues, pour filtrer le café. Ainsi, on préparait le café à la grecque : au lieu de jeter dans l’eau bouillante le grain ou la poudre et de l’y laisser clarifier, on le mettait dans une chausse, puis on versait l’eau à plusieurs reprises là-dessus. Le terme de grègue pour dénommer le haut-de-chausse proviendrait de l’occitan greca qui décrivait une mode vestimentaire importée de Grèce. Les termes de grèg et grèk pour dénommer une cafetière filtrante sont attestés en Bretagne ainsi qu’en Louisiane (comme l’indiquait Faine) et les variantes lagrèg et lagrèk sont relevées en créole mauricien. Ainsi, cet ouvrage qui sert à traduire du français au créole s’avère par ailleurs de grande utilité pour les recherches étymologiques portant sur diverses variétés de français ainsi que les créoles issus de cette langue. L’inclusion de l’origine dans les provinces de France, par exemple, la Normandie pour grègue, s’explique par le souci de l’auteur de minimiser l’influence des langues africaines sur la genèse des créoles à base lexicale française. Dans l’introduction de son premier ouvrage (Philologie créole 1936), il notait (p. xi): « …il fallait entre autres réfuter l’erreur qui consiste à faire passer le créole pour un produit du « moule » des langues de l’Afrique occidentale ».
Je passe maintenant en revue rapidement les divers dictionnaires bilingues CH-français produits en Haïti qui répondent aux normes de la recherche lexicographique ou qui se distinguent par leur originalité. L’évaluation de ces dictionnaires se fera à l’aune de leur traitement du verbe kite. Le premier ouvrage lexicographique CH-français disponible est la thèse doctorale complémentaire présentée à l’Université de Paris par l’éminent linguiste Pradel Pompilus : Lexique du patois (sic) créole d’Haïti (1958). Le choix du terme de « lexique » plutôt que de « dictionnaire » reflète, d’un part, la modestie de l’auteur, et d’autre part, la nomenclature réduite, entre 2 000 et 2 500 entrées. L’entrée quitter [kite] de cet ouvrage ne contient que deux sens de ce verbe, dont un néologisme du CH par rapport au français de référence : quitter : « ne pas déranger, permettre ». En 1976 apparaissent deux dictionnaires plus amples que le travail innovateur de Pompilus, contenant environ 5 000 entrées chacun. Le premier, Diksyonnè fransè kreyòl, est le fruit de quinze ans de recherches dans le nord d’Haïti du prêtre missionnaire belge néerlandophone, Louis Peleman. Il est basé sur un précédent dictionnaire CH-néerlandais non publié dont l’objectif était de permettre à ses collègues de communiquer avec des créolophones du nord du pays. L’entrée kite note trois sens clairement indiqués et exemplifiés :
kité : kité m wè : laisses moi voir ; laisser ; li kité ak msyé li : elle s’est séparé de son mari : quitter, abandonner ; kité sa : sispann sa ; kité… pou démin : remettre (à demain) ; li kité dèyè li : il courrit, il démarra après lui.
Le Ti diskonnè kreyòl-franse, compilé sous la direction d’Alain Bentolila sous l’égide de l’Université René Descartes (Paris V) et de l’Institut pédagogique national d’Haïti a le grand mérite, comme le signalait Robert Chaudenson (2008, p. 209), d’être l’unique dictionnaire basé sur des données précises, un corpus de 60 heures recueilli dans une zone d’Haïti clairement identifiée : la région de Saint-Marc au nord de Port-au-Prince. L’entrée kite de ce dictionnaire diffère peu de celle de Peleman puisqu’on y retrouve les mêmes sens :
kite [kite]
quitter, abandonner, laisser
Madanm ni kite l’ poutèt li tro vakabon
Sa femme l’a quitté parce qu’il était trop courreur.
Kite chan yan al fèt rout li.
Laissez le chien aller son chemin.
Mais, si le fonds lexical qu’il contient se distingue peu de celui de Peleman, ce dictionnaire a l’avantage de la systématicité et d’une plus grande clarté dans la présentation des entrées.
Après ces deux ouvrages, l’« Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 » de Robert Berrouët-Oriol recense une soixantaine de dictionnaires bilingues destinés à des utilisateurs anglophones, francophones et créolophones qui ne se distinguent guère de ces ouvrages fondateurs par leur qualité ou ampleur et peuvent rivaliser avec le HCBD. Par exemple, le Dictionnaire haïtien-français français-haïtien de Prophète Joseph (1999-2003) offre une microstructure rudimentaire sans exemplification des entrées :
kite v. 1. divorcer, séparer, laisser 2. mourir, disparaître 3. partir, aller
quitter v.t. kite, pati, sòti
Le Diksyonè kreyòl anglè de Féquière Vilsaint (1991), largement supérieur à celui de Joseph, retient deux verbes distincts sans les distinguer nettement ou séparer le verbe et les locutions dans lesquelles il entre :
Kite (te). v.tr. : to let (permit)./ Kite chen an manje, pa voye woch dèyè’l.
Kite kantik pran priyè. syn. of : kite koze pran pawòl
Kite koze pran pawòl (Kite kantik pran priyè) : let’s ge to the point./ M pa vle tande bagay sa-a ankò, kite koze pran pawòl; ki lè li ye la-a ?
Kite v.tr. : to leave, to abandon ./ Madanm-li kite’l poutèt lo two vakabon.
Par ailleurs, la traduction des exemples n’est pas offerte aux utilisateurs anglophones.
Ce qui manque dans le nombre impressionnant de dictionnaires bilingues portant sur le CH en est un destiné principalement à un lectorat haïtien. Vers l’an 2000 l’éditeur Deschamps, en collaboration avec l’éditeur français Hachette envisagea la préparation d’un dictionnaire bi-directionnel CH-français et français-CH destiné à un lectorat scolaire, qui porterait le titre de Dictionnaire scolaire bilingue, DSB. Ce dictionnaire, dont la direction fut confiée à André Vilaire Chéry est presque terminé et attend publication. Lors de la période initiale du projet, l’un des collaborateurs fut le regretté Yves Joseph, ancien directeur des études à l’Institut pédagogique national, ainsi que collaborateur au Haitian Creole-English-French (Creole Institute, Indiana University, 1981). Lorsque le projet fut mis en route par Hachette-Deschamps, vers 2005, nous fûmes contactés pour prêter conseil. Nous mîmes alors à la disposition du projet la version électronique du HCEBD dont voici le traitement du verbe kite pour les utilisateurs anglophones (je n’inclus qu’un échantillon de la trentaine des sous-entrées, mots composés et locutions où entre la vedette kite) :
kite1 I v tr. 1 to leave, abandon Anpil moun te kite reyinyon an. A lot of people left the meeting. 2 to resign, quit Sekretè a kite plas la. The secretary quit the position. 3 to separate, divorce Madanm li kite l poutèt li twò vakabon. She divorced him because he’s too much of a womanizer. 4 to stop, quit (doing s.th.) Yo kite bwè tafya. They stopped drinking raw rum. 5 to abandon Li kite pitit li. She abandoned her child. II v intr. to separate Yo fenk marye epi yo gen tan kite. They just got married and they are already separating. •kite almanak to be older than 31 years old Msye kite almanak atò, ayè fè l 32 lane. Yesterday he became 32 years old. •kite yon moun an repo/anpè/trankil to leave s.o. alone Kite m anpè. Leave me alone. •kite yon moun atè to leave behind Ak lajan pwès sa l fè a, li kite n atè a. With the money he made, he left us behind (i.e. he was able to advance to a higher social class). […] •kite kantik pran (la)priyè/kite koze pran pawòl to get to the point, get down to business, stop beating around the bush M pa vle tande bagay sa a ankò, kite koze pran pawòl. I don’t want to hear about this again, let’s get down to business
kite2 (te) v tr. to let, permit, allow Èske ou ap kite m sòti aswè a? Will you allow me to go out tonight? Te m chante. Let me sing.
En suivant le modèle du HCEBD l’équipe du Dictionnaire scolaire bilingue, DSB, en a réduit la nomenclature, qui toutefois s’avère plusieurs fois supérieure à celle de Peleman (1976) et de Bentolila (1976), et a adapté la microstructure, en particulier les exemples illustratifs, aux utilisateurs scolaires visés. L’on observera que l’entrée kite1 comprend des sous-entrées dans lesquelles entrent le verbe, ce qui démontre son potentiel sémantique. Voici le traitement des deux verbes quitter de la partie CH-français de ce dictionnaire :
kite1 I v.tr. 1 quitter, abandonner Anpil moun te kite reyinyon an anvan l bout. Beaucoup de personnes ont abandonné la réunion avant la fin. 2 arrêter de, cesser de Li pran desizyon pou l kite fimen. Il a pris la décision d’arrêter de fumer. 3 se quitter, rompre De anmore yo chwazi kite sa. Les deux amoureux ont choisi de rompre. II v.entr. rompre, se séparer De jèn marye sa yo pa t pran lontan pou yo kite. Ces deux jeunes mariés n’ont pas tardé à se séparer • fè yon moun kite yon bagay guérir quelqu’un de quelque chose Evénman regretab sa a fè l kite kirye. Cet événement malheureux l’a guéri de sa curiosité. • kite dèyè dépasser, devancer Nan zafè ekonomi, peyi sa a kite lòt la dèyè. Du point de vue économique, ce pays dépasse l’autre. • kite peyi [li] s’expatrier • kite pou demen renvoyer à demain Fò yon moun pa kite pou demen sa l ka fè jodi a menm. Il ne faut pas renvoyer à demain ce qu’on peut faire le jour même. • kite sa a abandonner, laisser tomber Si ou pa vle di m anyen, kite sa. Si tu ne veux rien me dire, laisse tomber. b [fam.] mourir Jasmen tris : papa l kite sa yèswa. Jasmin est triste : son père est mort hier soi • kraze yon kite sa gade kraze • mouri kite gade mouri
kite2 oswa te [nan kòmansman fraz] v.modal laisser Te m al achte sa m bezwen anvan l fè nwa ! Laisse-moi aller acheter ce dont j’ai besoin avant la nuit !
La qualité et le potentiel de cet outil lexicographique ressort de la comparaison de cette partie du dictionnaire en préparation avec celui du Diksyonè kreyòl anglè de Féquière Vilsaint, ci-dessus.
Et voici dans la partie français-créole de ce dictionnaire bilingue, le traitement des verbes laisser et quitter qui, en partie, constituent l’équivalent français de kite:
laisser v.tr. kite Jean a laissé la réunion avant la fin. Jan kite reyinyon an anvan l fini. II v.modal kite Laisse-moi aller acheter ce dont j’ai besoin avant qu’il ne fasse noir. Kite m al achte sa m bezwen an anvan l fè nwa.
quitter v.tr. kite, lese, pati/sòti kite Il n’a pas quitté la maison. aujourd’hui. Li pa soti kite kay la jodi a. II se quitter v. pron. 1 separe Ils se sont quittés bons amis. Yo separe bon zanmi. 2 kite, kite sa, kraze yon kite sa Les deux amoureux se sont quittés. De anmoure yo kraze yon kite sa.
Comme le déclare R.B-O dans l’article La lexicographie créole à l’épreuve des égarements systémiques et de l’amateurisme d’une « lexicographie borlette », le Dictionnaire scolaire bilingue (DSB) constitue un exceptionnel travail de recherche de haute qualité scientifique. Souhaitons qu’il arrive bientôt sur le marché du livre scolaire haïtien. Dans ce cas il sera incontestablement d’un grand apport à l’enseignement en langue maternelle créole comme à celui d’une compétente didactique du français langue seconde.
Comme je le déclarais en 2005 : « La clé de voûte de la standardisation d’une langue est certainement l’élaboration de dictionnaires unilingues » (Vers la standardisation du créole haïtien, série Les créoles, des langues comme les autres, Revue française de linguistique appliquée, 10 : 1, p. 39-52). Dans le domaine lexicographique, il est clair que pour le CH un objectif fondamental est l’élaboration d’un dictionnaire monolingue qui réponde aux normes professionnelles de la lexicographie exemplifiée pour le français, par exemple, par le Petit Robert, même s’il ne viserait guère à égaler son répertoire de plus de 60 000 mots. L’histoire de la lexicographie du français nous enseigne, comme le note R.-B-O., que la préparation de dictionnaires unilingues est précédée de dictionnaires bilingues. En effet, la parution du premier dictionnaire unilingue pour le français, le Dictionnaire françois de Pierre Richelet en 1680 fut précédée par celle de Robert Estienne, Dictionnaire français-latin : autrement dit les Mots français avec les manières d’user d’iceux, tournés en Latin en 1539 et, en Angleterre, celle de Randle Cotgrave, A Dictionarie of the French and English Tongue en 1611.
Le nombre de dictionnaires bilingues pour le CH et la qualité atteinte par un nombre limité d’entre eux justifie la décision de Féquière Vilsaint/Maude Heurtelou et Jocelyne Trouillot de procéder à l’exigeante tâche de l’élaboration d’un dictionnaire unilingue du CH : le Diksyonè kreyòl karayib pour cette dernière et le Diksyonè Kreyòl Vilsen pour Fiquière/Heurtelou. L’évaluation rigoureuse de ces deux entreprises innovatrices par R.B-O., fondée sur la claire et détaillée exposition des divers éléments d’un dictionnaire unilingue répondant aux normes de cette entreprise, démontre clairement qu’aucun des deux ne réussit à satisfaire à ces normes. Il est instructif de comparer ces deux tentatives louables d’élaborer le premier dictionnaire unilingue pour le CH au plus important autre dictionnaire unilingue disponible pour un créole à base lexicale française, le Diksioner Morisien, rédigé par Arnaud Carpooran, professeur à l’Université de l’Île Maurice. Précédé d’un prototype en 2003, ce dictionnaire apparaît en 2009 et, en seconde édition en 2011. Au contraire des deux initiatives haïtiennes présentées ci-dessus, d’une part, c’est un ouvrage clairement collaboratif dont la plupart de la quinzaine des collaborateurs/-trices détiennent une maîtrise universitaire en linguistique ou en études françaises. Par ailleurs, il a bénéficié des conseils d’un comité scientifique dont plusieurs membres sont des créolistes à renommée internationale : Lambert Félix-Prudent et Claudine Bavoux (Université de la Réunion), Daniel Véronique (Université de Provence), Didier de Robillard (Université de Tours). D’autre part, il contient une Préface dont l’auteur, Vinesh Y. Hookoomsing préside l’Académie du créole mauricien, et, en particulier une introduction liminaire d’une quinzaine de pages dont le contenu et l’ampleur se distinguent nettement de celle qui figure dans le texte publicitaire du Diksyonè Kreyòl Vilsen, même si elle ne satisfait pas totalement aux trois critères rigoureux du contenu d’un dictionnaire unilingue qu’expose en grand détail R.B.-O. dans l’évaluation de ce dernier dictionnaire. Y sont abordés, par exemple, les objectifs du projet : proposer une liste relativement exhaustive des mots courants de la langue ; contribuer au développement d’un métalangage pour le créole mauricien ; « proposer aux élèves à partir des grandes classes du primaire un ouvrage devant leur permettre de prendre une distance objective et réflexive sur leurs pratiques langagières quotidiennes». La définition des termes et leur exemplification constituent les éléments centraux d’un dictionnaire unilingue. Le contraste entre celle des deux tentatives innovatrices du CH et celle du Diksioner Morisien démontre la supériorité de celui-ci : (l’on notera qu’en créole mauricien les consonnes palatales [ʃ] et [ʒ] sont remplacées par [s] et [z], respectivement). Voici le traitement du nom sat ‘chat’ dans ce dictionnaire:
SAT [sat] n. mamifèr karnivor ki ena enn mizo kourt ek arondi, ek bann grif ki kapav ramase. Mo bann sat bien kontan lasas lera.
D’une part, la définition de ce terme correspond assez fidèlement à celle du Petit Robert (les traits sémantiques centraux sont identifiés en caractères gras pour cette discussion comparative) :
Petit mammifère familier à poil doux, aux yeux oblongs et brillants, à oreilles triangulaires et griffes rétractibles qui est un animal de compagnie
Le Diksioner Morisien définit mamifèr par : « Zanimo ki ena kolonn vetebral ek mamel » et ce dernier vocable par « ‘Organn ki prodir dile dan lekor bann mamifère femel » et offre une description des griffes, identifiées comme des parties importantes des pattes de l’animal. La définition offerte par le Diksyonè kreyòl karayib :
Chat Bèt (manmifèr) ki manje vyann et ki chase. Sak viv nan raje yo rele yo chat mawon Chat la manje rat la.
laisse à désirer puisqu’elle n’inclut aucune description de l’animal. Par ailleurs, la définition donnée s’applique plutôt à un animal sauvage qu’à un animal domestique. Aussi, il n’inclut pas la catégorie grammaticale de ce lexème. La définition qu’offre le Diksyonè kreyòl Vilsen est tout à fait inadéquate et l’exemplification qu’offre ce dictionnaire constitue en fait un apport à la définition :
Chat n. Bèt ki gen ke, kat pat epi ki gen moustach ki toujou ap fè miaou. Gen chat ki entelijan anpi, kou yo wè mèt yo, yo konnen pou yo kouri vin jwenn li.
Tout comme les deux initiatives haïtiennes le Diksioner Morisien néglige de spécifier qu’un chat est un animal de compagnie mais pour ce dernier la classification de mammifère constitue une partie intégrale de la définition tandis qu’elle est absente du Diksyonè kreyòl Vilsen et semble marginale pour le Diksyonè kreyòl karayib.
La différence entre la définition du verbe danse de ce dernier dictionnaire et celle du Diksioner Morisien est particulièrement notable. Le Petit Robert définit ce verbe par : « Exécuter une danse… ; se mouvoir avec rythme en accord avec une musique, un type de mouvement réglé » tandis que la définition offerte par le Diksioner Morisien s’en rapproche :
Bouz lekòr an kadans, exekit enn dans
et offre un exemple adéquat :
So lekor tro red pou li kapav dans
celle du Diksyonè kreyòl Vilsen est totalement inadéquate puisqu’en fait elle définit plutôt le nom dans et comprend un exemple trop bref :
Mouvman ki ale ak rit yon misik. Danse bolewo
Malgré le fait que les dictionnaires bilingues entrepris pas des lexicographes haïtiens n’atteignent pas tout à fait la qualité du HCEBD, il est important de signaler, comme le fait R.B-O, l’importante contribution haïtienne à ce dictionnaire et aux deux autres produits par le Creole Institute d’Indiana University. Outre Nicolas André et Jacques Pierre, collaborateurs au HCEBD, Yves Joseph, membre de l’Institut Pédagogique National, a assumé un rôle important dans la préparation du premier dictionnaire publié par le Creole Institute, le Haitian Creole-Engish-French Dictionary (1981) et Rozevel Jean-Baptise, détenteur d’un doctorat de l’Université de Paris V, dirigé par Alain Bentolila, a contribué au Learner’s Dictionary of Haitian Creole [Anglais-Créole] (1996).
La préparation d’un dictionnaire différentiel pour le français d’Haïti comportant des lexèmes ou des sens de lexèmes partagés se distinguant de ceux portant sur le du français de référence (FR) constitue un autre objectif fondamental de la lexicographie haïtienne. Comme l’indique R.B-O, les travaux lexicographiques sur la variété de français en usage en Haïti débutent avec la thèse principale de doctorat de l’Université de Paris de Pradel Pompilus en 1961 intitulée La langue française en Haïti. Ce plus célèbre des linguistes haïtiens divise les innovations haïtiennes en trois catégories : haïtianismes : canari « petite jarre en terre cuite servant à conserver l’eau » ; anglicismes (non définis mais illustrés par un exemple, jour-off (<day off) : Les samedis sont décrétés jour off’ ; traces de la langue classique : épousailles « célébration d’un mariage ». La seconde initiative marquante dans ce domaine lexicographique est la publication en 1997 du Dictionnaire de l’écolier haïtien, une adaptation du Dictionnaire Hachette Juniors publié par un consortium réunissant Hachette et l’éditeur scolaire haïtien Henri Deschamps dont la rédaction fut confiée au regretté A. Vilaire Chéry et auquel collabora une équipe de la Faculté de linguistique appliquée sous la direction de Pierre Vernet. Cet ouvrage innovateur –-dont R.B.-O. offre un traitement détaillé et louangeux bien mérité— contient 179 particularités lexicales du français d’Haïti dont, par exemple bac « récipient en bois à fond plat qui sert à transporter ou exposer des marchandises », combite « travail agricole collaboratif », loa « esprit du vaudou », mamba « beurre d’arachides » et trois termes décrivant des friandises appréciées des écoliers : douce « friandise faite avec du lait et sucre, additionnés parfois de noix de coco, de cacahuètes, d’ananas, etc. » ; surette « petite friandise à base de sucre cuit (synonymes : bonbon, sucrerie, confiserie » ; tablette « friandise faite de sucre cuit additionné de cacahuètes, de noix de coco, de roroli, etc. ». Ces termes différentiels sont clairement indiqués dans ce dictionnaire par l’indication [FH}, « français d’Haïti ».
Comme le souligne R.B-O., le Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti dans le discours politique, économique et social du 7 février 1986 à nos jours, dont André Vilaire Chéry est l’auteur, constitue une contribution originale majeure à l’étude de l’évolution lexicale du français d’Haïti. Il recense les répercussions des développement économiques, politiques et sociaux sur le lexique et éclaire le processus d’adaptation de la langue, par exemple, les composés antenne libre « expression désignant un type d’émission radiophonique interactive dans lequel les auditeurs peuvent appeler la station pour exprimer leurs point de vue, leurs opinions » ; brigade de vigilance « nom donné vers 1986-87 aux groupes d’autodéfense constitués dans divers quartiers (populaires notamment pour contrer le phénomène de l’insécurité » ; journée portes ouvertes « La journée porte ouvertes est une opération au cours de laquelle la public a la possibilité de visiter une entreprise, une institution, afin d’être informé de ses activités ». L’on peut se demander quelle est l’attitude des francophones haïtiens envers les termes qui constituent une variété du français qui leur est propre et qui les distinguent des autres francophones. Une initiative pour répondre à cette question est une thèse doctorale soutenue à Indiana University par Corinne Etienne, A sociolinguistique study of the lexical particularities of French in the Haitian Press (2000) qui indique que les attitudes des locuteurs du français haïtien tendent à être normatives envers les créolismes.
Un autre étape vers l’élaboration d’un dictionnaire du français haïtien serait la participation haïtienne à la Base de données lexicographiques panfrancophone (BDLP), projet d’envergure internationale, patronné par l’Agence universitaire de la francophonie à travers son réseau Étude du français en francophonie et mis en ligne en 2004. Basé à l’Université Laval, à Québec, la BDLP offre le lexique différentiel– les vocables se distinguant de ceux du français de référence (FR) – de 20 régions ou pays francophones. Comme on s’y attendrait, le vocabulaire différentiel le plus fourni est celui du Québec avec 3 384 termes et, au contraire, celui offrant le moins de termes différentiels, celui de la France avec seulement 202 termes. Quatre régions créolophones participent à la BDLP : les Antilles, 214 termes ; l’Ile Maurice, 254 termes ; la Réunion, la mieux fournie, avec 1 581 termes ; la Louisiane, 898 termes. Un terme avec un sens différentiel attesté dans les quatre régions est celui de amarrer avec le sens de « attacher, lier » (en FR, d’origine maritime, il signifie « attacher par des amarres »). Un autre, est celui de doudou qui signifie « chérie, petite amie » à la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane et « amour » à la Réunion et aux Seychelles. Il est notable que le HCEBD le recense en CH sous les formes de doudous, doudou, ladoudous avec les sens de « chérie » (sweetie, darling). Il est fort possible qu’il soit courant en français d’Haïti. Ces quatre bases opèrent sous la direction de linguistes réputés. Par exemple, le responsable de celui des Antilles, André Thibault, d’origine canadienne, est professeur à la Sorbonne tandis que Didier de Robillard, auteur de Contribution à un inventaire des particularités lexicales du français de l’île Maurice (1993) et professeur à l’Université de Tours gère celui de l’Ile Maurice. La participation haïtienne à la BDLP incomberait, par exemple, aux linguistes de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti.
Dans plusieurs domaines le créole est appelé à la dénomination de termes techniques. Au National Center for Interpretation de l’Université de l’Arizona, et pour le New Jersey Judiciary Glossary of Legal (and Related Terms-English/Haitian Creole de l’état du Nouveau Jersey), il s’agit du domaine légal. Malheureusement, ces initiatives sont fort médiocres. Comme le démontre R.B.-O., la traduction minè ki fè zak pour ‘youthful offender’ que propose le premier organisme prend la forme d’une phrase définitoire plutôt qu’un nom modifié par un adjectif. Il s’avère que la simple consultation du EHCBD (publié par le Creole Institute d’Indiana University) révèle delenkan pour ‘offender’ et jenn pour ‘youthful’. Ainsi la traduction appropriée jenn delenkan pour ‘youthful offender’ est facilement disponible dans un document généralement accessible. Dans le cas du Glossary of STEM Terms du MIT (le prestigieux Massachussetts Institute of Technologie), il s’agit d’une vaste gamme de termes dans plusieurs domaines scientifiques et techniques. Ce que souligne R. B-O., dans le cas de cette importante initiative qui vise à mettre ces domaines à la portée des locuteurs unilingues du créole haïtien, est l’importance d’une première étape par l’intermédiaire du français. En tant que terminologue œuvrant au Québec, il est bien placé pour prendre connaissance des traductions de l’anglais au français dans ces domaines. La différence entre les équivalents créoles qu’offre le Glossary of STEM Terms du MIT et les termes français relevés dans le Grand dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française est marquante. Il est notable que dans la discussion présentée dans l’article « La ‘Lexicographie borlette’ du MIT initiative n’a jamais pu s’implanter en Haïti dans l’enseignement en créole des sciences et des techniques », (05/07/2023), R.B-O. indique le domaine scientifique dans lequel les termes figurent :
Terme anglais Terme du GDT Proposition du MIT Domaine d’Emploi
Stem Initiative
bar graph diagramme de barre grafik ti baton Chimie, chromatographie
air track rail à coussin pis kout lè, pis Chemin de fer
ayere
escape velocity vitesse de libération vitès chape poul Astronomique,
mécanique du vol dans l’espace
Une deuxième étape dans le développement d’un équivalent destiné à des lecteurs et usagés haïtiens monolingues ou ne possédant qu’une maîtrise imparfait du français serait l’examen de cette première approximation par des spécialistes haïtiens des divers domaines scientifiques (astronomie,biologie, chimie, maths, etc.), puis à des enseignants universitaires des diverses disciplines scientifiques.
Page intérieure précédant la Table des manières : brève notice biobibliographique d’Albert Valdman + identification du tableau de Philippe Dodard, « Chant d’espoir », illustrant la page couverture.
Quatrième de couverture : court texte présentant le contenu du livre, assorti d’une photo de Robert Berrouët-Oriol
