Nous refusons le non-lieu dans l’affaire du chlordécone

Jistis a léta fransé pa jistis pou gwadloupéyen !

— Communiqué de l’U.P.L.G. —
Après 16 années de procédures judiciaires entretaillées de nombreuses entourloupes, au niveau de l’instruction le jeudi 5 janvier 2023 les juges français ont suivi les réquisitions du procureur de la république de Paris et ont prononcé un non-lieu dans l’affaire du chlordécone frauduleusement utilisé dans les bananeraies en Guadeloupe et en Martinique.
Les békés importaient un produit interdit avec la complicité de l’État français et le recours de certains hommes politiques pour obtenir des dérogations. La conséquence c’est qu’aujourd’hui plus de 90 % de la population en Guadeloupe et en Martinique est contaminée, les ouvriers de la banane par dizaines sont atteints de cancers, l’eau potable contient des taux de chlordécone la rendant impropre à la consommation de façon périodique, le bétail et des zones côtières de pêche sont aussi touchés.
Aujourd’hui nous avons des milliers de malades dans nos deux pays, des centaines d’hectares de terre à décontaminer et un tribunal français qui ose nous opposer un non-lieu comme pour mieux nous signifier notre qualité de citoyens de seconde zone, citoyens de la périphérie coloniale.
Nou ka rifizé jistis a yo pran nou pou lé « damnés de la terre » !
Guadeloupéen ce combat est plus qu’un combat judiciaire, c’est un combat politique qui se jouera en fonction du rapport de force sur le terrain.
Gwadloupéyen lévé doubout !
Pointe-à-Pitre, le 07 janvier 2023
Le secrétaire général de l’UPLG
Jean-Jacob BICEP